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Critiques de Raphaël Gaillard (10)
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Un coup de hache dans la tête

Le génie est-il engendré par la folie ou la folie doit-elle son émergence au génie ? C’est l’éternel dilemme de l’oeuf et de la poule !



Au cours de cet essai qui surfe aux confins de la science et de la philosophie, tout en incluant le domaine de l’art, de multiples questions sont posées qui gravitent autour des liens forts qui unissent la création et la folie.



A commencer par les origines. Comment cette propension de l’esprit humain à dérailler a -t-elle pu subsister malgré les fourches caudines de la sélection naturelle ? Il semble bien que cette fragilité de la psyché ait en effet été un facteur de pression sélective positive et que la disparition de l’homme de Néandertal au profit de l’homo sapiens en résulte. Plus fragile mais plus compétent. Plus intelligent mais moins fiable. C’est la rançon du progrès.



L’analyse des relations indéniables entre folie et création, s’appuie sur des pathologies particulièrement fécondes en matière de productions, la schizophrénie et la bipolarité. Mais le lien est plus complexe qu’il n’y parait. D’abord parce les études qui ont conclu à cette parenté forte de la maladie et de la création ne sont pas toutes fiables; et parce qu’il apparait aussi que cette créativité est finalement plus marquée dans l’entourage des personnes atteintes que chez les patients eux-même !



La psychiatrie est une spécialité médicale qui a ceci de particulier que son sujet se trouve à la lisière de la science et de la philosophie. Ce qui enrichit le propos de l’ouvrage. L’art n’est pas un parent pauvre de la thèse, et les références sont nombreuses, qu’elles soient en lien avec la peinture, la musique ou la création littéraire.



Menée avec la rigueur d’une thèse, références à l’appui, le sujet bien que pointu est abordable, avec un bagage scientifique ou médical minimal. Il est passionnant, mais cela est un avis personnel, tant la folie me fascine, dans ce qu’elle révèle de notre fonctionnement.



Merci aux éditions Grasset et à Netgalley.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'homme augmenté

Ce livre est déroutant, c’est un essai écrit par un psychiatre, chercheur qui plus est, un de ceux qui s'intéresse à la technologie et aux apports de celle-ci pour essayer de réparer les vivants et leurs cerveaux.

Les collègues de Raphaël Gaillard de l'université de Stanford ont ainsi réussi à apposer deux puces de 100 électrodes à un patient tétraplégique qui ne pouvait plus bouger.

Il put envoyer des signaux qui étaient décodés et convertis en lettres par l'ordinateur relié.

Le rythme de 18 mots émis par minute fut plus efficace que celui de Jean-Dominique Baudis dictant “le scaphandre et le papillon” par le seul mouvement dont il conservait la maîtrise : le clignement de son œil gauche pour sélectionner la bonne lettre.

Il est déroutant car faisant défiler son propos sur l’augmentation de l’homme par la technologie, sa réalité, ses possibles, ses perspectives, ses effets indésirables et comment accompagner ce mouvement inéluctable… il conclut par l'apologie de la lecture.

Au final, cette introduction qui m’avait laissé interrogatif est ainsi éclairée :

“Le livre dont vous achevez l’introduction est tout autant l’exposé du problème posé par l’hybridation technologique que sa solution. Il vous suffit de lire.”



Mais avant d’en arriver à sa conclusion, suivons sa démonstration et accompagnons le développement de son essai.

Aurait-on trouvé la parade aux douleurs du membre fantôme ? Ce phénomène n’est pas marginal puisqu’il touche 90% des personnes amputées.

C’est un phénomène étrange puisqu’apparait une douleur émanant d’un membre qui n’existe plus et que cette douleur est rebelle aux traitements antalgiques et peut conduire au suicide.

Ayant dirigé un centre de rééducation réalisant des prothèses pour les personnes amputées, j’avais été interloqué par cette manifestation qui nous laissait démunis. Je découvre avec ce livre, qu’aujourd’hui, on peut traiter cette aberration.



En bon psychiatre, Raphaël Gaillard ne peut s’empêcher de se référer à Lacan qui fait la part belle au langage et au stade du miroir pour nous entraîner vers les personnalités narcissiques comme ce patient qui ayant monopolisé la parole pendant tout le repas s’inquiéta avant le dessert : “Mais assez parlé de moi, je vous écoute Messieurs, que pensez-vous de moi ?” !



