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Citations de Roger Nimier (130)


Il n'y a que deux risques à la boisson : pisser ou penser.
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Ni mes goûts, ni mes sottises, ni mes affreux malheurs n'ont jamais mérité un regard. J'ai subi. Et quand j'en avais le cœur trop serré, j'ai tout secoué, pour retrouver d'autres mers, d'autres rochers, où je me suis attaché à nouveau. On peut se raconter, encore que ce ne soit déjà pas très brillant. Se connaître, ce serait faire de la pédérastie avec soi-même. Ou bien promener d'une main d'ivrogne une lampe éteinte dans le royaume des spectres.
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Tout ce qui est humain m'est étranger.
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« comme si l’on avait besoin d’amour pour être jaloux »
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Roger Nimier
"Au commencement était le Verbe" : c'était déjà mal parti.
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Un boulet avait emporté le capitaine Pifteken, dont on ne retrouva qu'un doigt de pied, mais si mâle et si parlant, qu'il fut longtemps conservé aux Invalides, avant d'être pris par les Allemands en 1940. On prétend que Hitler avait de long tête-à-tête avec lui, dans son Bunker, pour se redonner courage.
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Entre ces deux raisons, il y avait de la place pour quelque chose de plus compliqué. C’était le besoin de trahir les héros, de me trahir à mon tour. Je violais cette Allemande, mais à la même seconde, un SS violait la femme que j’aimais le plus au monde. Ainsi tout était-il consommé.
J’ai cessé de la caresser. Je lui ai tordu un poignet. Et, sans aucun plaisir, car je détestais cette brutalité, je lui ai dit :
— Écoutez-moi, ma petite fille. Si vous gigotez, je risque de vous casser le bras. Naturellement, il faut vous débattre, sans quoi ce serait immoral et ça gâcherait mon plaisir. Mais restez dans certaines limites.
J’ai passé l’autre main sur ses grandes jambes musclées, jambes de la Baltique et des horizons gris, jambes qui me changeaient un peu de Barbizon, l’Hay-les-Roses et Saint-Germain pour m’entraîner à leur suite dans les steppes du silence. Je tournais son poignet comme on tourne les clés d’un violon. Elle ne voulait pas crier. Moi, je voulais qu’elle crie un peu. […]
Enfin, elle a commencé à hurler d’une voix monocorde tandis que je la prenais lentement, mais j’ai gardé les yeux dans les siens pour l’empêcher de se cacher à l’intérieur de ses cris.
[…]
Je l’ai prise une troisième fois. Maintenant, je ne pensais plus à ma sœur Claude, mais à Louisiane. À chacune son tour, il faut une certaine justice en amour, faute de quoi on tombe dans la passion, on se laisse pousser les cheveux, on oublie de se limer les ongles et autres infamies. Elle m’a encore mordu la main, pour me laisser un souvenir ou bien parce qu’il est agréable de faire mal. En la tenant par les cheveux, je lui ai cogné la tête contre le bord du divan.
— Comment t’appelles-tu ? lui ai-je dit.
Elle m’a répondu, comme si ses poumons jetaient des seaux d’air dans le vide, elle m’a répondu que cela ne me regardait pas. Je n’avais rien à savoir d’elle.
J’ai fait en souriant :
— Mais si, je sais déjà tout. Tu es la fille d’un général qui portes des moustaches courtes et la croix « Pour le Mérite » avec épées de diamant. Ton frère était un nazi, un chic type et les taupes en ce moment lui bouffent le ventre sous la terre d’Italie : car le ciel est doux, là-bas, mais la terre est impitoyable.
Elle m’a giflé deux fois.
— Mon frère était un garçon d’une autre espèce que la vôtre.
Je lui ai demandé s’il faisait mieux l’amour et elle m’a craché au visage pour mon plus grand divertissement. Si elle ne couchait pas avec lui, pourquoi se montrer aussi susceptible quand je parlais des taupes et de son ventre. D’ailleurs les frères des jolies filles sont tous des imbéciles. À l’avance leur vie est gâchée, ils ont un complexe d’Œdipe drôlement compliqué. Ce qu’ils ont de mieux à faire, c’est de se déguiser en parachutiste et d’aller crever discrètement.
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Les vengeances oubliées depuis longtemps aident à vieillir.
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L'Allemagne en 1944 fut le grand lieu de rencontre des desperados de l'Europe.
