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Critiques de Rasipuram Krishnaswamy Narayan (56)
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Sous le banian

C'est essentiellement la campagne indienne (son fin fond) qui est décrite, pittoresque avec un côté « exotisme facile ». L’humour constitue l'une des caractéristiques principales du style de Narayan dont les histoires sont rarement bien sérieuses. Il y a de l'irrationnel : rencontres fortuites, interventions proches du surnaturel (astrologie indienne), parfois révélatrices ou anecdotiques.

Dans la dernière nouvelle qui donne son titre au recueil il y a une intéressante mise en abyme : dans le village isolé de Somal vit le conteur séculaire Nambi, qui invente une histoire par mois et met dix jours à la raconter sous le banian, tout en étant illettré. Un soir, il se révèle incapable d'arriver au bout de ce qu'il a à dire. Il en va ainsi plusieurs fois jusqu'à ce qu'il annonce qu'il a une merveilleuse histoire à raconter. Son public, qui l’avait déserté, revient en masse. Il annonce alors que ses dons de conteur se sont évanouis et que ses paroles sont ses dernières.
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Le licencié ès lettres

Lecture 4 février 2020---



"Un mariage ne serait pas toléré même s'ils appartenaient à la même caste, mais à des sous-groupes différents. Si l'on voulait que l'Inde soit sauvée, ces distinctions impitoyables devaient disparaître : religion, caste,

secte, sous-secte, et autres divisions....il se sentait indigné; lui-même, il donnerait l'exemple en épousant cette jeune fille, quelles que puissent être la caste ou la sous-caste à laquelle elle appartenait. "(p. 79)



Je poursuis inlassablement tris et rangements, et je suis tombée sur ce pauvre orphelin que j'avais commandé et acquis en juin 1985 !!...Un auteur indien que je vais enfin découvrir. Un pays, un état d'esprit autre, un rythme particulièrement lent, dans lequel on s'immerge progressivement.



Chandran est un étudiant en Histoire, fort motivé, consciencieux, qui se planifie des programmes d'études, très chargé, accepte la responsabilité supplémentaire d'une association historique, avec les controverses et les conflits entre la Grande-Bretagne et l'Inde... les Indiens modérés ou ultras...

D'abondantes réflexions sur ce que représente l'étude de l'Histoire et tout ce qu'elle peut englober !

Un roman qui nous apporte des informations et éclairages concernant les usages et traditions de L'Inde.



Toutefois, j'ai "calé" dans ma lecture, la lenteur extrême de la narration a apporté un frein à mon enthousiasme. Espère qu'une relecture ultérieure …me fera changer d'avis !!
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Dans la chambre obscure

Savitri est une épouse modèle qui élève ses trois enfants et est au service de son mari, Ramani. Un mari dont le job d’assureur offre un confortable niveau de vie à la famille mais qui est aussi un caractériel lunatique difficile à supporter au quotidien. Après quinze années de vie conjugale, elle regrette de ne pas s’être affirmée dès le départ, de ne pas avoir pris la direction du ménage pour mener son époux à la baguette, comme a su le faire son amie Gangu. Au lieu de cela, elle subit chaque jour les affronts sans broncher. Mais lorsqu’elle découvre la liaison que monsieur entretient avec l’une de ses employés, elle décide de quitter le foyer pour s’assumer pleinement.



Un roman indien de 1938 qui navigue entre comédie de mœurs et chronique familiale. Le ton est faussement léger et les rêves d’émancipation de Savitri résonnent de manière touchante. Cette femme qui se révolte en vain, prisonnière de traditions séculaires sur lesquelles elle n’a aucune prise, devra se rendre à l’évidence : impossible d’échapper à sa condition dans la bourgeoisie indienne des années 30.





