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Critiques de Renaud S Lyautey (130)
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La baignoire de Staline

Les écrivains diplomates sont nombreux à s’être inspirés des pays visités pour irriguer leurs œuvres. Chateaubriand, Claudel, Paul Morand, Saint-John Perse, Pierre-Jean Rémy, Jean-Christophe Rufin, Daniel Rondeau, ont ouvert la voie à Renaud Salins dont le roman posthume « La Baignoire de Staline » sort ce mois ci.



Ambassadeur de France auprès de la Georgie (2012-2016) l’auteur a partagé le sort de ce pays, ex soviétique, encadré par la Russie (qui a annexé ses provinces d’Ossétie du sud et d’Abkhazie), l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Turquie …



Ce territoire est au cœur d’une des régions les plus « chaudes » du monde, en bordure d’une Mer Noire où la Russie tente de progresser vers l’ouest à coups « d’opérations spéciales », et les services secrets russes (ex KGB) sont omniprésents dans la province natale de Staline et Béria.



Comme l’illustre la couverture de l’ouvrage, l’ombre de Kim Philby, le pire traitre anglais du XX siècle, y plane aussi et la mort d’un chercheur français va perturber notre personnel diplomatique et la baignoire de Staline mouiller la police locale …



Renaud S Lyautey bâtit une intrigue, ou plutôt une double intrigue, qui conduit les enquêteurs (et le lecteur) vers deux espaces temps différents, l’époque soviétique et l’époque actuelle, ce qui permet d’évoquer des faits historiques méconnus et de découvrir ce pays, ses habitants, sa culture et sa cuisine dont les multiples évocations nourrissent ces pages savoureuses.



Décédé au printemps dernier, à l’âge de 55 ans, le romancier a terminé ce livre en aout 2021 à Mascate (sultanat d’Oman) ; ses parents Yvette et Jacques Salins publient en dernière page cet émouvant hommage :



« A Renaud,



Lors de ta courte trajectoire,

tu as savouré la vie

avec bonheur et lucidité …

(…)

Aux carrefours des peuples,

à l’écoute des autres

tu as noué des amitiés,

tu as tendu la main …



Toujours tu as affirmé

une irrépressible liberté.



Tu témoignes encore … »



Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil de m’avoir offert ce beau témoignage de l’amitié qui unit la France et la Géorgie et du talent de Renaud Salins.
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La baignoire de Staline

En juin 2009, à l’hôtel Marriott de Tbilissi en Géorgie, un jeune Français est retrouvé mort sur son lit dans des circonstances pour le moins étranges. L’inspecteur Nougo Shenguelia de la brigade criminelle de la capitale géorgienne se voit chargé de l’enquête et, relations diplomatiques obligent, y sera assisté du premier conseiller de l’ambassade de France, René Turpin. A eux de découvrir l’identité de la victime et les raisons de son assassinat…



« La Baignoire de Staline » est le second et dernier roman de Renaud Salins (Lyautey est le nom de sa mère), l’auteur étant malheureusement décédé d’un cancer foudroyant à l’âge de 55 ans, quelques mois après avoir terminé ce livre. Avant de nous quitter, le diplomate français a su s’inspirer des trois années qu’il a passé en tant qu’ambassadeur de France en Géorgie, pour nous baigner dans les enjeux géopolitiques et les coulisses diplomatiques de ce pays voisin de l’ogre russe.



Si l’auteur nous plonge dans cette ex-république soviétique, terre natale de Joseph Staline, c’est pour nous faire ressentir à quel point le grand frère russe pèse encore sur la Géorgie et sur des habitants encore marqués par les nombreuses agressions de ce voisin qui ne manque pas une occasion de leur signaler sa présence. De Tbilissi à Tskaltubo, ancienne cité thermale florissante du temps de l’Union Soviétique, où Joseph Staline possédait une datcha ainsi qu’une baignoire qui donne son titre à l’ouvrage, l’auteur nous invite à découvrir ce pays dont il connaît visiblement tous les tenants et les aboutissants.



Cette enquête policière qui demeure au cœur de l’ouvrage n’est pas uniquement un prétexte pour nous faire découvrir l’arrière-fond historique et géographique du pays, mais également un moyen d’y mêler un récit d’espionnage. Terre natale de Joseph Staline et de son bras droit Lavrenti Pavlovitch Beria, la Géorgie s’avère historiquement étroitement liée aux services secrets russes et c’est avec beaucoup de maestria que l’auteur parvient à faire planer l’ombre de l’espion britannique Kim Philby, célèbre agent double et traitre anglais, sur ce polar qui séduit de la première à la dernière page.



Derrière ce titre interpellant et cette couverture séduisante se cachent les derniers mots d’un auteur décédé trop tôt, ainsi qu’un polar aussi dépaysant que prenant, mêlant récit d’espionnage et fond historique sans nuire à la fluidité du récit. Un rideau qui tombe et des lecteurs qui applaudissent !
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La baignoire de Staline

En cette année 2009, un jeune doctorant français est retrouvé étranglé dans un hôtel de Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Conseiller à l’ambassade de France, René Turpin est chargé de suivre le développement de l’enquête menée par les policiers locaux, dont l’inspecteur Nougo Shenguelia avec qui il sympathise. C’est au fil des interrogations et des déductions conjointes des deux hommes que la narration progresse vers la résolution de l’affaire.





Lui-même ambassadeur de France en Géorgie de 2012 à 2016, Renaud S. Liautey, emporté par une maladie foudroyante au printemps 2022, quelque six mois avant la publication de ce second roman, présente suffisamment de proximité avec son personnage Turpin pour que l’on puisse les imaginer vaguement alter ego. Fin connaisseur du pays et de tout ce que sa situation entre mer Noire et chaîne du Grand Caucase, sur cette frontière invisible entre l’Est et l’Ouest en même temps qu’entre les Empires perse et ottoman, implique historiquement, culturellement et politiquement, il en brosse un tableau aussi lucide qu’amoureux qui fait le sel de cette par ailleurs toute romanesque et très réussie enquête policière.





