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Critiques de Richard Lloyd Parry (49)
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Mitigée. Je ne sais trop quel ressenti éprouvé après cette lecture. Le titre est très clair: Enquête sur la disparue de Tokyo. Alors oui c'est exactement une enquête, celle du journaliste Richard Lloyd Parry qui a tout mon respect. Car quel travail il a effectué. Colossal. Il a tout fouillé, tout lu, parlé à tout le monde et c'est presque le verbatim de ces rencontres, ces discussions et ces lectures que nous retrouvons dans ce titre. Ce qui le rend un brin poussif. Par contre, ce que j'ai trouvé captivant ce sont les descriptions et les explications sur Tokyo, ses bars à hôtesses, sur le service de police, sur les procédures judiciaires, sur les tribunaux. On nous fait un peu de l'histoire des relations du Japon avec les pays l'entourant. Immensément instructif. Une jeune britannique, hôtesse dans un bar de Tokyo disparait et l'auteur expose tout ce qu'une famille défaite a dû faire pour avoir des réponses et oh combien furent grand les ravages subis par les proches de la disparue. On ne peut même pas imaginer...Alors oui, ce côté du titre était intéressant mais je crois que l'auteur aurait pu ramasser quelque peu son propos et cela n'aurait rien enlevé à la compréhension.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..



Lucie Blackman disparaît le premier juillet 2000, elle allait avoir 22 ans et vivait depuis quelques mois à Tokyo. La jeune femme qui travaillait dans un bar à hôtesses connaitra une fin épouvantable. A cette époque Richard Lloyd Parry est correspondant pour un quotidien britannique dans la capitale japonaise. Il va couvrir ce fait divers durant tout le déroulement de l' enquête.



Dans ce pays exotique, si loin de notre culture occidentale, la famille de Lucie se retrouve confrontée à l' inertie de la police et au mépris affiché pour la disparue, une simple entraîneuse de bar.

Plus tard, les parents de la jeune femme seront complètement déconcertés par le déroulement du procès et par la personnalité du meurtrier.

Arrivé rapidement au Japon, Tim, le père de Lucie, mediatise les recherches de sa fille, c' est à cette occasion que le journaliste fera la connaissance de toute la famille Blackman.

Cette proximité et cette intimité dans le déroulement des recherches vont finalement obséder Lloyd Parry. Il enquête, Il questionne, Il recoupe les informations et les témoignages durant des années en suivant toutes les étapes du procès accumulant ainsi une somme impressionnante de documents.

" Dévorer les ténèbres, enquête sur la disparue de Tokyo" constitue en effet la synthèse éblouissante de ce travail.



Formidable et tragique plongée dans la vie tokyoïte, étude des us et coutumes de Rappongi Hills le quartier chaud de la capitale japonaise et description méthodique du fonctionnement de la police et de la justice japonaise.

En reprenant cette enquête, Richard Lloyd Parry nous offre un étonnant document sur le "Japan Way of Life", mais il écrit aussi une triste saga familiale, un thriller angoissant et un reportage à l'anglo-saxon précis détaillé et l'ensemble s'avère être absolument passionnant.

Véritable travail de recherche anthropologique et littéraire, " Dévorer les ténèbres" se dévore comme un page-turner particulièrement addictif.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Ce que j’ai ressenti:



▪️Tokyo et ses mystères…



Ce que j’ai aimé avant tout, c’est cette visite inédite de Tokyo, avec tout ce qui en fait son charme mais aussi, toute sa partie sombre. C’est une ville fascinante à bien des égards, et ses habitants ont une culture tellement différente de la nôtre, que c’est intéressant de découvrir les comportements, les us et les coutumes de ces hommes et femmes à l’autre bout de la planète. Nous en apprenons beaucoup sur les mentalités et j’ai apprécié de connaître un peu mieux leur histoire, les conflits qui les opposent aux coréens, et être plongé dans leurs réalités. Sentir l’odeur et l’ambiance de la ville. S’immiscer dans leurs quotidiens pour mieux comprendre. Dans cette recherche de vérité, on se retrouve au cœur d’un quartier chaud de la ville, Roppongi, où il ne fait pas bon s’égarer dans ses ruelles, et ça, la jeune Lucie Blackman va l’apprendre à ses dépens…C’est elle, la disparue de Tokyo sur laquelle Richard Lloyd Parry, va mener l’enquête. Parce qu’elle s’est évaporée un peu trop facilement de la surface de la terre, un peu trop mystérieusement pour pas éveiller l’intérêt d’une grande majorité, un peu trop tragiquement pour laisser indifférent ce journaliste. C’est une histoire vraie. Et nous allons voir ce qui se cache derrière le titre Dévorer les ténèbres…À quel point, il prend tout son sens…Je vous préviens de suite, on en ressort pas tout à fait indemne…



"Roppongi émerge de son sommeil de vampire. Dès le milieu de la soirée, tout s’est transformé- le son, l’odeur, le regard, le toucher."



▪️Une enquête passionnante et hors norme.



C’est une lecture difficile et pourtant, très intéressante dans son approche. Sincèrement, je suis très sensible et plonger dans une histoire aussi sordide, ça laisse des traces, mais c’est aussi une enquête minutieuse menée par un journaliste investi qui va au-delà de l’aspect professionnel. Il s’efforce de reprendre le contexte personnel et familial, les circonstances du drame, les répercussions sur les médias, les failles judiciaires, et c’est ça qui est louable dans son intention, c’est d’être le plus objectif possible pour lever le voile sur cette disparition terrible. Dans ce livre, on a cette jeune fille, Lucie Blackman, belle et lumineuse mais qui nous livre dans ses derniers mots, un mal-être évident à se retrouver ainsi dans une « baraque de merde ». On ressent dans son journal intime, une détresse émotionnelle qui m’a fait mal de lire, sans compter qu’elle exerce un boulot d’hôtesse qui n’a pas l’air de lui convenir totalement. Ensuite, il y a cette famille éplorée qui va exploser sous nos yeux. Et puis, tout le contexte de l’enquête et du procès qui m’a hérissé les poils plus d’une fois…Bref, non seulement c’est dense, parce que l’auteur ne nous épargne aucun détail mais en plus, c’est assez difficile à lire tellement on va s’approcher au plus près de la noirceur. Et c’est cela, qui a mon avis, fait tout l’intérêt de cette lecture, c’est de vivre, presque en temps réel, au cœur de ce drame.



