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Critiques de Rebecca Lighieri (404)
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Les garçons de l'été

J’ai entendu Emmanuelle Bayamack-Tam alias Rebecca Lighieri dans l’excellente émission « la source » de Céline Coulon sur France Inter. Cette émission est une de mes sources 😉 pour mes choix de plumes féminines et je dois dire que je suis enchantée de ses recommandations (Cécile Ladjali, Marie-Hélène Lafon, Sandrine Colette … )

Dans la famille Chastaing, j’appelle Mylène, la mère de famille. Bourgeoise tirée à quatre épingles, a étudié la pharmacie, elle a d’ailleurs rencontré son époux sur les bancs de l’université. Elle ne vit que pour ses enfants, la maison, elle cuisine, elle traque la saleté, une espèce de Bree van de Kamp dont je me demande d’ailleurs si l’autrice ne s’est pas inspirée pour croquer Mi, comme l’appelle ses enfants.



Le père, Jérôme, pharmacien, honnête homme, aime son épouse, ses enfants, sportif, entretient une relation avec une ex-copine de classe, aime pousser ses enfants à se surpasser.



Le fils ainé : Thadée, jeune homme parfait aux yeux de sa mère, sportif aguerri, excellent surfeur, mais la réalité est loin d’être aussi idéale que l’image d’Epinal décrite par Mylène.



Le fils puiné : Zachée, un an de moins que son frère, total opposé de son aîné, tendre et doux, calme et posé, excellent surfeur lui aussi



Et enfin la cadette : Ysé, une douzaine d’années, haut potentiel sans aucun doute, observe avec beaucoup d’attention et d’a propos le microcosme dans lequel elle vit.



Gravitent autour de cette famille Jasmine et Cindy, les petites amies des deux garçons, les grands-parents et quelques amis de classe, de fac, de surf.

Sous un titre qui pourrait faire penser à une romance, Olivia de Lamberterie écrit pour Télématin en 4ème de couverture : Du Stephen King à la française. Et sincèrement, pour une fois, je suis plutôt d’accord avec elle. Je ne suis pas une experte de Stephen King, j’ai plutôt pensé à la plume de Laura Kasischke mais en tout cas une plume efficace et liminaire.



C’est un roman choral, chaque membre de la famille prend la parole une ou plusieurs fois pour commenter les situations vécues par toute la famille. Chaque personnage est terriblement décrit, tout ce que j’aime y est présent : une psychologie particulièrement fouillée, des âmes torturées pour lesquelles on prend parti ou pas, mais on ne peut pas y rester indifférent.



Enormément d’humour malgré l’atmosphère terriblement lourde. J’ai adoré Ysé, son détachement, sa froideur, son intelligence, vraiment une grande réussite que cette gamine.

J’ai tout apprécié dans ce livre. Même le vocabulaire spécifique au surf ne m’a pas dérangé, je me suis sentie tellement impliquée dans le livre que je lisais ces pages en me représentant les surfeurs sur les vagues, se donnant rendez-vous dans des spots connus ou à l’inverse, essayant de protéger leurs plages préférées des surfeurs du dimanche.



Je vous le recommande chaudement, vraiment !!



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Il est des hommes qui se perdront toujours

Une petite pause dans la lecture des séries The Mortal Instruments pour lire un livre que je devais lire dans la cadre de mon cours de français. Dans tout le panel de lecture qu'on a à faire, c'est celui qui me tentait le plus grâce à son titre qui m'a tout de suite tapé dans l'oeil et à son résumé très énigmatique et beau. Donc j'avais pas mal d'attentes dans ce roman, attentes qu'il a vraiment bien relevé et je n'ai pas été déçue !

La plume de l'autrice, qui est très poétique, brut, impactante et qui contraste avec le langage cru employé par les personnages, nous emmène dans la vie de Karel, habitant dans une cité à Marseille.

La première page s'ouvre sur une question autour de laquelle va naviguer l'histoire : ''Qui a tué mon père ?''. Sous cet angle, on pourrait croire à un roman policier mais c'est tout le contraire : Karel, le narrateur, va nous faire vivre le parcours de sa vie qui est semée d'embûches ainsi que de violences, et nous présenter des personnages tous différents, apportant des aspects variés et des nuances indispensables à l'histoire.

Le récit se construit en plusieurs phases, chacune abordant un sujet différent et un questionnement essentiel.

On commence par suivre l'enfance horrible de Karel, battu par son père et ignoré par sa mère. Son enfance détruite va le briser de l'intérieur et être responsable de ses choix d'avenir ainsi que de la plupart de ses actes.

Ensuite, on découvre un Karel adolescent vivant son premier amour et tous les émois qui vont avec. Dans cette partie, l'autrice nous parle du dévouement amoureux, qui peut être étouffant, des promesses qui se voulaient éternelles, de la passion, de ruptures et d'un questionnement incessant à propos de l'avenir, de ses possibles et de son incertitude.

