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4.26/5 (sur 63 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 25/08/1968
Biographie :

Roger Raynal est un homme de sciences et de lettres.

Titulaire d'un doctorat de l'Université de Toulouse (1997), il est d'abord un scientifique. Spécialiste, entre autre, d'exobiologie il est professeur de biologie depuis 1995.

Il a publié des manuels de SVT libres et gratuits à destination des élèves de collège et de lycée ainsi que de leurs professeurs, accessibles, ainsi que d’autres ouvrages universitaires sur l’histoire des sciences, sur son blog: http://exobiologie.info/.

Il traduit par ailleurs les œuvres complètes de Charles Darwin aux éditions Slatkine.

Grand admirateur de la culture japonaise classique, il a toujours été attiré par l’écriture. "Et il neigeait sur le Japon" (2018), son premier roman, a été récompensé par le Prix du roman régional Lion’s Club PACA 2019.

Il écrit aussi des nouvelles, certaines ayant été publiées dans le recueil "Félin" (YBY éditions, 2018), dans l'anthologie "Le temps revisité" (Arkuiris, 2019) et, en anglais, par le London Magazine ("Beloved", 2018).

Roger Raynal tient un blog de lecture dédié à la littérature japonaise – Littérature du soleil levant.

son site : http://www.exobiologie.info/sitauteur/
son blog : https://litteraturedusoleillevant.wordpress.com/

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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Pourquoi fallait-il que tant de lieux dédiés à la religion, donc élevés à la gloire d'une illusion, fussent si beaux, alors que tant d'établissements d'enseignement étaient d'une laideur insigne ? La beauté était-elle ressentie comme indispensable à l'erreur, et inutile pour accéder aux vérités du monde ?
P 136
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Je revois les brisures de soleil filtrant à travers l'arbre et courant sur ta peau, et ton pas si léger que l'herbe ne semblait y céder qu'à regret. Trop d'attente déjà, trop d'espérances éteintes, et le désir pourtant de connaître l'étreinte. T'en souviens-tu ? Et les fruits rouges éclatant dans nos bouches, le sucre tachant nos lèvres, cette lumière végétale, ton regard qui scintille, l'envie de mordre un autre fruit, une autre chair sucrée sous sa surface luisante.
Nos paroles ne disaient rien, proximité des coeurs, pudeur des sentiments. Nos gestes parlaient-ils ? J'ai oublié, j'en ai peur, les causes et les conséquences, mais tu montas dans l'arbre, et pour t'aider, je connus la douceur de ta peau. Cela, je m'en souviens. Glissement au ralenti d'épidermes en connivence, tes jambes au-dessus de moi pour taquiner les fruits, et mes yeux qui hésitent. Cela, c'était avant, mais y eut-il un après ?

Extrait de "Lettre à l'absente"
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D'habitude, lorsqu'une femme me faisait connaître son désir, je me jetais sur elle, mais là, j'étais comme paralysé, embarrassé de respect, et je la laissai faire. Nous étions, de tous côtés, environnés par la brume d'automne. « Vos mains sont froides et rugueuses », me dit-elle, « je vais les amollir ». Et lentement, elle porta chacun de mes doigts à sa bouche, les embrassant avec un art si maîtrisé que je crus défaillir. Pour me ramener à moi, à elle, elle me mordit, de ses fines dents, le bout de l'index, jusqu'au sang. La brève douleur réveilla ma conscience, et je basculai sur elle. Elle se dégagea comme un animal souple et fauve et ôta son dernier vêtement alors que je me séparais des miens. Dans cette clarté entrecoupée de brume, de sa peau nue semblait sourdre une lumière laiteuse, quasi lunaire, et je me fondis, comme la luciole soumise à une fatale attraction, dans cette lueur vaporeuse.
Je ne saurais vous dire combien de temps dura cette union. Je sortis de mon corps, cette nuit-là, à plusieurs reprises, et il me sembla que mon esprit errait dans les brumes, courant à la surface des eaux huileuses à la recherche de mon corps uni au sien. J'entendais, je participais des mille volontés de la vie autour de nous. J'étais ce poisson à l'affût dans la vase, et ce ver qui rongeait le roseau, et ce hibou qui cherchait sa pitance, et cette souris, encore, qu'il terrorisait, blottie entre les herbes...J'étais tout cela, et tout cela était en moi. J'eus l'illusion de voir Itako, loin au-dessous de moi, cernée de lacs et de rivières, et le grand rivage qui marque l'océan. Loin, très loin au-dessous de nous. Puis, je chutais, je revenais dans ma barque, avant de reprendre de la hauteur, dans un va-et-vient qui semblait appartenir à une autre réalité. Je vis, dans ce rêve partagé, disparaître la ville sous les nuées et, vers le sud, je crus même discerner les neiges du Fuji, scintillantes sous le manteau céleste gavé d'étoiles qui m'accueillaient en leur sein. Et toujours cette odeur lourde, suave, presque sucrée, cet au-delà du désir et du plaisir qui me portait, abandonné, sans volonté, comme nous porte le temps sur les flots tempétueux de notre destinée. J'avais dépassé le stade des sensations, j'étais apaisé, libéré de toute nécessité, je tutoyais les dieux...et j'ouvris les yeux alors que ma déesse refermait, d'un mouvement fort et exquis, les pans de son dernier vêtement.
J'étais étendu, nu, faible et trempé, comme pour une seconde naissance, sur le rude plancher de ma barque. « Nous pouvons, à présent, terminer notre course ».

