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Critiques de Rebecca Lighieri (404)
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Qu’est-ce qui peut sauver les enfants nés sous une mauvaise étoile ? Qui pour prendre soin de Karel, Hendricka, et leur petit frère handicapé Mohand, enfants d’un couple maltraitant et drogué jusqu’à l’os ? Dans les quartiers Nord de Marseille, les gitans voisins de la cité Artaud où essaient de grandir les trois gamins, sont les seuls à prendre soin d’eux. L’école ? Malgré les bons résultats de Karel, il est destiné par essence au même lycée pro que ses copains. Les services sociaux ont sans doute d’autres urgences à gérer. Karl, le père, tente de monnayer la beauté métisse de ses deux aînés en leur faisant courir les castings. Ça marche pour Hendricka, qui devient une star. Karel arrête l’école à 16 ans, beau gosse / bad boy typiquement marseillais, officiellement en couple avec la bouillante Shayenne, la petite sœur de son meilleur pote gitan.

Il s’en veut de gâcher sa vie. Il s’en veut de n’avoir jamais réussi à protéger Mohand de la cruauté de son père, de la surprotection toxique et toxicomane de sa mère, il s’en veut de tromper Shayenne, il s’en veut de sentir monter en lui la même violence que son père. Y a-t-il une malédictions pour les garçons comme lui, comme Michael Jackson, comme Marvin Gaye ?

C’est mon premier Rebecca Lighieri, et je suis sous le choc. Ce ne sera pas le dernier !
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Roman social noir, Il est des hommes qui se perdront toujours nous entraîne au cœur d’une cité (fictive) de Marseille et nous parle de la misère sociale et de ses ravages, de l’enfance sacrifiée et des vies enfermées dans un destin funeste marqué par la violence, l’absence d’amour, de tendresse et d’espoir, la drogue, le sida, la pauvreté.



Des années 80 aux années 2000, Karel, aîné d’une fratrie de 3, nous raconte son enfance et son adolescence au sein d’une cité gangrenée par une telle misère sociale que les petits trafics et la drogue semblent les seuls moyens de soulager un quotidien trop lourd.

Un quotidien fait de peurs et d’angoisses où l’ombre menaçante d’un père cruel et tyrannique étend son voile de nuit sur leur enfance brisée. Coups, insultes, humiliations, rien n’est épargné à Karel, Hendricka et Mohand, le petit dernier qui cumule en plus maladie et handicap. De rares mais intenses moments de lumière viennent néanmoins éclairer cette histoire déchirante : la musique d’IAM, les moments de liesses populaires a l’occasion de la victoire de l’OM sur le Milan AC, la chaleur de la ville, l’histoire d’amour entre Karel et Shayenne…



Avec une plume acérée et un style souvent cru, Rebecca Lighieri interroge ici le déterminisme social. Peut-on s’extraire de la pauvreté quand on a connu que cela? Sommes-nous destinés à reproduire ce que l’on a vécu dans son enfance ?



Ce roman est sombre et certaines images sont insoutenables, mais la grande force de l’autrice est de réussir à illuminer son récit grâce à des personnages poignants et des petites touches d’espoir salutaires. Je me suis énormément attachée aux personnages, même les secondaires ont beaucoup de profondeur. J’ai particulièrement aimé la façon dont l’autrice décrit les visages et les corps, leur diversité de formes, d’odeurs…il y a de la sensualité dans ses descriptions.



Ce roman est addictif, dès le premier chapitre, j’ai été happée. L’autrice maintient le rythme et le suspense jusqu’au bout avec beaucoup d’habileté.



En résumé, un récit poignant, prenant et bouleversant que je vous recommande à 100%.
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Les garçons de l'été

Ce livre est pour moi difficile à classer....pas vraiment un thriller mais surement un roman dramatique psychologique. Probablement la raison pour laquelle la frontière avec le monde de Stephen King est rappelé sur la jacquette du livre.

Pour ce qui est de l'histoire, elle n'est pas banale. Une morsure de requin sur un surfeur hyper beau et doué, c'est dramatique à souhait mais là n'est que le debut de l'histoire! On ne se doute pas que sous la surface lisse, une succession de comportements ameneront une fin destructrice et brutale.



C'est très bien écrit, prenant le point de vue de chaque personnage (père, mere, frère, jeune soeur, amis), qui passe tour à tour de l'arrière plan au devant de la scene, au fur et a mesure que l'histoire avance. Les relations familiales sont super bien décrites (amour, deni, competition, apparences, tabous...) et la psychologie de Thadée se révèle en apothéose comme une vague scélérate.