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La fureur des sentiments n'est pas leur confusion. Au contraire, la sérénité s'installe d'elle-même, comme dans un moteur qui a trouvé son régime. Une machine montée de longue date, une passion préparée avec un soin parfait, trouve son aliment. La joie la remplit, tout baigne dans une lumière noire de scandale et de haine. C'est la postérité du malheur. Car si l'on a pris l'habitude de souffrir par quelqu'un, on ne peut plus s'en passer. Cette personne, hier adorée, ne compte plus que pour la part de malheur qu'elle peut vous apporter. Atteindre l'intolérable, accumuler l'horreur, ces grandes actions inondent le coeur.
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Ce soir-là, il était en smoking. Il devait aller dans une soirée où il verrait deux ou trois personnes qu'il aimait bien. Il se demandait toujours pourquoi on l'invitait dans des endroits pareils. Il se trouvait très inférieur aux imbéciles qui enchantaient les maîtresses de maison. Ses airs sombres, on croyait que c'était exprès. On trouvait des intentions derrière toutes ses maladresses. Et si l'on ne trouvait rien, c'était sans importance. Le monde était fait de n'importe quoi, reçu par n'importe qui et tout ce néant se donnant un grand mal pour ressembler à quelque chose.
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L'intelligence : une certaine façon d'être au courant de tout; la faculté de raisonner, à propos de Picasso ou des événements politiques; le goût des grands débats intellectuels; l'assurance dans la pensée, quelque chose comme une bonne éducation des idées ( alors, elles ne font pas scandale, elles ont du maintien, entrent dans un salon, se mêlent à la conversation). L'intelligence, donc le manque total de génie.
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Il y a une secrète satisfaction dans le mépris, puisqu'il vous libère . Traîner de jour en jour, de plaisir en plaisir, écoeurait Olivier. Plus encore l'écoeurait cette certitude que tout arrivait : les femmes, ,le succès, tous les hasards que nous convoitons, tout cela nous arrive. Il suffit d'aimer. Mais comment aimer dans la certitude ?
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Nous ne détestons pas la souffrance, nous voulons seulement qu'elle nous soit adaptée, qu'elle serve à notre abaissement ou à notre assomption. Si elle appartient à un monde trop différent de celui dans lequel nous respirons, alors nous sommes perdus, car nos habitudes sont menacées.
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La bêtise est un monde à elle seule. Elle se moque des catégories prêchées par l'intelligence, elle ne dit pas le contraire de la vérité. Elle trouve n'importe quoi et s'enchante de sa découverte.
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L'assommant, je ne faisais que me le répéter, c'est que les goums auront foutu la chaude-pisse partout. Ce n'est pas qu'une bonne bléno, à l'occasion, n'ait son utilité. Je me rappelle, en 43, à la prison d'Angers, sans les gonos, où serais-je maintenant ? Dans une profonde fosse publique avec les regrets éternels de ma famille et la bénédiction du curé de l'endroit. Le gonze qui m'avait passé ses gonos, d'ailleurs, c'était un frère.
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- Je voudrais bien venir vous voir. J'arriverais vers trois heures du matin, en pantalons noirs ou en robe du soir, indifféremment. L'essentiel serait d'être nue en dessous et...
- Oh ! la barbe !
- Comment la barbe ? Tu as un de ces toupets. Je suis très bien, toute nue. De visage, j'ai l'air trop douce, mais une fois déshabillée, ça change.
- Ça suffit comme ça. Je n'ai pas l'intention de tomber amoureux de toi. Inutile de m'envoyer des prospectus ou des modes d'emploi.
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Tessa le regarda avec mépris. Elle supportait les gros mots et détestait les expressions familières. Puis Raoul se coucha sur elle, etc. Elle était furieuse. Cet homme empâté, bientôt quarante ans, les cheveux noirs luisants, un peu frisés, les mains velues, ce mari ne l'enchantait pas. Il lui faisait l'amour tout de travers, en soufflant comme une locomotive. Puis il essayait de dormir sur sa poitrine : elle détestait cette familiarité. Dieu merci, il n'avait pas un tempérament excessif - son père l'avait dressé sur ce chapitre, lui assurant qu'on doit se ménager, qu'il faut garder des forces pour l'avenir et pour les affaires, etc.
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A Limoges, il déchanta. Limoges n'était nullement une ville dans la manière de San Francisco, Honolulu ou Singapour. Faite de pentes et de montées, mal équilibrée sur elle-même, grisâtre, pleine de cafés où coulait la bière chaude, la capitale du Limousin débordait d'affiches rouges, jaunes et blanches.
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Tant de nuits acharnées sur des textes monotones, ces majuscules vêtues de noir venaient s'humilier devant un nègre qui soufflait dans une trompette, tandis que Dominique battait des mains.
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