Enfin, c'est un Karel adulte qui se présente à nous, ayant commis une chose affreuse dont il ne peut se défaire. On va nous dévoiler Karel, confronté à ses démons, à cette action qui le détruit petit à petit et à sa capacité de résilience.

Ce roman m'a marqué et touché, davantage que ce à quoi je m'attendais. La détresse de Karel, qu'on ressent tout au long de l'histoire, est très impactante, et les sujets traités avec brio par l'autrice sont extrêmement importants.

Le langage est très cru et vulgaire par moment, peut-être même un peu trop, mais j'ai aimé le fait que la réalité de la vie soit représentée avec son côté très dur et impitoyable, mais aussi avec les moments de douceur et de répit qu'elle peut offrir.

J'ai été très surprise par le côté de la narration, que j'ai trouvé poétique, brut et fascinant ; ça rend le roman addictif et certains passages vraiment émouvants.

Ce fut une très belle découverte !
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Les garçons de l'été

"Les Garçons de l'été" forme une plongée saisissante dans le quotidien d'une famille du sud est de la France, chamboulée par l'accident de surf d'un des enfants. Un accident qui a lieu lors d'un séjour à la Réunion et qui dynamite le ciment de la famille (ou du moins les faux semblants qui faisaient office de ciment). Une famille bourgeoise qui présente bien. Cet accident fait l'effet d'un révélateur pour les personnalités de chaque personnage. Du mépris de Thadée, l'aînée de la fratrie plein d'assurance et imbus de sa personne, à l'empathie et à l'écoute de son petit frère Zachée en passant par la précocité d'Ysée la petite dernière. On découvre une vie de famille complexe régit par les non dits. On entre dans la tête de chacun d'entre eux, un chapitre après l'autre. L'autrice campe très bien l'atmosphère qui va se dégrader et le roman file vers le sombre, vers le roman noir voire vers le thriller à certains moments. C'est de plus en plus prenant, toujours aussi bien écrit et très évocateurs dans les images qui viennent au lecteur. Le corps, le charnel et les effluves ont des rôles très importants dans le récit comme c'est souvent le cas chez Rebecca Lighieri. Comme dans "Il est des hommes qui se perdront toujours", j'ai beaucoup aimé retrouver le ton de l'autrice et ses talents de conteuse. "Les Garçons de l'été" est un roman dense et bien amené, sur la famille et les liens que l'on peut tisser à l'épreuve d'un drame ou à l'épreuve du temps.
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Il est des hommes qui se perdront toujours



Une claque ce roman ! Terrible, lumineux et émouvant.



Comment trois enfants d’une cité de Marseille subissent la violence, les coups, les brimades et les privations d’un père diabolique, alcoolique et toxicomane sous le regard inerte de leur mère.



Et pourtant, entre eux, un lien indéfectible. L’ainé qui est aussi le narrateur, la fille ensuite d’une beauté stupéfiante et le dernier, handicapé, sur lequel le père s’acharne.

Ils se soutiennent envers et contre tout, se réfugient le plus souvent possible dans le camp gitan à proximité de leur cité, dans les caravanes peuplées d’enfants et de « vrais » parents, un havre de paix, un lieu de possibles.



Chaque enfant affrontera ses démons à sa manière, surprenante parfois, touchante ou de manière plus tragique avec des accès de violence.

« La seule chose qui dure toujours, c’est l’enfance, quand elle s’est mal passée, on est coincé à vie».



Le tout est servi par une langue sublime, un scénario qui ne faiblit jamais, une tragédie construite à la perfection qui se déroule sur une décennie des années 90 au passage à l’an 2000 dans la cité marseillaise que l’auteure connait parfaitement bien.



C’est noir, cru, violent et pourtant quelle lumière dans les yeux de ces trois enfants et l’amour qu’ils se portent ! J’ai été scotchée par le destin du petit dernier malgré ses handicaps, quelle force et quelle détermination.



Les personnages secondaires sont eux aussi inoubliables et tellement humains.



Quant à la musique, elle est présente tout au long du récit, l’énergie des chansons populaires « infuse le récit » en permanence (je cite Rebecca Lighieri) : chansons d’amour reprises par des chanteurs de cité improvisés qui clament Julio Iglesias, Céline Dion…. La musique qui galvanise, sert d’exutoire, le rap, les DJ. Michael Jackson et son père violent, Marvin Gaye assassiné par son propre père.



A lire en écoutant IAM et la chanson Petit frère en écho à ce très beau roman inoubliable.







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Les garçons de l'été

*** Surf et drame à l'Île de La Réunion ***





Ôyez, Ôyez braves gens, futurs vacanciers, en addiction avec votre transat / piscine/ serviette / plage / mer ... je vous ai trouvé LE bouquin idéal, mais attention entre deux baignades dans la grande bleue, IL est là avec ses dents et sa nageoire dorsale, il vous attends et le drame est ... inévitable !

Il peut vous flinguer l'équilibre familial et faire de vous un véritable meurtrier ... vengeance d'un drame dont personne n'est responsable !





