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Citations de Pierre Gripari (147)


Sorcière,sorcière
Montre-moi ton derrière
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Il était une fois une paire de chaussures qui étaient mariées ensemble. La chaussure droite, qui était le monsieur, s'appelait Nicolas, et la chaussure gauche, qui était la dame, s'appelait Tina.
Elles habitaient une belle boîte en carton où elles étaient roulées dans du papier de soie. Elles s'y trouvaient parfaitement heureuses, et elles espéraient bien que cella durerait toujours.
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Pierre Gripari
"(L)e Fascisme n'a pas eu sa chance, il a été vaincu par une coalition de gens qui n'étaient même pas d'accord entre eux, qui se sont entendus uniquement sur son dos. Cette formule (le fascisme) mériterait d'être reprise et honnêtement essayée." (Pierre Gripari, 51 ans, dans « Réponse à une enquête sur la droite », Le National, n° 21, mars 1976, p. 5. - Pour rappel: Le National était l'organe nationaliste-révolutionnaire du Front national créé par François Duprat en septembre 1974.)

Gripari n'a jamais fait mystère de ses options politiques. Publié à la Table ronde de Laudenbach en 1963, chroniqueur au Spectacle du Monde de Raymond Bourgine - pétainiste, grand ami de Lucien Rebatet, et parrain de la Nouvelle Droite -, également critique à Défense de l'Occident de Maurice Bardèche... On se demande pourquoi autant de pudeur de la part des notices biographiques... de pudeur et même un peu de malhonnêteté (la sélection et la mise en avant de la CGT qu'on trouve partout... fallait le faire). C'est pas joli-joli de retirer à Gripari le courage de ses opinions à titre posthume! J'espère que le mobile n'est pas d'éliminer la vérité au nom du commerce... Oh, non, sûrement pas. Les gens ne sont pas aussi sordides.
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- Et où habite-t-il, ce pape de Rome?
- A Rome.
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J'habite une rue tout plein jolie, et cette rue est toute pleine de boutiques. Dans chacune de ces boutiques on exerce un métier. Ce qui fait que ma rue est toute pleine de jolis métiers.

