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Critiques de Raphael Beuchot (63)
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Un tout petit bout d'elles

Né en Belgique et d'origine chinoise, Yue s'est installé au Congo et travaille pour le compte de monsieur Xin, un entrepreneur chinois qui exploite le bois des forêts. Bien que son patron voit d'un mauvais œil le rapprochement entre ses ouvriers et les femmes noires, le jeune homme voit très régulièrement Antoinette et sa fille, Marie-Léontine. Une relation qui commence à compter pour lui, même si, elle, est plus désinvolte et profite des restaurants et des cadeaux qu'il offre. Néanmoins, ils décident de faire l'amour. Yue ne comprend pas alors pour quoi elle cache ses parties intimes et est étonné lorsqu'il remarque la cicatrice de l'excision. Une pratique qu'il ne comprend pas vraiment...



Troisième volet de la trilogie africaine, après "Tourne-disque" et "Le montreur d'histoires", "Un petit bout d'elles" nous emmène au Congo où l'on suit l'histoire d'amour entre un ouvrier chinois et une jeune maman célibataire congolaise. Sur fond historique plus dramatique, à savoir l'excision, encore pratiquée dans bon nombre de pays (en Afrique et au Moyen-Orient), Zidrou nous livre un album touchant qui, sans dénoncer cette pratique, informe sur ce qui se passe, l'acte en lui-même mais aussi les terribles conséquences parfois (aussi bien physiques que psychologiques). Il prend le temps d'installer les personnages et l'intrigue, le récit devenant plus intense dès lors que Yue prend conscience de ce qu'est l'excision. Graphiquement, Raphaël Beuchot, de par son trait semi-réaliste et ses couleurs chaudes, nous plonge dans une ambiance à la fois légère et plus intense.

Quelques pages en fin d'ouvrage rappellent que toutes les 4 minutes dans le monde, une fillette subit une mutilation génitale. Que l'excision n'est pas un acte religieux mais une tradition culturelle. Deux témoignages touchants de femmes ayant subi cela.

Un album sensible...
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Le montreur d'histoires

Dans ce petit village sénégalais, des cris d'enfants, propageant la bonne nouvelle, précèdent de peu la roulotte du grand conteur Souleymane, surnommé "Il était une fois". Aussitôt, une petite fille va voir sa grand-mère malade. Cette dernière lui donne une pièce pour se rendre au spectacle en échange de quoi, elle devra retenir les mots de "Il était une fois" et les lui rapporter. La foule, assemblée autour de la roulotte, attend impatiemment le lever de rideau. Commence alors l'histoire du petit singe et du méchant serpent qui prennent vie grâce aux marionnettes et aux ombres chinoises. A la fin de la représentation, la petite fille va voir le conteur et, surprise, se rend compte que celui-ci n'a plus de mains. Elle lui tend alors la pièce que sa grand-mère lui a donnée et lui demande de jouer pour elle. Le lendemain, courageux, "Il était une fois" décide de retourner chez lui, franchir la frontière et affronter son passé...



Ce conte de Zidrou, à la fois cruel et véritablement touchant, fait la part belle aux convictions de Souleymane qui osera défier l'ordre établi et les hommes de loi corrompus de son village. Qu'importe son propre sort, il veut simplement raconter des histoires. Des histoires, il y en a aussi dans cet album. En effet, Zidrou donne la parole aux différents personnages qui s'adressent directement aux lecteurs et lui racontent une page de sa vie. L'auteur dresse un portrait tragique de "Il était une fois", un homme courageux et humaniste qui n'a d'autre volonté que de transmettre ses histoires. Cet album est véritablement surprenant et saisit le lecteur de par la tournure des événements et le message qu'il véhicule. Le dessin semi-réaliste de Raphaël Beuchot et surtout toutes ces couleurs gorgées de soleil nous font voyager au pays de Souleymane.
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Un tout petit bout d'elles

Je veux d’abord saluer le courage des auteurs de s’attaquer au sujet de l’excision, un thème pas vraiment « vendeur » qui pourrait effrayer les lecteurs. Zidrou parvient à traiter ce sujet avec une grande pudeur et beaucoup de sensibilité.