"C’est ça, le pire: ne pas savoir. Ne pas savoir quelle émotion ressentir. Tu as tellement d’émotions en toi-tu dois en choisir une."



▪️Au revoir, Lucie Blackman…



Je pense que cette histoire va encore me hanter pendant très longtemps. Elle a de quoi réveiller nos plus grandes peurs. Les ténèbres ont ce pouvoir effrayant, elles peuvent te rester en mémoire un certain temps et obscurcir ta vision du monde. Et c’est parce que ce drame est bien réel que l’impact sur nous lecteurs, est d’autant plus grand. Pour autant, je recommande cette lecture avec certes une réserve pour les âmes sensibles, mais elle me semble nécessaire. Pour qu’il n’y ait plus de disparues, pour qu’on connaisse mieux les démons qui peuplent notre monde, pour ne pas oublier. Repose en paix, Lucie, c’est ma seule prière: envole-toi loin de ce monde maintenant…



"Où allions-nous la trouver désormais, notre prochaine petite lueur d’espoir?"





Ma note Plaisir de Lecture 8/10
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Après avoir repéré ce livre dans une Masse Critique (où je ne l'ai pas gagné) et avoir craqué en l'achetant chez mon libraire, c'est une lecture que j'attendais d'attaquer avec impatience car le sujet m'intéressait et le travail journalistique fait par l'auteur semblait prometteur. Hélas, c'est finalement une lecture qui m'a parue bien poussive, à laquelle j'ai du m'accrocher pour arriver au bout et dont je sors déçue.

L'auteur enquête autour de la disparition mystérieuse de Lucie Blackman, une jeune anglais de 21 ans partie s'exiler à Tokyo un peu au hasard pour suivre une amie et gagnant sa vie en exerçant le métier ambigu d'hôtesse dans un bar. La 4e de couverture semblait promettre une enquête fouillée sur la complexité de la société japonaise, l'industrie des bars à hôtesses, le fonctionnement de la justice et les bas fonds de Tokyo. J'ai trouvé qu'en réalité ce livre ne nous apprenait pas tant de choses que ça, le rythme est très lent, le journaliste rapporte le moindre détail de l'enquête y compris certains qui n'apportent pas grand chose au récit.

Les premiers chapitres retraçant l'histoire familiale de Lucie m'ont paru très longuets, l'auteur y détaille tout son passé, y compris le divorce de ses parents, sa vie en tant qu'adolescente, ses ex petits amis... certes cela permet sans doute de mieux comprendre cette jeune fille et les raisons de sa venue au Japon mais je pense qu'on aurait pu faire plus synthétique.

La partie sur les bars à hôtesses et l'industrie du sexe et ses multiples variantes au Japon m'a par contre paru très intéressante : l'enquête est très fouillée, l'auteur nous donne à voir les multiples facettes des nuits de Tokyo avec de nombreuses clés sur la culture japonaise et sans jamais juger.

A l'inverse, sa critique implicite de l'enquête et du fonctionnement de la justice japonaise m'a agacée : certes de multiples maladresses ont été commises pendant l'enquête, certes le meurtrier aurait sans doute pu être appréhendé beaucoup plus tôt, mais est-on vraiment sûr que d'autres pays auraient mieux géré cette affaire ? Ces chapitres m'ont paru être rédigés "à charge" sans pour autant nous donner vraiment des explications sur la différence de culture et d'histoire qui motivent ce fonctionnement de la justice (en résumé : au Japon, l'essentiel est que l'accusé avoue son crime, toute l'enquête vise donc à obtenir des aveux avant le procès). L'auteur insiste beaucoup sur ce qui lui semble être des fautes de la police, se montre très ironique et au final n'apporte pas vraiment d'éléments concrets laissant penser qu'il y a eu des complicités ou des fautes de la part de la police ou des juges.

Je crois que ce livre a aussi souffert pour moi de la comparaison avec le magnifique Laetitia de Ivan Jablonka que j'avais lu il y a quelques années. Ce dernier a si bien réussi au fil de son enquête à donner vie à Laëtitia, assassinée dans des circonstances atroces, et à enquêter en profondeur sur tout ce qui tournait autour de ce meurtre (environnement familial, enquête policière, fonctionnement de la justice...) que la comparaison que je n'ai pas pu m'empêcher de faire rend La disparue de Tokyo bien léger par comparaison.

Ce n'est donc pas un mauvais livre mais je suis restée clairement sur ma faim... et si vous n'avez qu'une enquête à lire concernant une disparition je vous conseillerai plutôt mille fois de lire Laëtitia, dont on ne ressort malheureusement pas indemne.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Ce livre m'a été offert. Donc, même s'il ne m'avait pas plu, je me serais astreinte à le lire, ne serait-ce que par égard pour la personne qui m'a fait ce cadeau. Mais, ce n'est pas le cas, j'ai bien aimé dans l'ensemble cette histoire vraie, le récit de cette enquête sur la disparition d'une jeune anglaise, Lucie Blackman.



En 2000, Lucie a 21 ans quand elle décide de partir au Japon avec son amie Louise. Elles partent pour 3 mois ; Lucie ne reviendra jamais.



L'auteur, journaliste en poste au Japon, va très vite s'intéresser à cette disparition inquiétante. Il va compiler de nombreux documents, des interviews, des rencontres avec les principaux protagonistes. Les parents et les amis racontent Lucie, nous la font connaître. Chacun son filtre, chacun son point de vue, sa sensibilité, son approche des choses ... tout ceci est forcément pluriel.

Tokyo nous est décrit, sa culture, ses mœurs, le fonctionnement de la justice et de la police japonaise n'est pas épargné, à juste titre.

C'est très documenté, instructif sur la connaissance que l'on en retire du Japon. Par contre, j'ai trouvé quelques passages un peu long, le livre fait tout de même 500 pages. Dans l'ensemble, j'ai apprécié ce récit chronologique, un hommage à Lucie et aux autres disparues... 10 ans d'enquête et la naissance de ce livre.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Ce livre n est pas un polar mais une enquête du journaliste Richard Parry résidant au Japon .