La façon dont elle est traitée par son mari l’insupporte et elle ne se prive pas de lui faire remarquer : « Je suis un être humain. Vous autres hommes, vous ne l’admettrez jamais. Pour vous, nous ne sommes que des jouets quand vous êtes d’humeur à caresser, et des esclaves le reste du temps. Ne croyez pas que vous pouvez nous cajoler quand ça vous chante et nous donner des coups de pied selon votre bon plaisir ». Mais quelques pages plus loin, l’évidence la rattrape : « Que puis-je faire par moi-même ? Je ne suis pas capable de gagner une poignée de riz, si ce n’est en mendiant. Si j’étais allée au collège, si j’avais étudié, j’aurais pu devenir institutrice par exemple. J’ai été stupide de ne pas poursuivre mes études. […] Quelle différence y-a-t-il entre une prostituée et une femme mariée ? La prostitué change d’hommes, une femme mariée n’en change pas, mais c’est tout, toutes les deux sont entretenues de la même façon. »





Pour Ramani, il y a bien moins de questions à se poser : « Il admettait, bien sûr, que le Mouvement des femmes n’était pas complètement absurde : il n’y avait pas de raison de les empêcher de lire des romans anglais, de jouer au tennis, d’organiser des conférences nationales et d’aller de temps en temps au cinéma ; mais cela ne devait pas leur faire oublier leurs devoirs primordiaux d’épouses et de mère ; il ne fallait pas qu’elles essaient de singer les femmes occidentales, qui, toutes, vivaient dans un déferlement de libertinage et de divorces. Pour lui, l’Inde devait sa prééminence spirituelle au fait que les gens comprenaient que le premier devoir d’une femme était d’être épouse et mère, mais quelle femme gardait le droit d’être considérée comme une épouse, si elle désobéissait à son mari ? ».





Un très joli portrait de femme, tout en délicatesse. Seule la conclusion, bien trop abrupte, m’a laissé sur ma faim. Il faut dire que j’aurais aimé passer davantage de temps encore avec l’indomptable Savitri.


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Le magicien de la finance

Margayya, installé sous un banian, concurrence la banque locale en vendant des crédits à sa façon. Ses fins de mois sont difficiles, il peine à nourrir sa femme et son fils qui deviendra vite ‘un mauvais gosse’. La folie des grandeurs va le prendre. Il va se tourner vers une déesse et vers un sociologue qui lui donne son roman. L’argent va couler à flot, jusqu’à ce que… Quelques pointes d’humour, des explications financières ennuyeuses. Une manière de penser hindou bien loin de la nôtre. Fable ? Analyse sociologique ? Roman ? 2ème incursion chez cet auteur… et dernière.
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Dans la chambre obscure

Voici un parfait exemple d’un livre imparfait qui m’a pourtant comblé. Certes, le récit est un peu court, de nombreux passages ou personnages auraient pu être développés. Par exemple, les deux amies sont un peu des personnages en « carton-pâte » et les dernières pages sont abruptes. Narayan est avare en description pour tous ceux qui en raffolent.

Néanmoins, avec moi, ce livre fonctionne car je considère que le lecteur doit être actif. Si l’auteur doit le prendre par la main, qu’il le laisse aussi gambader à sa guise ! Peu importe que la fin d’un livre ne soit pas claire, c’est au lecteur d’imaginer la sienne. Le personnage de Savitri, cette dame qui décide de fuir un mari horripilant, n’appartient plus à l’auteur. J’ai ressenti cela lors de l’écriture de mon deuxième livre. Je pense que Narayan a donné le meilleur de lui pour laisser le lecteur prendre possession de Savitri.

La prouesse de ce livre, publié en 1938, est de paraître contemporain. Dans la chambre obscure n’a pas mal vieilli. Il est très difficile de faire simple et Narayan donne une leçon à tous les styles prétentieux. Narayan fustige la condition des femmes en Inde, des phrases sorties de son contexte pourraient choquer :

Quelle différence y-a-t-il entre une prostituée et une femme mariée? La prostituée change d'hommes, la femme mariée n'en change pas, mais c'est tout, toutes les deux sont entretenues de la même façon.


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Le guide et la danseuse

Un roman dépaysant puisqu’il se passe en Inde. Un homme, sorti de prison et cherchant refuge, va se retrouver le prophète d’un village où les habitants lui attribuent des pouvoirs qu’il n’a pas. Il va se plaire de plus en plus en imposteur. En alterné, et c’est la partie la plus intéressante, il décrit pourquoi il a été jugé. Comme le titre l’indique, une histoire d’amour entre un guide touristique et une danseuse. C’est sympa, mais j’ai trouvé les personnages secondaires pas très attachants.
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Le mangeur d'hommes

Nataraj est le petit imprimeur de la ville de Malgudi. Sa vie est simple, sans tracas, presque pépère.