Le récit évite à la fois tout voyeurisme et tout misérabilisme. Le scénariste prend son temps pour nous raconter l’histoire d’Antoinette et Yue. Il ne se précipite pas entre les jambes d’Antoinette. C’est là qu’est la pudeur la sensibilité de Zidrou, il ne nous réduit pas Antoinette à son statut de victime. Le lecteur la découvre d’abord comme une jeune femme pétillante, volontaire, pleine de vie. L’empathie n’en est que plus forte lorsqu’on découvre son drame. D’autant plus que les auteurs ont eu une idée superbe ; lorsque Antoinette raconte son histoire elle est dessinée sous les traits de la petite fille qu’elle était lorsqu’elle a été excisée. Cela vient renforcer l’émotion du lecteur et surtout vient rappeler que cette horrible mutilation va avoir des conséquences sur la vie entière de la victime.



Le dessin de Raphael Beuchot accompagne joliment ce beau scénario. Le dessinateur fait le choix de la simplicité et de la modestie, il semble refuser de se mettre en avant, préférant s’effacer au profit du sujet. Ce qui ne l’empêche pas de proposer un découpage et une mise en scène maîtrisés ainsi qu’un trait et une colorisation agréables.



Un cahier documentaire vient compléter la fiction de façon intéressante. Ce petit dossier commence par rappeler ce que sont les mutilations génitales et l’ampleur de ces pratiques. Sont également évoquées les raisons et les conséquences de ces mutilations. Et c’est là que je pourrais trouver un point de désaccord avec les auteurs. L’absence de plaisir sexuel féminin est évoquée en tant que conséquence des mutilations génitales. Je me demande s’il ne faudrait pas plutôt évoquer cet aspect comme une raison des mutilations. Ne serait-ce pas, parmi d’autres raisons, dans le but d’interdire le plaisir sexuel aux femmes, qu’on les mutile ainsi ?



« Un tout petit bout d’elles » est une très belle B.D qui a le courage de s’attaquer à un sujet grave et difficile et surtout qui le fait très bien. Cette B.D pourrait être utilisée comme « matériel » de sensibilisation pédagogique à ce problème auquel toutes et tous devraient s’intéresser. Non, ce n’est pas, comme le disent certains personnages masculins de la B.D, un problème de femmes et, comme le rappelle le dossier documentaire, ce fléau touche le monde entier (y compris, même si cela reste « marginal », la France).

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Un tout petit bout d'elles

L'excision est un sujet assez sensible, sachant qu'il est encore beaucoup pratiqué dans le monde sur des fillettes... Dans cette bande dessinée, Zidrou raconte une histoire d'amour, celle entre Antoinette et Yue, travailleur belge au Congo. Ce dernier découvre que son amoureuse a subi une excision.

Zidrou raconte avec pudeur mais sans beaucoup de détails ces mutilations pratiquées sur les fillettes. Un album qui met en lumière ces petites violences qui sont considérées, sur place, comme une simple pratique culturelle. L'histoire finit quand même sur une note d'espoir et d'amour...
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Un tout petit bout d'elles

Parler d'un sujet horrible qu'est l'excision sans montrer en détail ni faire dans le pathos, c'est possible ? Et bien oui, puisque Raphaël Beuchot et Zidrou l'ont fait avec brio avec la bande dessinée « Un tout petit bout d’elles ». J'avoue qu'étant donné le sujet, je ne me serais pas forcément penchée sur cette œuvre, car je connais déjà ce fléau grâce à des documentaires à la télévision... Mais c'est Kimysmile qui m'a donné envie de la découvrir grâce à son article de blog très intéressant. J'ai donc emprunté cette BD à la médiathèque et ne le regrette pas, car ce fut une lecture riche en émotions. À la fin, j'avais vraiment la gorge sèche et des frissons. Les auteurs ont vraiment réussi à m'émouvoir grâce à leurs dessins ainsi qu'à leur récit...



L'histoire de Yue, Antoinette, Léopold et l'adorable Marie-Léontine est très touchante. Par ailleurs, j'ai aimé le fait que ce soit étudié d'un point de vue asiatique et non européen. J'ai également apprécié la thématique du racisme plutôt bien traitée à travers cette relation tendre, apaisante et attendrissante. En plus de cette histoire bouleversante, le lecteur pourra découvrir plusieurs pages documentaires permettant de comprendre ce qu'est l'excision par rapport aux autres pratiques (clitoridectomie, infibulation, etc.), où cette pratique est la plus employée dans le monde, quelles sont les conséquences de l'acte, les moyens pour agir ainsi que les lieux ou liens permettant de trouver du soutien/de l'aide (en France ou en Belgique). Le fait que les auteurs expliquent que cela n'est pas lié à la religion, mais bien à une tradition est aussi très intéressant, car en discutant avec quelques personnes, j'ai constaté que beaucoup font encore l'amalgame. Enfin, ce qui m'a le plus émue, ce sont les témoignages de deux victimes qui ont subi cette pratique lorsqu'elles avaient deux et sept ans. C'est à la fois poignant et effrayant...



