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Critiques de Rumer Godden (16)
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Narcisse noir

Orient et Occident s’observent, s’étudient, se tolèrent plus qu’ils ne s’acceptent dans 'Narcisse Noire' de Rumer Godden. Le roman retranscrit la vie de quelques religieuses parties en Inde, dans le but de créer une école et un hospice pour des paysans qui n’en ont que faire. Cependant l’impressionnante bâtisse - ancien palais des dames ressemblant plus à un temple qu’à un couvent donné par un général loufoque - se prête mal aux visées scolastiques de ces nouvelles habitantes. Malmenées, décontenancées, ce ne sont pas tant les épreuves quotidiennes qui ont raison des soeurs. De par le panorama montagneux, les paysans et personnalités locales avec lesquels elles devront composer leur mission, les religieuses sont peu à peu transfigurées presque détournées de leur voie, happées par l’atmosphère générale. Tout autant, celle du livre devient mystérieuse, sensuelle ou plus précisément indolente. Les contrastes constants où se mêlent enjeux religieux, péchés de chair, recueillement et paganisme, austérité et luxuriance, sainteté et vices finiront par ébranler l’âme de la petite communauté. Ces oppositions se font tantôt criantes, tantôt subtiles et l’écriture sait se rendre surprenante afin d’entraîner son lecteur dans le lent dérèglement de l’ordre établi. C’est tout d’abord avec curiosité, puis avec intérêt que nous sombrons nous aussi dans cette entreprise vouée à l’échec dès les prémices de l’action.



http://evene.lefigaro.fr
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Narcisse noir

+++ Lu en VO +++



Narcisse Noir fait partie des quatre romans qui se déroulent en Inde dans l'oeuvre de Rumer Godden, ce pays où elle a passé une partie de sa jeunesse et dont elle s'est imprégnée de l'atmosphère. Elle a pu y observer assez finement les rapports entres colons anglais et populations autochtones.



Dans Narcisse Noir un petit groupe de nonnes anglaises est envoyé dans une région reculée des contreforts de l'Himalaya pour y fonder un couvent, doublé d'une école et d'un hôpital. Ironiquement, les locaux ont été donnés à leur ordre par le Général Rai, un potentat local qui avait auparavant fait construire ce palais à l'usage de son harem. Ne parlant pas la langue, elles n'ont pour intermédiaire avec les gens du pays qu'un homme M. Dean avec qui elles seront constamment en relation. Leur tâche est difficile, mais elles sont dans un cadre naturel d'une beauté formidable, sublime presque, qui les porte à la distraction.



L'isolation relative où elles se trouvent, les conditions de vie difficiles, leur imperméabilité presque totale aux moeurs de la population locale rend leur mission très compliquée et exacerbent les tensions au sein de leur petit groupe jusqu'à un dénouement inéluctable.



Dans ce roman, tout comme dans le Déjeuner Chez Les Nikolidès, Rumer Godden observe comment l'ignorance coloniale assumée de la culture des populations locales mène à des incompréhensions, des ressentiments, de la peur et enfin à des conflits. Car bien évidemment, les nonnes bien qu'animées de bonnes intentions, n'en conservent pas moins une attitude coloniale condescendante. Mais le roman n'est pas que cela ; les fondements de la foi de ces religieuses ébranlées par l'irruption d'hommes dans leur vie quotidienne est assez habilement amené. de même, la rigidité de leurs règles et leurs dogmes sont souvent remises en question par leur environnement et conduisent certaines à une introspection transformatrice.

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Les Enfants du jeudi

Voilà un roman pour adolescents que j'ai trouvé dans une boite à livres pendant les vacances. Je l'avais lu lors de sa sortie dans les années 90 alors que j'étais encore bibliothécaire et j'ai tout de suite eu envie de le relire tant je me souvenais d'une histoire forte et émouvante. Je n'ai pas été déçue par cette relecture. Le thème pour l'époque était d'avant-garde.