C'est un roman qui ne peut laisser indifferent voire qui dérange car touchant aux fondamentaux des liens familiaux.



Je ne met pas 5 étoiles car il y a des passages un peu cousus de fil blanc pour lesquels on attend juste que cela arrive (cas de Mylene et d'Anouk) et pour une fin qui perd en qualité par trop d'accumulation.



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Les garçons de l'été

La famille Chastaing est de celle qu’on envie. Une famille heureuse et unie à qui tout réussi. Un père aimant, une mère dévouée, trois enfants aussi beaux qu’intelligents. Mais cette belle unité va voler en éclat. Alors que Thadée et Zachée, les deux garçons, sont partis faire du surf à la Réunion, un drame terrible survient. Thadée se fait attaquer par un requin et devra être amputé d’une jambe. Ce drame initial va ouvrir la porte au mal qui se tenait tapi derrière la porte de cette famille si radieuse emportant chacun des membres dans une terrible tragédie. La vie qui avait jusque-là semblé si douce et tranquille se transforme alors en véritable enfer, les mensonges bien enfouis font surface et les véritables personnalités se révèlent.



Rebecca Lighieri entraîne son lecteur dans un récit qui tient à la fois du drame psychologique et du roman d’épouvante. Sur ce fond de paysages de carte postale, de surf et de jeunesse insouciante, l’auteure fait lentement et subtilement monter la tension et fait naître la peur. En donnant la parole à ses personnages au fil des chapitres, Rebecca Lighieri démonte le mécanisme du mensonge et dévoile les multiples facettes de chacun d’entre eux. Le pire étant Thadée qui se révèlera un être dénué d’empathie et d’une cruauté sans borne.



Ce livre fait partie de ceux pour lesquels il m’est difficile de dire clairement si je l’ai aimé ou pas. J’avoue avoir ressenti quelques petites irritations et trouvé certains passages un peu longs. La découverte touristique de la Réunion par Mylène, la mère des enfants, m’a parue totalement superflue comme les innombrables descriptifs des figures de surf même s’il s’agit de la passion des deux garçons et de l’un de leurs territoires de compétition. Certains dialogues m’ont semblés assez factices, et notamment ceux entre les plus jeunes car truffés de mots ou d’expressions générationnelles qui veulent certainement rendre le récit plus véridique mais qui m’ont agacée.



Indépendamment de cela, l’intrigue est bien menée, distillant lentement son poison, amenant le lecteur dans un univers de plus en plus sombre à mesure que le roman avance et que le côté machiavélique de Thadée prend de l’ampleur. La fin pourra, au choix, paraître totalement invraisemblable ou parfaitement réussie. Je dois dire que j’oscille entre les deux sans parvenir à trancher.



Une lecture en demi-teinte donc en ce qui me concerne.
Lien : https://christlbouquine.word..
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Les garçons de l'été

Tout pourrait commencer avec une belle photo de famille : le père pharmacien, la mère aux petits soins pour ses enfants, tout particulièrement pour ses deux garçons, une petite sœur un peu différente mais très intelligente. Mais on s’aperçoit bien vite que les choses sont beaucoup plus complexes derrière la façade idyllique. C’est un accident de surf qui va enrayer la belle mécanique et faire émerger une réalité beaucoup plus complexe et noire. J’ai été emportée dans ce roman qui est très rythmé sans doute grâce à l’alternance des points de vue des différents personnages (chaque chapitre nous plonge dans la tête d’un des personnages). Plus on avance dans le roman, plus l’ambiance devient angoissante. Tout se passe sur fond de surf : c’est peut-être ce qui m’a le moins plu. Une bonne partie du vocabulaire employé dans ce domaine m’est totalement étranger mais ça n’a pas freiné ma lecture. Un roman prenant qui analyse bien la complexité de la psychologie humaine.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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Les garçons de l'été

Peut-être ici ou encore au détour d'un blog littéraire, je découvre une critique enthousiaste de ce roman, les garçons de l'été.



Réunion ... Côte Basque

juin et ses premières chaleurs estivales,

l'océan et ses vagues à surfer,

un drame.



A la suite d'un accident cruel de surf, la famille Chastaing perd pieds. En surface, une famille aux apparences tranquilles et sous la houle, une descente en abîme s'amorce.