Une enquête passionnante et terrifiante sur la disparition il y a 20 ans d une jeune anglaise endettée décidant de travailler dans un bar a hôtesse a Tokyo dans le quartier chaud de roppongi

L ouvrage est d autant plus intéressant et d actualité car il fait écho au fonctionnement de la justice dans l affaire Carlos ghosn .

On découvre les aspects méconnus de la justice et société japonaise.

Dévorer les ténèbres est un excellent titre révélateur.

Bravo et merci aux éditions Sonatine pour cette grande découverte
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

People who Eat Darkness retrace minutieusement l'affaire de la disparition et du meurtre de Lucie Blackman en 2000. Cette jeune anglaise était venue à Tokyo dans l'espoir de gagner assez d'argent pour combler des dettes devenues suffocantes en travaillant quelques mois comme hôtesse.





J'ai été déstabilisée, au début de ma lecture, par la façon dont l'auteur détaille la vie privée et familiale de la victime depuis son enfance, et s'attarde sur chacun des membres de la famille Blackman, sur leurs conflits, et sur le divorce des parents. Mais il est clair que l'auteur fait bien plus que donner avec ces informations de quoi satisfaire des appétits relevant du voyeurisme malsain. La disparition de Lucie Blackman a été une affaire extrêmement médiatisée. La famille, en particulier le père de Lucie, a très vite compris et à raison que la presse était un outil sans l'aide duquel la disparition de leur fille risquait de tomber dans l'oubli. En se plongeant de façon aussi méticuleuse dans leur vie, avec leur accord et leur collaboration, Richard Lloyd Parry cherche à rétablir ici, à défaut de l'entière vérité - chose difficile quand de multiples points de vue sont à prendre en compte - au moins une vision plus complète et nuancée de l'histoire que celle véhiculée par la presse de l'époque.





L'intérêt de l'ouvrage va au-delà du compte-rendu de ce fait divers, aussi fascinant soit-il. Comme c'est souvent le cas avec les ouvrages de ce type, pour expliquer ou décrire le crime, une peinture de son contexte est nécessaire. L'auteur, correspondant du Times à Toyko, propose d'abord une plongée dans le quartier de Roppongi, où travaillait Lucie, et dans le quotidien des hôtesses de bar étrangères, expliquant clairement en quoi consiste leur travail et quel type de relations elles entretiennent avec leurs clients. L'enquête décrite dresse quant à elle un triste tableau des méthodes et de l'inefficacité crasse de la police japonaise. A travers l'exemple des Blackman, l'auteur s'intéresse à la question du deuil et à ses manifestations, à comment la société a semble-t-il figé ce que doit être l'attitude de la famille et des proches lors de circonstances aussi dramatiques et juge inacceptable le moindre écart. Sont évoqués également le racisme ambiant, en particulier à l'égard des Coréens ayant émigré au Japon, les groupuscules nationalistes, les sectes, ainsi que les rôles joués par la presse et la politique dans une telle enquête.





J'ai beaucoup apprécié la structure du livre, limpide malgré la complexité de l'affaire, de son contexte, et le grand nombre de protagonistes. People who Eat Darkness a été pour moi l'occasion de découvrir le Japon sous un angle, certes noir, mais inédit.


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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

S'il n'y avait pas eu la très efficace traduction de Paul Simon Bouffartigue – claire, fluide, élégante sans aucun terme technique non expliqué - je pense que j'aurais abandonné cet ouvrage (trop noir, trop dense, trop cruel ...). Cependant, j'aurais eu tort.



Un premier avantage : jusqu'à l'année dernière, mon rêve le plus cher était de visiter le Japon, dont je suis fan depuis l'adolescence. Pour des raisons évidentes de santé, je savais que ce rêve resterait à jamais de l'ordre du regret. La lecture de ce récit m'en a délivrée. En réalité, nous les occidentaux, même ceux qui s'intéressent de près au pays du soleil levant, nous n'en percevons qu'un infime reflet.



Cette histoire somme toute classique de disparition d'une jeune Anglaise de bonne famille un peu fantasque, grande et blonde, partie avec une amie à Tokyo gagner de l'argent comme hôtesse de bar pour renflouer des dettes criantes, ne se déroule absolument pas comme on aurait pu le prévoir dans n'importe quel pays moderne.



L'enquête journalistique publiée en 2011 sous cette forme est d'une profondeur méthodique et exhaustive. du travail typiquement anglo-saxon, de la part d'un correspondant spécialiste de l'Asie, acharné à connaître la vérité sur l'Affaire Lucie Blackman, ne négligeant aucun élément de contexte pour la clarté du propos. Mais de ce fait, il arrive que le lecteur s'ennuie car la progression est lente, l'affaire ayant duré près d'une dizaine d'années.



Quelques découvertes : l'évolution de ce que fut la tradition du « Monde flottant » du temps des maîtres de l'estampe pour devenir le "commerce de l'eau" et la place dans la société des maisons de rendez-vous et de rencontres. C'est dans le quartier de Ropponji que se trouvent aujourd'hui les bars à hôtesses où, en fin de journée, les salarymen payent (souvent sur le compte de leur entreprise) pour une conversation avec de jolies femmes, et en particulier des occidentales, les convient à des déjeuners … mais rarement plus même si affinités. L'auteur rappelle que « Au Japon, l'histoire de la pratique consistant à rémunérer une compagnie féminine est aussi longue qu'empreinte de noblesse. »



L'auteur souligne toutefois que le taux de crimes violents est extrêmement bas au Japon. le sort réservé à Lucie est donc exceptionnel … et cet élément semble expliquer pourquoi la police n'a qu'une faible expérience de ce genre de crimes. La description des recherches menées pour retrouver la jeune femme, les incohérences des investigations et des recueils de témoignages, les délais de réaction de la police sont sans doute le fruit de cette carence.



Autre surprise : le sort de la communauté coréenne, le mépris qu'elle inspire au Japonais "de souche", le plafond de verre auquel les enfants de la troisième génération se heurtent pour évoluer dans la société niponne, leur ressentiment ...



Une confirmation après l'expérience vécue par Carlos Goshn, c'est qu'au Japon, arrêter un suspect fait de lui un condamné dans environ 99% des cas. Peu importe les preuves ou leur absence, on recherchera par tous les moyens à provoquer des aveux. le système judiciaire japonais n'a rien à voir avec le système anglo-saxon ou européen. Et c'est pourquoi les gardes-à-vue sont si longues, prolongeables à volonté en multipliant les chefs d'accusation jusqu'à ce que le suspect craque. Finalement, je comprends pourquoi le PDG de Renault a préféré prendre la tangente.



