AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ross Thomas (19)


- Je ne voulais pas vous tuer, dit-elle au cadavre allongé par terre.
Commenter  J’apprécie          30
Booth Stallings, sous-lieutenant d’infanterie et chef putatif de la patrouille de reconnaissance depuis l’embuscade, s’aplatit entre les deux rochers noirs recuits par le soleil. Après avoir écarté ce qui semblait être six douzaines de mouches, les yeux étrécis dans la brume de l’après-midi, il observa les deux silhouettes en uniforme moutarde. Les fusiliers impériaux s’étaient tous deux immobilisés et examinaient vivement les alentours, l’air inquiet comme des hommes de pointe qui soupçonnent qu’on va leur tirer dessus.
– Je dirai que le second de ces petits enculés fait au moins un mètre quatre-vingt-dix, peut-être même quatre-vingt-quinze, dit Stallings.
– Fusiliers marins impériaux, chuchota le guérillero. Ils ont une taille minimum obligatoire.
Commenter  J’apprécie          30
– Suppose qu’il y ait un groupe de gens, déclara Crites avec lenteur et prudence, appelons ça un consortium, qui ait déjà investi un milliard environ aux Philippines. Et que ce consortium espère toujours faire un bénéfice sur son investissement, ou obtenir un résultat blanc, ou peut-être juste réduire un peu ses pertes. Mais pour ça, son seul espoir est un gouvernement stable.
Crites fit une pause comme s’il attendait un encouragement. Stallings lui fit un signe de tête impatienté pour qu’il continue.
– Bon. Donc, si ce consortium dépense encore cinq millions, soit peut-être un demi pour cent de ce qui est déjà englouti là-bas, eh bien, il aura une chance de s’en tirer. Voilà la chose, Booth. Toute la pièce montée. La stabilité au lieu du désordre. Quelques années de paix et de tranquillité. Et mes amis sont disposés à dépenser quelques dollars pour ça.
– Et pour acheter le principal casse-pied.
– Lui offrir une retraite dorée.
Commenter  J’apprécie          20
Booth Stallings, assis dans le hall du Madison Hotel près de deux Saoudiens à l’air maussade, attendait Harry Crites qui avait déjà dix-neuf minutes de retard. Mais Crites avait toujours été en retard, même au début des années soixante quand il surgissait dans une réunion un quart d’heure après le début, avec un grand sourire joyeux, un inévitable cigare King Edward, et étreignant une chemise de documents irrémédiablement mélangés. Sur ce, il désarmait tout le monde, même les maniaques de la ponctualité, en lançant contre lui-même une blague tordue qui les faisait tous pouffer.
Commenter  J’apprécie          20
- Ce que j'en pense ? dit Mott. J'en pense que la merde est épaisse et qu'elle monte.
- C'est bien mon avis, dit Stallings.
- Mais tu vas quand même marcher et le faire, hein ? dit Lydia Mott.
- Mais il va aussi me falloir un peu d'aide.
- Main-forte, dit Mott.
- Tu en connais ?
Mott saisit un crayon à bille et écrivit deux noms au verso de la carte.
- Ces deux types sont sans doute à peu près ce qu'il te faut. Je tiens des sources habituelles qu'ils sont très bons, plutôt honnêtes et horriblement chers. Tu es disposé à payer N
- Je sais qu'il faudra, dit Stallings.
- Aux dernières nouvelles, dit Mott, ils étaient quelque part aux îles. Hong Kong, Singapour, Bangkok, Malacca
Commenter  J’apprécie          20
– Ils disent que c’est toi l’expert, dit Crites sans chercher à dissimuler son incrédulité. Ils disent ça. Tous. Mais mes amis sont prêts à parier cinq millions de dollars que tu te trompes.
– Avec cinq millions, la NPA pourrait s’acheter un sacré tas de M16 et d’AK-47 et d’Uzi, peut-être suffisamment pour ramener la loi martiale.
– Mes amis estiment que cinq millions ne suffisent qu’à acheter un seul mec.
– Et c’est qui, tes amis, bordel, Harry ?
– Des amis généreux, qui d’autre ?
Commenter  J’apprécie          10
Cette AID envoya Crites en mission dans sept ou huit pays en voie de développement d’où revinrent des rumeurs à propos de certains accords financiers qu’il avait passés avec divers souverains, présidents à vie et Premiers ministres. Mais Stallings ne s’en était jamais beaucoup soucié.
Commenter  J’apprécie          10
Après la mort de Kennedy, en 1963, Harry Crites avait démissionné de ce qu’il continua toujours d’appeler, avec une certaine inexactitude, « ma tâche à la Maison Blanche » et était passé à la Défense, où il ne se plut pas du tout, et de là au Département d’État où il se trouva un strapontin dans le suspect Programme de sécurité publique de l’Agence pour le développement international.