Une lecture bien troublante. Elle s'annonce légère. La verve est érotique. Puis le récit devient cruel et haletant. Quel effroi !







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Les garçons de l'été

Aujourd’hui 5 avril, c’est la sortie de nombreux romans, c’est aussi celle des garçons de l’été… Par chance, mes filles sont encore trop petites pour les rencontrer. Mais lorsqu’elles auront vingt ans, je leur dirai de se méfier de ces deux jeunes hommes, là bas sur la plage, beaux comme des princes et qui surfent comme des Dieux.



Si moi-même j’enfante un jour de deux garçons comme Thadée et Zachée, si grands, si blonds, si charismatiques, peut-être deviendrai-je cette maman supérieure, à l’image de Mylène, de celles qui se sentent sur-puissantes car entourée de mâles parfaits.



Mon mari sera fier mais malgré lui un peu jaloux. Après leur naissance, il attendra de retrouver un peu de mon admiration à son égard, vainement car mon attention sera tournée totalement vers mes fils. Alors il trouvera une maîtresse plus chaleureuse et sa virilité comblée le déculpabilisera, il se persuadera que l’adultère équilibre sa vie et sauve notre famille. Je ne verrai rien, je passerai mon temps à emmener mes fils partout et leur confectionner des plats savoureux. Moi je ne mangerai rien, car la génitrice de mâles se doit d’avoir un corps impeccable. Il me semblera avoir le contrôle de tout.



Mes fils grandiront et deviendront de sublimes jeunes hommes, nous habiterons Biarritz et ils découvriront le surf à dix ans. Malgré moi je laisserai la compétition s’installer entre eux, car avec son père nous voudrons les pousser vers le haut, nous les penserons complices et inséparables.



Leurs cheveux seront blondis par le sel, et leur peau constamment hâlée. Malgré la peur de l’accident je les autoriserai à prendre leur planche et partir à La Réunion.



Pétrie d’amour, je penserai que l’éducation que je leur donne est la meilleure, je ne devinerai pas à quel point ma vanité maternelle est un poison que j’instille dans les veines de Thadée. Oui, j’aurai un fils préféré, il aura toujours été tellement beau. Zachée n’est pas jaloux, il est plus simple, sa petite amie moins sophistiquée que Jasmine, celle de son frère.



Débordant de fierté, j’irai même à en oublier ma petite dernière, Ysé. Non non elle ne s’ennuiera pas, elle sera une enfant lunaire vivant dans son monde, elle dessinera toute la journée et collectionnera les carapaces de scarabées et les peaux de lézards.



Et puis un jour, je recevrai un coup de téléphone de Zach. Làs-bas, à La Réunion, un de mes fils se sera fait attaquer par un requin.



Cet épisode révèlera les fêlures de notre famille, comme le grain de sable manquant à son rouage : mon mari transposera sur sa culpabilité adultérine, mon fils amputé ne supportera plus la vie, il enviera son frère entier, son frère sans prothèse et sans moignon, son frère toujours sur la vague. L’ambiance à la maison sombrera, le drame surviendra et je deviendrai folle.



Mon avis :



Les garçons de l’été est un roman polyphonique envoûtant, chaque membre de la famille apporte un regard aiguisé sur sa place dans la fratrie. Surf, handicap, trahisons, les sujets abondent et s’imbriquent avec brio.



Ce thriller psychologique moderne revisite les premiers chapitres bibliques, jette le trouble sur Abel et Caïn et emmêle nos certitudes. Si le regard de la petite soeur, Ysé, s’apparente au modérateur de l’histoire, de morale ici il n’en est pas question, rien ne semble pouvoir sauver la famille de ses péchés capitaux, bien plus dangereux que les requins de l’île de la Réunion.


Lien : https://agathethebook.com/20..
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Wendigo

Selma Chastaing a seize ans, ses parents sont professeurs d'université, l'un spécialisé dans la poésie élisabéthaine et l'autre dans la littérature hispanophone. Elle a un frère aîné, Ivo, un jeune surdoué peu sociable mais il a pourtant une petite amie, Alice Suzzoni. Elle va au collège André Chenier où elle est amie avec Rose.