L’appétit aiguisé par les spécialités culinaires que Turpin partage avec ses connaissances et amis du cru, l’on fait à ses côtés des rencontres, attachantes ou inquiétantes, qui toutes renvoient d’une façon ou d’une autre aux traces d’un passé soviétique mouvementé et terrible, ainsi qu’à l’ombre menaçante, toujours omniprésente, du grand voisin russe. De la terreur stalinienne à la guerre froide et à l’espionnage avec l’histoire rocambolesque mais véridique du britannique Kim Philby devenu agent double pour le compte de l’URSS, des tristes et majestueuses ruines de la ville thermale de Tskaltoubo au commerce florissant des vestiges de l’époque soviétique et aux milliers de Géorgiens relocalisés dans cette ville fantôme après avoir fui en 1993 le nettoyage ethnique consécutif à la guerre d’Abkhazie et à la proclamation d’indépendance de ce territoire pro-russe, entre un vieil apparatchik aux mains sanglantes et un plus jeune mais tout aussi puissant oligarque aux édifiantes méthodes d’enrichissement, l’on croise des personnages secondaires partagés entre le traumatisme et la nostalgie des temps anciens, toujours sur la brèche d’un sentiment de menace pas seulement latente : l’on continue à disparaître en Géorgie, et mieux vaut parfois ne pas se montrer trop curieux, surtout lorsque l’on risque de froisser l’oeil de Moscou.





Son écriture fluide, la justesse de son observation des hommes et la richesse de sa peinture de la Géorgie, tant contemporaine qu’historique, font de ce polar mâtiné de roman d’espionnage une lecture en tout point captivante et plaisante, et un bien bel hommage au peuple géorgien pour qui l’auteur éprouvait tant d’affection.


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La baignoire de Staline

Je suis triste en terminant ce livre. Je viens d'apprendre que l'auteur est décédé peu après l'avoir terminé. Un cancer foudroyant. Il allait avoir 55 ans. Beaucoup trop jeune pour mourir. Ce livre se termine d'ailleurs après les remerciements d'usage par un court poème de ses parents, hommage à leur fils.

L'auteur était diplomate et il s'est inspiré de son métier et d'une de ses affectations pour ce livre. Et il est certain que, à l'égal de son personnage principal, le conseiller d'ambassade René Turpin, il aimait la Géorgie, pas l'état d'Amérique, mais l'ancienne république de URSS, elle aussi victime d'une « opération militaire » de la Russie, qui préfigure ce qui s'est passé en Ukraine, la Russie intervenant pour soi-disant défendre la sécurité de populations jugées favorables à Moscou contre le gouvernement en place. le roman se déroule peu après cette guerre.



Un jeune Français est retrouvé mort, assassiné, dans une chambre d'hôtel. Un policier géorgien est en charge de l'enquête, secondé par ce conseiller René Turpin. D'autres meurtres vont suivre, sans qu'on puisse facilement établir un rapport entre les victimes. Pourquoi ont-ils été tués ? Dans une Géorgie d'où Staline était originaire et où les souvenirs de l'époque soviétique et des années difficiles qui ont suivi sont encore frais dans les mémoires, avec regret ou avec crainte, l'enquête va se dérouler, nous promenant dans le pays de Tbilissi à Tskaltoubo, ancienne cité thermale où Staline possédait une datcha où a été retrouvée la fameuse baignoire du titre. A ces occasions, l'auteur nous allèche avec de nombreuses descriptions de la cuisine géorgienne qu'il a appréciée manifestement.



« Il songeait avec mélancolie au moment où il lui faudrait quitter son poste, dans quelques semaines, après quatre années de séjour. Il avait aimé ce pays. Sous l'âpreté montagnarde des Géorgiens se cachait une douceur de vivre qu'on apprenait au gré de leurs banquets joyeux et généreux, de leurs chansons tristes, de leurs danses. À la violence des moeurs caucasiennes répondait une nonchalance orientale dont on s'imprégnait pas à pas, sans hâte, avec la satisfaction de celui qui vient de loin et qui est bien accueilli. La nature était grandiose et presque intacte, ce qui était rare dans l'ancien Empire soviétique. La nourriture sublime, il n'y avait pas d'autre mot, même dans la bouche d'un Français convaincu de son bon droit. »



Mêlant avec adresse enquête policière et roman d'espionnage, Géorgie actuelle et époque soviétique, l'auteur nous entraine dans un roman où les réminiscences de la guerre froide et la découverte de la Géorgie, de son histoire récente, de sa gastronomie constituent des plus intéressants. Les deux personnages principaux sont attachants, ce jeune policier à la famille marquée par la guerre de 1993 entre Géorgie et Abkhazie, qui tente de faire de son mieux, mais qui se heurtera à l'impuissance de la police locale envers son encombrant voisin et ce conseiller d'ambassade, manifestement amoureux de ce pays, de son peuple et de sa culture, plein d'empathie envers ce jeune mort dont personne ne réclamera le corps qui sera enterré là en Géorgie, loin de sa terre natale. Ce n'est pas un roman policier dont j'ai tourné les pages avec avidité, mais un livre où j'ai aimé me promener, prenant le temps de découvrir un peu un pays et des évènements dont je ne savais pas grand-chose.

Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette découverte.

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La baignoire de Staline

Un étudiant français est retrouvé mort dans un hôtel de Tbilissi. La police locale penche pour un crime sexuel. L'ambassadeur de France demande à son adjoint, René Turpin, de suivre l'enquête.