Mais un beau jour débarque dans son imprimerie un homme rustre du nom de Vasu, un taxidermiste et possédant une force incroyable. Cette rencontre sera le début des problèmes pour Nataraj. Il lui sera difficile pour lui de se débarrasser de cet homme envahissant et causant de nombreux problèmes comme par exemple le braconnage et son activité professionnelle dans le grenier de l'imprimerie.



"Le mangeur d'hommes" est une véritable lutte du bien contre le mal. Un magnifique roman où l'on retrouve avec plaisir tout l'univers de son auteur et la ville de Malgudi.
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Le Peintre d'enseignes

Raman, peintre d'enseignes dans une Inde des années 70 et élevé par une tante superstitieuse, résiste difficilement à l'attirance qu'il éprouve pour la solide et mystérieuse Daisy dont le seul but est de faire chuter le taux de natalité du pays.



De nouveau, je constate combien une histoire simple peut me plaire. C'est également un témoignage intéressant sur la vie en Inde, religion, mariage, dépouillement et pauvreté.

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Dans la chambre obscure

Docile et soumise, Savitri élève ses enfants sous le joug de son mari Ramani. Elle ne travaille pas et son seul loisir est de donner des ordres à ses domestiques, de veiller à la bonne marche du domicile familial : cuisiner, coudre et récurer. Lorsqu'elle se dispute violemment avec son mari, elle se réfugie hagard dans la chambre obscure et y reste jusqu'à ce que sa bonne humeur revienne. Mais un jour elle devine que son mari voit une autre femme et de là son monde s'écroule, elle part après une énième et violente dispute et délaisse ses enfants, son foyer, son mari... pour se retrouver accueilli par un couple de basse caste dans un très petit village. Cette histoire poignante du destin d'une femme dans la bourgeoisie indienne des années 30 est particulièrement intéressant, puisqu'il est le prémisse des questionnements et de l'évolution du devenir de la femme dans la société indienne lors des décennies qui ont suivi.
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Le conte de grand-mère

J’aime énormément les romans de R.K. Narayan, d’une grande finesse, dans lesquels il dessine des personnages attachants et donne un tableau passionnant de la vie dans une petite ville indienne, loin des circuits touristiques. Ce petit livre (tout au moins par le nombre de pages) donne un aperçu de son talent de nouvelliste.



Trois textes courts composent ce recueil. Dans le premier, qui donne son titre au livre, l’auteur parle à la première personne et semble donner la parole à sa grand-mère, qui raconte au petit garçon l’histoire de ses propres parents, et l’obstination dont a fait preuve sa mère pour vivre sa vie avec le garçon avec qui on l’a marié dans l’enfance et qui avait disparu avant que le mariage ne devienne effectif. Difficile de savoir ce qui est vrai ou pas dans le récit, ce que l’auteur a vraiment entendu, et ce qu’il invente pour nous. Peu importe, le récit, malicieux au possible, nous donne envie de suivre ces personnages jusqu’au bout, avec tous les points d’interrogations.



Le deuxième récit conte le destin au final triste d’un vieil avare, qui se coupe de tous ses proches du fait de son avarice. Le troisième évoque un couple, dans lequel l’épouse se pique de devenir écrivain, alors que le mari s’escrime à travailler pour faire vivre la famille et qui en plus se dévoue à cuisiner, et ce dernier talent aura finalement une grande incidence sur la carrière littéraire de son épouse.



Ces trois récits sont plus franchement drôles que les romans de Narayan, et surtout pour les deux derniers peut-être plus légers. L’auteur a complètement maîtrisé l’art de la nouvelle, et réussit à livrer des textes suffisants à eux-mêmes en un nombre restreints de pages. Ce sont des petits délices que l’on savoure avec délectation, comme sans doute on savoure la cuisine de Swami, le mari cuisinier. Seul petit bémol, on aimerait que le livre soit plus long et contienne davantage de textes de cette qualité.
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Dans la chambre obscure

C'est avec grand plaisir que j'ai reçu ce livre, et tient a remercier Babelio et les éditions Zulma pour cette petite pépite de la littérature.



L'histoire se passe en Inde, dans une ville imaginaire. Savitri est une femme et une épouse modèle: elle s'occupe admirablement bien de ses enfants, deux filles et un garçon, prend soin de son foyer et aime son mari. Cependant, elle ne rayonne pas de bonheur: son mari travaille énormément, rentre tard et est très lunatique et caractériel. Bref, un insatisfait chronique. Elle fait tout pour se plier au quatre volonté de cet époux, mais rien ni fait, il n'est jamais content.