Il y a un boulanger
qui fait des boules pour les gens âgés.
Il y a un tripier
qui fait des tripes et des pieds.
Il y a un tailleur de pierre
qui fait des costumes en pierre.
Il y a un restaurant
qui restaure les vieux monuments.
(...)
Il y a un accordeur de pianos
qui empêche les pianos de se dire des gros mots.
Il y a un charcutier qui charcute,
un boucher qui bouche,
un plombier qui plombe,
des pompiers qui pompent.
Il y a une fermière qui ferme,
une ouvreuse qui ouvre.
Il y a un maire et deux octogénaires,
il y a trois ménagères et quatre camemberts,
il y a enfin UNE SORCIERE !
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Je ne suis pas heureux.
Depuis toujours, les autres garçons, sans que je sache comment, ont deviné en moi une infériorité profonde, et me l'ont fait sentir (au pays des enfants, le seul péché qui ne soit pas pardonné, c'est la faiblesse). [...] Quelquefois, j'ai envie qu'ils me blessent vraiment, que le sang coule, afin qu'ils voient comme ils me font du mal, et qu'ils regrettent. Quelquefois j'ai envie de les tuer. Quelquefois, j'ai envie de mourir.
Il y a un autre souffre-douleur dans la classe. Il est plus petit que moi. Il s'appelle Martin. Lui aussi porte un tablier noir. J'ai voulu prendre sa défense un jour, mais je n'ai réussi qu'à faire deux malheureux au lieu d'un. Il est le seul qui ne se moque pas de moi. Nos communs malheurs nous rapprochent. Pourtant je ne l'aime pas. C'est difficile à expliquer. Il est bête. Il a mauvaise langue. Il dit toujours du mal des autres. Ce n'est pas bien. Ce n'est même pas intéressant. Moi, je trouve qu'il faut les aimer quand même. Il faut aimer tout le monde. Ils sont comme le petit loup Croc-Blanc. Ils ne sont pas vraiment méchants. Ils s'amusent, c'est tout.
Quand un chat joue avec une souris, il ne pense pas qu'il lui fait mal. Pour lui, c'est comme s'il jouait avec une boulette de papier. Seulement, la souris, c'est bien mieux, parce qu'elle remue toute seule. Eh bien eux, c'est pareil. C'est comme ça qu'ils jouent avec nous, je le sens. Je ne voudrais pas qu'il leur arrive du mal. Je les aime. Ils sont gais, ils sont beaux, ils sont heureux. J'aimerais devenir leur ami. Mais ils ne m'aiment pas. Voilà le drame.
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Le géant retourna chez le blanchisseur.
- Bonjour, Monsieur, je viens chercher mes chaussettes rouges.
- Mais je n'ai pas de chaussettes rouges !
- Mais si ! La paire de chaussettes rouges de trois mètres de long...
- Vous voulez dire : les deux sacs de couchage ?
- Mais ce sont des chaussettes, je vous dis !
- Ecoutez, dit le blanchisseur, appelez ça comme vous voudrez, mais moi, quand je vois une chaussette dans laquelle je peux entrer tout entier, j'appelle ça un sac de couchage !
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Il y avait une fois, dans le quartier des Gobelins, à Paris, une vieille sorcière, affreusement vieille, et laide, mais qui aurait bien voulu passer pour la plus belle fille du monde!
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il n'y a rien de plus charmant, ni de plus gracieux, ni de plus joli qu'une fessée. Imaginez une sorte d'oiseau, ou, mieux encore, de gros papillon, qui, au lieu d'ailes, aurait une paire de mains, de mains charnues, toujours en mouvement, tremblantes et battantes.
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alors est ce que vous peux me aider . est ce que vous me pouvez dire une resume de la histoire le gentil petit diable . sil vous plait -_-
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Ce jour-là, dans la salle de classe, la maîtresse posa aux enfants la question suivante :
-Comment s'appelle le général romain qui a conquis la Gaule ?
Alors, le petit Bachir leva le doigt pour demander la parole et répondit :
-Lustucru.
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J'ai eu bien des malheurs dans ma carrière littéraire, dont j'attribue la plus grande partie au fait que le Français en général – et en particulier le Parisien – n'aime pas les histoires. Il réclame la vérité ou, à défaut, la vraisemblance, le réalisme. Alors que moi, les seules histoires qui m'intéressent vraiment sont celles dont je suis sûr, dès le début, qu'elles ne sont jamais arrivées, qu'elles n'arriveront jamais et qu'elles ne peuvent pas arriver. J'estime qu'une histoire impossible, du seul fait qu'elle n'a pas, pour se justifier d'être, une quelconque prétention documentaire ou idéologique, a toutes les chances de contenir beaucoup plus de vérité profonde qu'une histoire simplement plausible.
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- Oh! et puis zut, vous m'emmerdez ! Oui, je vais la manger, la grand-mère, et la petite fille avec, si je peux ! Là ! Vous êtes contents ? Après tout, je suis un loup, oui ou merde ? J'ai mon créneau écologique !
- Qu'est-ce que vous racontez, avec votre créneau écologique ?
- Ben oui, quoi, je suis le régulateur de l'homme ! J'empêche l'espère humaine de dégénérer, en la débarrassant de ses éléments indésirables, tels que vieilles grands-mères malades, vieillards rhumatisants, ivrognes attardés, petites filles désobéissantes...
- Nous ne voulons pas le savoir ! Nous sommes ici pour vous empêcher tuer la mère-grand et le petit Chaperon rouge !
- Mais enfin au nom de quoi ? C'est inadmissible ! Qu'est-ce que je vais bouffer, moi, alors ?
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C'est ainsi que Nicolas et Tina, qui n'attendaient plus rien de l'existence, eurent quand même un beau voyage de noces.
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Et la peste, mon père, et toutes les maladies ? Dieu les a bien voulues aussi, pas vrai ? Est-ce que c'est une raison pour ne pas se soigner ?
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« Je le connaissais depuis toujours, mais seulement de vue. Quand j'étais petit (je veux dire encoe plus petit, bien sûr), c'était déjà un « grand ». Il allait au lycée quand j'étais à l'école primaire, et il était soldat quand je suis entré au lycée. Il était fort et blond, souriant et rêveur, avec un épi sur le front, qui lui faisait retomber ses cheveux sur les yeux. Jean-Yves qui ? Je n'en savais rien. Personne ne l'appelait jamais par son nom de famille. Pour tout le monde c'était Jean-Yves. Si par hasard nous ajoutions quelque chose, alors nous disions : Jean-Yves à qui rien n'arrive. »
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"Je suis exactement le contraire d'un antisémite classique. Quand un homme me dit qu'il est juif, je ne pense pas qu'il est juif, ce qui ne veut rien dire. Je pense qu'il est raciste, qu'ils s'imagine sottement faire partie d'une race privilégiée, surnaturellement prédestinée à faire chier le restant de la planète, et cela me gène."
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LA SORCIERE DU PLACARD A BALAIS

