Je suis fatiguée d'être traitée comme une citoyenne de seconde zone.
Si nous baissons les bras, nous sommes complaisants envers les mauvais traitements, ce qui les rend encore plus oppressifs.
Quand on n'a pas de droits civiques, il n'est question que de survivre, d'exister au jour le jour.
Enfant, je pensais que l'eau des fontaines pour les Blancs avait meilleur goût que celles des Noirs.
« Je voudrais que l’on se souvienne de moi comme d’une personne qui voulait être libre pour que les autres le deviennent aussi » …..
« Avec les années , j’ai appris que, quand on prend une décision , la peur s’en va .
Savoir ce qu’on a à faire éradique la peur . »
Les gens ont toujours cru que je n'avais pas cédé ma place parce que j'étais fatiguée. Ce n'est pas vrai. Je n'étais pas fatiguée physiquement. J'étais surtout fatiguée de devoir capituler.
J'ai appris au fil du temps que quand nous sommes fermement résolus, notre peur diminue.
« Avec les années , j’ai appris que quand on prend une décision , la peur s’en va .
Savoir ce qu’on a à faire éradique la peur ».....
Vous ne devez jamais avoir peur de ce que vous faites quand vous faites ce qui est juste.
Je repensais à ces nuits d'angoisse pendant lesquelles mon grand-père veillait, le fusil à la main, redoutant le Klan. Les gens ont répété à l'envi que je n'ai pas cédé ma place ce jour-là parce que j'étais fatiguée, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas particulièrement fatiguée, pas plus qu'un autre jour, après une journée de travail. Je n'étais pas si vieille, bien qu'on m'imagine toujours comme une petite grand-mère. J'avais 42 ans. S'il y avait bien une chose qui me fatiguait, c'était de courber l'échine.
Nous nous partagions les tâches de la vie quotidienne, qui étaient inscrites chaque jour sur un tableau. Nous travaillions et jouions ensemble. Un de mes plus grands plaisirs était de sentir l’odeur du bacon et du café en train d’être préparés tout en sachant que c’étaient des Blancs qui le faisaient, et pas moi.
(p. 56, Chapitre 7, “Violence blanche”).
Je pris le bus jusqu’à Chattanooga, Tennessee, où un homme blanc vint me chercher en voiture pour m’emmener à Monteagle, Tennessee, à quatre-vingts kilomètres de là. Nous ne parlâmes pas beaucoup lui et moi, mais je ne me sentais pas du tout mal à l’aise. J’avais l’habitude des Blancs et je les supportais tant qu’ils me supportaient eux-mêmes.
(p. 55, Chapitre 7, “Violence blanche”).