Dernière analyse absolument dramatique : ce que provoque l'assassinat d'une personne auprès de chacun des membres de sa famille. D'autant plus qu'ici, l'enquête puis le procès du prévenu ont duré une dizaine d'années. Explosion du couple parental, dépressions, tentatives de suicide … Rien n'aura été épargné aux proches de Lucie, pendant sa disparition après la découverte de son corps, pendant et après le procès et même après le verdict. Mais ceci n'est pas spécifique à la procédure japonaise.



Un livre à conseiller à tous ceux et surtout celles qui envisagent de partir faire un séjour pour travailler au Japon !
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Dévorer les ténèbres, Enquête sur la disparue de Tokyo du journaliste et grand reporter britannique Richard Lloyd Parry est une enquête choc aussi captivante et instructive que glaçante et effrayante.



Lucie Blackman avait vingt et un ans lorsqu’elle disparut à Tokyo le 1 juillet 2000. La jeune anglaise était arrivée au Japon deux mois auparavant avec sa meilleure amie dans le but de trouver un emploi. Fortement endettée, elle imaginait pouvoir amasser à Tokyo suffisamment d’argent pour rembourser rapidement ses dettes. Si les deux jeunes femmes ont très vite déniché un emploi dans un bar d’hôtesses situé dans le quartier chaud de Roppongi, leur vie au Japon n’était pas simple pour autant. Leur logement était insalubre et leur emploi consistant à faire pendant des heures la conversation à des clients pas toujours intéressants et à les accompagner parfois au restaurant se révélait particulièrement fatigant et stressant. Toutes les hôtesses étaient ainsi soumises à un contrôle permanent de la part du responsable qui les menaçait de licenciement si elles n’obtenaient pas en plus de leur présence au bar un certain nombre de rendez-vous et de sorties au restaurant, bien plus rentables. C’est précisément lors de l’une de ces sorties que Lucie disparut.



A l’époque de la disparition de Lucie, Richard Lloyd Parry vivait et travaillait depuis cinq ans à Tokyo en tant que correspondant pour The Independent (il rejoindra par la suite le Times). S’il reconnaît que Lucie ne représentait au départ pour lui qu’une « histoire » parmi tant d’autres, cette dernière a de par son caractère insaisissable, ses aspects très complexes et déroutants rapidement « contaminé [ses] rêves ».



(...)



Le journaliste chevronné aura finalement consacré dix ans de sa vie à ce fait divers très largement médiatisé à l’époque en Angleterre et au Japon.



De ses recherches presque obsessionnelles a résulté un compte-rendu très complet et précis. En près de cinq cent pages organisées chronologiquement en six parties, il nous présente une affaire qu’il a fait remonter à l’époque où Lucie était encore en vie en Angleterre et perdurer jusqu’à dix ans après sa mort. S’il explore ainsi de très près tous les tenants et les aboutissants de cette affaire criminelle complexe, il agrémente également son analyse de très intéressantes considérations historiques et culturelles.



Il évoque ainsi le fonctionnement de la « machinerie Roppongi », nous explique ce qu’est le mizu shōbai ou « le commerce de l’eau » à savoir « toutes les activités nocturnes axées sur la présence de femmes, sans rapport avec la prostitution » et raconte la grande imagination et créativité des Japonais dans l’organisation du sexe rémunéré. Par ailleurs, il livre une analyse méticuleuse du fonctionnement de la police et de la justice japonaises de laquelle ressortent notamment l’incapacité institutionnelle de la police à gérer des crimes graves et le rôle crucial attribué à l’obtention des aveux des coupables en amont des procès. Enfin, il nous informe sur le sort des milliers de Coréens vivant au Japon.



Dévorer les ténèbres est une enquête édifiante, passionnante, à lire absolument si vous aimez le genre.




Lien : https://livrescapades.com
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Un livre à lire ou à écouter absolument. 



(pourquoi peser ses mots quand ça peut faire plaisir ?) 



L’auteur nous livre une enquête incroyable sur la disparition de Lucy, une anglaise partie au Japon ou elle est hôtesse dans un bar.



L'auteur a mis 10 ans à écrire le livre. Il était journaliste et suivait cette disparition. C’est un livre dense qui aborde beaucoup de sujets sur la société japonaise.  Un livre qui m’a donné envie de lire plus sur ce pays.



L’auteur nous offre une plongée dans les bars avec hôtesse du Japon avec une étude méticuleuse des différentes catégories, des hôtesses, des différents salons, de ce qui peut y être accepté ou pas de la part de la clientèle. 



Avec l’enquête de la police, il aborde la vision de la police par les japonais, leur méthode de travail, puis au cours du procès, c’est le système judiciaire qu’il décrit. Il évoque aussi l’histoire du Japon pour la relier à la personnalité du suspect.



Il dresse aussi un portrait de la famille de la disparue et analyse leur situation en tant que victime soumise au regard des médias. Et bien sûr, il présente le principal accusé, un personnage au passé terrifiant. L’écoute a été passionnante. 



Tout est bien construit, détaillé et passionnant. 



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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Je lis rarement des comptes rendus d’enquêtes d’histoires vraies, j’ai vraiment commencé à m’intéresser à ce style avec la série American Crime Story que j’ai trouvé passionnante. Donc quand j’ai vu que Sonatine proposait dans son catalogue l’histoire de la disparition de Lucie Blackman, je n’ai pas hésité longtemps. Cette affaire date du début des années 2000…bref il y a 20 ans…elle a fait les gros titre à l’époque, avec un retentissement politique important.



Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce livre, c’est que l’auteur ne s’est pas contenté juste de parler de la disparition de Lucie, de l’enquête et du procès de Joji Obara (le tueur présumé car à ce jour il n’a toujours pas été condamné pour le meurtre de Lucie).



Il nous raconte la vie de Lucie, de sa famille, de ses parents,ses relations avec les membres de sa famille, le cheminement qui l’ a amené à faire ce travail d’hôtesse au Japon…Grâce à toute cette partie, il lui rend son humanité, elle n’est plus juste une victime.