Les dessins sont beaux, travaillés et colorés. J'aime beaucoup la représentation des femmes, qu'elles soient vieilles ou jeunes. Je les trouve très réussies par rapport aux personnages masculins. Les décors sont jolis et les planches assez dynamiques... Mais ce que je préfère, c'est la façon dont l'illustrateur a représenté Antoinette lorsqu'elle raconte sa mutilation : elle est dessinée comme une fillette dans un style différent des autres illustrations. C'est un choix qui m'a plu, car cela renforce le traumatisme. Malgré le fait que je connaisse le sujet, j'avais oublié certains chiffres comme le fait que toutes les quatre minutes, une fillette subit une mutilation génitale quelque part dans le monde, souvent de la part de proches, de la famille ou de personnes de confiance. C'est réellement un fléau mondial... « Un tout petit bout d’elles » est, hélas, une BD d'actualité que je vous invite à découvrir malgré le sujet difficile.


Lien : https://lespagesquitournent...
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Un tout petit bout d'elles

Un superbe BD sur un mal qui touche encore de nombreuse fillettes et femmes en Afrique : l’excision. Elle aborde également le racisme, l'amitié et l'amour.
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Un tout petit bout d'elles

Yue, d'origine chinoise, travaille sur un chantier au Congo. Malgré l'interdiction de son patron, Yue passe son temps libre avec une femme d'ici. Antoinette. Et une nuit il va découvrir l'horrible mutilation qu'elle a subit dans l'enfance, l'excision. Petit à petit Antoinette va se confier et lui expliquer le traumatisme vécu.



Cette bande dessinée est une manière très sensible de parler de l'excision. A travers l'histoire de Yue et d'Antoinette les auteurs nous amène sur ce sujet avec délicatesse, sans discours moralisateurs, sans texte larmoyant. Juste le témoignage d'une femme excisée qui se sent mutilée et qui souhaite préserver sa fille de cet acte alors que la coutume est tellement vivace. A travers cette histoire nous sommes donc amené à réfléchir à ce fléau qui touche 200 millions de femmes. Pour perpétuer une coutume qui les rend pourtant malheureuses les femmes font subir ça à leur fille, alors le premier pas pour lutter contre l'excision c'est d'ouvrir les conscience et d'en parler.



Une jolie BD pleine de tendresse pour un thème qui ne l'est pourtant pas du tout. Servi par des dessins simples et expressifs qui nous plongent dans les sentiments des personnages.
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Le montreur d'histoires

Quand la réalité dépasse la fiction; un conteur itinérant surnommé " il était une fois " vaque de village en village avec ses histoires et son yeti tout petit.

Un mélange de contes , de poésie et de politique pour dénoncer les agissements une certaines frange de la population et les répercussions sur des êtres plus fragiles.
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Un tout petit bout d'elles

J'ai emprunté cet album à la médiathèque un peu par hasard parmi les nouveautés parce que le graphisme me plaisait et que la couverture était heureuse.

Je ne m'attendais donc pas à ce que j'y ai découvert.

Cela commence comme une histoire d'amour contrarié par les différences de couleur de peau et de culture mais le thème et le but est de dénoncer l'excision et les pratiques mutilatrices sur les femmes "par tradition".

Yue est ouvrier chinois dans un chantier de déforestation sous la houlette du raciste M. Xin. Ses camarades chinois se moquent de lui qui fréquente une femme noire qui n'est pas une prostituée.

Antoinette a déjà deux enfants, Marie-Léontine qui adore Yue qui l'incite à bien apprendre à lire et le petit Léopold.

En la fréquentant, le jeune homme découvre des pratiques qui le révoltent et vont l'amener à faire un choix...

En terminant ce livre on comprend vraiment le titre.

Une excellente lecture à mettre entre toutes les mains pour faire connaître le sujet.
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Le montreur d'histoires

Cet album s'adresse bien aux adultes, quoi que laissent présager la couverture et les premières pages, qui ne sont pas sans rappeler le Kirikou de Michel Ocelot.