L’auteur enchaîne les réflexions toutes intéressantes en soi, mais dont je ne percevais pas jusque là le cheminement car il fait parfois le grand écart comme quand il réhabilite l'électroconvulsivothérapie (ETC) stigmatisée sous le nom d’électrochocs dans le film : “Vol au dessus d’un nid de coucou” (1975).

Ayant gardé quelques préjugés sur la méthode, dont il dit qu'elle est beaucoup plus sécurisée, je lui laisse énoncer l’intérêt actuel du procédé : “L’ETC est extrêmement efficace dans la dépression, avec un effet secondaire : elle induit des troubles de la mémoire circonscrits à la période pendant laquelle elle est pratiquée. Le plus souvent ce n’est pas gênant, cette période étant celle de l’incommensurable souffrance de la mélancolie.”



Concernant les traumatismes, il évoque le Propanol, un bêta-bloquant en cas de syndrôme de reviviscence de l’état de stress post-traumatique qui est indiqué associé à une technique psychothérapique - l’accompagnement de la remémoration du souvenir traumatique - réconciliant ainsi pharmacothérapie et psychothérapie, qui sont souvent opposées.

La technique psychothérapeutique EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une recommandation qui consiste à provoquer des mouvements oculaires réguliers pendant que le patient fait le récit de son expérience traumatique.

Elle produit une diminution des émotions associées et est beaucoup employée.



“Les médicaments et les drogues qui rendent intelligents” ou “smart drugs” visent à modifier le fonctionnement de notre cerveau en augmentant nos facultés psychiques : caféine, cocaïne, amphétamines, cathinones, méthylphénidate, modafinil, adrafinil…



Les Français dorment en moyenne 6 h 42 par 24 heures, sachant qu’un tiers sont en dette de sommeil et accroissent les risques d'obésité, de diabète, d’hypertension et de risques cardiaques, attestant de l’importance du sommeil.

Quant à l'état hypnagogique, cet entre deux (pas tout à fait éveillé et pas encore endormi) a ses partisans : Thomas Edison expliquait ainsi pratiquer la sieste assis dans un fauteuil, des sphères métalliques dans les mains.

La chute de celles-ci à son endormissement le réveillait aussitôt, et il trouvait dans ce très court demi-sommeil l'inspiration pour ses multiples trouvailles.

(Tiens je fais parfois pareil, en tenant parfois un livre qui me tombe des mains, mais cela ne m’inspire pas pour autant la chronique du livre qui a chu ! )



L'Intelligence Artificielle (IA) et ChatGPT, et leurs limites, prennent une place importante dans ce livre.

Il passe également en revue “la frustration relative” produite par internet et la dévastation/manipulation des réseaux sociaux.

Je ne peux développer mais vous je laisse des extraits en citation.



Parvenu à ce stade de ma chronique, non sans avoir relevé l’effet collatéral qui est de m’avoir donné envie de lire Flaubert, je voudrais me montrer plus convaincant pour vous rapporter la démonstration de ce livre, mais il faudra pour cela que je relise cette somme d’informations, tant le raisonnement d’un psychiatre qui possède tout cet arsenal thérapeutique m’a surpris lorsqu’il conclut sur l’aspect fondamental de la lecture, cette maladie textuellement transmissible.

En attendant, je me contenterai de le citer :

“...il se pourrait bien que le livre soit le seul à même de nous conserver entiers dans cette puissante transformation par la technologie. Comme s’il était le garant d’une forme de continuité de l’homme. Il faut dire que l’écriture - et donc la lecture - est la grande affaire de l’humanité. Elle ne signe pas seulement le passage de la Préhistoire à l’histoire, elle constitue notre hybridation première. Un livre, de plomb ou de papier, c’est déjà une annexe de notre cerveau, une prothèse cérébrale, un hors-de-soi que nous acceptons de partager, et qui en retour nous transforme. En passant de la tradition orale à la tradition écrite, nous avons consacré cet objet comme réceptacle et comme don de nos savoirs, de nos identités. Il se pourrait bien que cette hybridation, l’écriture, porte en elle toute les autres. Il se pourrait bien qu’elle en soit la propédeutique.”



Ce livre est un outil qui éclaire notre route et nous augmente.

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Un coup de hache dans la tête

C'est d'abord un coup de hache dans les préjugés que ce livre... la création ne suppose pas la folie. D'autre part, les gens atteints de troubles mentaux, s'ils peuvent être très créatifs, ce n'est généralement pas pendant leurs moments de crise.