Ce roman aurait pu être LA pépite. Malheureusement, à mes yeux, il perd de son charme à cause de l'écriture vulgaire de l'auteure. Bien sûr, ce sont ses personnages qui le sont, mais il y a des limites.

Et, justement, qu'est ce qui fait qu'on adore ou déteste ce roman ? Simplement parce que les personnages, et toute cette famille de bourgeois est extrêmement antipathique, il n'y en a pas un pour sauver l'autre ... On passe donc toute l'histoire avec des gens qu'on dit bien, ayant réussi, à l'abri du besoin, avec leur paraître vis à vis des autres, persuadés que tout va pour le mieux et qui pensent être intouchables par quelconque malheur ou déchéance .... Et pourtant : la chute va être très brutale !



Bienvenue chez la famille Chastaing !

Jérôme, le père, pharmacien. Mylène la mère, aux petits soins juste pour elle-même et son fils aîné qui est clairement la prunelle de ses yeux. Thadée (quel prénom !), ce fils aîné justement, rongé par le nombrilisme. Zachée (quel prénom encore !), le fils cadet de la famille qui se cache la face sur tout ce qui l'entoure. Ysé (là on frise le ridicule avec ce prénom !), la fille cadette, la petite dernière, qui se scarifie, et qui a un goût prononcé pour l’embaumement des animaux, passant ses journées dans sa chambre à faire des "expériences".

Puis, il y a tous les personnages autour de cette famille : fiancées des deux frères, copains, copines et la maîtresse de Monsieur le père...

Tous ces gens traînent de lourdes "casseroles".



Les deux frères, Zachée et Thadée, vivent que pour le surf à la recherche de spots à travers le monde, et une obsession chevaucher les vagues XXL.

Ils sont sur l'Île de la Réunion quand le drame se produit : Thadée s'est fait attaqué par un requin-bouledogue et a été amputé de sa jambe.

C'est à partir de ce moment-là où tout va basculer dans le drame pour tous les personnages du roman ...

Une attaque de requin très lourde de conséquence pour la famille mais aussi pour les amis, copains, amants ...



Avec son roman Rebecca Lighieri veut faire passer un message très simple : l'horreur, les drames et le malheur frappent tout le monde, même les riches qui croient que l'argent peut tout arranger ... la vie peut basculer en cinq minutes.



Plus que jamais ce roman m'a fait penser à Brel avec sa chanson "Les Bourgeois" :

" Les bourgeois c'est comme les cochons

Plus ça devient vieux, plus ça devient bête

Les bourgeois c'est comme les cochons

Plus ça devient vieux, plus ça devient ... "



Cette strophe, résume à elle seule ce roman.



Je vous le dit : ce livre est presque une pépite !

Comme quoi, les gens de la "Haute" peuvent être d'une vulgarité qui dépasse l'entendement. (D'après l'auteure).





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Les garçons de l'été

j'aime choisir mes lectures avec seulement les couvertures, sans lire le résumé pour découvrir totalement l'histoire en lisant ; et ce livre m'a bien eu, car l'horreur qu' il s'y passe et bien loin de l'image de ce garçon avec son surf ; je m'attendais pas à cela, j'ai rarement autant déteste un personnage ; et à la fois, j'ai adoré cette lecture.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

PETIT FRÈRE



"C'est pas grave, je n'en veux à personne, et si mon heure sonne, Je m'en irai comme je suis venu, adolescent incandescent chiant à tour de bras sur le fruit défendu » IAM





J’ai fini ce livre il y a quelques jours. 



Bouche bée. Bousculée. Terriblement étourdie.



Je cherche depuis comment en parler, comment mettre des mots sur cette histoire que j’ai dévorée en apnée, tour à tour insurgée, attendrie, révoltée.



Karel, le narrateur, grandit et vit dans les quartiers nord de Marseille pendant les années 80. Auprès de sa soeur Hendricka et de leur petit-frère martyr Mohand, ils subissent la violence de leur paternel, sombre personnage senteur pastis et héroïne, appâté par le pognon et les magouilles. La mère, elle aussi droguée, trouve son bonheur et son réconfort dans les soins et l’attention qu’elle prodigue au petit Mohand, infirme.



Gravitent autour d’eux un clan de gitan sédentarisé au sein duquel Karel rencontrera son premier amour.



C’est une histoire de la violence du quotidien d’une famille pauvre, comme il en existe tant entre de nombreux murs bétonnés. 



C’est une histoire sociale, d’une enfance ravagée qui pose les bases du reste d’une vie. 



Comment se construire, avancer, s’extirper de ce milieu de laissés pour compte ? 



Karel se questionne, a-t-il hérité de la brutalité de cet homme qu’il hait, celui qu’il n’a même jamais appelé papa ? La violence est-elle génétique ? Est-ce possible de l’éviter quand on ne connaît que ça depuis la naissance ?