Très vite, le brouillard qui entoure la victime s'opacifie : quel était le sujet de sa thèse ? Pourquoi faisait-il de fréquents voyages dans l'ouest du pays et en Russie ? Quelles sont exactement ses relations avec le milliardaire qui l'employait comme précepteur de ses enfants ?



Ce roman policier a de nombreux atouts.

L'intrigue plonge ses racines dans le passé récent de la Géorgie, dont le présent a été peu ou prou façonné par l'Union soviétique et reste perturbé par la Russie.

On y rencontre une population fragilisée à la fois par son histoire soviétiques et les récentes agressions du grand frère russe. On est presque dans un polar ethnologique, façon Tony Hillerman. Les connaissances acquises par l'auteur, diplomate ayant été en poste dans le pays, n'y sont évidemment pas pour rien.

Il y a également du Don Quichotte dans cette histoire, les policiers géorgiens semblant lutter longtemps contre des moulins à vent, ceux-ci paraissant protégés par le poids de l'Histoire.

Il faudra finalement deux grains de sable, un petit étudiant français et un célèbre agent double anglais, pour que l'on tombe dans le sordide...

S'il n'y a aucune naïveté dans les propos de l'auteur et son analyse de la Géorgie moderne, on pourrait en trouver dans son écriture. Personnellement, je préfèrerai parler de fraîcheur. Le livre est bien écrit, la narration est rythmé.

Le livre ne restera sans doute pas parmi les meilleurs polars du siècle, mais il se lit avec beaucoup de plaisir. Et quand on tourne la dernière page, on a l'impression d'en savoir plus sur un pays méconnu. C'est déjà beaucoup !



Je remercie Babelio et les éditions du Seuil de m'avoir fait découvrir l'auteur et le roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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La baignoire de Staline

Je reviens d’un voyage palpitant en Géorgie. Ce petit pays qui a connu la main de fer de l’Union Soviétique et qui est situé dans le Caucase, à cheval entre l’Europe et l’Asie, une belle étape sur la route de la soie. Je l’ai découvert en compagnie de René Turpin, premier conseiller de l’ambassade de France à Tbilissi et de Nougo Shenguelia, inspecteur nouvelle génération d’un commissariat de sa capitale ; les anciens policiers ayant tous été virés du fait de la corruption ; une façon de nous rappeler à quel point le système fut gangréné par les malversations.



Ce fut un réel plaisir de faire connaissance avec ce pays et sa table. Entre annexion et indépendance, la Géorgie est parvenue à trouver sa stabilité. René Turpin vous dira « Sous l’âpreté montagnarde des Géorgiens se cache une douceur de vivre qu’on apprend au gré de leurs banquets et une nonchalance orientale dont on s’imprègne petit à petit ». C’est exactement ce que j’ai ressenti tout au long de mon périple avec René Turpin et Nougo Shenguelia. Des personnages sympathiques, une cuisine tout aussi conviviale, et de très jolis paysages à découvrir mais aussi et surtout, un retour salutaire historiquement sur le passé de la Géorgie, ancienne république soviétique.



L’auteur, Renaud S. Lyautey, a très certainement projeté une partie de lui-même sur la personnalité de René Turpin.

S’inspirant de son expérience professionnelle, il fait preuve d’un réel talent pour nous entraîner dans un roman policier qui se transforme rapidement en roman d’espionnage.



Hôtel Marriot à Tbilissi, le corps sans vie d’un jeune enseignant français, Sébastien Rouvre, est retrouvé dans sa chambre. Les premières constatations font penser à un assassinat. L’ambassadeur de France, son excellence Bertrand Mousquet étant particulièrement occupé par sa charge, le consul Weber absent, c’est donc René Turpin qui s’y colle. Il lui est donc demandé de bien vouloir rejoindre les policiers qui sont sur place.



Au prétexte d’une enquête policière dans un pays étranger, l’auteur nous fait découvrir les coulisses d’une ambassade, les relations qu’il faut savoir entretenir autour de soi, tout ceci en parfait diplomate afin de garantir les intérêts de son pays et de ne pas créer d’incidents. Renaud S. Lyautey est un guide touristique accompli. De ce récit se dégage un certain engouement pour cette région doublé du plaisir d’écrire, le tout savamment habillé d’humour. C’est un style très fluide qui vous tient en haleine du début à la fin et vous emporte. Instructif, l’auteur sait nous transmettre l’Histoire de ce pays tout en captant notre intérêt dans une énigme qui va de rebondissement en rebondissement.



Et de péripétie en péripétie, d’indice en indice, l’enquête va mener notre sympathique équipe, René Turpin et Nougo Shenguelia, à la découverte de la ville de Tskaltoubo.



Staline étant originaire de la Géorgie, le statut de la région fut beaucoup modifié sous la dictature de Joseph Staline qui a fait de la Géorgie un lieu de détente pour l’intelligentsia soviétique. Dotée de sources chaudes, la ville de Tskaltoubo s’est vue gratifiée de thermes pour y accueillir notamment la datcha de Staline. Et c’est à partir de cette ville que l’énigme policière devient un véritable roman d’espionnage dont le héros figure sur le timbre de la couverture du livre. A titre personnel, ce fut une mine de renseignements.



Je trouve passionnant de regarder, de lire, comment un auteur parvient à créer une fiction qui tient la route, tout en mélangeant les brins de la réalité et ceux de la fiction sans se casser la figure. J’admire ! Et ici, c’est particulièrement fascinant d’autant que notre espion a déjà fait couler beaucoup d’encre.