C'est moi, monsieur Pierre, qui parle, et c'est à moi qu'est arrivé l'histoire.
Un jour, en fouillant dans ma poche, je trouve une pièce de cinq nouveaux francs. Je me dis : « Chouette ! Je suis riche ! Je vais pouvoir m'acheter une maison ! »
Et je cours aussitôt chez le notaire :
« Bonjour, monsieur le Notaire ! Vous n'auriez pas une maison dans les cinq cents francs ?
- Cinq cents francs comment ? Anciens ou nouveaux ?
- Anciens, naturellement !
- Ah non, me dit le notaire, je suis désolé ! J'ai des maisons à deux millions, à cinq millions, à dix millions, mais pas à cinq cents francs. »
Moi, j'insiste quand même :
« Vraiment ? Et en cherchant bien, voyons... Pas même une toute petite ? »
À ce moment, le notaire se frappe le front :
« Mais si, j'y pense ! Attendez un peu... »
Il fouille dans ses tiroirs et en tire un dossier.
« Tenez, voici : une petite villa située sur la grand-rue, avec chambre, cuisine, salle de bains, living-room, pipi-room et placard aux balais.
- Combien ?
- Trois francs cinquante. Avec les frais, cela fera cinq nouveaux francs exactement.
- C'est bon, j'achète. »
Je pose fièrement sur le bureau ma pièce de cent nouveaux sous. Le notaire la prend, et me tend le contrat.
« Tenez, signez ici. Et là, vos initiales. Et là encore. Et là aussi ».
Je signe et je lui rends le papier en lui disant :
« Ça va, comme ça ? »
Il me répond :
« Parfait, Hihihihi ! »
Je le regarde, intrigué :
« De quoi riez-vous ?
- De rien, de rien... Haha ! »
Je n'aimais pas beaucoup ce rire. C'était un petit rire nerveux, celui de quelqu'un qui vient de vous jouer un méchant tour.
Je demande encore :
« Enfin quoi, cette maison, elle existe ?
- Certainement, Héhéhé !
- Elle est solide, au moins ? Elle ne va pas me tomber sur la tête ?
- Hoho ! Certainement non !
- Alors ? Qu’est-ce qu'il y a de drôle ?
- Mais rien, je vous dis ! D'ailleurs, voici la clé, vous irez voir vous-même... Bonne chance ! Houhouhou ! »
Je prends la clé, je sors, et je vais visiter la maison.
C'était, ma foi, une fort jolie maison, coquette, bien exposée, avec chambre, cuisine, salle de bains, living-room, pipi-room et placard aux balais. La visite une fois terminée, je me dis :
« Si j'allais saluer mes nouveaux voisins ? »
Allez, en route ! Je vais frapper chez mon voisin de gauche :
« Bonjour, voisin ! Je suis votre voisin de droite ! C'est moi qui viens d'acheter la petite maison avec chambre, cuisine, salle de bains, living-room, pipi-room et placard aux balais ! » Là-dessus je vois le bonhomme qui devient tout pâle. Il me regarde d'un air horrifié, et pan ! sans une parole, il me claque la porte au nez !
Moi, sans malice, je me dis :
« Tiens ! Quel original ! »
Et je vais frapper chez ma voisine de droite :
« Bonjour, voisine ! Je suis votre voisin de gauche ! C'est moi qui viens d'acheter la petite maison avec chambre, cuisine, salle de bains, living-room, pipi-room et placard aux balais ! » Là dessus, je vois la vieille qui joint les mains, me regarde avec infiniment de compassion et se met à gémir :
« Hélas, mon pauv' monsieur, v'z’ avez ben du malheur ! C'est-y pas une misère, un gentil p'tit jeune homme comme vous ! Enfin p'tête ben qu'vous vous en sortirez... Tant qu'y a d'la vie y a de l'espoir, comme on dit, et tant qu'on a la santé... »
Moi, d'entendre ça, je commence à m'inquiéter :
« Mais enfin, chère madame, pouvez-vous m'expliquer, à la fin ? Toutes les personnes à qui je parle de cette maison... »
Mais la vieille m'interrompt aussitôt :
« Excusez-moi, mon bon monsieur, mais j'ai mon rôti au four... Faut que j'y alle voir si je veux point qu'il grâle ! »
Et pan ! Elle me claque la porte au nez, elle aussi.
Cette fois, la colère me prend. Je retourne chez le notaire et je lui dit :
« Maintenant, vous allez me dire ce qu'elle a de particulier, ma maison, que je m'amuse avec vous ! Et si vous ne voulez pas me le dire, je vous casse la tête ! »
Et, en disant ces mots, j'attrape le gros cendrier de verre.
Cette fois, le type ne rit plus :
« Hé ! là, doucement ! Calmez-vous, cher monsieur ! Posez ça là. Asseyez-vous !
- Parlez d'abord !
- Mais oui, je vais parler ! Après tout, maintenant que le contrat est signé, je peux bien vous le dire...la maison est hantée !
- Hantée ? Hantée par qui ?
- Par la sorcière du placard aux balais !
- Vous ne pouviez pas me le dire plutôt ?
- Eh non ! Si je vous l'avais dit, vous n'auriez plus voulu acheter la maison, et moi je voulais la vendre. Hihihi !
- Finissez de rire, ou je vous casse la tête !
- C'est bon, c'est bon...
- Mais dites-moi donc, j'y pense : Je l'ai visité, ce placard aux balais, il y a un quart d'heure à peine... Je n'y ai pas vu de sorcière !
- C'est qu'elle n'y est pas dans la journée ! Elle ne vient que la nuit !
- Et qu'est-ce qu'elle fait, la nuit ?
- Oh ! Elle se tient tranquille, elle ne fait pas de bruit, elle reste là, bien sage, dans son placard...seulement, attention ! Si vous avez le malheur de chanter :