Doone est le dernier-né de la famille Penny. Il vient au monde après quatre garçons et une fille dans une famille modeste d'épiciers vivant dans la banlieue de Londres. Alors que sa fratrie a déjà un âge certain et que sa sœur provoque par ses caprices et nombreuses exigences, l'attention de tous, le petit et frêle Donne a du mal à trouver sa place dans la famille. Ses parents débordent de travail et personne ne se soucie vraiment de lui.

C'est en accompagnant Crystal, sa sœur, jolie et terriblement douée, mais imbue de sa personne, au cours de danse de Madame Tamara que peu à peu, il se prend d'envie de l'imiter. Elle qui lui ordonnait de porter ses chaussons de danse, et le regardait à peine, ne se doute pas un instant que dans le couloir, il imite les petits filles et se prend au jeu tout en faisant chaque semaine de plus en plus de progrès. Il devient même beaucoup plus doué qu'elle car il a le sens du rythme et l'oreille musicale. Danser est une véritable révélation pour lui !

Tout cela se passe sous les yeux amusés de Monsieur Félix qui joue du piano et de la maman de Ruth, une autre petite fille de l'école, promise à un bel avenir dans la danse. Mais Crystal est terriblement jalouse et ne désire qu'une chose que tous les regards soient tournés vers elle seule. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour éloigner d'elle ceux qui veulent lui faire de l'ombre, comme Ruth sa principale rivale, mais aussi son petit frère.

Doone a donc beaucoup d'obstacles à franchir pour arriver à faire valoir son droit à exercer la danse classique. Ses parents et ses frères sont opposés à ce projet, et l'attitude et les petites mesquineries de Crystal n'arrangent pas les choses. Cette dernière est poussée par leur mère qui était une ancienne chanteuse et danseuse de music-hall et n'a pas pu comme elle le désirait, devenir elle-même danseuse étoile. Leur mère vit donc par procuration le succès de sa fille et reporte sur elle seule tous les rêves qu'elle n'a pas pu réaliser. La famille fait donc des sacrifices pour Crystal et pour elle seule.

Heureusement ,Doone va être protégé par sa bonne étoile, sa gentillesse et sa modestie. Le destin va mettre sur sa route des gens importants qui vont être surpris par son talent si précoce. Il va ainsi pouvoir apprendre à jouer du piano avec Monsieur Félix, qui lui donne des cours en cachette et lui prête même les clés de sa maison pour qu'il puisse s'entrainer tout seul quand il en a envie. Savoir jouer du piano, va lui ouvrir des portes inattendues.

Car Doone va finir par dépasser sa sœur en rencontrant des gens bien placés (une grande pianiste et un danseur étoile qui a remarqué le petit garçon lors d'un ballet) qui vont décider de l'aider. Ils feront tout pour convaincre ses parents, consternés de ses dons et vaincre leurs apriori car, pour son père un garçon, ça ne danse pas et pour sa mère, seule Crystal mérite l'argent dépensé.

C'est ainsi qu'il entre lui aussi dans la prestigieuse Ecole de danse de Queen's Chase, sans que cela ne coûte un seul penny à ses parents...



C'est un roman documentaire qui nous fait entrer dans le monde de la danse classique. Publié dans la collection médium de l'Ecole des Loisirs, il peut être lu à partir de 14 ans.

L'auteur, elle-même danseuse étoile sait de quoi elle parle. Elle restitue avec brio et beaucoup de réalisme la dureté de l'apprentissage des danseurs, leur entrainement, la rigueur et la discipline qu'ils doivent appliquer dans leur vie. Elle nous parle aussi, bien entendu, des rivalités qui naissent entre eux lors des spectacles et concours, en particulier, mais aussi durant leur scolarité.

Le lecteur suit avec beaucoup d'étonnement et d'émotion la naissance de cette passion pour le jeune Doone, applaudit à ses réussites, ressent le trac avec lui lors de ses entrées en scène.

Mais l'auteur ne cache rien aussi de la violence faite aux enfants par leurs parents bien intentionnés. Car si Crystal est bien aidée par sa famille, elle subit aussi beaucoup de pression de la part de sa mère qui n'accepte pas ses échecs puisqu'elle a placé tous ses espoirs en elle.