Ce qui affleure et étreint dans cette narration, c’est cette sensation oppressante permanente qui suinte chez les personnages. L’expression « L’œil de Moscou » prend tout son sens. L’auteur parvient à nous faire sentir à quel point le poids de l’ex-Union Soviétique pèse encore sur la Géorgie. Il y règne chez les individus le sentiment d’être toujours épié. Les dégâts psychologiques émergent de ce récit, de ce mixage entre le passé et le présent, il est difficile de se libérer du joug de la Russie, de la présence du KGB aujourd’hui le FSB, d’autant plus qu’avec les évènements actuels, la Géorgie doit être inquiète. Renaud S. Lyautey se sert de sa vision géopolitique acquise au cours de sa mission diplomatique pour nous offrir un roman intelligent, passionnant et différent dans sa teneur comme toujours lorsque la profession crée l’écrivain.



Renaud Salins, nom de plume Renaud S. Lyautey, nous a quittés en avril 2022. C’est le cœur serré que j’ai refermé ce livre. De son écriture, il se dégage une envie de vivre, un regard bienveillant sur ses semblables et ce cancer foudroyant qui lui a coupé le souffle me parait terriblement injuste. J’ai une pensée émue pour ses parents.



Je tiens à remercier les « Editions du Seuil cadre noir » ainsi que l’équipe de Babelio qui m’ont permis, lors de cette masse critique, de faire connaissance avec Renaud S. Lyautey. Ce fut une belle découverte qui m’invite à me procurer son premier roman « Les saisons inversées ».

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La baignoire de Staline



Je tiens tout d’abord à remercier Babelio et les Éditions du Seuil pour l’envoi, dans le cadre d’une opération masse critique privilégiée, d’un livre qui m’a beaucoup plu.



Le lundi 8 juin 2009, à l’hôtel Marriott de Tbilissi en Géorgie le corps

du jeune enseignant français, Sébastien Rouvre, 26 ans, est découvert, étranglé.



L’inspecteur Nougo Shenguelia de la brigade criminelle de la capitale géorgienne, un diplômé de l’école de police de Saint-Cyr, est chargé de l’enquête, assisté de son adjoint, le gros Lacha Bregvadze.



Dès le départ de l’investigation, il est convenu que le premier conseiller de l’ambassade de France, René Turpin, suive de près cette affaire, assisté du consul, Antoine Weber, et du chef de station de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure), Hugues Le Cloarec.



Relativement vite l’enquête mène les rechercheurs à Tskaltubo, une ville à 4 heures de route à l’ouest de Tbilissi, maintenant en ruine, mais du temps de l’union soviétique une ville balnéaire florissante, où Joseph Staline avait sa datcha.



Est-ce que le jeune Sébastien aurait été impliqué dans une sombre histoire de trafic illégal de "vieilleries" bolcheviques, telle la baignoire de la datcha de Staline, vers les États-Unis ?



Pendant que l’équipe de recherche explore patiemment de nombreuses autres pistes, de nouvelles victimes de meurtres sont découvertes : un octogénaire, ex-chef du KGB géorgien, et une interprète géorgien français d’un certain âge.

Toutes les victimes se sont connues et ont été étranglé de façon identique.



Tout à coup l’enquête prend une allure insoupçonnée qui nous ramène dans le passé soviétique et plus particulièrement vers le personnage qui figure sur un timbre-poste de 5 kopecks (centimes) de l’URSS de 1990 - reproduit en couverture du livre - en hommage au célèbre espion Kim Philby (1912-1988).



Le lien entre l’enseignant français et l’espion d’origine britannique à la solde du KGB, je vous laisse découvrir....



Je dois dire que j’ai fort apprécié ce cocktail savant d’enquête policière et de récit d’espionnage contre un arrière-fond historique et géographique rigoureusement authentique. En plus, les protagonistes sont réalistes et certains même attachants.



Quant au dépaysement vous êtes dans d’excellentes mains avec l’actuel ambassadeur de France au sultanat d’Oman, Renaud S. Lyautey, qui avant a été en poste en Géorgie. Un pays qu’il aime apparemment beaucoup, à en juger à l’enthousiasme avec lequel il nous présente ici cette partie du globe.



Dans son mot de l’auteur, en fin de volume à la page 214, il note : "À l’heure où ces lignes sont mises sous presse (août 2021), environ 20% du territoire géorgien sont toujours occupés par la Russie. Il n’est pas inutile de le rappeler."



Et l’auteur a d’autant plus raison que la Russie de Poutine essaie maintenant manifestement et scandaleusement pareil chez un autre de ses voisins.



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La baignoire de Staline

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, un petit must pour les passionnés mais aussi les néophytes des histoires d' 'espionnage et l'époque de la guerre froide.

Le titre du roman : la baignoire de Staline peut surprendre ou nous faire penser à une énorme gageure. C'est ainsi que j'ai appris avec beaucoup d'intérêt l'existence de cette ville thermale : Tskaltoubo, et la datcha de Staline. Cette station thermale recevant les dignitaires soviétiques.

Évidemment, cette ville située en Géorgie, le pays natal de Staline existe encore aujourd'hui mais est tombé en désuétude.

Ce que j'ai trouvé très pertinent dans ce roman à travers la vie de cet espion : Kim Philby qui est au centre de l'intrigue meurtrière, c'est le rôle que joue la Russie ou l'ex_Union soviétique encore aujourd'hui.

Ce que vivait tout citoyen soviétique est criant de vérité, chacun mentait pour sauver sa peau ou être épargné.

Et, malheureusement, même si la Géorgie est un état indépendant aujourd'hui, , on sent toute la pression et la force de la Russie. à travers ces paroles.

" Cela veut dire qu'ils demeurent à même de venir chez nous et d'y tuer nos concitoyens impunément... Le message est clair,. On ne quitte pas l'union soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente.."



Je ne manquerais pas de lire l'autre roman de Renaud Lyautey : Les saisons inversées puisque malheureusement il n'y en aura pas d'autre. L'auteur est décédé en 2021 à l'âge de 55 ans.