Quelque part en Afrique, un conteur parcourt les villages avec son théâtre de marionnettes. S'il est accueilli partout à bras ouverts par les habitants de tous âges, certaines autorités n'entendent pas le laisser s'exprimer, même si son discours semble bien peu subversif.



Un album esthétiquement superbe : couleurs et dessins magnifiques, traits fins. Mais une juxtaposition de contes, de sentences qui m'ont semblé complètement rebattus, et trop brièvement évoqués, même si certains faits évoqués sont tragiques (mariage forcé, violences conjugales, censure). Je reste donc vaiment mitigée sur l'intérêt pour moi de cette longue histoire diluée.



Rappelons que Zidrou est également co-auteur des aventures de l'élève Ducobu, et de la jolie histoire poignante de Lydie. Sa palette est large, riche.



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Un tout petit bout d'elles

L'histoire se déroule en Afrique, au Congo. Certains des protagonistes travaillent dans une entreprise s'occupant d'abattre des arbres pour l'exportation : c'est une action de déforestation peu respectueuse de l'environnement. L'entreprise est gérée par un personnage d'origine chinoise au comportement ouvertement raciste. Une partie des salariés sont d'origine chinoise, d'autres d'origine africaine.



Comme souvent dans des situations de ce type, des activités parallèles se développent autour du camp de forestier. Des bars, des lieux où l'on peut manger mais aussi des lieux où ces hommes solitaires peuvent rencontrer des femmes moyennant rétribution, c'est à dire des prostituées.



Il peut y avoir des prostituées professionnelles mais aussi des "étoiles filantes", c'est à dire des mères de famille qui viennent pour arrondir leur fin de mois, améliorer leur ordinaire.



Un jeune chinois, You, a une relation avec une belle Africaine, Antoinette, maman de la jeune Marie-Léontine. Antoinette réserve ses faveurs à You au détriment de ses anciens prétendants.



Plusieurs thèmes sont abordés par Zidrou et Raphaël Beuchot : la déforestation, une nouvelle forme de colonisation, le racisme, le épris des femmes, la prostitution. Mais le thème central est l'excision dont beaucoup de femmes sont encore victimes de nos jours.



Les deux auteurs présentent le sujet avec humilité et tendresse, montrant la détresse d'Antoinette qui est impactée dans sa vie sexuelle. Zidrou et Beuchot s'emparent de la problématique en abordant le poids de la tradition dans la pratique de l'excision. L'excision est une pratique très ancienne. Ce fut historiquement un moyen pour les hommes d'affirmer leur domination sur les femmes.



Zidrou et Raphaël Beuchot nous montre l'impact de la tradition et comment celle-ci est relayée par des femmes qui n'envisagent pas que leurs propres filles ou les filles de la famille ne soient pas excisées, ceci constituant une sorte de rite initiatique. Il est important de noter que l'excision n'est préconisée ou imposée dans aucune religion monothéiste.



Je vous invite à lire le carnet final où des données chiffrées sont portées à notre connaissance. Mais aussi une approche législative est proposée. Ce carnet est très bien documenté, très précis.



Le sujet était difficile et le graphisme de Raphaël Beuchot permet de le faire passer : le trait est tout, les cases sont aérées, les couleurs sont chaudes. J'aimé la variété des cases. Le découpage n'est pas original mais il parfaitement fluide, il permet de se plonger dans ce climat particulier du Congo et des entreprises qui sont en train de piller un territoire.



Cette BD peut être montrée à des adolescents dans le cadre de l'éducation à la citoyenneté. Elle doit aussi servir la cause des femmes.



Belle surprise, belle lecture, belle sensibilisation sur un sujet majeur pour la libération des femmes dans certaines parties du monde.









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Un tout petit bout d'elles

Je referme cette BD avec la chair de poule et les larmes aux yeux.

Quelle horreur.

On a beau savoir que de telles atrocités existent, lire ce genre de récit fait toujours l'effet d'une gifle.

En suivant l'histoire de Yue et d'Antoinette, une histoire banale dans les premiers temps, nous sommes plongés dans l'horreur de la vie des femmes et des fillettes d'Afrique et, finalement, de tant d'autres endroits, qui sont mutilées par tradition.

Le dossier en fin d'ouvrage donne un supplément d'informations et de statistiques glaçantes.

Une BD dure mais nécessaire qui a le bon gout de ne pas tomber dans le voyeurisme et le misérabilisme.