Un événement vient perturber cette vie calme, sa camarade Romane Vignelot disparaît et est retrouvée plusieurs jours plus tard avec des morsures sur le corps. Dans le même temps, Selma s’interroge sur le comportement de son frère : il sort de la maison la nuit, il aime de plus en plus la viande fraîche, elle ne tarde pas à comprendre, c’est un thérian…



Emmanuelle Bayamack-Tam est née en 1966 et elle écrit également sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri. Elle est agrégée de lettres modernes. Elle a animé, avec l'association Autres et Pareils dont elle est membre fondatrice, les éditions Contre-Pieds, dont l'activité a pris fin en 2017. En 2018, son roman Arcadie, sélectionné pour plusieurs prix, est lauréat du prix du Livre Inter. En 2022, son livre La Treizième Heure est lauréat du prix Médicis.

Elle est la compagne de Djamel Arrouche, l'un des leaders de La France insoumise à Villejuif, notamment candidat à l'élection législative de 2017 dans le Val-de-Marne et suppléant en 2022 de la députée Sophie Taillé-Polian. source : Wikipédia



En littérature pour la jeunesse, elle a publié à l’Ecole des loisirs, Eden en 2019 en Médium+.



Rebecca Lighieri décrit la vie d’une famille aisée et cultivée à Marseille avec deux enfants, le point de vue est celui de la fille de la famille et celle-ci raconte petit à petit les éléments fantastiques de sa vie : son frère est métamorphe et se transforme en chien.



Ce thème est bien représenté en littérature de jeunesse, nous pensons particulièrement dans les romans adolescents récents à Vincent Villeminot et à Melvin Burgess. Autant ces auteurs jouaient symboliquement avec ces métamorphoses animales pour exprimer notamment les pulsions de l’adolescence, autant Rebecca Lighieri nous emmène dans un propos écologique : la terre-mère se venge de voir disparaître des espèces animales et donne la capacité aux adolescents de se transformer en animal sauvage. Le propos est appuyé par des explications mêlant religions et mythologies et la narratrice ne peut s’empêcher d’entrer dans des considérations philosophiques avec une liste de références culturelles, ce qui ruine le déroulement de l’aventure horrifique.



Une lecture quelque peu décevante.

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Il est des hommes qui se perdront toujours

Une fratrie soudée pour tout surmonter !

En vacances près de Marseille, j'ai embarqué avec moi ce texte de Rebecca Lighieri, pseudonyme de Emmanuelle Bayamack-Tam, sans savoir à quoi m'attendre. Pourtant, le titre donne le ton. Cette lecture a été éprouvante par la violence qui se dégage de ce roman. J'ai été happé par l'écriture et la vie de ces personnages.

C'est Karel, le narrateur, un enfant et un adulte perdu. Avec sa sœur Hendricka et son frère Mohand, ils vivent dans les quartiers Nord, sous les coups et humiliations de leur père et la folie de leur mère. Leur seul refuge est le passage 50 où parmi les gitans, ils trouvent un semblant de famille. Le roman débute par l'assassinat du père et Karel remonte le temps jusqu'à ces 7 ans pour nous expliquer la vie de cette fratrie.

Le rythme est rapide, la décennie 90 défile sous nos yeux. Ce roman social est très sombre, noir, réaliste ? On veut savoir comment Karel, Hendricka et Mohand vont se construire, comment ces enfants détruits vont évoluer, car ils rêvent d'une vie normale, ils envient une vie normale. Des personnages féminins forts et positifs gravitent autour d'eux, Yolanda, Shayenne.

Il y a de nombreuses références populaires ou littéraires. La sexualité des personnages féminins comme masculins est crue, violente, assumée. Ce roman raconte la misère, la folie, des relations humaines qui se vivent avec les tripes. Certains passages sont marquant : L' épisode de la rencontre entre Karel et Gabrielle très douloureux. L'installation dans le nouvel appartement émouvant.

Je retiendrai les liens d'amour très forts qui unissent cette fratrie dans la même haine du père, l'esprit de résilience pour pouvoir s'en sortir. La violence de vouloir s'en sortir et faire mentir le déterminisme social. Un espoir ?

Un texte difficile, puissant avec des personnages que l'on oublie pas !
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Les garçons de l'été

J’avais précédemment lu « Il est des hommes qui se perdront toujours « de Rebecca Lighieri et j’avais vraiment beaucoup aimé . Ce fut la même chose pour ce roman qui baigne dans le monde du surf et dans la noirceur de l’âme humaine et ce, jusqu’à la page 339. Puis la fin du roman me gâche totalement ma lecture quand Ysé débute son récit de Poltergeist. Il m’est impossible de croire que Thadée ne soit pas plus malveillant et n’exerce une vengeance plus terrible envers sa famille, Cindy et Anouk.

