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EAN : 9782367490632
376 pages
Cohen et cohen (29/08/2019)
4.23/5   24 notes
Résumé :
La Joconde perd le sourire.
Un homme est retrouvé mort au pied d'un tableau.
Deux amants se font happer par le portrait de La Belle Ferronnière de Léonard de Vinci et se battent pour rester en vie.
Tandis que le commandant Bruno Gorce traite le Louvre comme une scène de crime, tous les fils convergent vers un homme : le président du musée, Pierre Longueville.
Quel incroyable secret le patron énigmatique a-t-il découvert dans les tableaux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman magique à l'intrigue trépidante bien ancrée dans notre époque où les relations entre les humains et les tableaux de Léonard de Vinci se nouent et se dénouent dans un tourbillon d'émotions et de sensualité.
Entre La Joconde qui perd le sourire, un président du Musée du Louvre qui observe la réaction des visiteurs amoureux à travers les caméras de surveillance et un flic suspicieux sur les activités des laboratoires de restauration des oeuvres situés dans les souterrains, on tourne les pages à un rythme effréné pour plonger toujours plus loin dans l'intrigue en se demandant qui de l'auteur ou de Léonard de Vinci détient finalement la clé.

Comme Harry Potter, mais sans sorciers ni bêtes fantastiques, Les Âmes peintes a une dimension magique car l'intrigue fait le lien entre deux mondes et les tableaux semblent vivants.

L'originalité et la force de séduction des Âmes peintes réside pour moi dans la combinaison d'un polar efficace autour de la Joconde avec une petite musique sous-jacente qui nous invite à explorer l'impact de la sensibilité sur nos vies.
Le suspense est totalement au rendez-vous avec un enchevêtrement des fils de l'intrigue qui tient jusqu'au bout dans un quasi huis clos au Musée du Louvre.
L'enquête policière se heurte avec 5 siècles de retard aux mystères des techniques des grands peintres.
Les jeux de pouvoir du monde politique et administrativo/ culturel et les coulisses du Louvre forment un arrière-plan plan très vivant et contribuent bien au déroulé de l'histoire.
Les personnages sont extrêmement bien campés. On se les représente aussi bien que si on les voyait sur écran. Tous révèlent au fil du livre leur complexité, leurs conflits intérieurs et les possibilités, saisies ou pas, qui s'offrent à eux de bifurquer ou d'infléchir la course du destin.

C'est justement dans la finesse des personnages et la justesse de l'expression de leurs questionnements et hésitations que j'ai trouvé ce roman très supérieur à bien d'autres (notamment Vers la Beauté qui m'avait laissée sur ma faim). Il y a ici beaucoup plus de subtilité. Ce n'est jamais caricatural car les personnages évoluent et se dévoilent tout au long du roman. Et surtout tout est envisagé sous l'angle positif, créateur, une forme de réconciliation du monde à travers la beauté et l'ouverture aux émotions qui seraient l'énergie de l'univers.