Merci à la masse critique Babelio et aux éditions du Seuil pour l'envoi de ce livre.



Une très belle découverte.!
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La baignoire de Staline

Récemment, la représentante d'un éditeur m'a confié que les français adoraient « mettre » des étiquettes sur leurs lectures. Comme je ne veux pas déroger à la règle, je me risquerai au classement de « La baignoire de Staline » dans la catégorie du roman d'espionnage perfide et jouissif mâtiné de policier feutré.

Déjà que j'avais envie d'aller visiter la Géorgie, les premières pages font dévaler l'inspecteur Nougo Shenguelia dans les rues pittoresques et pentues de Tbilissi à la découverte du cadavre d'un jeune français assassiné, mon attention est alors à son comble.

Tous les codes sont réunis pour que je passe un bon moment de lecture et ce fut le cas.

Au-delà de nombreuses recherches à mener pour l'enquête dans les villes thermales mais aussi dans les territoires arides proche de l'Azerbaïdjan, l'auteur n'omet pas de mentionner l'inclination de l'ogre russe à conserver son emprise sur des régions comme l'Abkhazie ou l'Ossétie.

Les personnages sont attachants et notamment celui de René Turpin, diplomate français adjoint de l'ambassadeur. Il forme un duo parfait avec l'inspecteur Shenguelia pour aller débusquer les mensonges, les couardises et autres bassesses de l'appareil politique complexe de l'ex- URSS.

Je n'en dévoilerai pas davantage sur cette intrigue particulièrement bien menée qui m'a tenu en haleine jusqu'aux toutes dernières pages.

Un dernier compliment pour la fluidité de l'écriture de l'auteur où je perçois dans chaque chapitre l'affection qu'il ressent pour cette région du Caucase où il a été lui-même ambassadeur de France.

J'ai vraiment apprécié me plonger dans le bain d'une histoire récente et rendue tellement actuelle aujourd'hui qu'elle résonne de la même sonorité funèbre que lorsque que l'on frappe sur l'émail ébréché d'une vieille baignoire, fût-elle celle de Staline.



Merci à Babelio de sa confiance dans le cadre d'une « masse critique » et à l'éditeur Seuil « cadre noir » pour l'envoi de ce roman.







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Les saisons inversées

J'ai découvert Renaud S. Lyautey, le mois dernier avec : la baignoire de Staline. J'ai aussi appris qu'il était décédé peu après la parution de ce livre.

Aussi, c'est avec beaucoup de hâte que j'ai eu envie de lire son premier livre: les saisons inversées.

Et c'est sans aucune réserve que je peux dire que ce premier opus est excellent.

Toujours avec, notre ami Turpin, rédacteur au ministère des affaires étrangères. Il se lance à la demande d'un supérieur, aidé par un menbre de la DST à résoudre l'assassinat d'un diplomate.

L'intrigue est haletante, on navigue sur plusieurs fronts en passant par l'Iran et le Chili.

Lyautey devait être un homme très sensible et humain, puisqu'il sait sans mièvrerie intégrer une histoire d'amour et mêler le nord au sud, et inverser les saisons.

Je n'en dis pas plus car tous ceux qui ont aimé la baignoire de Staline vont tout simplement dévoré tout comme je l'ai fait ce dimanche les saisons inversées.

Un excellent moment de lecture !

Qel regret que Lyautey ne pourra plus en écrire d'autres !
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La baignoire de Staline

Avant tout, Je tiens à remercier les éditions du Seuil et l'opération Masse critique pour l'envoi de ce livre,



le roman se déroule en Géorgie, un pays que j'ai toujours eu envie de visiter, l'auteur a réussi à intensifier encore ce désir !

Il m'a entraîné dans divers lieux de Tbilissi mais aussi sur la route qui mène de la capitale à Tskaltubo, ville considérée du temps de l'U.R,S.S. comme la capitale du thermalisme, alors prisée par les dignitaires du parti - Staline y avait une datcha - aujourd'hui cette ville est en ruine.



L'auteur cite à maintes reprises les plats et les vins géorgiens, toutes mes connaissances revenant de ce pays m'en ont vanté les qualités.



L'on comprend aisément que Renaud Lyautey, qui y fut ambassadeur de France, aime ce pays.



L'intrigue policière débute par un meurtre, celui d'un ressortissant français, sur lequel enquêteront un policier géorgien accompagné d'un membre de l'ambassade de France.



Pourquoi ce titre bizarre La baignoire de Staline ? Je ne vous le dévoilerai pas ! Sachez cependant qu'il y aura des liens entre ce crime et des événements plus anciens…



J'ai aimé les évocations de l'histoire passée de l'Union soviétique ainsi que la relation de faits actuels, tel le soutien apporté par la Russie à la province séparatrice d'Abkazie, et la détresse de ceux qui ont dû la quitter.



J'ai aimé la construction de ce roman, malgré tout élément nouveau apporté aux enquêteurs, ils ne permettent pas de comprendre ce qui s'est passé, l'auteur créé par là un vrai suspense.



La lecture me fut dès lors facile, et agréable.





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La baignoire de Staline

« La baignoire de Staline » est un roman noir passionnant qui m’a fait découvrir un pays que je ne connaissais pour ainsi si dire pas : la Géorgie. Je ne vous parle pas de l’état américain, situé entre la Caroline du Sud et la Floride mais bien l’ancienne république soviétique situé sur les rives de la Mer Noire.



En plus de cette singularité appréciée, l’enquête est menée par un duo assez spécial entre un enquêteur géorgien dont l’héritage soviétique n’est pas loin et un membre de l’ambassade française. Ce dernier, René Turpin, est en fait détaché auprès des policiers locaux pour faire la lumière sur le meurtre d’un ressortissant français, dans des conditions bien mystérieuses.