L’autrice passe d’une psychologie de psychopathe à des blagounettes bon enfant presque rigolotes et je ne peux y croire. Quel dommage, j’espérais tant et je suis si déçue.

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Les garçons de l'été

Que cette lecture m’a fait du bien , les personnages sont détestables à souhait dès le début ( pas tous j’exagère) jusqu’où peut se nicher la jalousie fraternelle ce livre abordé les thèmes de l’éducation, les relations filiales ,les relations fraternelles , l ‘ education, le handicap .

la méchanceté innée ou’

acquise , pour moi acquise dans ce livre causée par une

mère débordante d’amour pour son fils aîné au mépris des deux autres
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Les garçons de l'été

Thadée et Zachée sont les fils parfaits, beaux, brillants, surfeurs, sympas, aimants.

Pourtant, derrière ces deux prénoms de saints bibliques se cache le diable.



Thadée décide d’écourter son année sabbatique 100% surf à La Réunion et de rentrer à Biarritz avec son frère Zachée venu pour deux semaines de glisse.

Mi, leur mère, est aux anges. Le fils prodigue rentre!



Mais voilà, deux jours avant le départ, Thadée se fait arracher la jambe par un requin.

C’est le début de la descente aux enfers de cette famille parfaite, dans leur maison parfaite, avec des parents parfaits, trois enfants parfaits, à l’organisation parfaite. Enfin presque. L’un des deux frères n’est finalement pas celui qu’il prétend être, et ils avaient déjà peut-être tous un pied dans les enfers depuis très longtemps.

Seule Ysé, la petite sœur, savait.



Je n’ai pas attendu bien longtemps pour me replonger dans un roman de Rebecca Lighieri (Emmanuelle Bayamack-Tam). Et bien vous savez quoi, j’ai encore adoré!



C’est cru, violent, haletant, diabolique et merveilleusement écrit. Ils sont complètement déjantés, délicieusement sournois et j’ai adoré les détester.



La construction polyphonique est peu académique mais fonctionne parfaitement. Quel talent!



Il faut lire cette autrice!
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Les garçons de l'été

Si j'avais arrêté ma lecture à la page 360 j'aurais sans doute mis ***** à ce roman mais voilà ... je suis allée jusqu'au bout et les étoiles ont fondu .... Avant d'entreprendre la lecture de ce roman j'avais regardé certaines critiques sur Babelio et j'avais remarqué que ce roman provoquait des critiques tout à fait opposées ..... j'avais donc hâte de me faire ma propre idée ....

Cela commence comme un roman ordinaire, une famille bien sous tous rapports, bonne bourgeoisie bien-pensante, père pharmacien, mère au foyer, 2 fils beaux comme des dieux, intelligents, promis à un bel avenir et puis aussi une fille un peu différente ....

Cette belle, trop belle image ne tient pas plus qu'une vingtaine de pages .... page 23, un coup de téléphone et tout bascule... les deux fils, Thadée et Zachée sont partis pratiquer leur sport favori, le surf, sur l'île de la Réunion et c'est l'accident horrible ... un requin se jette sur Thadée et il doit être amputé d'une jambe. A partir de là le roman révèle sa vraie nature, c'est un thriller et je suis prise dans ses griffes et ne peux le lâcher .... la pression monte, les révélations pleuvent sur le véritable caractère de chacun des protagonistes et ce n'est pas toujours joli, joli ....

Jusqu'à la page 360 j'accepte tout, les exagérations, les personnages parfois caricaturaux, les drames qui s'enchaînent ... c'est un thriller et je le prends comme tel, je ne boude pas mon plaisir mais .... à partir de la page 360 ... trop, c'est trop, tout dérape tout en traînant en longueur et l'on s'achemine péniblement vers une fin grotesque frisant le ridicule .... enfin c'est mon avis et je conçois bien sûr que l'on puisse penser autrement ... mais en tout cas pour moi, je vais très rapidement oublier cette lecture
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Il est des hommes qui se perdront toujours

