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Citations de Pierre Gamarra (58)


Pierre Gamarra
Je te souhaite un jour de velours,
D’ iris, de lis et de pervenches,
Un jour de feuilles et de branches,
Un jour et puis un autre jour,
Un jour de blés, un jour de vignes,
Un jour de figues, de muscats,
Un jour de raisins délicats,
Un jour de colombes, de cygnes.
Je te souhaite un jour de diamant,
De saphir et de porcelaine,
Un jour de lilas et de laine,
Un jour de soie, ô ma maman
Et puis un autre jour encore, léger,
Léger, un autre jour
Jusqu’à la fin de mon amour,
Une aurore et puis une aurore,
Car mon amour pour toi, ma mère,
Ne pourra se finir jamais
Comme le frisson des ramées,
Comme le ciel, comme la mer...
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Pierre Gamarra
La romance de la tarte aux pommes

Fleur de farine et pommes douces,
il va neiger,
je pense aux arbres pleins de mousse
au vieux berger.
Graisse légère et sucre blanc,
des étincelles
sautent du feu rouge et tremblant
comme lèvres de demoiselle.
La neige va couvrir ce soir
les fronts des hommes,
on entend pleurer dans le noir
la tarte aux pommes.
Elle se dore au fond du four
gonflé d'arômes.
Je pense à l'hiver, au ciel lourd
et je pense à la tarte aux pommes.
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Pierre Gamarra
La mouche et la crème
🐝🍦
Une mouche voyant une jatte de crème
S'écria : « Quelle chance! Ah! Que cela me plaît!
Ô délice! Ô bonheur extrême!
Des œufs frais, du sucre et du lait,
un tendre arôme de vanille;
rien ne met plus de douceur en mon cœur. »

Elle volette, elle frétille,
elle s'approche, elle gambille
sur le rebord
et c'est alors
que sur la faïence trop lisse,
la mouche glisse
et succombe dans les délices
de cette crème couleur d'or.

Parfois, les choses que l'on aime
sont des dangers.
Il n'est pas toujours sûr que l'on puisse nager
dans la meilleure des crèmes.
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Pierre Gamarra
UN BONHOMME EN SUCRE, UN BONHOMME EN PLOMB

Un bonhomme en sucre, un bonhomme en plomb
se battaient sur un pont.
Ils tombèrent dans la rivière.
Et voici ce qu'il arriva :
l'un fondit et l'autre coula.
Réfléchissez un peu sur cette affaire-là.
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Pierre Gamarra
(Bonnes Fêtes à tous)

Voici Noël

Voici la neige et la nuit bleue,
voici le givre en sucre fin,
voici la maison et le feu,
voici Noël vêtu de lin .

Les oiseaux se taisent, ce soir.
Les lilas ont fermé les yeux.
Les chênes tendent leurs bras noirs
vers les chemins mystérieux.

Voici les pauvres malheureux,
voici la plaine de la bise
dans les fentes et dans les creux,
voici les vergers sans cerises.

Un jour, renaîtront les grands lis,
le parfum des profondes roses,
et l’hirondelle, je suppose ,
reviendra frôler les iris.

Voici Noël, voici les vœux ,
voici les braises sous la cendre ,
voici les bottes de sept lieues
pour aller jusqu'à l’avril tendre.

Et voici le pas d’une mère
qui marche vers la cheminée
pour ranimer les braises claires,
et voici le chant d’une mère
qui berce un enfant nouveau-né.

Pierre Gamarra
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Pierre Gamarra
Inscriptions

Entre nous, les fleuves , les steppes,
les montagnes , les mers, les pôles,
entre nous, les eaux et les airs,
mais ta main sur mon épaule.