Savitri est une femme soumise, qui accepte tout. Cependant, il y a des limites. Lorsqu'elle va se rendre compte que son mari la trompe, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et du jour au lendemain, elle quitte mari et enfants.



C'est à partir de ce moment qu'elle va découvrir la vie sous un autre jour, en déambulant dans la ville.



Ce roman est d'une modernité frappante, même s'il a été écrit en 1938. Rien ne laisse supposer, dans cette version, que le roman à presque 80 ans. C'est un vrai moment de plaisir que de lire le quotidien de cette femme, écrit sous la plume de R. K. Narayan.



Avec ce livre, je ne connaissais pas cet auteur, et je n'avais jamais lu de livre indien. Et j'ai vraiment hâte de découvrir la suite de son œuvre.





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Dans la chambre obscure

Ce roman, Dans la chambre obscure, de l'écrivain indien RK Narayan a été publié en 1938, réédité par les éditions Zulma en Juin 2014.

L'auteur y décrit la vie quotidienne d'une famille, dans le sud des Indes, dans la première partie du XXème siècle, et met l'accent sur le personnage féminin, Saviri, épouse de Ramani et mère d'un garçon, Babu, et de deux fillettes Kamala et Sumati.

Dans la chambre obscure permet de découvrir la vie quotidienne en Inde, la préparation des repas, le départ à l'école des enfants, les rites religieux, les fêtes traditionnelles.

Il nous renseigne sur la condition féminine dans la classe aisée. Certes Savitri ne manque de rien, elle a deux domestiques à son service et fait partie de la caste privilégiée des Brahmanes. Mais elle n'a chez elle aucun droit à la parole. Elle doit se soumettre aux ordres et aux désirs de son époux et essuyer ses colères en étant "douce et soumise" ainsi que le veut l'éducation des femmes. Parfois, lasse de ne pas exister, elle s'enferme dans une pièce qu'elle nomme "la chambre obscure" et qui lui permet de se soustraire un instant à ce rôle d'épouse parfaite. Mais l'infidélité de son mari va provoquer une prise de conscience, un séisme qui bouleversera la vie de la jeune femme.

Narayan montre la place de la femme dans la société indienne : elle dépend entièrement de son mari, ne possède rien, n'a rien à soi même pas ses enfants.



Nous découvrons aussi, par l'intermédiaire de Saviri, les classes pauvres et leur lutte pour la survie, contre la faim et la misère, mais aussi, la solidarité et l'entraide qui règnent dans ces milieux populaires.



Ce beau roman qui aborde des sujets audacieux pour son époque n'est jamais démonstratif. Il est écrit dans une langue simple, directe. Il y est question du quotidien, de la banalité de chaque jour, des habitudes qui engluent, qui dénouent les liens de famille. L'écrivain donne une épaisseur aux personnages et il dresse de Saviri un portrait de femme tout en nuances, avec ses faiblesses et ses qualités. Les derniers pages du roman laissent un goût amer car la fin pessimiste montre bien que la révolte des femmes ne peut aller très loin. Mais Saviri a compris quelque chose : sans instruction, les femmes ne sont rien. Elles doivent faire des études pour s'affranchir des hommes. Peut-être saura-t-elle guider ces filles dans cette voie? Une petite brèche vers l'espoir.



Merci aux éditions Zulma et à Babelio
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Le magicien de la finance

Je n'ai pas été vraiment convaincue par les tribulations financières de Margayya, indien modeste qui s'en remet un jour à la déesse Kakshmi pour accéder à la prospérité et devenir éditeur puis escroc à la petite semaine, pas plus que par ses ennuis familiaux provoqués par son sale gosse de fils, Balu.

Malgré un remarquable talent d'évocation, je suis restée en marge de cette histoire, mi-roman, mi-conte, dont les protagonistes m'ont paru manquer d'épaisseur.

Bof-bof

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Dans la chambre obscure

Avec l’arrivée de l’automne, dans ma boîte aux lettres, le nouvel opus « Masse critique » : « Dans la chambre obscure » de R.K. Narayan.

En ouvrant la porte du roman, on plonge dans la maison de Savitri, une femme indienne « ordinaire », mariée, qui élève ses trois enfants. On s’installe peu à peu dans l’ambiance familiale, les disputes entre frères et sœurs, les fêtes traditionnelles, mais surtout dans la relation conjugale, faite pour Savitri de soumission et de frustrations répétées face aux humeurs changeantes de son mari.