Écrit sous le pseudonyme de Renaud S. Lyautey (dont le vrai nom est Renaud Salins), ce polar est à la fois finement travaillé et fort fourni. L’auteur a lui-même été ambassadeur en poste en Géorgie, ce qui fait qu’il connait à la fois les rouages de la diplomatie mais également bien le pays. Je peux vous dire que ces deux caractéristiques sont gages de grande qualité en la matière.



Nonobstant cela, à la fin du récit, une dédicace des parents de l’auteur m’avait beaucoup intriguée. En effet, c’était la première fois que je me trouvais face à ce genre d’hommage écrit cette fois par les proches de l’auteur dans un livre. En faisant quelques recherches, j’ai compris la raison de ces mots émouvants : Renaud Salins est décédé le 6 avril de cette année. Il a terminé l’écriture de ce polar « La baignoire de Staline », en août 2021 alors qu’il était en poste à Oman.



Je suis bien triste de cette nouvelle car la plume du regretté Renaud Salins avait su me plaire, autant par sa fluidité que par la façon dont il conjuguait une enquête policière à la grande Histoire avec un grand H. Je ne manquerai pas de lire son premier roman, « Les saisons inversées », qui fût les premières aventures du diplomate, René Turpin, désormais orphelin.
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La baignoire de Staline

Connaissez-vous le Géorgien le plus célèbre ? … Un musicien ? Hmmm ! Pas vraiment sauf si vous aimez le tac-tac-tac des mitrailleuses… Un militaire ? Ah, vous êtes sur la bonne voie, même si on ne peut pas vraiment le qualifier de militaire…

Un gangster ! Bravo ! Le 13 juin 1907, il s’empare d’une somme équivalente à 3,5 millions de dollars d'aujourd'hui, somme qui ira dans les caisses du parti bolchévique.

Un assassin ? Excellente suggestion ! Dans les années 1930, notre homme se livre à des purges qui s’apparentent carrément à des génocides : déportations et assassinats de masse sur tout le territoire de l’URSS… Staline, car c’est bien du Petit Père des Peuples, « Sosso » pour sa maman, qu’il s’agit, a ordonné la mort de 15 à 20 millions de gens. Personne n’a fait mieux… Staline n’était pas un Russe, mais un Géorgien…



Lundi, 8 juin 2009. Tbilissi (Géorgie).

Fin 2003, le nouveau président licencie tous les policiers ! Tous ? Oui ! Tous ! Pas un n’échappait à la corruption ! Il engage des jeunes, nettement mieux payés. Nougo Shenguelia en fait partie. Formé près de Lyon, il a été initié aux techniques les plus modernes d’investigation de la police française. Il va bien en avoir besoin : une mort suspecte à l’hôtel Marriott ! D’après les papiers de la victime, il s’agirait d’un jeune ressortissant français, Sébastien Rouvre, un jeune enseignant. Le ministère a prévenu l’ambassade de France qui va adjoindre à l’inspecteur géorgien un de ses membres, René Turpin. Le mot d’ordre est « transparence totale » à l’égard de l’ambassade… Pas question de gâcher les relations entre la Géorgie et les pays potentiellement amis. Ce serait très mauvais pour les affaires ! Aucun faux pas n’est toléré…



Critique :



Ma toute première enquête en Géorgie ! En quelques lignes, Renaud S. Lyautey nous rappelle à quel point la corruption gangrénait ce pays. Il devait bien connaître la situation puisqu’il y a œuvré en tant qu’ambassadeur. On sent qu’il aime cet état et les gens bizarres qui l’habitent. (Pour nous, tous les habitants du Caucase sont bizarres.) On y apprend quelques petites choses sur le pays, sur l’URSS et sur Iossif Vissarionovich… Iossif quoi ? … Le plus connu des Géorgiens ! Ma parole, vous dormez ou quoi ?

Et l’enquête ? vous demandez-vous, car après tout, c’est un roman policier… A point ! Juste comme il faut ! Pas de descriptions du genre gore. Pas de longues pages interminables sur les déceptions amoureuses des enquêteurs, pas de conflits psychologiques et moraux remontant à la perte de la première tututte, perte causant un traumatisme tellement grave que notre héros sombre régulièrement dans des dépressions plus profondes que la Fosse des Mariannes, au point que même en ingurgitant des hectolitres d’un alcool à 90°, il n’arrive pas à oublier… Juste des enquêtes dans un cadre local avec les us et coutumes des habitants et l’héritage de l’empire soviétique, le tout parsemé d’anecdotes souvent amusantes, grâce notamment au personnage d’Irakli Kartadze, ancien professeur d’histoire soviétique et grand ami de René Turpin, le diplomate-enquêteur français.

Vous entendrez parler de Tskaltubo, la plus grande ville thermale au monde, complètement à l’abandon depuis la chute de l’URSS (n’hésitez pas à aller voir les photos du lieu sur Internet). Elle tient un rôle dans ce magnifique polar. C’est là aussi que se trouve la datcha de Staline.

Vous effectuerez aussi un voyage dans le temps à la rencontre de Philby. Philby agent secret britannique au service des communistes avant même d’entrer dans les services secrets de son pays. L’espion qui a causé le plus de tort au Royaume-Uni… Et aux USA !

Un livre captivant d’à peine 224 pages. Un polar qui vous dépaysera tout en vous instruisant sans une once d’ennui !

Mes plus vifs remerciements vont à l'auteur, aux Editions du Seuil et à Babelio pour cette magnifique balade dans le Caucase et dans le temps.

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La baignoire de Staline

C'est un très joli McGuffin que cette baignoire de Staline qui entraîne un diplomate français et un policier géorgien sur la piste d'un des plus grand espions du XX° siècle. « Un des plus grands », comprendre « un de ceux qui trompèrent leur monde le plus longtemps » car Lyautey nous rappelle opportunément que Kim Philby, tout élégant, british et romanesque qu'il était, n'en fut pas moins une canaille prompte à envoyer à la mort des jeunes gens tout aussi idéalistes que lui.