Ceci dit, il existe des recoupements entre les domaines de la création et de la folie, c'est d'abord ce que les statistiques vont montrer au niveau de la génétique.

Mais au-delà de cette constatation, c'est autour de notre rapport au langage qui met bien évidemment en jeu notre conception du monde qui nous entoure qu'il faut chercher le lien entre folie et création... c'est là que les troubles mentaux viennent se cacher : le langage s'emballe-t-il sans prise directe sur le réel ?, les affects prennent-ils le pas sur l'objet désiré ? le mot devient-il la chose ? Voilà des procédés qui sont monnaie courante chez les artistes mais qui sont douloureusement vécus dans les troubles mentaux.

Un livre destiné à tous qui remet bien des coups de hache à leur place.
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Un coup de hache dans la tête

Il existe des liens entre troubles mentaux et créativité. Raphaël Gaillard part de ce postulat : il n’y aurait pas de grand homme sans esprit qui déraille. De la mélancolie à la bipolarité, en passe par la schizophrénie, ce serait le génie de l’homme qui s’exprimerait. Et cela viendrait en plus notre ADN. Les nordiques (islandais et suédois) ont fait des études qui ont montré que notre ADN nous rend vulnérables aux troubles psychiques en même temps qu’il nous permet de créer.



Le titre de cet essai est emprunté à une citation de Diderot : « les grands artistes ont un petit coup de hache dans la tête ».



Globalement j’ai trouvé cet essai très intéressant, assez accessible même si parfois un peu technique et rébarbatif par instant. Je pense qu’il s’adressera plus à des passionnés de la psychiatrie et des pouvoirs de notre cerveau.
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Un coup de hache dans la tête

Le sujet de ce livre est le rapport, s'il y en a, entre la folie et la créativité. Et l'auteur est normalien et médecin psychiatre, chef de service à l'Hôpital Sainte-Anne, à Paris.



Il nous fait une présentation en crescendo, et je résume, juste les points principaux à retenir.



Ça commence par la théorie de l'évolution et le darwinisme. Et là... d'où venons nous ? Il y a nous, les homo sapiens, et les autres. Il nous explique le fonctionnement du cerveau, de notre cerveau extrêmement plus complexe que ceex des autres espèces. du coup, il défend l'idée que cette complexité de notre cerveau a été acquise grâce à une certaine perte de "fiabilité", si on peut dire comme ça. Cette perte de "fiabilité" introduit des vulnérabilités, qui n'existent pas dans des cerveaux plus primitifs et moins complexes. C'est hors sujet ici, mais j'aurais aimé avoir son opinion sur les théories (ou plutôt idéologies) dites antispécistes.



Une réflexion rapide, très rapide sur ce que c'est la conscience, lorsqu'il parle du fonctionnement du cerveau, et j'ai compris qu'il ne croit pas à la dualité corps / esprit.



Et là commence la partie intéressante. Il nous parle de la créativité et nous expliques les psychopathologies pouvant avoir un rapport avec la créativité : la dépression, la bipolarité (alternance de dépression et manie) et la schizophrénie.



Et on tombe sur des conclusions qui peuvent étonner mais sont fondées sur des données statistiques : les créatifs ne sont pas forcément fous ou vice versa. La relation est plutôt de parenté. Les vulnérabilités du cerveau dont on a parlé se transmettent de génération à génération et peuvent générer soit des gens normaux, soit des créatifs soit des fous. Et la probabilité de trouver des fous dans la famille des créatifs, et vice versa, est plus importante que dans la population normale.



Ensuite, il y a tout une réflexion sur l'art créé par des fous, que l'on désigne par l'art brute, sur le langage et d'autres sujets dont on ne pense pas à priori. Des sujets plutôt philosophiques.



Et ça fini par une réflexion sur le métier de médecin psychiatre. Son rôle est plutôt de soulager la souffrance mentale d'un malade que de les fixer dans le chemin de la créativité. C'est une spécialité à part dans la médecine puisqu'il ne traite pas le patient juste comme un "corps machine" tel que théorisé par Descartes, tel que dans la plupart des autres spécialités. Pour être un psychiatre il est utile de dominer aussi d'autres domaines de connaissance tels la philosophie.