En conclusion, Les Âmes peintes c'est 350 pages lues à vitesse folle pour résoudre une énigme vieille de 5 siècles et se rappeler que l'art est avant tout la vie et le monde en mieux si on veut bien s'y plonger et faire confiance à sa sensibilité.
Et avec toutes ces histoires bien réelles sur l'intelligence artificielle prête à décider nos goûts et programmer les robots combattants, il est peut-être temps que les humains croient à la puissance de leur sensibilité comme Les Âmes peintes nous y invitent !
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Comme je suis contente d'avoir croisé ce livre et son auteur, Philippe Nicolas, au salon Paris polar de fin novembre ! Ils m'ont procuré un grand moment de lecture! Un grand moment de plaisir!
Le livre n'est pas vraiment un polar bien qu'il y ait des morts et un enquêteur. C'est un hommage - étourdissant de virtuosité et de beauté - à la peinture, l'art, la beauté et la sensibilité, à travers les fleurons picturaux français, hollandais et italiens. Il invite à affiner sa sensibilité et à être plus réceptif. Il peut rendre amoureux du Louvre et de la peinture, donner envie de suivre des cours d'histoire de l'art et de faire un grand tour en Italie, France et Hollande.
Le livre oppose la beauté des oeuvres picturales à la bassesse des mesquineries, de certaines ambitions et manoeuvres politiciennes.
Philippe Nicolas fait preuve dans ce livre d'une langue magnifique, belle, picturale et sensuelle. Bref je recommande chaudement cette lecture.
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J'ai du passer à côté du livre, vu les critiques très positives. Je l'ai trouvé confus, du mal à accrocher (j'ai relu beaucoup de phrases, me rendant compte que mon esprit était parti sur ma liste de courses ou autres...). L'écriture n'est pas terrible et c'est à se demander si l'éditeur a fait une relecture. J'ai relevé plusieurs répétitions de mots placés là pour un effet de style, sur la même page. Très déçue.
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Vous pensez vous embarquer dans un roman policier ?
Pour ma part, grâce à ce roman, je me suis laissé happer par l'histoire de l'art. Je suis, donc, parti sur internet me documenter sur la Joconde que je croyais connaître et ne fus pas déçu tant les expertises sont abondantes. Finalement, son sourire m'a un peu délaissé pour me renvoyer sur le visage à la fois apaisé et énigmatique de la Belle Ferronnière.
La technique picturale du sfumato inventée par Leonard m'est apparue si géniale, mettant en valeur la vie si mystérieuse de ses portraits que je suis parti dans des recherches plus approfondies pour mon plus grand plaisir.
Merci à Philippe Nicolas qui m'a, ainsi, engagé dans des rêves insoupçonnés ; finalement, n'est-ce pas la vie ?
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La Joconde ne sourit plus !
Les phénomènes étranges dans et autour des tableaux se succèdent et ils sont plusieurs à mener l'enquête.
Et si les grands peintres flamands et italiens avaient inventé plus que des techniques pour rendre vivants les tableaux ?
Un polar inédit qui nous fait regarder et penser différemment les tableaux des maîtres.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
P182
Il leva à nouveau le nez vers les murs au rouge pompéien pour humer l'atmosphère des lieux qui semblaient receler tant de savoirs. Ses yeux glissèrent dans le creux des voussures sur l'enfilade des médaillons énumérant les grands noms de l'école française, Watteau, Rigaud, Chardin, Greuze, Prud'hon. Son regard buta bientôt sur le fond de la salle au bout de laquelle il aperçut avec surprise la Victoire de Samothrace. Sa réaction fit sourire Longueville. Le ministre se rendait compte comme tant d'autres, pour ne jamais être passé qu'en dilettante devant les peintres néoclassiques et romantiques, que la Salle rouge courait d'un bout à l'autre du musée parallèlement à la Grande Galerie et en constituait pour ainsi dire la seconde colonne vertébrale.
Renaud Freysse pivotait à présent sur lui-même en essayant d'embrasser l'ensemble des toiles dans un mouvement circulaire. Autour de lui, les grands tableaux du XIX siècle français déployaient leurs imposants formats de batailles et d'épopées paraissant prêts à sonner la charge de nouveaux bouleversements à la portée connue de Longueville seul.
- Maintenant, tu vas m'apporter quelque chose comme la preuve de l'existence de Dieu? l'interrogea le ministre sans rire
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P221
-Pour les alchimistes, la recherche de l'immortalité se faisait sans discontinuité entre le corps et l'esprit, poursuivit l'Italien. Il suffisait donc de remplacer un corps mortel par un corps immortel...
- En absorbant le Grand oeuvre? Interrogea Marine qui se remémorait quelques opuscules sur la pierre philosophale.
- Il existe de nombreuses écoles différentes, chinoises, indiennes, arabes, occidentales, acquiesca le Romain, mais Taylor a noté que si les instructions données pour élaborer ce breuvage divergent, la progression des couleurs observées dans sa préparation est la même partout et que le mélange passe du blanc au rouge...
- Quels ingrédients contenaient généralement ce breuvage? s'enquit la directrice dont les souvenirs n'avaient pas une telle acuité
- Soit ce qu'on appelait de l'"or potable", à savoir de l'or dissous dans l'eau régale, qui était un mélange d'acide nitrique et d'acide chlorhydrique..
- Soit?
- Un sulfure de mercure de couleur rouge, utilisé pour la fabrication du vermillon...en d'autres termes du cinabre.
Marine Callazel tressauta.
Spazzolo referma le traité d'alchimie et le posa sur le projet Joconde resté entre eux deux.
(...)
- Pierre aurait donc pratiqué des tests invasifs pour vérifier si les carnations de La Joconde contenaient du cinabre? souffla-t-elle?
- Et probablement aussi pour découvrir comment on passe du blanc au rouge... compléta Spazzolo. Pour trouver par quelle combinaison précise de blanc de plomb, facteur d'anémie, et de cinabre, facteur d'immortalité, un tableau est à même de ravir une âme...
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Une épaule tournée vers lui, la tête légèrement fléchie, elle le fixait de ses prunelles sombres, farouches et fluides, invitant à faire l'amour avec âpreté. Ses cheveux noirs, séparés d'un trait par le milieu, tombaient net sur ses tempes, découvrant sur son front clair une ferronnière, dont la camée tenait par une fine cordelette. Sa carnation, rehaussée par son vêtement de velours nacarat dévoilant sa gorge, s'épanouissait dans les roses et les crèmes, vivifiés par endroits de pointes de bleu, avec une liberté de tons incroyablement actuelle. Elle évoquait au jeune homme la peau de son amante Séléna, au toucher d'ivoire. Au milieu de ses lèvres closes, une étoile brillante attestait le souffle de vie, telle une fleur de sel absorbant la peinture, aspirant l'âme d'Azor.
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— N’est-il pas profondément injuste que les gens sensibles soient condamnés à rendre l’âme et à disparaître, précisément à cause de leur plus noble qualité ? s’offusqua-t-elle.
— La sensibilité est notre part de divinité, opina Longueville en allant dans son sens. C’est elle qui unit notre cœur, notre corps et notre esprit…
Et il ajouta, avec une douceur dans laquelle Séléna ne put se retenir de puiser du réconfort, même si elle sentait qu’il n’empêcherait rien :
— La sensibilité n’est pas ce qui nous perd, mais justement ce qui nous sauve. Car entre rendre l’âme et disparaître, il y a un monde…
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Mû par une lubie, une pensée narcissique, une soif d’expérience à la Longueville, un instinct de flic, il s’empara d’une torche, se courba pour passer sous l’ellipse de peuplier et alla se planter devant la niche. Il dirigea la lumière crue de sa lampe électrique vers la vitre qui, devant pareil assaut, donna quelque prise aux reflets. Le policier vint peu à peu superposer son visage à celui de La Joconde. L’exercice de morphing s’avérait plaisant. De se mirer dans une belle personne, Gorce se trouvait beau. Les traits de Monna Lisa, peu sexués du reste, ne dépareillaient pas les siens. 
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