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4.41/5 (sur 43 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nancy
Biographie :

Ayant vécu à New-York, Philippe Nicolas a travaillé dans les start-up, la musique, la télévision et la presse. Sa vie professionnelle a été jalonnée d’expériences très diverses, puisqu’il a également œuvré dans la diplomatie, à l’ONU, et dans la finance, comme conseiller du ministre de l’économie et des finances. Officier de l’ordre des Arts et des Lettres, Chevalier de l’Ordre de la Légion d’honneur, Philippe Nicolas a exploré dans son premier roman, Les Âmes Peintes, l’impact de l’art sur nos émotions et sur nos vies. Il ausculte dans les Fleurs jumelles l’impact des nouvelles technologies sur notre perception du monde.

https://lesamespeintes.com/
https://fleursjumelles.fr/

Source : www.performance-publique.budget.gouv.fr
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Bibliographie de Philippe Nicolas (III)   (3)Voir plus

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
P182
Il leva à nouveau le nez vers les murs au rouge pompéien pour humer l'atmosphère des lieux qui semblaient receler tant de savoirs. Ses yeux glissèrent dans le creux des voussures sur l'enfilade des médaillons énumérant les grands noms de l'école française, Watteau, Rigaud, Chardin, Greuze, Prud'hon. Son regard buta bientôt sur le fond de la salle au bout de laquelle il aperçut avec surprise la Victoire de Samothrace. Sa réaction fit sourire Longueville. Le ministre se rendait compte comme tant d'autres, pour ne jamais être passé qu'en dilettante devant les peintres néoclassiques et romantiques, que la Salle rouge courait d'un bout à l'autre du musée parallèlement à la Grande Galerie et en constituait pour ainsi dire la seconde colonne vertébrale.
Renaud Freysse pivotait à présent sur lui-même en essayant d'embrasser l'ensemble des toiles dans un mouvement circulaire. Autour de lui, les grands tableaux du XIX siècle français déployaient leurs imposants formats de batailles et d'épopées paraissant prêts à sonner la charge de nouveaux bouleversements à la portée connue de Longueville seul.
- Maintenant, tu vas m'apporter quelque chose comme la preuve de l'existence de Dieu? l'interrogea le ministre sans rire
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Philippe Nicolas (III)
- Les zones les plus lumineuses du visage sont majoritairement constituées de blanc de plomb, lui indiqua-t-il en effleurant des doigts le contour du portrait, Ce pigment, réservé chez les autres peintres aux plages du ciel, s'étend ici sous la figure de Monna Lisa et sous le paysage....
- Offrant une continuité entre les éléments de la composition...comprit Lucie.
-De même que les ombres, plus ou moins marquées, ne résultent pas de l'application de différentes teintes, mais de la même matière, la terre d'ombre, apposée en un nombre plus ou moins élevé de couches...
Longueville, enserrant la jeune femme dans ses bras, la fit pivoter vers une représentation du relief par gradation de couleurs. L'image ressemblait à un champ de bataille verdoyant sur lequel eussent été lâchés depuis un avion des pots de peinture. Les lèvres de la Toscane n'étaient qu' éclaboussures jaunes et bleues.
- Leonardo était parvenu à un tel niveau de virtuosité que l'épaisseur de ses couches atteignait á peine quelques microns, engendrant dès lors une peinture fluide et sans aspérités, poursuivit le conservateur, rendant par sa voix douce tout son fondu au tableau. Les touches sont tellement légères qu' on ne distingue ni empâtement, ni trace du pinceau.
- Même à la loupe binoculaire? demanda la guide.
- Plus on augmente le grossissement, plus le sujet devient évanescent du fait de la technique du maître dépourvue de tout élément graphique...
Longueville lui embrassa l'oreille et lui chuchota:
-"Toi, peintre, ne délimite pas les objets..."
Lucie reconnut une citation du Traité de la peinture de Léonard de Vinci.
- Les carnations, à présent ... souffla le conservateur.
(..)
- Les carnations résultent d'une infime quantité de vermillon, qui suffit à teinter de rose le blanc de plomb et ainsi donner vie à la chair, reprit-il. De même que pour la terre d'ombre, une quantité comparable de vermillon est détectée partout ailleurs dans le tableau, par exemple dans les pupilles et les iris.
L'image sous les yeux de Lucie avait la texture d'un hologramme. Elle ressemblait à une constellation de fins cristaux roses et brillants.
-Des objets et des personnages indistinctement mêlés. ...murmura Longueville. Partout du blanc de plomb, de la terre d'ombre et du vermillon..partout les mêmes éléments fondamentaux..Une absence de trace du pinceau quasi magique, comme si l'acte de peinture était aussi insaisissable que l'origine du monde...
- Une homogénéité absolue.. fit Lucie, qui entrevoyait le chemin emprunté par le président sans en percevoir encore le terme et s'abandonnait à lui corps et âme.
- Une solution de continuité permettant que la vie circule sans entrave à l'intérieur de l'oeuvre.. que l'âme puisse "baigner" dans l'huile aux qualités savamment dosées...nager dans ce monde de nuances sans heurter les barrières du dessin...se déplacer au sein de ces couches extrêmement fines à la structure aussi cohérente et vaste que l'univers...(..)