Au milieu de tout ça il y a Mohand. Une figure quasi angélique qui évolue au-dessus de tout, malgré tous les sévices et humiliations subits. Qui dit qu’il faut aller de l’avant, ne pas se retourner, quand son frère n’est capable que de ressasser.



La résilience ou la vengeance.





A lire de toute urgence.





"Que voulais-tu que ton fils apprenne dans la rue ? Quelles vertus croyais-tu qu'on y enseigne ? T'as pas vu comment ca pue dehors ? Mais comment ca sent la mort ? » NTM









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Les garçons de l'été

‪« Stephen King à la française ! » alors… Non. Je me suis jeté sur ce roman pour sa couverture alléchante et une citation toute aussi vendeuse. Malheureusement, le contenu est loin d’être aussi hypnotisant.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

COUP DE CŒUR



" L'espérance de vie de l'amour, c'est huit ans. Pour la haine, comptez plutôt vingt. La seule chose qui dure toujours, c'est l'enfance, quand elle s'est mal passée, on y reste coincé à vie"



L'histoire se déroule à Marseille entre les années 80 et 2000. Le narrateur Karel vit dans la cité Antonin Artaud, une cité fictive des quartiers nord de Marseille, proche d'un bidonville, le Passage 50, où habitent des gitans sédentarisés là depuis une vingtaine d'années. Les gitans continuent à être perçus comme des étrangers par les marseillais et la cité Artaud et le Passage, séparés d'à peine un kilomètre, sont deux mondes qui ne se rencontrent jamais.



Karel a une sœur Hendricka et un jeune frère handicapé Mohand. Karel devient ami avec Rudy, un jeune gitan, et c'est auprès de la communauté des gitans du Passage 50 que la fratrie trouve un peu de chaleur humaine car ils vivent un enfer chez eux auprès d'un père violent et alcoolique que Karel qualifie de brute cruelle. Brimades, insultes, coups sont leur lot quotidien des trois enfants, en particulier Mohand, souffre-douleur du père. La haine du père se concentre sur Mohand, une proie facile à cause de ses disgrâces.



On apprend dès le début du roman que le père a été assassiné. C'était une brute toxicomane qui vivait des allocations et de trafics. Avec sa femme ils formaient un couple particulièrement toxique, la mère, d'origine kabyle, n'a jamais protégé ses enfants. " Il y a des âmes incurables et perdues pour le reste de la société. Supprimez-leur un moyen de folie, elles en inventeront dix mille autres."



J'ai adoré ce roman social parfaitement construit, très romanesque et très bien rythmé. La noirceur domine mais on y trouve aussi beaucoup de sensualité et d'amour. J'ai aimé que l'auteure situe son roman dans la communauté des gitans, j'ai particulièrement apprécié la façon dont elle les présente évitant tous les clichés, notant le soin que mettent les femmes à entretenir leur intérieur qui se résume à une caravane pour une famille souvent nombreuse. Ces gitans qui ne vivent pas bien leur sédentarisation et qui restent attachés à leurs croyances et leurs superstitions vont sauver l'enfance des trois jeunes d'un désastre absolu. J'ai aimé la façon dont elle décrit la vie dans la cité bercée par le foot avec l'équipe de l'OM et par les chansons d'amour clamées par les chanteurs à la mode car "plus on est éloigné de l'amour, plus on écoute des chansons qui le célèbrent", une culture populaire, la seule accessible à une population confrontée au quotidien à la violence et à la drogue.

L'amour qui lie les trois enfants de cette famille est particulièrement fort, le regard des deux ainés sur leur jeune frère est d'une absolue beauté et leur rage de vivre, ou plutôt de survivre, traverse tout le roman. L'enfance volée, la souffrance et la honte, la difficulté d'être, l'incapacité à vivre, le poids du passé, la crainte d'avoir reçu la violence en héritage, les pulsions destructrices contre lesquelles il est difficile de lutter, tous les éléments de la tragédie qui va se dérouler sous nos yeux sont en place. C'est le roman du déterminisme social, le roman d'une enfance massacrée par la violence d'un père et par la folie d'une mère source d'une violence perverse moins visible mais tout aussi déstructurante. Une écriture vive, des dialogues particulièrement soignés qui sonnent très juste, des personnages forts, un récit qui ne tombe jamais dans le misérabilisme. Un gros coup de cœur pour ce roman riche en émotions de toutes de sortes que j'ai lu le cœur souvent serré.
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Husbands

Trois hommes en pleine période de doute, sur leurs couples, leurs épouses, ces femmes qui, à leurs yeux les trahissent, les bafouent... De ces trois egos blessés, va naître une amitié improbable et destructrice.



J'attendais beaucoup de cette lecture. Beaucoup trop peut-être...

En effet, j'avais découvert Rebecca Lighieri avec Les garçons de l'été que j'avais littéralement adoré et j'espérais donc le même niveau de lecture avec Husbands. Mais ça n'a pas été le cas, même si ça a été une lecture plaisante avec un suspense maîtrisé jusqu'au bout.