Une parcelle d'amitié
contient les visages du monde
et la terre et la mer profonde
et la courbe du ciel entier.
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- Silence! cria l'instituteur. Moi, ce que je peux dire, c'est que vous vous moquez tous de l'histoire et de la géographie. Des perles de ce genre, je pourrais vous en citer vingt autres. Est-ce que Léon Delpech n'a pas écrit qu'on allait pêcher les filets de hareng dans la mer du Nord? Pourquoi pas les maquereaux au vin blanc et les sardines à la tomate?
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Le Moqueur moqué


Un escargot se croyant beau,
Se croyant gros, se moquait d’une coccinelle.
Elle était mince, elle était frêle !
Vraiment, avait-on jamais vu
un insecte aussi menu !
Vint à passer une hirondelle
Qui s’esbaudit du limaçon.
Quel brimborion,
s’écria-t-elle !
C’est le plus maigre du canton !
Vint à passer un caneton.
Cette hirondelle est minuscule,
Voyez sa taille ridicule !
Dit-il sur un ton méprisant.
Or, un faisan
aperçut le canard et secoua la tête :
Quelle est cette si minime bête
Au corps si drôlement bâti !
Un aigle qui planait leur jeta ces paroles :
Êtes-vous fous ? Êtes-vous folles ?
Qui se moque du précédent
sera moqué par le suivant.
Celui qui d’un autre se moque
À propos de son bec, à propos de sa coque,
De sa taille ou de son caquet,
Risque à son tour d’être moqué !
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Pourtant, dès le lendemain du débarquement, une inquiétante surprise fut réservée aux visiteurs. Ils avaient campé sur la plage et les indiens leur avaient apporté du maïs et des fruits. La nuit soudaine, comme d'ordinaire, enveloppa le rivage, les champs, le village. Tout semblait calme et les sentinelles n'aperçurent ou n'entendirent rien de suspect. Pourtant, à l'aube, ce calme même parut inquiétant. Aucun bruit n'arrivait du village indien. Pas le moindre appel, pas le moindre cri d'animal. Bastidas prit quelques marins avec lui et s'avança vers les huttes indiennes. Elles étaient vides. Tous les villageois s'étaient enfuis, emportant la plupart de leurs outils, leurs filets de pêche et leurs provisions. En pleine nuit, dans un total silence, ils s'étaient enfoncés dans la jungle. C'était comme un suicide. Pourquoi cette fuite ? On ne le sut jamais. Avaient-ils eu peur des armes, des outils ? Les chevaux qu'on avait amenés à terre pour les faire paître, les avaient-ils effrayés ? On s'arrêta à cette explication. Au crépuscule, un étalon avait henni à plusieurs reprises et cette clameur d'amour dans la paix du soir avait dû paraitre infiniment inquiétante aux villageois. Ne sachant rien de ces visiteurs, de ces navires, de ces monstres à crinières, ils avaient choisi de s'en aller au loin et sans doute, de reconstruire leurs demeures dans une clairière invisible.
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Le torero me tendit une cigarette.
--Vous connaissez Federico Garcia Lorca ? demandai-je.
Il hocha la tête et je me mis à réciter en espagnol--à l'époque, je les savais par coeur --des vers du "chant funèbre pour Ignacio Sanchez Mejias "
Le torero m'écoutait avec une extreme attention.Sa cigarette se consommait, immobile,au bout de sa main droite.

Le vent emporta les cotons
à cinq heures de l'après-midi.
Et l'oxyde sema cristal et nickel
à cinq heures de l'après-midi.
Luttent la colombe et le léopard
à cinq heures de l'après-midi.
Cloches d'arsenic et de fumée
à cinq heures de l'après-midi.
Au coin des rues,groupes de silence
à cinq heures de l'après-midi.
Quand vint la sueur de neige
à cinq heures de l'après-midi.
Quand la plaza se couvrit d'iode
à cinq heures de l'après-midi.
La mort mit ses oeufs dans la blessure.