Il doit bien y avoir encore sur le territoire de l'ex-URSS quelques baignoires dans lesquelles Staline eut l'occasion de tremper son derrière d'assassin; et le maître actuel de la Russie prouve, s'il en était besoin, que le petit père des peuples, même mort, n'a pas dit son dernier mot. Lyautey rappelle incidemment que les animaux du zoo de Tbilissi, libérés à la faveur d'une tempête, terrorisèrent les habitants. le tigre croqueur d'hommes évoque très certainement la folie d'autocrates toujours prompte à se déchaîner tandis qu'un pingouin ballotté par les flots est sans doute un discret hommage au héros de Kourkov.

Lyautey a été emporté par un cancer il y a un an, en avril 2022. J'espère que ses proches, en lisant son dernier roman, y voient comme un clin d'oeil à la fois terrible et malicieux : qui connaît la vérité sur les maîtres du Kremlin est condamné à mourir. L'auteur, à la suite des cadavres égrenés au long de son roman, semble être la dernière victime en date du sinistre GRU, comme si la fiction, pas plus que les grilles du zoo, ne pouvait retenir la réalité à l'écart du monde. Et à nous, lecteurs, que va-t-il arriver si nous croyons pouvoir oublier qu'il est des guerres qui méritent d'être menées?

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La baignoire de Staline

Je tiens à remercier les éditions Seuil cadre noir ainsi que Babelio pour cette masse critique privilégiée. Mes plus plates excuses mais un écrasement de ligne dont je ne vois pas la fin m’a empêchée de vous faire parvenir mon commentaire à la date prévue.

Un excellent roman contenant une intrigue prenante, la découverte d’un pays et de sa gastronomie, son histoire passée et présente.

Un pays où l’ombre de Staline est toujours présente.

« En novembre, après un ultime séjour dans sa datcha de Tskaltoubo, Staline s’était fait son idée. Le compte des Mingréliens étaient bon. Beria s’en est tiré cette fois-là, mais pas ses camarades. L’affaire s’est soldée par la déportation au Goulag d’environ quatorze mille Géorgiens.

Avant de se retirer, Turpin eut la vision fugace et nauséeuse d’un monstre mythologique et moustachu, tapi dans l’ombre des forêts de Colchide, occupé à signer des listes de condamnés. »

Pour leur côté intemporel, les thermes de Tskaltoubo m’ont impressionnés comme quoi même un dictateur peut avoir du bon.

Un bel imbroglio entre espion double et espion triple avec un épilogue surprenant

Un livre qui démontre à quel point la part de mensonge et de vérité sont fragiles et difficiles à cerner.

J’avoue avoir souri à l’idée de voir les américains collectionner les reliques de Staline

Renaud S Lyautey nous invite au voyage à travers l’amour qu’il porte à la Géorgie. J’ai énormément apprécié la culture et le style de l’auteur. Apprendre sa fin tragique m’a émue mais il me reste son autre roman à découvrir. Une lecture de qualité.

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La baignoire de Staline

Un honnête polar à découvrir…

Le corps d’un ressortissant français est trouvé dans une chambre de l’hôtel Marriott à Tbilissi en Géorgie. Les inspecteurs Nougo Shenguelia et Lacha Bregvadze sont dépêchés sur place pour démarrer l’enquête. Ils font vite appel à René Turpin, attaché de l’ambassade de France, pour les aider. Deux autres victimes vont faire ressurgir du passé une grande figure de l’espionnage pendant la guerre froide…

« La baignoire de Staline » est un bon polar où l’on est vite pris par l’intrigue et transporté jusqu’au dénouement. A cheval entre réalité historique et fiction, l’auteur, ancien ambassadeur en Géorgie, en profite pour nous replonger dans le passé sulfureux de la guerre froide et notamment du célèbre agent double Kim Philby. Ce dernier a fait partie des « cinq de Cambridge », étudiants issus de l’aristocratie anglaise qui ont été enrôlés pour servir la cause du KGB.

La lecture est prenante et on se laisse facilement entraîner dans cette histoire bien construite. Passée la difficulté des noms exotiques des personnages, on est séduit par cette plongée dans un pays et une culture que l’on connaît mal.

Deux petits bémols, l’histoire reste néanmoins assez basique pour une enquête policière, elle manque de piquant, et la couverture du livre est particulièrement moche (mais ce n’est que mon point de vue).

Merci aux éditions Du Seuil et à masse critique privilégiée de Babelio pour la découverte de ce savoureux polar et de cet auteur qui mérite d’être suivi.

Editions Du Seuil, 210 pages.

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La baignoire de Staline

Ce roman évoque une actualité tangible avec ce qui se passe en Ukraine et ce qui s'est déroulé dans la république de l'Abkhazie (Une province de moins en Georgie).

Il m'a fait voyager dans un pays inconnu , une contrée qui «  sous l'âpreté montagnarde des géorgiens se [cache] une douceur de vivre » et j'ai découvert « au gré de leurs banquets joyeux et généreux » la gastronomie roborative de la Géorgie : le populaire khatchapouri , ce pain au fromage fondu , les khinkalis, de gros raviolis farcis de viande qu'l faut manger avec les doigts, le tchatcha , le marc du pays, le khvantchkara, le vin favori de Joseph Staline, né géorgien, les koupatis, mi-saucisses mi andouillettes … En accompagnant René Turpin, fonctionnaire à l'ambassade et l'inspecteur Nougo Shenguelia, j'ai souvent dévier ma lecture pour me balader sur internet afin d'avoir plus de détails tant cette lecture m'a intéressée.