Il y a ensuite toute la partie enquête, Richard Lloyd Parry creuse vraiment les histoires des personnes qui gravitent autour de la disparition de Lucie : celles des autres disparues, de leurs familles, il s’attarde aussi longuement sur sa famille, ce qu’ils sont devenus, leurs choix face à cette disparition, face au procès ( tout cela a duré des années)… Il évoque toutes les conséquences sur des années après sa disparition.



Certaine partie sont difficiles à lire, certains passages, et je pense surtout à ceux après la découverte de son corps m’ont figé sur place…



Dévorer par les ténèbres décrit aussi un Japon sombre dont on a pas l’habitude d’entendre parler. Il s’attarde aussi sur le tueur présumé Joji Obara, connu maintenant comme l’un des plus grand violeur du Japon.

BREF…J’AI DÉCOUVERT UN STYLE LITTÉRAIRE À LA FOIS FASCINANT ET EFFRAYANT…LA FORCE DE CE LIVRE C’EST VRAIMENT LE DÉVELOPPEMENT DES TOUS LES PROTAGONISTES,MAIS LA SENSATION À LA FIN DE CETTE LECTURE N’EST PAS LA MÊME QUE POUR UNE FICTION…L’EMPATHIE ET LA TRISTESSE RESSENTIE POUR LA FAMILLE EST TELLEMENT PLUS INTENSE …LE LECTEUR EST LUI AUSSI UN PEU DÉVORER PAR LES TÉNÈBRES.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Pas besoin de tergiverser. Ce livre remplit le contrat ; vous "dévorez les ténèbres" comme il se doit.

Richard Lloyd Paris est un journaliste au CV gargantuesque et revient sur un fait divers qui s'est déroulé à Tokyo au début des années 2000 ; la disparition de Lucie Blackman, une jeune anglaise de 21 ans, qui séjournait à Tokyo pour tenter de rembourser ses dettes.





Tout est fait pour vous accrocher. Dans la narration, dans la dramatisation des proches de Lucie, dans le suspense du procès, dans le profil du présumé coupable, ...





D'ailleurs le commentaire du Point qui figure sur l'édition de poche du livre est tellement glauque qu'il accrocherait n'importe quel pélo en quête de sensations intenses. ("Comme un roman, mais en pire puisque tout est vrai.").



... Et on se sent sale, vraiment sale. Ça a l'air hypocrite dit comme ça parce que j'ai littéralement englouti ce livre, mais Dévorer les ténèbres satisfait ce besoin pervers, cette curiosité malsaine de savoir ce qui a pu se passer de si horrible, tout en croisant les doigts très fort pour que jamais une histoire aussi sordide ne nous arrive. Comme un conte traditionnel sans morale ni happy end.



J'aurai pu être encore plus sévère mais le travail de Parry n'en est pas moins professionnel, et ayant vécu au Japon pendant plusieurs années, il parvient à nous faire comprendre certains mécanismes de la société tokyoïte et japonaise, avec un peu de cours d'Histoire ; l'impérialisme japonais et ses conséquences sur la Corée et les coréens résidant encore au Japon aujourd'hui. C'est la partie que j'ai préféré, parce que j'y ai appris beaucoup de choses et que ça va bien au-delà du fait divers digne de la Une d'un Détective (qui me faisait frissonner quand j'étais gosse mais sur le quel je me jetais afin de ne pas perdre une miette de toutes les horreurs qu'on y écrivait...).



Voilà, on ressent un peu de honte, on sort de ce documentaire assez peiné, assez déboussolé mais avec une furieuse envie de décortiquer l'autre. Non pas par envie d'exotisme mais pour ce besoin incessant d'expliquer ou de comprendre la complexité de la nature humaine.



À vous de voir ! (j'y ai préféré le génial L'empreinte, d'Alexandria Marzano Lesnevich pour d'autres raisons, au cas où
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Une grande anglaise blonde de 20 ans qui disparaît sans laisser de trace à Tokyo. Une grande blonde, avec des parents séparés, un frère, une soeur et un joli paquet de dettes à rembourser. La solution : devenir hôtesse dans un bar à Tokyo où on se fait de l'argent facilement ... Mais rien ne se passe comme prévu.

Ce roman reportage de R. Lloyd Parry nous entraîne au sein de la société japonaise avec ses codes, ses haines, son respect des règles. Entre le portrait de la société occidentale incarné par la famille anglaise et la personnalité du coupable, comme un gouffre insondable et incompréhensible. Passionnant
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Lucie Blackman a disparu lé 1er juillet 2000, le procès de son meurtrier présumé s’ouvrira en juillet 2001, mais ce n’est qu’en décembre 2008 que sera rendu le verdict final.



Richard Lloyd Parry est correspondant du Times à Tokyo, très vite il s’intéressera à la disparition de Lucie Blackman et à ses suites ; des années durant il suivra l’affaire de près et restera en contact avec divers intervenants (la famille de Lucie, divers témoins plus ou moins directs, les autorités tokyoïtes…). Ce récit est le résultat de ces longues années d’enquête et d’entretiens divers et variés, un récit qui ne se limite pas un compte rendu juridique détaillé, mais s’attache aussi aux conséquences sur la famille Blackman et sur l’« après ».



Si le travail documentaire de l’auteur est impressionnant et son récit on ne peut plus exhaustif, je dois avouer qu’en refermant ce bouquin je reste sur un sentiment mitigé. Autant il peut être captivant par moment, autant certains passages m’ont semblé d’un ennui mortel.



Tout ce qui concerne le portrait de Lucie Blackman, de sa famille et de ses amis ainsi que sa disparition et ses suites directes permettent de cerner précisément la personnalité de la victime.



De nombreux faits et détails nous permettent d’appréhender la société japonaise et de prendre la mesure des nombreuses différences avec nos sociétés occidentales (notamment en ce qui concerne l’approche de la séduction et de la sexualité).



La partie que j’ai trouvé la plus passionnante est celle relative au procès, notamment parce qu’elle met en évidence les particularités du système judiciaire nippon. Un système qui tendrait à rendre les procès un tantinet soporifiques.



C’est au niveau de l’enquête de police que le bât blesse, certes elle a traîné en longueur dans les faits, mais j’ai trouvé que la partie du récit qui y fait mention contenait de nombreuses longueurs. J’avoue sans la moindre honte avoir parcouru de nombreux passages en diagonale.



D’autre part le rythme de lecture est quelque peu cassé par les nombreux appels de note (191 au total) qui obligent le lecteur à de perpétuels va-et-vient entre le texte et les notes en question.