Certaines situations m'ont semblé être tellement tirées par les cheveux qu'elles ont fait perdre de sa vraisemblance au récit. Dommage, car la première partie du roman était pourtant bien partie, la psychologie des personnages bien fouillée mais le dernier tiers m'a paru vraiment trop abracadabrant pour rester crédible.



Husbands restera donc une lecture en demi teinte.
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Les garçons de l'été

Ce livre, je l'ai dévoré. Tourné les pages à grande vitesse, avec avidité.

D'abord, la simplicité – et néanmoins beauté – de l'écriture agit, installant le lecteur rapidement dans l'ambiance de la côte aquitaine. Embruns de sud-ouest, chaleur du sable et bruit des planches sur les vagues. Car tel est la première accroche : le surf. Pratiqué par les jumeaux Zachée et Tadée, les deux adolescents de la famille Chastaing. Ils sont beaux, musclés, bronzés, étudiants brillants, sportifs émérites.

Personnages attachants, on se fond dans l'intimité de cette famille parfaite, au sommet de sa réussite. Fierté parentale, richesse extérieure, sentiment d'accomplissement… Un (trop) beau portrait du bonheur moderne, celui auquel semblent vouloir nous destiner nos sociétés.

Puis Thadée, juché sur sa planche de surf à La Réunion, croise le chemin d'un requin-bouledogue qui le mutile terriblement. A la tristesse, à la douleur succède rapidement une rage, qui ne sera pas seulement celle de la blessure. Bien plus profonde, elle met en lumière toute la part d'ombre de la famille Chastaing. Celle du frère d'abord, le parfait Zachée ne l'est pas tant. Des parents aussi.

Trop peu peut être dit, le roman doit se découvrir. Selon une intensité croissante, le monde dans lequel vivaient les Chastaing s'effrite, puis s'effondre inexorablement. A chaque faille, l'occasion d'interroger l'identité individuelle, en mettant face-à-face la plus belle image que renvoie chaque personnage et ses plus sombres secrets, désirs et peurs.

Construit comme une narration chorale, où chaque chapitre emprunte la voix et le « je » d'un personnage de cette toile lentement tissée, le récit est aussi puissant que les personnages sont profondément sculptés. En tirer le maximum pour en sortir le pire. Chaque voix compte et apporte une clef à ce récit, qui ne saurait se résumer à un classique thriller : le fil du récit est imprévisible. Si les péripéties s'enchaînent, c'est bien davantage au service des personnages – de leurs failles et ombres surtout – et non de l'intrigue, qui nous surprend pourtant.

Les thèmes traités dans ce roman le sont souvent avec dureté, voire une cruauté nécessaire : la parentalité (ne cherchons-nous pas à nous aimer nous-mêmes à travers nos enfants avant de les aimer pour eux ?) ; la fratrie aussi (quelle place, quelle voix à la petite soeur, Ysé, lorsque ses deux grands frères sont si beaux, athlétiques et volubiles, lorsqu'elle se contente d'être plus timide, artiste et solitaire ?) ; le couple et ses pantomimes aussi.

Un livre magistral, qu'on ne lâche pas et qui ne nous lâche plus.
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Les garçons de l'été

J'ai détesté ce roman ! Je suis pourtant allée jusqu'au bout car je voulais connaître le sort réservé à un personnage méprisable... mal m'en a pris.



Premier élément fâcheux, le style de l'auteure... "Thadée et Zachée sont beaux, T et Z sont les plus forts", on aura compris que nos héros sont des apollons, pas la peine de le répéter à chaque chapitre jusqu'à écoeurement du lecteur.

Ensuite, le fait de multiplier les narrateurs pour connaître les travers de l'un d'entre eux est un procédé que j'ai rencontré il y a peu dans "Dans les angles morts" d'Elisabeth Brundage et l'autrice utilisait cette méthode avec brio, cela lui permettait de donner une plus grande profondeur aux personnages. Ici, le vocabulaire variait si peu entre deux protagonistes, y compris entre ceux qui n'avaient pas du tout le même âge, que j'avais l'impression d'avoir affaire à la même personne en permanence...



Vous l'aurez compris, ce roman a peut-être une belle couverture mais une fois ouvert, il sonne terriblement creux et la fin ne rattrape rien. Non vraiment, une sacrée déception !
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Les garçons de l'été

Un récit surprenant, qui m'a dans un premier temps laissé un sentiment plus que mitigé pour finir par me happer complètement. J'ai volontairement choisi de ne pas faire cette chronique à chaud et j'ai bien fait. Au début, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à me plonger dans le récit, notamment parce que je ne réussissais pas à m'attacher aux personnages présentés dans les premiers chapitres. Cette mère de famille en adoration devant ses fils, Thadée, l'ainé pourri gâté qui a tout pour lui, Zachée le second, qui vit dans l'ombre de son frère… tout cela me semblait un peu trop "cliché" à mon goût. J'ai essayé de ne rien dévoiler de l'histoire qui promet de nombreux rebondissements, de par la construction du récit notamment mais pour poser l'intrigue je dirai que suite à un accident, tout se détraque et l'atmosphère devient rapidement pesante, voire malsaine. A partir de là, j'ai ressenti un sentiment étrange de malaise constant difficile à oublier au cours de ma lecture.