Extrait de "Le doigt"
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- Je crois, Satoko, que des pensées et des impressions délicates et nuancée doivent s'exprimer avec un langage qui possède lui aussi ces mêmes propriétés. Je n'ai pas honte de vous dire que je suis extrêmement sensible, et que pour exprimer les nuances que l'on ressent, il est nécessaire, voire indispensable, d'utiliser un langage lui aussi riche et nuancé. Ce n'est pas pour rien que le français fut, longtemps, la langue des diplomates !
P 24-25
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« Aime-moi devant toute la ville », me dit-elle, appuyant son corps nu contre les quelques millimètres de verre froid qui nous séparaient du vide.
Me tournant le dos, elle chuchota, comme pour se parler à elle-même : « Aime-moi, et si la vitre venait à éclater, nos corps entremêlés, comme deux anges déchus, chuteraient de concert pour entrouvrir ensemble les portes de l’éternité. »
Le plaisir, déjà, brouillait mon esprit, je ne sus que répondre, sinon par ce qui m’était si poétiquement demandé, à cette exquise exigence, et je me dis qu’une vitre à l’épreuve des tremblements de terre pouvait sans risque endurer les frémissements de nos étreintes.
« Fais nous mourir », me murmura-t-elle encore, et cette petite mort-là nous fut douce, dans l’intimité de la ville-monde clignotante et palpitante tout autour de nous.
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L’encre qu’elle avait utilisée semblait avoir gommé les aspérités du papier, et traçait sous mes doigts comme des chemins de douceur. Mais c’est lorsque je regardais son écriture native que j’eus réellement honte de moi : il ne faisait pas de doute qu’elle avait étudié la calligraphie, et les délicates courbes de ses kanas étaient, malgré leur absence de sens pour moi, une porte ouverte sur son âme, dont jamais je n’aurais la clé. Mais quel homme
peut vraiment se vanter d’avoir pu sonder l’abîme d’une âme féminine ?
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LA FIN DU CHAT D'ARGENT

C'était il y a longtemps ,à l'époque où le grand Kawabata arpentait les rues d'Askusa alors quartier mal famé d'Edo, pour écrire dans l'Asahi Shimbun ses fameuses chroniques .À l'époque, nous avons fait tous les deux la même rencontre ,qu'il a romancée avec son habituel talent,mais je me dois de rétablir ici la vérité sur ce jeune homme haut en couleur qui devint tristement célèbre dans le quartier de l'époque sous le nom d'Umé le chat d'argent.( Page 11).
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Nous n'étions pas sitôt installés que des verres de thé vert fumants nous furent servis,ainsi que des serviettes chaudes.Attablé en face d'elle,je compris quelle était l'origine du trouble qui m'envahissait en sa présence.Je ressentais Satoko en elle,je la retrouvais dans les traits de son visage,dans sa façon de marcher ,dans sa manière de poser ses mains en geste lents et étudiés sur les objets qui lui tenaient à coeur,comme le foulard qu'elle avait dénoué avant de le faire lentement glisser sur ses épaules.C'était comme si j'avais devant moi un clone de Satoko,déplacé d'une trentaine d'années dans le futur ,qui me souriait.( Page 125).
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Ce n'est pas ma première expédition dans le pays blanc. Cela commence toujours par de brèves incursions, de fausses aventures en terrain balisé, sur de courtes distances. Une exploration sous conditions et sous surveillance, d'où le risque est absent. On peut à la rigueur se perdre, mais pas s'y perdre, et encore moins s'y abîmer. Pourtant, ce pays est dangereux. Certains de ses plus grands explorateurs y ont laissé la vie ; dévorés, abattus, parfois si marqués par ce qu'ils y ont découvert qu'après leur périple ils ont mis, d'eux-mêmes, un terme à leur existence. Il y a de la folie dans cette vision de la vie qui nous pousse à accomplir, malgré les risques, ce voyage. Le plus grand de ces risques, le plus contagieux aussi, c'est l'ennui. Il peut vous saisir à n'importe quel moment, vous stopper dans votre élan, vous pétrifier pour longtemps, statue de sel soudain indiscernable dans ce pays blanc, coupable d'avoir voulu se retourner sur ses traces plutôt que d'avancer. Il faut continuer, malgré tout. Je n'ai d'autres repères que mes propres traces, mais si elles peuvent me dire d'où je viens, elles ne me sont d'aucun secours pour m'indiquer la direction à prendre. Je dois me fier à mon inconstante boussole intérieure. A chaque pas je construis mon histoire, c'est la seule chose que j'apporte dans cette immensité.

Extrait de "Le pays blanc"
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Des nuages venus du Nord crevèrent,et,à l'abri de la véranda, je regardai toutes choses au travers du voile de la pluie,du fin rideau de l'existence.Mon ami félin était assis près de moi,et ma main caressait son échine douce et souple.Il suivait d'un œil curieux les gouttes qui se détachaient une à une du toit.Une goutte reflète le monde qui l'entoure.J'étais la goutte,et le monde se reflétait en moi.J'entrevoyais chacun de ses points,chacune de ses lumières. J'étais envahi d'une grande paix,une sérénité liquide.Sous mes caresses prenait naissance la douce et féline mélopée marquant le bonheur d'un instant,et je ressentais presque physiquement peser sur moi le regard de mon petit compagnon,ce regard doré qui renfermant dans son orbe le reflet chatoyant de notre monde sensible.( Page 73).
Extrait du récit : La joueuse de Shamisen.
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