Sorcière, sorcière,
Prends garde à ton derrière !

À ce moment là, elle sort... Et c'est tant pis pour vous ! »
Moi, en entendant ça, je me relève d'un bond et je me mets à crier :
« Espèce d'idiot, Vous aviez besoin de me chanter ça ! Jamais il ne me serait venu l'idée d'une chose pareille ânerie ! Maintenant, je ne vais plus penser à autre chose !
- C'est exprès ! Hihihi ! »
Et, comme j'allais sauter sur lui, le notaire s'enfuit par une porte dérobée.
Que faire ? Je rentre chez moi en me disant :
« Après tout, je n'ai qu'à faire attention... Essayons d'oublier cette chanson idiote ! »
Facile à dire ! Des paroles comme celles-là ne se laissent pas oublier ! Les premiers mois, bien sûr, je me tenais sur mes gardes... Et puis, au bout d'un an et demi, la maison, je la connaissais, je m'y étais habitué, elle m'était familière... Alors j'ai commencé à chanter la chanson pendant le jour, aux heures où la sorcière n'était pas là... Et puis dehors, où je ne risquais rien... Et puis je me suis mis à la chanter la nuit, dans la maison - mais pas entièrement ! Je disais simplement :

Sorcière, sorcière...

et puis je m'arrêtais. Il me semblait alors que la porte du placard aux balais se mettait à frémir... Mais comme j'en restais là, la sorcière ne pouvait rien. Alors, voyant cela, je
me suis mis à en dire chaque jour un peu plus :
Prends garde... puis Prends garde à... et puis Prends garde à ton... et enfin Prends garde à ton derr... je m'arrêtais juste à temps ! Il n'y avait plus de doute, la porte frémissait, tremblait, sur le point de s'ouvrir... Ce que la sorcière devait rager, à l'intérieur !
Ce petit jeu s'est poursuivi jusqu'à Noël dernier.
Cette nuit-là, après avoir réveillonné chez des amis, je rentre chez moi, un peu pompette, sur le coup de quatre heures du matin, en me chantant tout au long de la route :

Sorcière, sorcière
Prends garde à ton derrière !