Malgré ce malaise, le récit devient rapidement prenant. On ne s'attache toujours pas aux personnages principaux mais les personnages jusque-là secondaires commencent à prendre de l'ampleur. Ils sont plus nuancés, plus complexes psychologiquement et donc plus attachants au final. Le lecteur est plus enclin à leur pardonner leurs défaillances et leurs petites lâchetés. La construction du récit, avec chaque chapitre dédié à un personnage qui apporte son propre témoignage et son angle de vue, permet de donner du rythme à l'histoire et de la consistance à l'ensemble.



Quand j'ai terminé ce roman, j'étais vraiment mitigée sur ma lecture. D'un côté, je trouvais l'atmosphère vraiment pesante, voire malsaine et de l'autre j'avais été rapidement captivée par l'histoire et les personnages. En tant que lecteur je n'aimais pas forcément les sentiments que tout cela provoquait, j'avais l'impression d'être dans le rôle du voyeur satisfait de la chute annoncée d'une famille dysfonctionnelle… Ce qui me mettait dans une position que je n'aimais pas forcément ! Se réjouir du malheur des autres n'est jamais très valorisant. J'ai donc préféré attendre un peu que tout cela se décante pour faire cette chronique, car plus je repensais à l'histoire, à ces personnages, à la façon dont Rebecca Lighieri avait construit son récit et plus j'appréciais ce roman. J'ai particulièrement aimé la façon dont le lecteur est confronté aux différents points de vue de chaque protagoniste au fur et à mesure que l'histoire avance. Tous les ingrédients sont réunis pour captiver le lecteur : des personnages que l'on adore détester, des rebondissements, des caractères forts qui se dévoilent peu à peu avec un coup de cœur pour le personnage d'Ysé la petite sœur, une atmosphère très particulière… Pour résumer, je vous invite vraiment à vous plonger à votre tour dans cette intrigue familiale.



Le roman paraîtra le 5 avril 2018.



A lire sur le blog :


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Les garçons de l'été

Prénoms puissants et marquants pour demi-dieux adulés par leur maman. Parce qu'avant le drame qui ne manquera pas de surgir, c'est d'abord de cela dont il s'agit : deux jeunes hommes portés aux nues par leur mère et, dans une moindre mesure, par leur père, et à qui tout semble réussir. Beaux comme des dieux, intelligents, talentueux sur les vagues et entourés d'une cour d'admirateurs, ils apparaissent comme particulièrement horripilants. Ysé, leur jeune sœur, si elle semble plus "normale" que ses héros de frères, s'avère très vite être un peu étrange... originale. Beaucoup plus jeune que ses frères, elle grandit dans une famille toute entière tournée vers la lumière de ses aînés qui la remarquent très peu. D'autant moins qu'elle passe pour la "tordue" de la famille. Le père, moins obnubilé par ses fils pourrait porter quelque attention à sa fille, si seulement sa maîtresse ne lui prenait tout son temps.



Très vite le lecteur perçoit cependant que cette adoration sans limite peut faire naître des tempéraments égocentriques, manipulateurs, voire sadiques. C'est en Thadée, l'aîné et fils préféré, que tous ces traits de caractère se trouveront concentrés. Zachée, éternel second, en tirera une nature plus posée, discrète, plus altruiste et sociable aussi. Rapidement dans le livre, les choses se mettent en place. L'auteur alterne les points de vue, entre les enfants, la mère, le père, la petite amie de Zachée, Cindy... Il s'agit d'un roman chorale où la place de chacun n'est cependant pas égale. Les chapitres peuvent faire 2 pages comme une dizaine. Dès le second chapitre, avec Mylène, la mère, le lecteur perçoit un certain malaise. On retrouve des thèmes déjà abordés dans Je viens tels que le racisme, sournois et bourgeois, condescendant, ou celui de la famille, bien souvent étouffante et déviante. Au troisième chapitre, on frôle l'horreur, on touche le drame du doigt... puis l'auteur nous laisse en plan, suspendus à cette drôle d'impression, sensation d'étrangeté. Qu'a-t-elle voulu nous dire, à nous, lecteurs ? Avec le temps et les pages, on finit par se demander si on n'a pas rêvé, si elle va revenir sur cet épisode si violent... C'est alors comme un orage qui se fait attendre, qui pèse sur la lecture et dont le lecteur attend l'explosion. Mais il faudra attendre... et découvrir les caractères troubles des uns et des autres, de Thadée essentiellement qui déploie son ombre sur la famille.