- Parce qu'il était universel et mélangeait tous les genres, la science, la chimie, l'art.. Il a ccompris que pour atteindre l'absolu.. le Grand Oeuvre se devait d'être.. une grande oeuvre. (...)
-Beaucoup ont cherché au Moyen Age à transformer le plomb en or, lui susurra le conservateur. Léonard de Vinci a relevé de façon incommensurable le niveau des ambitions dans la période suivante, appelée à raison la Renaissance. Il a transformé le plomb en homme ..
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Une épaule tournée vers lui, la tête légèrement fléchie, elle le fixait de ses prunelles sombres, farouches et fluides, invitant à faire l'amour avec âpreté. Ses cheveux noirs, séparés d'un trait par le milieu, tombaient net sur ses tempes, découvrant sur son front clair une ferronnière, dont la camée tenait par une fine cordelette. Sa carnation, rehaussée par son vêtement de velours nacarat dévoilant sa gorge, s'épanouissait dans les roses et les crèmes, vivifiés par endroits de pointes de bleu, avec une liberté de tons incroyablement actuelle. Elle évoquait au jeune homme la peau de son amante Séléna, au toucher d'ivoire. Au milieu de ses lèvres closes, une étoile brillante attestait le souffle de vie, telle une fleur de sel absorbant la peinture, aspirant l'âme d'Azor.
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P221
-Pour les alchimistes, la recherche de l'immortalité se faisait sans discontinuité entre le corps et l'esprit, poursuivit l'Italien. Il suffisait donc de remplacer un corps mortel par un corps immortel...
- En absorbant le Grand oeuvre? Interrogea Marine qui se remémorait quelques opuscules sur la pierre philosophale.
- Il existe de nombreuses écoles différentes, chinoises, indiennes, arabes, occidentales, acquiesca le Romain, mais Taylor a noté que si les instructions données pour élaborer ce breuvage divergent, la progression des couleurs observées dans sa préparation est la même partout et que le mélange passe du blanc au rouge...
- Quels ingrédients contenaient généralement ce breuvage? s'enquit la directrice dont les souvenirs n'avaient pas une telle acuité
- Soit ce qu'on appelait de l'"or potable", à savoir de l'or dissous dans l'eau régale, qui était un mélange d'acide nitrique et d'acide chlorhydrique..
- Soit?
- Un sulfure de mercure de couleur rouge, utilisé pour la fabrication du vermillon...en d'autres termes du cinabre.
Marine Callazel tressauta.
Spazzolo referma le traité d'alchimie et le posa sur le projet Joconde resté entre eux deux.
(...)
- Pierre aurait donc pratiqué des tests invasifs pour vérifier si les carnations de La Joconde contenaient du cinabre? souffla-t-elle?
- Et probablement aussi pour découvrir comment on passe du blanc au rouge... compléta Spazzolo. Pour trouver par quelle combinaison précise de blanc de plomb, facteur d'anémie, et de cinabre, facteur d'immortalité, un tableau est à même de ravir une âme...
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Si vous me demandiez : « Quand vais-je mourir ? », je vous répondrais : « Dans deux secondes ; dans deux siècles ».
L’Italien gloussa une seconde fois :
— Le temps que j’en rie, votre première solution est tombée d’elle-même.
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— N’est-il pas profondément injuste que les gens sensibles soient condamnés à rendre l’âme et à disparaître, précisément à cause de leur plus noble qualité ? s’offusqua-t-elle.
— La sensibilité est notre part de divinité, opina Longueville en allant dans son sens. C’est elle qui unit notre cœur, notre corps et notre esprit…
Et il ajouta, avec une douceur dans laquelle Séléna ne put se retenir de puiser du réconfort, même si elle sentait qu’il n’empêcherait rien :
— La sensibilité n’est pas ce qui nous perd, mais justement ce qui nous sauve. Car entre rendre l’âme et disparaître, il y a un monde…
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Mû par une lubie, une pensée narcissique, une soif d’expérience à la Longueville, un instinct de flic, il s’empara d’une torche, se courba pour passer sous l’ellipse de peuplier et alla se planter devant la niche. Il dirigea la lumière crue de sa lampe électrique vers la vitre qui, devant pareil assaut, donna quelque prise aux reflets. Le policier vint peu à peu superposer son visage à celui de La Joconde. L’exercice de morphing s’avérait plaisant. De se mirer dans une belle personne, Gorce se trouvait beau. Les traits de Monna Lisa, peu sexués du reste, ne dépareillaient pas les siens. 
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Elle était parvenue par la puissance de l’amour à faire basculer un monde. Elle était parvenue à faire ce qu’elle allait maintenant défaire. 
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Un corps est cette quantité infime de particules répandues à la surface de l’âme, comme du sucre glace, de la poudre de vermillon...
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Lorsqu’il était arrivé au matin avec ses téléobjectifs, dans une salle des États aussi vide qu’elle était bondée à présent, il avait aperçu une femme seule devant La Joconde, les mains plaquées sur la vitre de protection, telle une incarnation mystérieuse, un dédoublement de la Toscane en train de sortir de la niche, ou bien d’y rentrer.
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