Je n'ai pas aimé le dessin mais mon goût personnel n'a pas d'importance quant au nécessaire du propos. Je mets donc 5 étoiles.
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Le montreur d'histoires

Un jolie BD scénarisé par Zidrou, où l'on plonge dans l'Afrique et la tradition des contes oraux. Ici, un conteur se voit censuré pour avoir raconté et divertit le public. On lui coupe ses mains. Il revient et la torture continue... mais la persévérance paye.

Une BD qui assez difficile par moment (avec ses scènes de tortures).
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Un tout petit bout d'elles

Bouleversant, révoltant, cruel et si triste...

Le thème de cette bande-dessinée, c'est l'excision. Cette coutume ancestrale qui touche 3 millions de fillettes chaque année à travers le monde, d'une violence insoutenable. On suit l'une de ces fillettes devenue adulte, Antoinette, vivant au Congo avec ses deux jeunes enfants, et entretenant une liaison avec un ouvrier chinois. On y découvre sa manière de vivre son intimité, son souhait pour sa fille, ses rêves. On est témoin également de la sidération de son amant devant cette pratique barbare. Un dossier en fin d'ouvrage complète le sujet de manière précise et instructive.



Un livre très intéressant sur ce drame d'envergure mondiale, donc.

Mais pas que.

Il est aussi une tranche de vie sur le quotidien en Afrique noire, et sur la manière dont les chinois occupent l'espace dans ces pays.

Et surtout j'ai adoré le plaidoyer pour la rencontre des cultures -"quand on mélange du jaune et du noir, ce qu'on obtient ... C'est de l'amour !"- et l'appel à vivre en harmonie. Ce n'est d'ailleurs à mon avis pas un hasard si le film projeté lors d'une sortie au cinéma est "Avatar" de James Cameron, et si l'album est truffé de références à ce long métrage profondément altruiste et pacifique.



Un très bel album, dur mais plein d'espoir .
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Le montreur d'histoires

Zidrou aime les histoires tristes et graves, celle-ci l’est particulièrement. Le trait est net et précis, les couleurs sont chaudes, intenses et riches et s’accordent à l’atmosphère du récit, l’Afrique, les grand espaces et la pauvreté des villages. “Il était une fois”, c’est son surnom, amputé des deux mains est un conteur qui présente des spectacle de marionnettes dans ces villages désœuvrés. Un jour il décide de retourner dans cette ville où il sait qu’il ne sera pas le bienvenu, attendu par un petit tyran local. La magie interfère dans cette histoire, belle et cruelle. Les contes se mêlent à la réalité et révèlent leur pouvoir. C’est violent et triste, mais chargé de poésie et de douceur. Un belle réussite, et si j’ai toujours peur avec Zidrou qu’il en fasse un peu trop avec le pathos, ici il reste sur le fil en jonglant adroitement entre le merveilleux fantastique et la réalité tragique.
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Un tout petit bout d'elles

J'ai toujours reconnue la chance que j'avais d'être "bien née ", née dans un pays comme la France et dans une famille comme la mienne où la liberté et la condition de la femme sont respectées. Je sais que pour certaines c'est encore difficile et je pense à celles qui subissent plus cruellement des coups ou des violences sexuelles ou plus "légèrement" des inégalités. Dans certains pays les femmes sont encore plus mal loties. J'ai été touchée par le sort des femmes en afghanistan en lisant  "Mille soleils splendides" de Khaled hosseini et aujourd'hui d'une autre façon dans cette belle BD "Un tout petit bout d'elles" de Zidrou.



Cet album très coloré, avec ses couleurs chaudes et parfois sombres nous dresse le portrait d'une culture africaine où certaines traditions violentes pour les femmes sont encore présentes. Beuchot et Zidrou nous parle de l'excision, c'est une pratique qui existe depuis très longtemps et qui est encore malheureusement subie par les petites filles. Heureusement, les mentalités changent mais non sans mal. Je ne peux pas dévoiler l'histoire mais à un moment de l'histoire le son de ma voix s'est fait entendre dans mon salon à tel point que mes enfants se sont retournés en se demandant ce qu'il se passait.

J'ai été touchée par cette mère de famille  qui a tant d'amour pour sa fille et qui ne veut surtout pas que celle-ci subisse la même souffrance qu'elle.

Le plus choquant pour moi a  été de voir que des gamines peuvent être "kidnappée" par d'autres membres de la famille pour faire pratiquer l'excision alors que les parents ne sont pas daccord !

Cette BD est vraiment bien illustrée ; les dessins font bien ressentir, la peur, la honte, le mal mais également beaucoup d'amour.