Richard Lloyd Parry pointe du doigt les nombreux faux pas et ratés de la justice japonaise dans le cadre de l’affaire Lucie Blackman. Des couacs qui sont justement la résultante des particularismes nippons face à un suspect qui ne rendre pas dans leur moule.



Si l’auteur souligne que le cas de Lucie Blackman n’est pas un cas isolé, il insiste toutefois sur le fait que Tokyo est l’une des villes les plus sûres pour les touristes ; notamment pour les touristes de sexe féminin.



Globalement la lecture de ce bouquin a été un agréable moment mais les bémols soulignés précédemment ont fait que j’ai souvent laissé le bouquin de côté afin de privilégier un roman en lieu et place. Ce n’est qu’à l’ouverture du procès que je me suis complètement immergé dans cette lecture.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Si vous me connaissez un peu, vous savez à quel point les enquêtes d'investigation me passionnent, surtout lorsqu'elles sont écrites par des journalistes chevronnés et passionnés. Ce fut le cas ici avec le récit de Richard Lloyd Parry, journaliste au Times qui vivait au Japon lorsqu'un jour, la jeune Lucy a disparu. A 21 ans, Lucy tourne en rond dans son Angleterre natale. La jeune femme, grande, blonde aime les belles choses. Elle a choisi de ne pas poursuivre ses études pour se lancer dans le monde du travail. Un job à la City puis comme hôtesse à British Airways, rien n'y fait. Elle dépense toujours plus qu'elle ne gagne. Lucy a accumulé des dettes. Lorsque sa meilleure amie lui annonce qu'elle part au Japon gagner de l'argent facilement comme hôtesse dans les bars de Roppongi – quartier chaud de Tokyo, Lucy décide de la suivre.



A leur arrivée, les deux jeunes femmes déchantent. le logement est horrible et les conditions sont difficiles. Elles ont uniquement un visa de touriste et essuient quelques semaines difficiles avant de comprendre le système. Un système extrêmement complexe, du bar ultra chic où les hôtesses sont uniquement payées à écouter les riches clients japonais leur parler de leur passion pour le jardinage aux bars les plus glauques où les hommes sont “manuellement” excités. Lucy refuse ces derniers et finit par décrocher un job dans un bar à hôtesse. Sa grande taille, ses cheveux blonds magnifiques lui attirent plusieurs clients. Des réguliers qui lui permettent de ne pas être renvoyée. Ces derniers peuvent leur proposer des repas en dehors du bar, toujours moyennement finances. C'est le graal. Lucy finit par décrocher un ou deux clients réguliers qui l'invitent dans de somptueux restaurants.



Lucy est encore fleur bleue. On le sent quand on lit des extraits de son journal intime. Et elle tombe follement amoureuse d'un marine américain, Scott. le moral est au beau fixe tout juste deux mois après son arrivée. Sa mère, très protectrice s'était opposée à son départ, pressentant quelque chose de terrible mais Lucy avait décidé de partir. Lucy venait tout juste de renouer avec son père, qui les avait quitté brutalement lorsqu'elle avait douze ans pour refaire sa vie sur l'île de Wight. le 1er juillet, Lucy part au bord de la mer avec l'un de ses clients. Elle doit rentrer le soir pour retrouver Louise et Scott. Lucy ne reviendra jamais.



Richard Lloyd Parry, journaliste au Japon, apprend comme tout le monde la disparition de la jeune femme sur les chaines anglaises. En août, le père de Lucy et sa soeur arrivent au Japon et réussissent à décrocher une interview avec Tony Blair, le 1er Ministre britannique, venu pour le G7, afin qu'il fasse pression sur le gouvernement japonais. Car la police est lente à réagir et c'est uniquement avec l'intervention de leur supérieur qu'ils vont enquêter sur “une prostituée” car pour eux, toutes ces occidentales ne sont que des femmes de mauvaises moeurs. D'ailleurs, plusieurs plaintes précédentes de jeunes femmes occidentales emmenées au bord de la mer par un homme mystérieux, n'ont pas été enregistrées.



L'enquête est passionnante et j'avoue que l'auteur dresse un portrait fascinant du Japon, de ses moeurs et de sa culture très différente de la nôtre. de l'industrie du sexe, froide, au fonctionnement sidérant de la justice (les aveux sont obtenus par la torture et donc le procès n'est jamais suivi puisque tous plaident coupables avant). Un portrait effrayant d'une société où le contrôle et la retenue font qu'ils refusent de voir les travers de leurs habitants. Autre point intéressant : la présence de ces milliers de Coréens, non reconnus dans un pays qui se dit homogène. Bref, j'ai tellement appris en lisant ce livre !



L'autre partie est plus éprouvante, celle sur Lucy, et sa famille qui va s'écrouler avec sa disparition. La souffrance des siens et la difficulté à faire son deuil est parfois éprouvante à lire.



Une vraie réussite que ce récit que je conseille vivement à tous ! Je vais me pencher sur l'oeuvre de ce journaliste. Et le titre en français est parfait.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Finalement, de quoi parle Dévorer les ténèbres de Richard Lloyd Parris ? C’est le déroulé d’une enquête policière concernant la disparition d’une anglaise (Lucie Blackman) à Tokyo. A travers, ce récit qui s’étale sur près de 20 ans, le journaliste évoque beaucoup de sujets : le fonctionnement de la police et de la justice japonaise, les énormes différences de ces instances avec celles de leurs homologues occidentaux, l’envers du décor et les bas-fonds de Tokyo (le principe des bars à hôtesses japonais), l’éclatement de la cellule familiale et les effets d’un décès (médiatique) sur les proches.

Comme vous pouvez l’imaginer, l’enquête est très complète (500 pages) et arrive à faire passer le lecteur de la fascination au dégout en quelques pages seulement.

C’est peut-être la plus grande réussite de ce livre. Par contre, j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs voire même des redites. Je pense qu’il aurait gagné en efficacité en étant un tiers plus court. Ca reste tout de même une très bonne lecture que je recommande à ceux que ces thèmes intéressent.

Merci à Babelio et aux éditions Sonatine pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une Masse Critique.

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Les fantômes du tsunami

Je tiens véritablement à remercier Babelio et les éditions Payot et Rivages pour m'avoir fait découvrir cette petite (ou plutôt énorme) pépite !

