La vie d’un innu
Dans la vie d’un Innu
Il y a deux chemins se défilant devant lui.
Le premier est tracé
Par des pas d’hommes qui ont passé avant lui,
Ce chemin est lourd car il est profond en peines et en joies aussi.
Il prendra ce chemin pour évoluer dans l’environnement où il vit.
L’autre chemin est invisible.
Il est tracé par la lumière de la vie.
Il peut y accéder par la force de son Mishtapeu (1).
Ces deux chemins sont reliés quelque part dans le monde où nous vivons
Et dans le monde des esprits où nous voyageons par nos rêves.
Quand les deux chemins se rejoindront, à ce moment-là,
L’Innu se retrouvera lui-même.
(1) Pour les Indiens innus, chacun renferme en soi le Mishtapeu ou Mistapéo, littéralement le « grand homme » (de mista, grand, et napéo, homme), âme dont le seul langage est le rêve, et qui converse librement avec le monde des esprits.
Beauté de la nature
Ne me dis pas que tu veux mourir
Quand la terre ta mère te nourrit
Ne me dis pas que tu veux partir
Quand autour de toi respire la vie.
N'entends-tu pas ta sœur la rivière qui t’appelle ?
Elle coule comme le sang dans tes veines
N'écoutes-tu pas ton frère le vent qui te parle ?
Il te dit : Confie-moi un peu de ta peine.
Ne regardes-tu pas parfois le ciel
Ta grand-mère la lune qui éclaire ta souffrance ?
Lève ton regard vers le Grand Esprit éternel
Il t’accueille avec un souffle d’espérance.
Permets à ton cœur de s’ouvrir
Tu verras que la lune t’aidera
Permets à tes rêves de s’épanouir
Tu verras que ta vie changera…
Ma jeunesse
J’ai marché pieds nus sur la neige de mon pays
Sans savoir où mes pas allaient me guider
Même le froid mordant collé à mes pieds
Ne pouvait arrêter mon besoin de survie.
Ma jeunesse et mon courage ouvraient mon chemin
Comme le ferait une lumière dans la nuit
Le silence ne se faisant point copain
Et la solitude attendant que je la désennuie.
J’ai prié le Grand Esprit pour m’éclairer
Afin d’arriver à l’autre bout de l’horizon
Et dans ma soif de vouloir toujours avancer
Je voulais connaître la véritable raison.
Née de la pluie
Je suis née de la pluie et de la terre
J’ai grandi dans l’insouciance de mon enfance
Tu es fait de cendres et de poussières
Où te mènera donc ton inconscience ?
Je suis née de larmes et de rêves
Toute ta triste vie n’est qu’illusion
Maintenant je fais une longue trêve
Avant de te rejoindre dans ta prison.
Je suis née de sons et de musique
Avec le rythme du tambour ancestral
Qui capture tout silence cynique
Et réchauffe ce froid théâtral.
Je suis née plein d’étoiles dans mon ciel
Elles illuminent ma vie qui parfois se fait sombre
Elles donnent à ma vie un goût de miel
Plus jamais, je ne serai qu’une ombre.