J'ai de plus apprécié le bonus documentaire à la fin qui explique bien ce fléau , avec mentionnés les associations et les états qui mènent le combat contre l'excision. Bravo, comme quoi si certains en doutaient encore, la bande dessinée sert aussi à parler de sujets difficiles, et ouvrir les esprits pour le changement.
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Un tout petit bout d'elles

Il est un auteur assez prolifique en ce moment et que j'aime bien et c'est Zidrou. Il s'attaque dans cette oeuvre à une pratique réellement barbare qu'on surnomme l'excision qui n'est rien autre que l'ablation des organes génitaux féminins pour des raisons culturelles. Je suis d'avis que la culture doit changer si celle-ci porte atteinte au corps humain. Encore une fois, ce sont les pauvres femmes des pays africains qui en sont les victimes puisqu'on en compte 8000 chaques jours qui passent. 200 millions de femmes dans le monde, cela fait quand même beaucoup !



Trois remarques en vrac sur ce qui ne m'a pas bien plu pour ne pas flatter davantage l'auteur :

- Le chauffeur de taxi qui est congolais propose la climatisation et en réalité, c'est un roublard qui n'en possède même pas. Cela donne une image certainement réelle de l'Afrique mais qui n'est pas flatteuse.

- On voit les industriels chinois qui n'hésitent pas à battre la main d'oeuvre black en les traitant de singe. C'est ouvertement une attitude très raciste. Là encore, les Chinois apprécieront.

- Par ailleurs, je sais bien que le niveau dans les écoles baisse mais je n'aurais jamais crû à ce point. Sur une carte du monde située en fin d'ouvrage, il y a la Tunisie qui est à la place de la Libye. Oui, les Libyens ou les Tunisiens apprécieront également.



Pour le reste, c'est une belle histoire remplie d'humanité avec un côté multi-culturel dans le bon sens que j'apprécie de voir.
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Le montreur d'histoires

Une claque!



On rencontre "il était une fois" qui va de villages en villages pour raconter des histoires avec son théâtre de marionnettes.



On découvre qu'il lui manque les deux mains, coupées net.

On devine ou pas ce qu'il lui est arrivé.

On ne tarde pas à le savoir.



Les dessins et les couleurs sont chaudes et l'histoire glace le cœur. J'ai failli refermer cette BD sans la terminer tellement c’était insupportable.



Savoir aborder de tels thèmes est un talent.

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Un tout petit bout d'elles

Yue, bûcheron employé par une entreprise chinoise implantée au Congo, fréquente Antoinette malgré l’interdiction faite aux salariés de « sortir avec des filles d’ici ». Amoureux fou, le jeune homme découvre pendant leurs ébats une cicatrice que sa compagne voulait à tout prix lui cacher. Alors que Yue ignorait tout de cette pratique barbare qu’est l’excision, Antoinette lui raconte comment elle a été mutilée et lui confie son souaot de ne jazmais voir sa fille subir le même sort…



Fin de la trilogie africaine de Zidrou et Rapahël Beuchot avec cet album qui fait suite au « Montreur d’histoires » et à « Tourne-disque ». Ici, le sujet abordé est plus grave, dramatique même. L’excision, ce fléau ancestral présent dans nombre de sociétés patriarcales, cette abominable « tradition culturelle » sans la moindre connotation religieuse (il n’est pas inutile de le rappeler), est traitée avec la finesse qui caractérise le scénariste des « Beaux étés ». Une histoire à la fois touchante et sans complexe qui fait mouche en appuyant là où ça fait mal. Sans se focaliser sur un seul thème, Zidrou aborde également la mainmise chinoise sur les ressources naturelles des pays d’Afrique, une nouvelle forme de colonisation violente et destructrice.



Le dessin de Beuchot est lumineux et minimaliste, il représente tout en suggestion les scènes « délicates », rendant de fait les choses encore plus explicites.



Au final, le but est atteint et le lecteur garde en bouche le goût amer d’une légitime indignation. Un album d’une grande force au propos sans concession mais mené avec une vraie sensibilité. Bonus non négligeable, un dossier documentaire en fin d’ouvrage explique de façon très pédagogique ce qu’est l’excision, ainsi que les causes et conséquences de cette effroyable blessure intime.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un tout petit bout d'elles

Éblouissant de justesse et de sensibilité.
Lien : http://bdzoom.com/100617/bd-..
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