Je ne sais pas si j'aurais eu connaissance de cette parution sans l'opération masse critique et, je peux maintenant dire que cela aurait été vraiment dommage de passer à côté.



J'ai mis du temps, plus qu'habituellement, à lire cet ouvrage et à en faire la critique car le sujet n'est pas des plus simples... J'avais plus d'occupations dans ma vie personnelle et professionnelle, ce qui ne m'a forcé à faire de nombreuses pauses au cours de ma lecture. Mais, finalement, je pense qu'elles étaient nécessaires pour digérer certains passages.



La plume de l'auteur, Richard Lloyd Parry, qui est journaliste, est véritablement captivante. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.



Cette enquête est menée avec beaucoup de pudeur, de justesse et surtout, beaucoup de respect (qualité qui est ici la plus importante, à mon sens, pour ce type de récit).



Ce livre m'a fait passer par une multitude de sentiments. J'ai été à la fois émue, révoltée, bouleversée et admirative. Si un tel drame était arrivé à un peuple occidental, je ne pense pas que notre réaction aurait été la même... Cela aurait été le K.O., le chacun pour soi, les pillages etc. La culture asiatique est, selon moi, l'une des plus respectables. Après ma lecture, j'ai un nouvel argument à donner si on me demande pourquoi.



Un verdict final (suite à l'appel qui a été fait) est attendu pour 2018 et j'aimerais vraiment le connaître... Savoir si la justice japonaise a été à la hauteur. Affaire à suivre sur ce point et je trouve dommage que cet ouvrage n'est pas été publié après celui-ci. Mauvais timing.



Concernant les bémols : les notes de fin d'ouvrage plutôt que les notes de bas de page m'horripilent au plus haut point. C'est tout simplement une horreur de devoir chercher la note du chapitre untel en fin d'ouvrage alors qu'il aurait été tout aussi simple (si ce n'est plus) de les inclure en bas de page.

D'autre part, je n'aime pas la politique et c'est certainement pour cela que je trouve que lorsqu'elle est abordée dans l'ouvrage, cela n'est pas forcément légitime. Le tsunami sert presque de prétexte pour faire le point sur ce sujet. Heureusement, cela n'a jamais été très long.





En toute franchise, je pinaille sur les bémols car Les Fantômes du Tsunami est plus qu’époustouflant de vérité. J'espère qu'il connaîtra un grand succès, au Japon surtout, mais aussi partout dans le monde afin que l'histoire de l'école Okawa soit connue de tous. J'espère que plus jamais un tel drame, qui aurait pu être évité, n'arrive... Les tsunamis ne peuvent être stoppés mais les réactions humaines peuvent être à la hauteur et les familles des victimes ne demandaient que cela aux enseignants de cette école.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

En 2000, Lucie Blackman disparaît du jour au lendemain de la ville de Tokyo.

Cette jeune femme grande et blonde, adorée par sa famille anglaise, s'évapore dans la nature. En voyage au Japon, elle effectuait le métier d'hôtesse en compagnie d'une amie.

Qu'est-ce qui a pu se passer dans cette ville qui bouillonne de vie ?



Une enquête très intéressante sur un fait divers que je ne connaissais pas ! J'ai pris plaisir à lire ce livre où l'auteur (qui est journaliste) s'est véritablement passionné pour l'affaire et a effectué des recherches incroyables sur le contexte de la disparition de Lucie. En plus d'une affaire sordide et écœurante on découvre le Japon, ses mœurs, ses habitants. C'est toute une culture que j'ai appris à connaître : le fonctionnement de la police, de la justice, les différents métiers exercés par des étrangères là-bas, etc. C'est très fourni, peut-être parfois un peu répétitif mais très instructif. Un livre coup de poing !
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..

Lucie Blackman a disparu le samedi 1er juillet 2000, à Tokyo, où elle exerçait comme hôtesse de night-club. Sa jeunesse, sa blondeur, et sa nationalité anglaise firent de cette disparition un événement médiatique, qui attira aussitôt dans la capitale japonaise, en même temps que son père Tim et sa sœur Sophie, les correspondants de nombreux journaux étrangers. L’énigme que constitua dans un premier temps l’affaire devint un mystère inexplicable, une histoire protéiforme et sans cohérence, jalonnée d’étranges tournants et d’aléas irrationnels, si déroutante et insaisissable que la raconter peut être considéré une gageure. C’est pourtant ce à quoi Richard Lloyd Parry, qu’elle obsède, contaminant jusqu’à ses rêves, s’attelle dans "Dévorer les ténèbres".

Au moment de la disparition de Lucie, il travaille à Tokyo comme correspondant d’un journal britannique, et connait très bien la ville, y ayant vécu la majeure partie de sa vie d’adulte. Bien que souvent confronté, en tant que reporter de guerre et de catastrophes naturelles, au spectacle de la violence, il affirme que cette histoire, se révélant comme une "trappe dans une pièce familière dissimulant le secret d’existences effrayantes et monstrueuses", l’a confronté pour la première fois à certains aspects de la condition humaine. Avec ce récit, il souhaite défaire Lucie de l’unique image d’une victime érigée en symbole, lui rendre son statut de personne à la fois ordinaire et complexe, faire en sorte que l’on souvienne qu’avant de mourir, elle avait vécu.



Sur la base de témoignages de ses proches (amis et famille), et s’appuyant sur des extraits de son journal intime, il retrace son parcours, celui d’une jeune fille en effet ordinaire, à la fois romantique et cœur d’artichaut, parfois futile mais aussi sensible, bourrée de complexes malgré son apparence soignée et son goût pour les belles choses chères, qui l’amène à s’endetter au-delà du raisonnable. Ses expériences professionnelles de quelques mois à la City puis comme hôtesse de l’air chez British Airways ne lui apportent pas de réel sentiment d’accomplissement, et l’ambiance au sein du foyer familial (elle vit chez sa mère, profondément marquée et aigrie par le départ du père, avec sa sœur et son frère) est souvent très tendue. Aussi lorsque son amie Louise lui propose de partir travailler au Japon, elle accepte cette expérience comme une porte de sortie et l’occasion de renflouer ses finances désastreuses.