Un livre qui m'a beaucoup appris fait réfléchir. La lecture de ce livre me donne envie de lire d'autres et même d'assister à ses cours.
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Un coup de hache dans la tête

Cet essai étudie les liens entre folie et créativité, explore les résonnances entre certaines pathologies mentales et des courants artistiques, dont certains ont pu louer les trouvailles créatives dans le langage d'un schizophrène, ou consacrer l'épisode mélancolique comme donnant seul accès à une vérité existentielle. Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'appuie sur des études scientifiques et notamment sur des découvertes récentes concernant la génétique, mais il est réconfortant de constater que certaines intuitions cliniques sont confirmées par la recherche scientifique. Bref, cet essai est assez passionnant, plutôt facile d'accès, je dirais, et fourmille de références littéraires, musicales et artistiques pour illustrer son propos. Il vient réaffirmer que la créativité est au coeur de nos vies et que, sans être un artiste reconnu, chaque individu est artisan de son propre rapport au monde.
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Un coup de hache dans la tête

Perché, souvent ce terme est employé pour les artistes reconnus. Et si leurs activités subsitutrices et compensatrices reçoivent l'approbation morale et présente une unité sociale, il y a sublimation dans le cas de toutes créations artistiques, l'adaptation peut se faire également par ce que l'on nomme des formations rédactionnelles. Le surmoi contraint de rompre avec une comptabilité matérielle et ouvre sur l'autorité où la bipolarité est souvent évoquée dans les grandes créations de génie; elles se produisent quand la tendance primitive se transforme en son contraire constituant la plus grande partie du caractère moral de l'adulte.
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Un coup de hache dans la tête

Un bon livre, dans l'ensemble clair et accessible. La deuxième moitié est toutefois un peu lourde à la lecture, mais le contenu de l'essai reste globalement très intéressant.



L'auteur sait de quoi il parle, et explore ici les liens entre la folie la créativité, en évoquant bien sûr des notions de psychologie, psychanalyse et psychiatrie, ainsi que les pathologies correspondantes, mais en mettant aussi en perspective l'histoire de l'évolution de l'homme et la société dans sa dimension culturelle.



Les propos sont appuyés de nombreuses références et études scientifiques, et l'auteur dévoile également son positionnement et sa perception personnelle (presque intime parfois) du sujet, ce que cela lui évoque. On réfléchit avec lui dans cette recherche.



Le livre est jalonné d'anecdotes médicales tantôt drôles, tantôt tristes et touchantes.



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L'homme augmenté

Lire, c’est s’augmenter



Quelle magique opération se produit dans le cerveau lorsque nous lisons ? Avant de chercher à « s’augmenter », l’homme a-t-il bien conscience qu’au moment où sa fibre optique renvoie à l’une des zones de son cerveau ces signes linguistiques afin qu’il les décrypte, il s’augmente ?

L’auteur, psychiatre et spécialiste des neurosciences mène une enquête approfondie sur la relation entre la lecture et les différents compartiments du cerveau. « Un livre, de plomb ou de papier, c’est déjà une annexe de notre cerveau, une prothèse cérébrale, un hors-de-soi que nous acceptons de partage et qui en retour nous transforme. » Et, chemin faisant, il interroge la potentialité d’harmonie en l’homme, cet état de perfection que Vinci a si bien montrée dans le cercle de l’homme de Vitruve.

Mais comment évaluer « un homo sapiens connecté », qui semble « avoir le souffle et le neurone courts quand il s’agit de penser, le cœur gros de ressentiment quand il observe ses congénères et les doigts chargés de fiel et d’acide quand il tapote sur son clavier » ? Il ne faut pas perdre de vue qu’entre lui et le livre, il y a toujours eu une sorte « d’hybridisme » et de risque de toxicité dans le sens où la lecture peut le déranger et le promener dans sa part la plus sombre et aller jusqu’à le pétrifier comme le font les écrans. La menace n’est jamais loin et ces écrans funestes semblent « Ne pas le voir jouer mais jouer avec lui ».

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » … L’auteur pose à sa façon la vieille question de Rabelais : « Pourquoi un monde moderne si de pareils poisons s’inventent » ? La vraie solution est une fois de plus inspirée par son contemporain Montaigne qui affirmait qu’il fallait se nourrir, s’innerver de lecture pour avoir « une tête bien faite » et ainsi relever le défi des technologies et de l’augmentation : « Lire, affuté et d’aplomb pour grandir, s’armer et chevaucher vers bien d’autres hybridations. »




Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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L'homme augmenté

Loin d’être terrifié par l’IA, l’auteur indique, à juste titre, qu’elle peut servir de complément, et non pas de substitut robotique, à une clinique humaniste de la folie, à condition toutefois que celle-ci ne soit pas délaissée, comme aujour­d’hui, par les pouvoirs ­publics.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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