Commenter  J’apprécie          10
– Et qu’est-ce qu’on va raconter au major, bon Dieu ? demanda Stallings.
Le guérillero de vingt-deux ans parut peser la question avec soin.
– Nous – toi et moi – dirons au major Crouch que notre camarade mort est tombé bravement en défendant l’arrière-garde. (Il fit une pause pour contempler pensivement le corps de Profette.) Les cochons sauvages l’auront mangé d’ici demain matin.
Commenter  J’apprécie          10
Alejandro Espiritu, le guérillero d’un mètre soixante, sourit poliment :
– Dans mon pays, c’est une vieille et très vivace tradition militaire.
– Tu sais ce que t’es, Stallings, mon lieutenant ? fit l’infirmier d’une voix presque trop forte, le visage bien trop rouge. Tu n’es que… qu’un énorme tas de chiasse, voilà.
Commenter  J’apprécie          10
Les trois survivants de l’embuscade sur la plage de sable noir étaient le sous-lieutenant d’infanterie de dix-neuf ans, le guérillero d’un mètre soixante, et le volumineux infirmier militaire, quelque peu cinglé, qui pendant la semaine suivante avait perdu plus de sept kilos à force de suer, de jeûner et de délirer.
Pourtant ce fut Hovey Profette, l’infirmier de l’Arkansas, qui repéra le premier les deux fusiliers impériaux dans la vallée en contrebas, comme ils émergeaient lentement d’un bouquet de cocotiers négligés. L’infirmier eut un chuchotement rauque et pressant :
– Flingue ces petits enculés !
Commenter  J’apprécie          10
Il fallait être capable de passer constamment du coq à l’âne pour converser avec le riche Américain dont l’esprit vagabondait toujours dans des contrées mal connues.
Commenter  J’apprécie          10
Voyez-vous, le problème c’est que dans ces dix ou douze dernières années, les Libyens se sont fait énormément d’ennemis. Quand les pétrodollars se sont mis à couler à flots, Khadafi a commencé à fourrer son nez dans les affaires d’autres pays. Aux Philippines, en Somalie, en Irlande du Nord, en Ethiopie, en Afghanistan, au Liban, au Tchad, en Ouganda et même, pendant un temps, en Iran. Il disposait de tout cet argent et il s’en servait pour financer des groupes terroristes comme Enclume 5. Il a même payé des pensions de mille dollars par mois à quelques types qui étaient « brûlés ». Alors, il est vraisemblable que les gens qui ont enlevé Felix aient voulu rendre la monnaie de sa pièce à la Libye.
Commenter  J’apprécie          10
Les grands événements ont souvent un côté ridicule au moment où ils se produisent. Mais après coup, on comprend qu’ils étaient tragiques.
Commenter  J’apprécie          10
Dunjee sourit. Un étrange sourire paresseux, chaleureux et plein de dents qui charmait la plupart des gens qui l’approchaient et que Dunjee considérait comme un moyen commode et sans douleur de dire « non ».
Commenter  J’apprécie          10
- Ici dans la cambrousse, une adresse ne sert généralement pas à grand chose.
Adair haussa les épaules.
- On peut demander à quelqu'un.
- Je ne demande jamais mon chemin.
- Pourquoi?
- Parce que l'endroit où je vais, ça ne regarde jamais personne.
Commenter  J’apprécie          00
- Que faisait donc votre père ? interrogea Daffy.
- Il était rêveur professionnel.
- Je ne vois pas de mal à ça.
- Moi non plus, s'il avait été payé pour.
Commenter  J’apprécie          00
Le prétendant au trône de Chine était un gros Chinois de 37 ans répondant au nom d’Artie Wu et qui faisait toujours son jogging le long de Malibu Beach pile après l’aube y compris en été, où l‘aube se levait aussi tôt que 4 h 42. Ce fut pendant qu’il trottait le long de la plage, à l’est de Paradise Cove Pier, qu’il trébucha sur un pélican mort, tomba, et fit la rencontre de l’homme aux six lévriers. C’était le 16 juin, un jeudi.
Commenter  J’apprécie          00
Midi, c’était l’heure à laquelle Dunjee aimait s’asseoir sous le citronnier pour faire les mots croisés du Herald. Avant d’atterrir au Portugal, il n’avait jamais fait de mots croisés. Aujourd’hui, il les considérait comme un vice légèrement ridicule qui comportait un petit risque d’accoutumance.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ross Thomas (85)Voir plus

Quiz Voir plus

La planète des singes, Pierre Boulle

en quel année Pierre Boulle publie-t-il la Planète des singes?

1944
1953
1963
1994

10 questions
46 lecteurs ont répondu
Thème : La Planète des singes de Pierre BoulleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}