C’est pas la joie chez les Claeys. C’est même carrément l’horreur. Le père, alcoolo, toxico est un monstre cruel et violent pour ses enfants. La mère, un peu plus aimante, mais effacée est soumise et paumée. Nous sommes à Marseille dans une cité populaire, au milieu des années 80 quand débute le récit de Karel, narrateur et fils ainé de la famille. Heureusement pour les minots, ils trouvent un peu de réconfort et de tendresse auprès d’une communauté de gitans sédentarisés sur un terrain vague à deux pas de la cité. Karel se rêve un destin différent, loin de la maltraitance, et de la misère sociale où il grandit. Mais peut-on échapper à un héritage familial aussi lourd ? Entre roman noir, roman d’apprentissage et récit familial, Rebecca Lighieri nous offre ici un très beau texte sur la lutte pour échapper au déterminisme social. L’histoire est sombre, violente, remplie de tortures et d’abus, mais paradoxalement jamais écœurante. C’est pour moi un des grands talents de l’autrice de réussir à décrire l’horreur du quotidien sans jamais tomber dans le misérabilisme, dans les détails glauques ou malsains. Bien au contraire, elle couvre ses personnages d’une grande dignité, raconte avec sensualité leur fureur de vivre, explore avec empathie leur psychologie traumatisée, le tout baignant avec justesse dans la musique populaire des années 80 et 90. Une tragédie d’une envoutante et lumineuse noirceur que je recommande.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Le narrateur nous immerge dans une cité des quartiers nord de Marseille dans les années 80. Mais l’immersion se fait progressivement. L’histoire commence dans un café du vieux port, la brasserie du Soleil, par une scène anodine en apparence, mais qui contient en réalité, à elle seule, la totalité du roman, avec au centre, la figure dévastatrice et terrifiante du père. Un père déjà mort, puisque le 1er chapitre, style prologue, en évoque l’assassinat, mais aussi toxique mort que vivant ; une mort qui enclenche le souvenir et le récit d’une enfance massacrée, d’une adolescence saccagée et d’un âge d’homme insoutenable.



Plus on plonge dans l’histoire de cette vie dépouillée de tout ce qui pourrait la rendre supportable, plus on a – en tant que lecteur – le sentiment d’être dans un film plus que dans un roman, au point que la musique manque. On a le rythme, on a les images, on a les mots, les paroles mêmes des chansons du moment, mais il manque la musique, et ce manque est gênant. A la scène d’ouverture, dans le café du vieux port où la mère, Loubna, fonce sur le juke-box et fait grésiller la voix « nasillarde » du chanteur italien Eros Ramazzotti « una storia importante... » pour conjurer la perfidie de Karl, répond, à l’avant dernier chapitre, la voix « suave » de Terence Trent D’Arby et son injonction : « Dance little sister, don’t give up today... » qui fait vibrer le narrateur et virevolter sa sœur. Entre les deux, une avalanche de souffrances, de violences, de cruautés familiales, amicales, amoureuses, sexuelles.



Si, au début de l’histoire, dans la petite enfance, l’image de la mère vient éclairer quelque peu un quotidien sordide et insupportable, cette image se dégrade très vite et devient aussi toxique que celle du père, peut-être même plus toxique parce qu’elle ne se donne pas comme telle. A noter que la figure centrale du père atteint des summums de cruauté et de lâcheté, suscitant chez ses trois enfants une haine imprescriptible. Or, autant la littérature nous a habitués à des figures de mères monstrueuses, autant elle reste beaucoup plus nuancée sur les figures de pères. Ils peuvent être froids, volages, calculateurs, autoritaires, violents même, mais rarement, à ma connaissance en tout cas, monstrueux. En cela, Rebecca Lighieri inaugure un genre avec un modèle difficile à égaler et dont le réalisme confère une authenticité qui fait frémir.



