Sur le bateau les liens ténus qui s'étaient formés entre les passagers durant ces trois semaines se dissolvèrent d'un coup sous l'impatience des retrouvailles.
Lire la préservait de la supidité du monde extérieur.
On la sentait heureuse de pouvoir enfin montrer à quelqu'un l'endroit où elle vivait. Sa chambre. Ses livres.
- Un bon souvenir est parfois plus vivant que la réalité. (irina à Kostia)
Il rêvait d'écrire et dévorait tous les livres qui lui passaient sous la main.
La messe, c'était pour faire plaisir aux femmes. Au ciel, les hommes réservaient plutôt leurs imprécations, histoire de présenter à Dieu l'addition des mauvaises années. Il fallait bien que les comptes se règlent...
Ils s'échauffaient d'autant plus les jours où le vin leur montait à la tête. Pas ce vin de repasse, ce pissat de renard qu'on obtenait en mouillant la grappe du pressoir et qui aurait été bien incapable de chambouler la tête de quiconque, mais celui qu'on dorlotait en le laissant vieillir dans les barriques de chêne... Dieu avait sa route. Les vignerons la leur. Elles ne se croisaient pas souvent.
Il se perdait dans d'interminables lectures qui le mettaient à l'abri des autres. Sans imaginer un seul instant tout ce que son attitude pouvait avoir d'orgueilleux et de méprisant pour les autres.
L'humiliation explique toujours la colère et dans une certaine mesure justifie la violence.
"L e Leica, c'est l'appareil de l'instinct, lui avait affirmé le vendeur,il permet d'établir une complicité immédiate avec le sujet." Encore fallait-il que le sujet soit d'accord!
Le désespoir forme parfois une bulle de folie qui peut conduire au suicide.
Les vibrations de l’ombre sur son visage lui donnaient un air fatigué et, pour la première fois, Kostia prit conscience que son père était en train de devenir un vieil homme. Il aurait bientôt soixante ans.
Parfois, il faut se contenter d'un bonheur en trompe l'oeil.
Dans certains cas,ce que pensent les gens devient sans importance.
- Les adieux alourdissent les sacs de voyage ( Irina à Kostia).
Elle commença à jouer. Il n’existait plus. Ils étaient dans la bibliothèque. Les livres qui montaient jusqu’au plafond amortissaient les sons, ce qui évitait de déranger les autres. Les reliures en cuir fauve luisaient faiblement. Il se demanda qui pouvait lire tous ces livres. Sans doute personne. Autant de rêves à jamais emprisonnés à l’intérieur des pages qu’on n’avait pas pris la peine de découper.
Que veux-tu, ma pauvre Claire, un enterrement c'est toujours un mauvais moment à passer.
Avec l'expérience, vous vous apercevrez très vite que les hommes ont de temps en temps besoin de lutiner le désespoir pour exister.
Durant cette journée, il fit l’apprentissage assez humiliant de l’invisibilité et eut tout loisir de méditer sur les désavantages d’être un conseiller de l’ombre.
Les pensées des femmes sont des labyrinthes dans lesquels on se perd.
Peut-être que la vie n'est jamais qu'une perpétuelle oscillation entre ce qu'on voit et ce qu'on imagine. Entre ce qu'on désire et ce qu'on possède.