Rébecca Lighiéri sait à merveille décrire les tourments de l'âme humaine. Après le drame qui laisse Thadée amputé d'une jambe, les caractères des uns et des autres se révèlent, renforçant au fil des pages ce sentiment de malaise que l'auteur diffuse avec talent. Dans un monde qui se veut de plus en plus lisse, homogène et bien pensant, Rébecca Lighiéri bouscule ses lecteurs, les pousse dans leurs retranchements, remettant en question leurs certitudes et leur monde bien dessiné. En ouvrant ce livre, il ne faut avoir peur d'être secoué ni de plonger dans l'horreur, le cynisme et le sordide, au rythme des vagues qui déferlent sur la côte basque.

Qu'est-ce que ça fait du bien de sortir de son confort et de se laisser ainsi chahuter ! J'avais adoré Je viens, j'ai pris grand plaisir à retrouver l'auteur avec ce dernier titre.
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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Les garçons de l'été



Cet auteur écrit à la fois des livres poétiques sous le nom de Emmanuelle Bayamack-Tam (Je viens en 2015) et se laisse aller complètement sous le nom de Rebecca Lighieri.

Je ne connaissais pas cet auteur et je me suis laissée embarquer dans un roman ensoleillé sur la côte basque , en compagnie d'une famille apparemment normale, père pharmacien, mère au foyer, et 3 enfants dont 2 superbes garçons fous de surf, et qui réussissent avec bonheur toutes les entreprises de leur âge, 20 et 21ans. Puis vient Ysée, une petite fille de 13 ans à la fin du roman.

L'intrigue se passe sur un court laps de temps , les 2 frères partent à La Réunion pour surfer, ils y rencontreront un requin allergique aux surfeurs.. .

Et à partir de là, toute la famille se déglingue, de retour à Biarritz Thadée , le blessé devra essayer d'accepter son handicap, mais , malgré l'amour de son frère Zachée , des pulsions inquiétantes se manifesterons, et j'ai bien envie de ne pas raconter cette nouvelle histoire d'Abel et Caïn, tellement prenante.

De page en page , le roman passe au thriller, et plus on avance plus on se retrouve dans l'univers de Stephen King (ça) jusqu'au vertige.

Elle cache bien son jeu la Rebecca Lighieri, je suis passée du soleil à l'ombre, du plaisir à l'effroi, en découvrant les parts d'ombre de chacun des protagonistes.

Un roman étonnant ; tout le vocabulaire dédié au surf est décliné , certes, moi, je n'ai rien su traduire, mais d 'autres lecteurs y trouveront leur compte.
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Les garçons de l'été

Comme souvent lorsque je suis en déplacement, je pioche ma lecture dans une cabane à livre. Ce jour-là, la première de couverture m'a littéralement happée : le nom italien de l'autrice, le titre intrigant... je tournais autour de l'appât et gobé l'hameçon à la quatrième de couverture : une citation alléchante qui me parlait, un résumé parfait et la référence à Stephen King, adjugé-vendu pour Les garçons de l'été de Rebecca Lighieri !

J'ai apprécié, vraiment, les premiers chapitres. Chacun des personnages dit son histoire, donne son point de vue et sa version des faits. Ce genre littéraire narratif met le lecteur en position de confident et d'attachement. Lectrice empathique, je me suis tout d'abord attachée à cette famille typique des décennies de l'enfant roi, du syndrome psy de la « mère juive », de la libération des moeurs, de la glorification des esprits supérieurs et des corps, l'idéal étant le deux en un. J'ai découvert également les techniques du surf, ses dangers et les valeurs de la culture de ses aficionados, avides de liberté dans le cadre idyllique de l'océan et des îles lointaines, loin des adultes et des contraintes.

Au fil des pages et des confessions des protagonistes, un doute s'élève pourtant : la famille sympathique mute version famille dysfonctionnelle. Et lorsque le drame survient, elle se déglingue complètement. Les masques tombent, le vernis craque ! Il y a de quoi : le fils aîné porteur de tous les espoirs devient, d'un seul coup de dents de requin, un invalide psychopathe. Un chapitre ou deux plus tard, le fils cadet finit noyé. Pourquoi ? Comment ? Je vous laisse découvrir. Quant à la fille cadette, limite autiste, spécialiste des divinités chtoniennes et du culte d'Anubis, elle clôture le roman, à deux doigts de finir fratricide, tout part en vrille, il n'y a plus de pilote dans l'avion.



N'est pas Stephen King qui veut.



Par curiosité, dans la famille Chastaing, j'ai demandé le fils aîné Thadée, en araméen « celui qui est nourri » ; le fils cadet Zachée, « martyr chrétien sous l'empire romain » ; la fille cadette Ysé, « la déesse », origine hébraïque. Toute une symbolique !

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Les garçons de l'été

Encore des garçons « spectaculairement beaux ».. mais dans quel monde vit donc Rebecca Lighieri ? Comme dans « Il est des hommes… » nous avons une famille de trois enfants, deux garçons et une fille, dont deux sont très beaux.

J’ai parfois été gêné par le vocabulaire du surf, un peu trop systématiquement utilisé à mon avis.