On perçoit fortement, l'affection que Renaud Lyautey qui fut ambassadeur dans ce pays ressent pour la Géorgie.

Pour ne pas dévoiler ce qui fait, entre autre, l'intérêt de cette enquête je ne citerai pas le nom d'un des personnages, finalement, central dans cette histoire, mais qui mérite à lui seul, plus d'un ouvrage tant sa vie fut romanesque, aventureuse et tourmentée. Ce sera pour moi, des ouvrages à découvrir.

Je remercie vivement l'auteur , les Editions du Seuil et Babelio. Un moment de lecture captivant.

Un roman à découvrir pour qui s'intéresse à l'Histoire contemporaire.
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La baignoire de Staline

Merci à Babelio et aux éditions du Seuil de m'avoir fait découvrir cet auteur au nom célèbre, nom de plume seulement puisque, diplomatie oblige, il semblait nécessaire de dissocier ses activités littéraires de celles plus sérieuses (Mais est-ce si sûr ?) de diplomate français. Ex diplomate puisque c'est le dernier livre de l'auteur prématurément décédé.

La proposition d'écrire un billet en échange de voyager dans cet espace si riche en tensions géopolitiques, en influences de plusieurs cultures, avec une couverture ornée de caractères cyrilliques a forcément suscité mon adhésion.

Et je ne suis pas déçu.

C'est un très beau roman sur fond historique que nous propose cet auteur précocement défunt, dans un espace géographico-historico-politique qu'il semble parfaitement maîtriser et dont il nous fait très astucieusement profiter.

C'est une enquête presque policière sur un (des) meurtre(s) en relation avec le célèbre agent double Harold Adrian Russell Philby.

J'ai aimé ce roman (car c'est un roman), pour l'intelligence du propos. Loin des raccourcis faciles et très à la mode en ces temps d'idiotie médiatique (dont livresque) généralisée, l'auteur nous brosse une galerie de personnages tout à fait crédibles, animés par des intentions tout à fait explicables.

Il se dégage de ces lignes une certaine forme de bonhomie, de saine acceptation du monde, de sa grandeur comme de ses turpitudes.

J'ai juste été un peu déçu que l'hypothèse qui sous-tend le parcours de M. Philby soit juste ... une hypothèse.

La postface explique ceci de manière remarquable mais par contrecoup, donne un petit goût de fin un peu suspendue, un sentiment de flottement, qui colle cependant tout à fait avec le caractère du héros du roman. Et peut-être avec celui de l'auteur ?

Un roman à conseiller à tous ceux qui cherchent à mieux percevoir les influences s'exerçant dans cette région du monde, à en comprendre l’histoire pour mieux en saisir le présent.



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La baignoire de Staline

Un titre qui interpelle, une couverture énigmatique et un roman policier qui s’avère ne pas être que ça !



Nous sommes à Tbilissi, Géorgie, ex-république soviétique, indépendante depuis 1991. La découverte du corps d’un jeune français, assassiné, amène René Turpin, adjoint de l’Ambassadeur, à accompagner la police dans son enquête.



Leurs investigations les amèneront jusqu’à Tskaltubo, ancienne station thermale développée par Staline et fréquentée par les dirigeants soviétiques et à déterrer des secrets de la Guerre froide.



Par cette enquête nous découvrons un pays où l’auteur fut ambassadeur, qu’il connaissait bien et qu’il appréciait. Grace à ça il a écrit un très bon polar basé sur l’histoire et la géo-politique de ce petit pays, toujours convoité par la Russie !



Tous les personnages fictifs sont très bien étudiés et expriment chacun une des particularités de la Géorgie. Ce roman m’a un peu rafraichi la mémoire sur des puissants soviétiques, que j’avais oublié être natifs du pays.



Une plume agréable mêlée à une façon subtile de nous instruire et sûrement nous intéresser au sort de ce pays qui reste un chaudron en ébullition à la croisée de l’Asie et de l’Europe.



#LaBaignoiredeStaline #NetGalleyFrance



Challenge Mauvais Genre 2022
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La baignoire de Staline

C’est toujours avec une certaine appréhension que j’ouvre un roman policier mêlant espionnage et politique. Faut dire que je ne suis fan ni d’espionnage ni de polar, et que je n’y connais pas grand-chose en politique. Mais voilà je mets un point d’honneur à garder l’esprit ouvert … et j’aime les belles histoires, bien racontées. Et pour le coup Madame a été servie, parce que vraiment ce roman est un vrai plaisir pour le lecteur.



Tout commence (bien sûr ?) par un meurtre qu’il faut élucider … La victime est un jeune Français en poste en Géorgie, pays de plaisirs, l’Italie des Soviétiques où les peintres russes s’initiaient à la lumière. L’auteur va tout au long du roman nous faire découvrir ce pays, sa cuisine, ses vins, sa douceur de vivre. Et je referme le livre en ajoutant un pays à la (longue) liste des endroits à visiter.



L’histoire est très prenante et joliment écrite, et nul besoin de s’y connaitre en politique extérieure ni en histoire contemporaine pour s’y retrouver. Les personnages sont bien campés. Quelques passages sont assez oniriques et métaphoriques, comme les paysages fantomatiques de Tskaltubo, un centre thermal construit par les Soviétiques -abandonné depuis- où Staline se soignait. Ou encore la chasse aux fauves du zoo de Tbilissi, en fuite dans les rues de la capitale.



Je terminerai juste par cet extrait qui résonne particulièrement à nos oreilles en ce jour d’octobre 2022 : « Le message est clair. On ne quitte pas l’Union soviétique. Elle est toujours là. Impalpable. Menaçante. Omniprésente. Prête à frapper n’importe où. Je me demande si tout cela finira un jour. »



Un grand merci aux éditions du Seuil et à Babelio pour l’envoi de ce livre, dans le cadre de l’opération Masse Critique.

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