Après les derniers vers--j'avais parlé à mi-voix--Il hocha la tête encore et fit un bref commentaire.
--C'est une belle chose.Et c'est la vérité.
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Pierre Gamarra
Inscriptions


Avec l'ami, la route est courte,
avec l'ami, la main est forte,
avec l'ami, s'ouvre la porte,
avec l'ami, la mort est morte.
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C, c

Les Chats
n'aiment pas les Cerises ;
ils sont vraiment drôles,
les Chats,
ils ne font jamais des achats
mais seulement des entrechats
en poursuivant les souris grises.
Les Chats
n'aiment pas les Cerises.
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Pierre Gamarra
Inscriptions


Je sais ton nom. Ne le dis pas.
De très loin, j'écoute ton pas.
Ta voix sonne dans le silence,
ta voix est le silence même.

Mon puits est le tien,
ton riz est le mien,
nous avons le même manteau,
nous avons le même couteau...
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Pierre Gamarra
La neige couvre le pays
de ses corolles impalpables,
de ses fourrures, de ses sables,
de ses bleuâtres coloris.

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Pierre Gamarra
Sur un visage de jeune fille *



Ton visage fut modelé **
par la lumière d’un oiseau,
par la promesse d’une abeille
dans les délices du matin.

                         Qui fera le compte des plaies ?
                         Le dernier nombre est infini.
                         Qui dira les cœurs et les cris
                         et les enfants réduits en poudre ?
Ton visage fut modelé
par le souvenir d’une voile,
par l’argent tremblant d’une étoile
dans les robes de l’océan.

                         Qui fera le compte des fouets,
                         qui fera le compte des cages ?
                         Qui dira les noms de l’outrage ?
                         Le dernier nombre est infini.
Ton visage fut modelé
par la romance d’un enfant,
par la patience d’un aïeul
dans les frissons de la rizière.

                         Qui dira les dieux déchirés,
                         qui dira les nuits du napalm,
                         qui dira les villages morts
                         sous les vautours du long supplice ?
Ton visage fut modelé
par des colombes inlassables,
par les doigts des eaux et des sables
dans les roseaux de la raison.

                         Qui dira l’aube souveraine,
                         qui dira les cœurs de demain ?
                         Tu t’avances vers l’infini.
                         Tu feras vivre l’impossible.

* Poème resté inédit, composé en juillet 1975 par Pierre Gamarra à Hanoï, au cours d’un voyage au Viet Nam, peu de temps après la capitulation du sud.

* * La disposition des strophes respecte le choix de l’auteur.
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Cette petite classe de campagne ressemblait a des milliers d1autres du même genre. Les tables et les bancs étaient de très vieux meubles noircis et usés ...

Un grand poêle en fonte occupait le centre de la salle et le tuyau traversait le plafond en diagonale.
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LA MOUCHE ET LA CRÈME


Une mouche voyant une jatte de crème
S'écria: « Quelle chance ! Ah ! que cela me plaît !
Ô délice ! Ô bonheur extrême !
Des œufs frais, du sucre et du lait,
Un tendre arôme de vanille ;
rien ne met plus de douceur en mon cœur. »
Elle volette, elle frétille,
elle s'approche, elle gambille,
sur le rebord
et c'est alors
que sur la faïence trop lisse,
la mouche glisse
et succombe dans les délices
de cette crème couleur d'or.
Parfois, les choses que l'on aime
sont des dangers.
Il n'est pas toujours sûr que l'on puisse nager
dans la meilleure des crèmes.
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Pour les yeux d'une mère, un fils garde tous les âges de sa vie.
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Ce soir là reviendrait-il ? Je sais bien qu'un soir disparu ne revient jamais. La même eau ne coule jamais deux fois. Mais pour moi, ce n'est pas pareil, non...
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Pierre Gamarra
OÙ DONC EST PASSE LE FEU
  
  
  
  
Où donc est passé le feu ?
Je n’ai pas de cheminée !
Quand l’hiver au gros nez bleu
Vient à la fin de l’année,

Quand décembre blanc et noir
vient siffler devant ma porte
et quand la tempête emporte
les arbres au fond du soir,

je m’en vais à ma croisée,
je suis triste un petit peu,
je n’ai pas de cheminée.
Où donc est passé le feu ?
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