Sinon, l’histoire se laisse suivre ; la lente descente aux Enfers de la famille Chastaing fait songer à une pièce grecque : l’ubris, symbolisée par la beauté des deux garçons, des demi-dieux, qui fait que les dieux se vengent et attirent des malheurs sur ce trop-perçu de bonheur.



Je vous conseille la lecture de ce livre qui, dès l’entame, n’a de cesse d’être fini.



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Les garçons de l'été

J’ai été séduite par le suspense psychologique de ce livre que j’avais repéré depuis quelques temps chez le libraire, attirée par son beau titre, inspiré d’un poème de Dylan Thomas placé en exergue, et la photographie solaire de la couverture.

Je m’attendais à un ton assez élégiaque, surtout que le roman s’ouvre avec la citation « J’ai embrassé l’aube d’été ». Il aborde les thèmes de l’illusion des apparences, de la jalousie et de la vengeance dans un style surtout cru et grinçant.

Je l’ai lu d’une traite, très curieuse d’en connaître le fin mot. Je suis un peu déçue par les 50 dernières pages, qui brisent la cohésion de l’ensemble et mènent à une conclusion percutante mais un peu grotesque.

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Il est des hommes qui se perdront toujours



Il est des hommes qui se perdront toujours.

Rebecca LIGHIERI



Karl Claeys est mort. Ou plutôt Karl a été tué.

Il laisse derrière lui une veuve et trois grands enfants qui sont réjouis, libérés, soulagés.

Parce que durant toute sa misérable vie ce père a martyrisé physiquement et psychologiquement ses enfants.

Surtout son dernier, né handicapé.

Insultes, brimades, coups voilà ce que subirent Karel, Hendrika et Mohand.

Leur mère était présente mais elle recevait son content de coups aussi si elle s’interposait. Et puis elle avait besoin de ce mari qui rapportait la drogue qu’ils s’injectaient mutuellement dans les veines.

Pour s’échapper de cet enfer ils restait aux enfants la possibilité de se réfugier au passage 50, lieu de vie des gitans du coin qui avaient faits des 3 enfants leurs quasi fils, frères, soeurs, cousins ou petit ami.

C’est dans ce Marseille des années 1980 à 2000 que Karel va nous raconter sa vie.

Ses premières relations sexuelles avec Shayenne loin de la communauté gitane qui le tuerai si elle savait, l’emprise de cette dernière sur lui.

Les castings pour des publicités puis la carrière internationale d’Hendrika.

Et enfin les souffrances et la débrouillardise de Mohand face à ses handicaps.

Plusieurs destins entremêlés avec un fil conducteur toujours : la haine du père.



Tristesse, effroi et révolte m’auront suivis au décours de cette lecture.

Comment ne pas être heurtée par autant de violence et de haine paternelle ?

L’auteure en écrivant à la première personne nous offre un roman extrêmement fort et captivant.

Le chemin de vie de chaque protagoniste est détaillé subtilement pour que l’on s’y attache.

C’est une lecture marquante qui je le sens va m’accompagner un moment.

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Il est des hommes qui se perdront toujours

Marseille, dans les années 80. Au cœur d’une cité des quartiers nord, Karel, Hendricka et Mohand grandissent dans une famille où la violence du père fait naître chez eux une haine imprescriptible. Leur quotidien c’est la misère, tant matérielle qu’affective, la violence des mots, la cruauté des actes, l’horreur au quotidien imposée par un père bon à rien, alcoolique, toxico qui n’a que mépris pour ses aînés. Mais ce n’est rien à côté des humiliations perpétuelles, des insultes, des coups, et de la maltraitance que subit Mohand le petit dernier qui a en plus la malchance d’être né handicapé, malade et n’a pas hérité de la beauté de ses frères et sœur. Ces enfants trouvent un peu de réconfort et de tendresse au camp de gitans voisin. Là, ils seront acceptés et ils noueront des amitiés durables, ils découvriront l’amour, auprès de ces enfants eux aussi rejetés de la société, en rêvant d’un avenir meilleur

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⭐️⭐️⭐️ Ce livre est un coup de poing, une claque. Comment grandir quand on part avec des valises aussi lourdes, quand on n’est pas aimé, quand on manque de tout, comment se construire sans reproduire cette violence? Comment devenir adulte après une enfance massacrée et une adolescence saccagée?

D’un sujet dur, presque insoutenable, Rebecca Lighieri arrive à faire un texte fort et lumineux bien que pessimiste, empreint d’un réalisme et d’une authenticité glaçante. Enfin, c’est un roman profondément ancré dans les dernières années du millénaire, tant dans les événements qu’il évoque que dans la bande son qui l’accompagne, faisant le grand écart entre Philippe Lavil, et Terence Trend Darby, en passant par IAM, Michael Jackson, Johnny ou Mr Dre.

Un livre qui se lit comme un film que l’on regarderait en se cachant les yeux, où la tension est sans cesse présente mais dont on veut connaître la fin.



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