Par ailleurs, il ressort de ce récit un pessimisme susceptible de décourager le plus acharné des humanistes. Si, au début du récit, le narrateur enfant peut encore se projeter dans un avenir désirable : « ...Je me sens grand, vertueux, presque heureux – le coeur gonflé d’espoir. C’est peut-être moi le sauveur, après tout. », ces illusions ne font pas long feu. Surgit alors, au fil des pages, le principe incontestable d’une détermination à laquelle nul ne peut échapper, Karel encore moins que quiconque. L’enfance malheureuse et sordide implique nécessairement une vie malheureuse et sordide. Karel, fils de Karl, est condamné à reproduire et à s’approprier violence et cruauté, condamné à rester enfermé dans ce cercle vicieux de la misère matérielle et affective. C’est ce déterminisme qui est asséné à chaque nouvel épisode du roman jusqu’à la citation d’Antonin Artaud, tirée du texte intitulé « La Liquidation de l’opium » paru dans La Révolution surréaliste en janvier 1925 « Il y a des âmes incurables et perdues pour le reste de la société. Supprimez-leur un moyen de folie, elles en inventeront dix mille autres. ». Et cette affirmation nous ramène au titre du roman, emprunté lui aussi à ce même texte dont je redonne ici l’extrait : « L’homme est misérable, l’âme est faible, il est des hommes qui se perdront toujours. Peu importe le moyen de la perte ; ça ne regarde pas la société. » Artaud affirme un déterminisme total que soutient et met en scène le récit de Rebecca Lighieri. Est-il possible d’y échapper ? Comme chez Artaud, qui a donné son nom à la cité marseillaise, la fratrie Claeys n’y échappe que grâce aux paradis artificiels, et encore, y échappent-ils vraiment ? « Tant que ne serons parvenus à supprimer aucune des causes du désespoir humain... » (opus cité) il est probable que nul n’y échappe durablement. Ce devrait être le combat de la richesse de lutter contre la misère et d’en éradiquer les causes. Mais la richesse ne se bat que pour elle-même, et sa générosité n’est qu’un leurre ainsi que le démontre le fugitif et insipide personnage de Jérémie.



Autant de constats bien sombres et un tableau dérangeant de la détresse humaine. Ils mériteraient sans doute une adaptation cinématographique qui pourrait en préciser les contours et, avec un peu de génie, en extirper une parcelle d’espoir.
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Il est des hommes qui se perdront toujours

L'espérance de vie de l'amour, c'est huit ans. Pour la haine, comptez plutôt vingt. Dans les années 90, à Marseille, Karel, Hendricka et leur petit frère infirme Mohand, vivent dans une cité hlm fictive sous les coups de leur alcoolique et drogué de père et le regard triste de leur mère. Pour s'en sortir, ils fuient la maison et trouvent l'amour dans un camp de gitans. Mais La seule chose qui dure toujours, nous prévient l'auteure, c'est l'enfance quand elle s'est mal passée. Alors attendez-vous au pire ! 



Qu'elle les signe Emmanuelle Bayamack -Tam ou Rebecca Lighieri, les romans de cette auteure française sont d'une puissance troublante. Que ce soit dans Arcadie, Husbands ou Les garçons de l'été ou plus récemment dans Eden, la famille est toxique, elle offre à ses enfants un lieu de déséquilibre, de conflit, de violence, d'espoirs déçus, de rancoeur... Mais il y a de l'amour aussi, celui entre certains membres de ces familles calamiteuses et celui très cru que l'auteure décrit dans les scènes de sexe. Ces livres sont comme ces films que l'on regarde les mains devant les yeux en laissant un petit espace entre chaque doigt. On veut voir, mais en gardant une distance raisonnable pour ne pas être emporté. Une tension dingue fait se dresser les poils à chaque fois qu'on tourne une page, les personnages peuvent déraper dans la sauvagerie à tout moment. Dérangeants et addictifs, impossible de s'arrêter en route ! 
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Il est des hommes qui se perdront toujours

Rebecca Lighieri, pseudonyme d’Emmanuelle Bayamack-Tam qui a notamment écrit le roman « Arcadie » qui a remporté le prix du livre inter 2019, nous livre ici un roman résolument contemporain. Je le précise tout de suite, je n’ai pas encore eu l’occasion de lire « Arcadie » dont j’ai entendu beaucoup de bien, ni d’ailleurs d’autres livres de cette écrivaine, c’est donc une découverte avec ce roman. Je peux déjà dire que cela me donne envie de découvrir les autres livres de l’auteur.



Ce roman, c’est l’histoire d’une famille. A travers les yeux de Karel, on découvre déjà des parents aux abonnés absents. Un père qui vivote de petits trafics et qui dilapide l’argent en alcool ou en drogue. Une mère qui subit les violences du père. Elle ne s’occupe que du dernier enfant né avec un handicap très lourd et tombe également dans la drogue. Les enfants se serrent les coudes, essuient les coups, grandissent entre leur cité et le camp de gitan à proximité.



Ce roman aborde des thèmes très durs, la maltraitance familiale, la drogue, l’effet sur les enfants des carences parentales, le handicap et les différences. D’autres sujets également apparaissent au fur et à mesure que les enfants grandissent, les premiers amours par exemple. C’est très large mais admirablement maitrisé par l’auteur. Avec une très belle plume, elle arrive à nous immerger dans le quotidien de cette enfance très lourde et le lecteur ne pourra pas rester de marbre face à la violence de cette vie.



