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Citations de Régis de Sa Moreira (180)


La première fille avec qui j’ai voulu coucher, j’ai joui en voyant sa voiture faire un créneau en bas de chez moi.

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Ça fait si longtemps qu’on ne m’a pas touchée, une simple caresse dans le dos me ferait jouir je crois. Je n’ose même plus aller chez l’ostéopathe.

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"un client, une tisane", telle était, à ce moment-là de son existence, la devise du libraire. (...) Lorsqu'il était plus jeune, c'est-à-dire plus jeune qu'il ne l'était maintenant, la devise du libraire avait été "un client, un café", mais avec la réussite (plus de dix clients par jour), les tremblements, les mains moites et les nuits d'insomnies avaient eu raison de sa devise. (...)
Le libraire avait ceci de particulier qu'il n'était pas obstiné et que si une bonne idée se transformait en mauvaise, il le reconnaissait.
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« Il aimait l’idée que les livres existent sans lui.
Il se demandait s’il n’aimait pas aussi l’idée de ne pas exister. »
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- Bonjour, je suis un bon vivant.
- Ah oui ?...
- Je cherche un livre de recettes de homard.
- Je ne crois pas que cela existe.
- Pardon ?
- Je n'en n'ai jamais vu.
- Vous vous foutez de moi ?! J'en ai écrit un moi-même.
- Ah... et vous n'en êtes pas satisfait ?
- Bien au contraire.
- Mais vous en voulez un autre ? ...
- Non.
- Je ne comprends pas.
- Je cherche MON livre de recettes de homard.
- Essayez peut-être en face.
- TROUVEZ MOI MON LIVRE.
Le libraire se leva d'un coup et tapa ses poings sur le bureau.
Puis il fixa le client et lui dit :
- Il y a beaucoup de choses intéressantes à apprendre sur les icebergs.
Le client se déstabilisa complètement, regarda furieux le libraire, et s'en alla.

Page 129.
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Lorsque, au milieu de la journée, il n'avait plus la force de lire, le libraire, les yeux grands ouverts, rêvait.
Et lorsqu'il rêvait, il rêvait qu'il lisait.
Un livre où il ne se passait rien.
Absolument rien.
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...et le libraire, tout d'un coup, s'effondra.
Se mit à pleurer toutes les larmes qu'il avait, comme chaque jour, quand la tristesse immense s'emparait de lui.
En bas, les livres entendaient sa peine, se la murmuraient, et se serraient pour le soutenir.
Dans la pièce d'à côté, les livres aux pages arrachées semblaient se rassembler contre la porte de la cuisine.
Seul dans sa cuisine, le libraire pleurait.

Au bout d'un long moment, la tristesse immense commença à diminuer, à baisser, à se retirer et finit par disparaître comme elle était apparue.
Le libraire se prépara une tisane à la rose, alla laver son visage, se regarda longtemps dans la glace, y vit successivement les visages de ses dix frères et sœurs et parvint à sourire.
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"Et puis soudain, alors que toute choses s'en allait, vous avez vu, vous avez su que ce moment allait durer, aller continuer, ne jamais s'arrêter. Que le plus beau moment de votre vie allait durer toute votre vie."
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Tous les livres semblèrent respirer. Si bien que le libraire s'arrêta de lire et se contenta pour une fois de respirer.
Simplement de respirer.
Ce que, lui sembla-t-i, il n'avait pas fait depuis longtemps.
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Le libraire se disait souvent que lorsqu'il mourrait, ses frères et sœurs et leurs enfants, réunis quelque part dans le monde pour fêter sa mort dans la tristesse et dans la joie, n'auraient qu'à rassembler toutes leurs pages arrachées pour fabriquer ensemble le livre du libraire.
Et cela le réconfortait.
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Le libraire se promena dans les allées de sa librairie.
Il prit au hasard un livre sur une étagère.
Il l'ouvrit à la première page, commença à lire, et sourit.
Il tourna la page, continua, se laissa glisser contre l'étagère jusqu'à s'asseoir par terre. Son sourire s'élargit.
Ce n'était pourtant pas un livre drôle, et même loin de là, mais c'était l'effet que les livres faisaient au libraire, et c'était d'ailleurs ce pourquoi il était devenu libraire.
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Le libraire croyait à la vie après la mort et sa croyance était assez simple : il croyait simplement que chacun trouverait après la mort ce à quoi il avait cru.
Le libraire pensait que croire c'était créer.
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« L’idée d’un client à la recherche désespérée d’un livre se retrouvant devant une porte fermée l’angoissait. »
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Dès qu'il ouvrait un livre, le libraire était heureux.
Ou du moins il se sentait bien.
C'était presque une joie d'enfant.
C'était aussi une faiblesse.
Il avait l'impression qu'on s'occupait de lui, qu'on prenait soin de lui.