Après les désillusions de l’arrivée, notamment en découvrant leur minable logement, les deux amies trouvent un emploi à Roppongi, quartier chaud, cosmopolite et peu raffiné de Tokyo dont les quelques centaines de mètres carrés sont conçus pour pourvoir aux plaisirs et tirer profit des gaijin (étrangers). Le Japon déploie dans l’organisation du sexe rémunéré imagination et créativité, des salons de massage aux salles de strip-tease, du sordide au select, tout y est autorisé sauf faire payer une relation sexuelle conventionnelle entre homme et femme.



Le travail d’hôtesse est davantage du domaine social que sexuel. Il consiste à tenir compagnie aux clients, à leur faire la conversation et les faire boire, les divertir et les flatter. Une mission peu gratifiante en somme, mais dénuée de tout danger. Afin de fidéliser leur clientèle, les clubs d’hôtesses incitent par ailleurs ces dernières à obtenir des rendez-vous à l’extérieur, hors leur temps de travail, pour dîner ou déjeuner avec certains de leurs clients réguliers. C’est au cours de l’un de ces dõhan que Lucie disparaît, après avoir téléphoné à Louise pour l’assurer qu’elle serait rentrée en fin de journée.



C’est le départ d’une longue enquête, au départ complétement inefficace, dont Richard Lloyd Parry détaille la succession de ratages, les latences et les rebondissements, les témoignages et les pistes inexploitées, tel ce mystérieux coup de fil d’un homme, reçu par Louise deux jours après la disparition de son amie, indiquant que cette dernière était volontaire. L’affaire piétine, tout semble insurmontable à une police passive et entravée par des procédures absurdement compliquées, qui au départ ne la prend pas au sérieux -il ne s’agit après tout que d’une disparition d’hôtesse de plus- mais qui se voit bientôt contrainte de s’impliquer davantage : Sophie, la sœur de Lucie, et surtout Tim, son père, se démènent pour médiatiser l’affaire, donnant interviews sur interviews, menant sans relâche leurs propres investigations, passant des jours et des nuits à Roppongi. Ils parviennent surtout à attirer l’attention du premier ministre Tony Blair sur l’affaire, dont il s’entretient avec son homologue japonais à l’occasion de sa venue pour le G8.



Richard Lloyd Parry a beaucoup échangé avec la famille de Sophie, et évoque avec autant de sincérité que d’empathie à la fois l’ampleur du traumatisme pour les proches, mais aussi leurs manières, très diverses, d’y faire face, de l’éloquence et de l’arrogant sang-froid d’un Tim qui finit par susciter l’aversion à la douleur spontanée et sincère de Jane, la mère, en passant par l’attitude agressive et sur la défensive de Sophie, dont l’auteur détaille par la suite le long et poignant calvaire pour faire le deuil de sa sœur adorée, et à laquelle elle ressemble tant…



Il fait cohabiter cette dimension humaine, émotionnelle de l’affaire, avec l’enrichissant apport de son analyse sur ses aspects culturels et judiciaires. En nous faisant appréhender le contexte dans lequel s’implante le drame, il nous immerge dans une atmosphère presque romanesque, nous permet de mieux comprendre son caractère exceptionnel, mais aussi les raisons qui ont rendu l’enquête si laborieuse. On apprend ainsi que le système judiciaire japonais est fondé sur l’obtention à tout prix d’aveux, la police disposant de 23 jours pour interroger les suspects, et usant de méthodes d’intimidation psychologique voire physique (mais c’est plus rare), telles que la privation de sommeil ou de nourriture, l’application de de légers coups de pieds ou de claques, le but étant davantage d’humilier que de faire mal. Les policiers japonais ont par conséquent plus d’expérience pour faire avouer que pour enquêter. D’autant plus que ces méthodes sont ancrées dans une culture où le rejet du mensonge, de l’entêtement et de l’insoumission amène la grande majorité des prévenus -presque 100 %- à se confesser.



La faiblesse de sa police, également dû à son incapacité institutionnelle à penser hors des clichés, est d’ailleurs l’un des tabous propres à société japonaise. Mais il faut aussi lui reconnaître un manque de pratique lié aux circonstances. Car Tokyo reste, selon les critères de tous les pays développés comparables, un endroit exceptionnellement sûr. L’auteur confirme ce point, témoin de la rareté des manifestations d’agressivité ou de malveillance, de l’absence de comportements fanfarons ou ostentatoirement virils. Il règne au sein de la société japonaise une réserve et une politesse souvent déstabilisantes pour les étrangers, car elles freinent toute connaissance intime de l’autre et empêchent parfois de le comprendre, compliquent l’appréhender des situations auxquelles on est confronté. Ce décalage est criant lors des descriptions du procès en lien avec la disparition de Lucie : dépassionné, convenu, aride, dénué de toute rhétorique ou d’effets de manche… Cet environnement, sur et pourtant complexe, incite à mettre en sommeil ses instincts de méfiance et de prudence, ainsi que l’a fait la finalement très malchanceuse Lucie en accompagnant sans arrière-pensée son dernier client…



"Dévorer les ténèbres" est donc un récit très riche, et à l’image de cette affaire déroutante, protéiforme et complexe. L’auteur l’aborde par ses multiples ramifications, s’attachant à démontrer comment les événements du passé, l’environnement social et les hasards de la vie concourent à façonner le caractère des individus et à établir les circonstances de rencontres qui parfois révèlent l’existence d’un mal impalpable et invisible.



Sombre et passionnant.
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Dévorer les ténèbres : Enquête sur la disparue de..



Richard Lloyd Parry réussit là un tour de force avec cette histoire vraie d’une jeune anglaise disparue à Roppongi, quartier « chaud » de Tokyo.

L’issue, terrifiante, ne fait aucun doute et pourtant on se laisse happer par ce récit sombre et authentique qui ne verse jamais dans le mélo ou le voyeurisme.

L’auteur nous présente les faits et les protagonistes tels qu’ils sont, sans jamais prendre parti.

S’il devait y avoir aujourd’hui un livre relatant l’affaire Dupont de Ligonnès je pense que je ne le lirai pas. Beaucoup(trop) de choses ont été dites ou écrites sur le sujet.

Là je dois avouer que je n’ai aucun souvenir de cette affaire et c’est ce qui à mon avis m’a aussi attiré:

la méconnaissance de l’affaire( résolue ou pas) et le cadre dans lequel elle se déroule, le Japon (qui me fascine tant).

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