Comment poursuivre sans dévoiler l’intrigue ? (Ne pas lire la suite si vous ne le souhaitez pas !)

Peu à peu, le mari de Savitri, qui passe déjà des heures au bureau, s’entiche d’une nouvelle employée. Savitri, déjà peu épanouie dans sa relation de couple, sombre dans la dépression, mais un soir de colère, après une dispute avec son mari, surprenant autant son mari qu’elle-même, elle quitte la maison familiale, ses enfants, ainsi que tous ses repères.

S’ouvre alors la question de l’indépendance pour une femme dans une société traditionnelle. Comment vivre, être libre, sans travailler ? Comment faire pour gagner la confiance sans plus avoir les « attributs » de la femme honnête (mariée, mère…) ? Ces questions sous-tendent même la première partie du roman à travers les amies de Savitri par exemple.

Cette seconde étape m’a particulièrement intéressée et j’étais prête à suivre son développement…

Quand l’auteur choisit une issue qui laisse libre cours à la résignation et qui m’a profondément déçue.

Une sensation d’inachevé donc. Peut-être ce que l’héroïne elle-même aurait ressenti ?

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Le guide et la danseuse

Entre passé revisité et présent d’imposture, « Il était fasciné par sa propre voix et à voir, dans la pénombre, tous ces visages enfantins tournés vers lui tandis qu’il parlait, il se sentait pénétré de son importance. Personne n’était plus impressionné par la grandeur de la scène que Raju lui-même », l’auteur nous peint un Raju dupe et lucide…



Aux regards sur lui-même, à celui de Velan posé sur lui, se mêlent les lumières d’un passé se réfléchissant sur ou dans le présent. L’auteur nous propose une peinture, pleine de détails et de couleurs. Vie quotidienne, imprégnation religieuse, poids des usages et des relations subordonnées. Des personnages affairés, Raju-du-chemin-de-fer, Gaffur le chauffeur, Marco l’explorateur, la condition des femmes, les assignations familiales et sociales, les confusions, les espoirs mesquins, frelatés ou pleins de lumière. Une rencontre, une danseuse, un autre présent, Rosy-Nalini, le basculement des temps. Une femme qui se révélera plus forte et libre que les images masculines de la danseuse…



La prison et la liberté, la solitude et les regards des autres. Un homme erre, revêt des habits prêtés, se laisse aller… Dupe, faussaire, guide spirituel, affairiste et amant… Dans un vieux temple, au bord de la rivière, la sécheresse et les espoirs des êtres humains…



Un regard tendre et ironique sur la société indienne.
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Dans la chambre obscure

Savatri est une femme et épouse modèle au service des siens. Son époux Ramani, est hargneux, lunatique et râleur. Il est le patron d'une société d'assurance.

Suite à une directive de la maison mère, Ramani doit embaucher une femme pour appâter les clientes. Dès qu'il vit Shanta Bai, une femme séparée de son mari et sans grandes compétences, il est épris d'elle. Il lui aménage même une pièce au sein de sa société afin qu'elle ait un toit. Ramani en profite alors pour lui rendre visite chaque soir après la fermeture de la société et reste alors avec elle de plus en plus longtemps, oubliant sa famille.

Mais Savatri apprend rapidement cette liaison et décide de sortir enfin de ses gonds.



"Dans la chambre obscure" est un roman intemporel, qui nous transporte au sein d'une famille indienne. Il pourrait cependant être plus développé sur de nombreux points. Il se lit très facilement et se laisse très vite dévoré.


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Dans la chambre obscure

L’histoire se passe dans les années 30, en Inde. On y suit Savitri, une épouse modèle qui élève ses trois enfants. Elle est mariée à Ramani, un homme lunatique et autoritaire.

La première partie du livre est consacrée à la découverte du personnage principal, on y observe la vie d’une mère au foyer en Inde. Ainsi, on comprend que malgré sa situation financière aisée (elle fait partie de la classe sociale brahmane) elle ne possède rien, et toute sa maison est sous le joug de son mari. La deuxième partie, qui est bien plus courte, commence après que son mari l’est trompé avec une de ses employés. À partir de là, Savitri décide de ne dépendre des hommes, et quitte sa maison et ses enfants. Elle se rend malheureusement à l’évidence que sans diplôme, elle ne peut pas gagner sa vie, et qu’elle ne pourra survivre que par la charité des gens. Elle rentre donc chez elle après un peu plus de deux jours. Le roman s’achève à ce moment-là.