Un roman à découvrir, violent, émotionnellement intense, admirablement servi par cette écriture moderne et fluide. Aucun temps mort pour le lecteur dans ce récit qui nous décroche parfois un sourire mais qui est dans l’ensemble plutôt dramatique. C’est une belle découverte !

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Les garçons de l'été

➰ C O U P. D E. C O E U R ❤



Les garçons de l'été... Intriguée par ce livre, jamais je n'aurais cru que je l'aimerais autant !! On m'avait prévenue, ce roman n'a rien d'une lecture estivale. Et pour cause, le drame est présent dans chaque chapitre et ne fait que s'intensifier. Vraiment impossible à lâcher !!!



On pose le cadre : une famille, bénie des dieux, a qui tout réussit. Ils ont la santé, l'intelligence, l'amour, la réussite et l'ascension sociale. Et malgré tout, les drames s'enchaînent.



À chaque chapitre, un point de vue différent. Grâce auxquels nous entrons dans l'intimité de chaque personnage. Et ce qui est bon, c'est que chaque personnage, parfait en apparence, cache bien son petit jeu. Entre adultère, voyeurisme, jalousie, sadisme.... Dans la famille PARFAITE, je demande le fils... par qui tout commence dans un cadre idyllique. Comme on dit, on récolte ce que l'on sème. Thadée, Zachée, Ysé, Mylène et Jérôme. Ou le cocon familial qui éclate.



Quel livre, mais quel livre !!! C'est une torture psychologique. Au plus on avance, au plus on écarquille les yeux. Le tout décrit tout en finesse. Vraiment, j'ai adoré !!
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Les garçons de l'été

Ce thriller se lit facilement par son écriture plus que simpliste.. beaucoup de vulgarité, l'auteure se sent obligée d'utiliser des mots de cours d'école comme: "schneck", "de ouf", "comment il a géré", "ouais, il a pris cher", des expressions qui ponctuent le romain du début à la fin et lassent rapidement. L'objectif est peut-être d'accrocher un public plus large, mais pour ma part, j'ai eu le sentiment d'être pris pour un abruti.



Le suspense est bien mené, on est impatient de savoir ce qui se passe au fur et à mesure que le décor est posé et que l'intrigue se dévoile.. mais



Le fonctionnement des personnages est manichéen et laisse penser que l'auteure n'a aucune sensibilité en terme de psychologie: en effet, "Le monstre" est tout trouvé en la personne de Thadée, il accumule toutes les tares: psychopathe, pervers, scatophile, violeur, meurtrier, fratricide. beaucoup pour un seul homme.

Le récit prend une tournure de vengeance au caractère grotesque.

Thadée n'exprime aucun remord et la seule solution est de lui donner la mort, projet que veut mener à bien Cindy.



On est pas vraiment touchés par les personnages qui restent assez lisses (mis à part Mylène et Jérôme peut-être), d'ailleurs beaucoup d'événements manquent de cohérence: pourquoi Anouk n'a pas dénoncé Thadée quand celui-ci tente de la violer et de l'assassiner?



bref, lecteurs passez votre chemin ce livre m'a fait perdre mon temps.

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Les garçons de l'été

Absolument fabuleux !



Les garçons de l'été, c'est l'histoire de deux frères. Zachée et Thadée...

Beaux, intelligents, sportifs, ils ont tout pour eux.

Lorsque Zachée rejoint son frère pour surfer à la réunion, leur vie va basculer. Un accident va tout changer.

A travers les différents personnages, on découvre les conséquences sur la vie de cette famille. Les deux frères, à la fois amis et ennemis. La mère protectrice. Le père coupable. La sœur invisible.



On s'attache à tous les personnages. On en déteste d'autres. Secrets, mensonges... L'accident est là mais est-il le seul fautif de l'état de cette famille ?

C'est une danse machiavélique. Tout s'enchaine, se noue. Il faut démêler et savourer.



Vous l'aurez compris, j'ai vraiment adoré ce roman. C'est mon dernier coup de cœur.

Actuellement en lice pour le prix Folio des libraires, j'ai peu de doutes sur le fait qu'il va le gagner. C'est une perle.



En conclusion, ne passez pas à côté.
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