Bien entendu, je ne risquais rien, j'étais dehors. J'arrive dans la grand-rue :

Sorcière, sorcière...

Je m'arrête devant ma porte :

Prends garde à ton derrière ! ...

Je sors la clef de ma poche :

Sorcière, sorcière…

je ne risquais toujours rien... Je glisse la clef dans la serrure :

Prends garde à ton derrière...

Je tourne, j'entre, je retire la clef, je referme la porte derrière moi, je m'engage dans le couloir en direction de l'escalier...

Sorcière, sorcière,
Prends garde à ton derrière !

Zut ! Ça y était ! Cette fois, je l'avais dit !
Au même moment j'entends, tout près de moi, une petite voix pointue, aigre, méchante :
« Ah, vraiment ! Et pourquoi est-ce que je dois prendre garde à mon derrière ? »
C'était elle. La porte du placard était ouverte, et elle était campée dans l'ouverture, le poing droit sur la hanche et un de mes balais dans la main gauche. Bien entendu, j'essaye de m'excuser :
« Oh ! Je vous demande pardon, madame ! C'est un moment de distraction... J'avais oublié que... Enfin, je veux dire... J'ai chanté ça sans y penser...
- Sans y penser ? Menteur ! Depuis deux ans tu ne penses qu'à ça ! Tu te moquais de moi, n'est-ce pas, lorsque tu t’arrêtais au dernier mot, à la dernière syllabe ! Mais moi, je me disais : Patience, mon mignon ! Un jour, tu la cracheras, ta petite chanson, d'un bout à l'autre, et ce jour là ce sera mon tour de m'amuser...Eh bien, voilà ! C'est arrivé ! »
Moi, je tombe à genoux et je me mets à supplier :
« Pitié, madame ! Ne me faites pas de mal ! Je n'ai pas voulu vous offenser ! J'aime beaucoup les sorcières ! J'ai de très bonne amies sorcières ! Ma pauvre mère elle-même était sorcière !
Si elle n'était pas morte, elle pourrait vous le dire... Et puis d'ailleurs, c'est aujourd'hui Noël ! Le petit Jésus est né cette nuit... Vous ne pouvez pas me faire disparaître un jour pareil !... »
La sorcière me répond :
« Taratata ! Je ne veux rien entendre ! Mais puisque tu as la langue si bien pendue, je te propose une épreuve : tu as trois jours, pour me demander trois choses. Trois choses impossibles ! Si je ne suis pas capable de te les donner, je m'en vais pour toujours et tu ne me verras plus. Allez, je t'écoute ! »
Moi, pour gagner du temps, je lui réponds :
« Ben, je ne sais pas... Je n'ai pas d'idée... Il faut que je réfléchisse... Laissez-moi la journée !
- C'est bon, dit-elle, je ne suis pas pressée. À ce soir ! »
Et elle disparaît.
Pendant une bonne partie de la journée, je me tâte, je me creuse, je me fouille les méninges - et tout à coup je me souviens que mon ami Bachir a deux petits poissons dans un bocal,et que ces deux petits poissons, m'a-t-il dit, sont magiques. Sans perdre une seconde, je fonce rue Broca et je demande à Bachir :
« Tu as toujours tes deux petits poissons ?
- Oui. Pourquoi ?
- Parce-que, dans ma maison, il y a une sorcière, une vieille, une méchante sorcière. Ce soir, je dois lui demander quelques choses d'impossible. Sinon, elle m'emportera. Tes petits poisso
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Les parents, vous savez, c'est bête, ça ne comprend pas la vie.
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- Votre Royaume doit devenir une république, pas autre chose ! Une république démocratique, laïque, progressiste. Ainsi l'exige la Dialectique de l'Histoire !
Le Roi lève un sourcil :
- La... quoi de l'Histoire ?
- La Dialectique !
- J'ignore cette personne, elle ne m'a jamais été présentée... C'est une nouvelle fée, peut-être ?
- Quelque chose comme ça, oui... (p.67)
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