J’ai adoré la première partie du roman, l’histoire est très bien écrite et le personnage est nuancé et attachant. Malheureusement, je trouve la fin trop abrupte. Elle nous laisse sur notre faim : on aimerait savoir si sa relation avec son mari va s’améliorer ou pas. Cette fin sous-entend que la vie continuera son cours, comme s’il n’avait jamais quitté le foyer. Cette résignation, bien que logique me frustre. J’aurais aimé un chapitre ou deux de plus.

Une belle histoire, passionnante même si la fin est un peu décevante.

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Le magicien de la finance

À quoi mesure t'on la richesse d'un homme ou sa réussite? Conte philosophique, fable poétique et drolatique, ce roman nous entraine dans les pas de Margayya, escroc au grand coeur et à l'ambition farouche qui à force de croyance et de malice déjoue et réinvente les rouages bancaires pour s'extraire de sa condition. Ce n'est sans compter sur le destin et son filou de fils... Un beau roman initiatique sur la confiance, l'amitié et la filouterie.

Un joli roman des éditeurs Zulma déniché à Montolieu le village des bouquinistes et présent dans ma pal depuis 2 ans!
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Le Peintre d'enseignes

Raman est un peintre d'enseigne, il doit composer avec les superstitions de ses clients, leur filouterie et leur tergiversation. C'est un être qui se veut rationnel, lecteur de livre. C'est surtout un célibataire endurci qui a décidé de ne rien avoir à faire avec les femmes et qui les craint peut-être un peu. Il vit chez sa tante qui lui est toute dévouée. Son train-train déraille quand il fait la connaissance d'une femme du planning familial qui va le sortir de sa zone de confort.



Le roman met en scène des personnages attachant par leur humanité. On aime la rencontre improbable entre un vieux garçon misogyne et une pasionaria du contrôle des naissances.. C'est aussi aussi une illustration des traditions, des préjugés et des superstitions qui ont la vie dure dans ce pays.
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Le mangeur d'hommes

The Man-eater of Malgudi est paru en français sous le titre le mangeur d'homme dans la collection le livre de Poche Jeunesse. Cependant, si l'histoire peut plaire à des jeunes, elle s'adresse également à des adultes et il faudrait suggérer aux Editions Zulma de publier ce roman, à côté de ceux de R.K Narayan qu'ils ont déjà à leur catalogue.



Le mangeur d'homme se déroule dans le village de Malgudi qui est à R.K. Narayan ce que le comté de Yoknapatawpha est à Faulkner.



A Malgudi, Nataraj tient une petite imprimerie, aidé de Satri son employé, et entouré de ses deux meilleurs amis, un journaliste et un poète, qui lui rendent de fréquentes visites et avec il devise aimablement pendant que Satri s'affaire à quelque travail d'impression.



Mais un jour, profitant de ce que Nataraj débarrasse son grenier des vieux journaux qui l'encombrent, Vasu, un taxidermiste à la carrure impressionnante, en profite pour s'imposer comme le locataire - gratuit - de Nataraj. A partir de ce jour, la tranquillité de Nataraj et de ses amis sera troublée par l'imposante présence physique, sonore et surtout olfactive, de Vasu puisque ce celui-ci rapporte dans son petit logement les animaux qu'il abat pour ensuite les empailler. Ainsi, en plus de dévaster les forêts environnant Malgudi - au grand dam des gardes forestiers qui voient diminuer inexorablement les populations de tigres, de pythons, de hyènes ... - Vasu dévaste également la vie de Nataraj, encombrant l'escalier entre son logement et la boutique de l'imprimeur, avec ses animaux morts et ses très vivantes danseuses tarifées.



Comme de coutume, R.K Narayan nous offre un roman plein d'humour et de rebondissements. On a de la peine pour le pauvre Nataraj qui n'arrive pas à se débarrasser de son trop encombrant locataire. Mais quand Vasu jettera son dévolu sur Kumar, l'éléphant du temple que Nataraj a déjà sauvé une fois, ce dernier fera tout pour lui éviter les balles que le trop entreprenant taxidermiste destine au pachyderme.
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