Citations de Roger Judenne (105)
" J'aime les paysans .Ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers ."
Montesquieu .
- Partout, il se dit qu’un débarquement allié se prépare. Les Allemands renforcent leurs défenses sur les côtes de Flandre et les grandes plages belges. C’est là qu’ils pensent que le débarquement aura lieu. À mon avis, c’est maintenant une question de mois. Sûr, c’est pour cette année.
(page 124)
La nuit est clame et le terrain assez sec. La lune, en croissant descendant, diffuse une pénombre idéale pour ce genre de mission, à mi-chemin entre la clarté vive des nuits de pleine lune et l’obscurité totale. Quelques nuages passent lentement. Bref, des conditions favorables pour un parachutage.
(page 17)
Avant guerre, il y avait deux voies, une dans le sens Paris-Tours, une autre dans le sens inverse. En 1942, les Allemands ont démonté la voie descendante pour récupérer le fer des rails.
(page 107)
7 juillet 1944 : Les combats sont loin d’être terminés en Normandie. Certaines poches allemandes s’opposent fortement aux attaques des Alliés et des maquisards. Pour poursuivre la libération de l’intérieur des terres, pour couper ces forteresses SS de tout ravitaillement et les isoler davantage chaque jour mais aussi pour ne perdre ni leur temps, ni leurs troupes, les Américains encerclent mais contournent ces villes qu’ils espèrent vaincre par des bombardements massifs et le manque d’approvisionnement. Des milliers de tonnes de bombes sont déversées sur Falaise, Le Havre, Cherbourg et quelques autres villes situées plus au sud.
(page 269)
Paul est employé par la compagnie pour entretenir et surveiller la ligne de la sortie du dépôt de Voves jusqu’à Rouvray. Quatre kilomètres. De quoi l’occuper à l’année. Il coupe l’herbe, dégage les caniveaux d’évacuation d’eau, fauche les talus, nettoie le chemin de service, veille à ce que les broussailles et les ronces ne masquent pas la signalisation, indique la moindre défaillance. Le couple n’est pas beaucoup payé mais le logement est gratuit.
(page 105)
Voves est un nœud ferroviaire vital pour la circulation des convois allemands.
(page 31)
Quand la ligne a été construite, avant la guerre de 70, le tracé a coupé une multitude de champs, si bien que les paysans étaient obligés de passer constamment d’un côté à l’autre pour cultiver leurs terres. Impossible de franchir les rails avec un cheval et un tombereau, surtout quand il faut escalader un talus abrupt. Un passage voûté large d’un mètre cinquante aménagé sous la voie a été construit par la compagnie. Ce tunnel évite au paysan un long détour. À cette époque, aucun véhicule à moteur n’existait. La largeur du passage a été calculée pour le passage d’un homme et son cheval.
(page 298)
Transporter des containers fait partie des coups de main que, comme les gendarmes, les cheminots ou les instituteurs dans les mairies, un employé des Ponts et Chaussées peut donner sans attirer l’attention.
(page 67)
La marnière se trouve au milieu de la plaine. Elle est exploitée depuis des décennies et comporte plusieurs galeries longues et profondes.
(page 13)
Les attaques aériennes sont plus faciles maintenant que les Alliés décollent de Normandie. Alors les Allemands se planquent toute la journée. Malheureusement, pour eux, nous sommes en été et les jours sont longs. Ils ne peuvent circuler qu’entre 23 heures et 5 heures du matin. C’est peu.
(page 286)
L'expression m'amuse. Les mangeurs de pizza m'ont alarmé et à présent, c'est moi qui ai Adrienne à l’œil.
Jeu de mots amusants : l'alarme à l’œil. La larme à l’œil.
Le fou de Bassan est un oiseau blanc comparable à un goéland mais en plus beau, plus fin, plus rapide, plus élégant.
p.15
- Une pièce d'or ! s'exclama Mathieu.
- C'est que...nous n'avons pas cet argent, avoua la femme.
- Mais je vous donnerai la pièce d'or que je vous dois dès que j'aurai vendu le chêne que j'ai coupé et qui est source de mes ennuis, s'empressa d'ajouter le bûcheron.
- Normalement, le président monte dans la motrice à 12h40, lui explique-t-il. Si l'horaire est respecté, le TGV passera ici à 2 heures. On est en avance.
Une fois arrivés juste au-dessus de la ligne, Louisette s'agite :
- Faut que je tienne mon appareil photo tout prêt, dit-elle. C'est pas le moment d'oublier d'enlever le cache sur l'objectif.
- Ma pauvre Louisette, à 320 kilomètres/heures, je ne sais même pas si on verra le TGV une minute. T'auras tout juste le temps de faire deux photos.
- Je voudrais le photographier avec le clocher de l'église de Rouvray en fond.
- Et Mitterrand en premier plan ? plaisante André.
" Il se baissa, prit une motte dans sa main et l'émietta.
Doucement la terre coula entre ses doigts, douce, ferme, offerte , comme un sein de femme" .....
Il faut entre 2 500 et 3 500 euros pour que Maman soit opérée à Paris. Il a dit qu'on a un peu d'économies, mais sans doute pas assez. Evidemment, personne d'autre que moi ne peut le savoir. Voilà la preuve qu'il aime beaucoup Maman, et qu'il veut pour elle le meilleur chirurgien, quitte à prendre des risques insensés. A mes yeux, c'est beau, c'est noble et c'est une bonne excuse. La guérison de Maman, c'est sacré. Je comprends qu'on fasse n'importe quoi pour un tel motif.
La campagne, elle n'aime pas. D'un naturel précieux et égocentrique elle se sent dévalorisée et nourrit un fort ressentiment envers une administration qui l'a reléguée au milieu d'une plaine de Beauce qu'elle trouve sinistre. En raison de la haute idée qu'elle se fait d'elle-même et de la compétence supérieure qu'elle s'attribue, elle considère comme une vaste injustice son affectation à Colville.
p 210
Une maman, c'est une richesse que personne ne peut évaluer ... C'est la caresse du vent et le parfum de l'orchidée.
La façon de pêcher du fou de Bassan est surprenante : il plane au-dessus des vagues, décrit des arabesques lentes et gracieuses, glisse sur le vent jusqu'à ce qu'il repère de ses yeux d'un bleu perçant les poissons qui se trouvent à quelques mètres sous la surface. Quand il les a vus, son vol change : il monte à quarante ou cinquante mètres de haut puis, à la manière d'un avion de combat, vire sur une aile, se ramasse, tend le bec, et son corps devient un javelot. Il pique droit, fend la surface de la mer et fond sur le poisson sans lui laisser le temps de réagir.
- Magnifique !
Les plongeons sont si nombreux que la mer donne l'impression d'être transpercée par une pluie de flèches.