Pour tout dire, lorsque le libraire lisait un livre, il avait le sentiment d'être aimé.
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Lui : Elle est seule depuis six mois, ce n'est pas que les autres ne s'intéressent pas à elle, c'est qu'elle s'intéresse tellement à elle, qu'il n'y a plus tellement de place pour un autre....
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Je suis sorti de chez moi à 8 heures, j'ai marché au lieu de prendre le métro, je me suis marré en croisant un homme qui portait une télé...

Je ne sais pas ce que j'avais de marrant, je portais une télé c'est tout, mais bon allez savoir ce qui passe dans la tête des gens. Cette télé commençait à me peser, j'ai décidé de la poser pour fumer une cigarette. Je n'avais pas de feu alors j'en ai demandé à un homme qui était assis sur un banc...

J'ai cherché mon briquet dans mes poches et je lui ai donné du feu, il a eu l'air content. Je n'avais rien de concret à faire ce matin-là, j'en ai profité pour m'allumer une cigarette moi-même et je me suis mis à la fumer tranquillement. Mon téléphone a sonné, j'ai regardé qui c'était et je n'ai pas répondu...

Ce salaud n'a pas répondu, j'ai hésité à lui laisser un message mais je me suis dit qu'il pouvait aller se faire foutre. Je me suis approchée de la fenêtre et j'ai regardé mes voisins qui prenaient leur petit déjeuner...

Le café était froid, les toasts étaient brûlés, ma femme ne disait rien. Je me suis levé pour faire chauffer de l'eau et je lui ai demandé si elle allait déjeuner chez sa mère...

Je l'ai regardé sans répondre, j'ai soupiré et j'ai dit oui. Ça fait dix ans que je déjeune chez ma mère tous les jeudis...

J'ai décidé d'acheter des betteraves, ma fille adorait les betteraves quand elle était petite. J'ai filé vers le rayon légumes avec mon caddie et j'ai failli renverser un petit vieux sur mon passage...

Je l'ai évitée au dernier moment cette folle. Je ne sais pourquoi son visage m'a rappelé une jeune femme que j'avais connue avant mon mariage. Je me suis aussitôt demandé si elle était morte ou si elle vivait encore...

Je vivais encore. J'habitais à la campagne avec mon chien. Les seules visites que je recevais étaient celles du facteur...

Je l'ai trouvée étendue au milieu de son salon, son chien était en train de lui lécher le visage. J'ai appelé les secours et je suis allé boire un coup chez Nounours pour me remettre...

Mon établissement s'appelle Aux bons amis mais tout le monde dit chez Nounours. Au début ça m'énervait, avec le temps je m'y suis fait. Jusqu'à ma femme qui m'appelle Nounours maintenant...
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" Il ne voulait pas se retrouver une fois mort avec une vie qu'il n'aimait pas, simplement parce qu'il ne s'était pas donné la peine ou la joie d'y penser. D'imaginer. D'y passer du temps avec sérieux. Avec confiance aussi. "
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Tu as beau lui dire que votre dernière année ressemblait sans plus au calme plat qu'à la tempête, elle persiste à t'expliquer que le mariage est un bateau dont il est idiot de sauter une fois qu'on est en mer, et qu'il est encore plus idiot de couler alors qu'on est à bord.
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[le client qui cherche les trois livres à emporter sur une île déserte]
Qu'est-ce que je vais branler dans cette île pourrie si j'ai pas ces trois livres de merde ?
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Le libraire était assez mélancolique, c'est vrai, mais il s'en accommodait.
Il ne voyait pas très bien comment garder un moral d'acier au milieu de tous ces livres, de toutes ces histoires, de toutes ces pensées, de toutes ces vies. Il enviait, dans les pires moments, les vendeurs de voitures.
Sans trop y croire.
Car le libraire enviait surtout, non pas les auteurs, mais les personnages des livres qu'il lisait. Et il n'avait jamais de livres où le héros était un vendeur de voitures.
Ou alors très temporairement.
Et pourtant, Dieu savait, se disait le libraire, que le libraire en avait lu des livres.
Evidemment, Dieu savait aussi que le libraire n'en avait pas lu tant que ça où les héros étaient des libraires.
Mais, se disait encore le libraire pour mettre fin à son altercation avec Dieu, c'était quand même le plus proche.
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