Il en est de même pour l'image que renvoie le petit Donne aux hommes (père et frères) de la famille mais aussi à la mère qui ne comprend pas quelle erreur ils ont pu commettre dans leur éducation qui expliquerait cette situation. Sa maman lui en veut même de vivre des événements qu'elle rêvait de voir sa fille tant aimée, vivre...

C'est un très beau livre à mettre entre toutes les mains des passionnés de danse ou pas, car il bouscule les idées reçues qui ont encore cours aujourd'hui. Ceux qui pensent que certains métiers sont genrés découvriront peut-être qu'ils ont tort.

Bien qu'il ouvre un débat tout à fait intéressant, il ne faut pas le faire lire trop tôt aux ados car il reste difficile à lire. Il y a beaucoup de personnages, de détails et de descriptions, de passages qui analysent de près le ressenti des différents protagonistes, leurs attentes et espoirs, leurs déceptions... et peu de dialogue. Il faut donc soit être passionné par la danse, soit avoir une certaine maturité pour pleinement l'apprécier.

La lecture de ce livre est donc assez difficile et s'adresse donc aux plus grands et aux adultes.


Lien : https://www.bulledemanou.com..
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L'été des reines claudes

Une veuve anglaise et ses enfants passent leurs vacances en France sur les bords de la Marne. La mère tombant malade, ses filles et son fils se prennent d'affection pour Eliott, un personnage mystérieux dont les activités inexplicables les intriguent de plus en plus. Epiants et surveillants, leur admiration pour leur ancien ami s'éteint graduellement jusquà ce que, témoins d'un meurtre commis par ce dernier, ils le dénoncent à la police. Ces enfants passent donc ainsi d'une exaltante amitié à une amère déception.
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Les Enfants du jeudi

J'ai découvert ce livre il y a dix ans et ai décidé de le relire il y a quelques semaines, pour savoir si je pouvais le conseiller à des adolescents.

Ce roman est un vrai bonheur : l'histoire n'est certes pas nouvelle mais très bien écrite.

Doone est le petit dernier d'une famille de la banlieue de Londres. Enfant non désiré, il arrive après trois grands gaillards et une soeur tant attendue. Autant dire que ce gamin, frêle, au visage mutin est un peu mis à l'écart. Par les grands, avec lesquels l'écart d'age pose problème, avec la si jolie soeur (Cristal, dont le nom dit tout), capricieuse mais choyée, par la mère qui ne prête attention qu'à sa poupée précieuse, par le père, aimant mais qui a peu de temps à lui consacrer. Pourtant, Doone n'est pas malheureux : autour de lui se succèderont des gens capables de reconnaître ses qualités, de l'apprécier à sa juste valeur et de l'aider à réaliser son rêve.

Parce qu'évidemment, il en a un. Obligé de suivre Cristal à ses cours de danse classique (sa mère rêve de la voir devenir ballerine, chose qu'elle n'a jamais pu faire elle-même), Doone découvre le monde des entrechats... et se révèle bien plus doué que sa soeur dans ce domaine.

Vous l'aurez compris : on est bien plus dans Billy Elliot que dans un récit d'orphelin maltraité.

On retrouve le choc culturel du film : comment un garçon de banlieue, à la fin du XXème siècle, peut rêver de collants et de chaussons? Ca c'est la question du père et des frangins, longtemps mis à l'écart de la passion et des performances de Doone.

Mais on trouve aussi d'autres questions. Comment ne pas avoir le gamin dans ses jupes sans sacrifier le bonheur de sa fille, forcément talentueuse (puisque sa mère le dit) ? Et pour Cristal : comment se débarrasser de ce frère envahissant qui lui fait de l'ombre et met un frein à sa carrière ?

C'est le choc des cultures, c'est la violence familiale exercée inconsciemment, sur Doone mais aussi sur Cristal, c'est aussi (un peu) le monde de la danse qui apparaissent dans ce roman très bien écrit.

Il reste cependant difficile à lire pour des lecteurs peu habitués à la lecture : beaucoup de descriptions, peu de dialogues, beaucoup de discours rapporté, de flash back qui se mêlent au récit. Une écriture riche, exigeante, précise qui satisfait un lecteur chevronné.

Un vrai récit, pour adolescents et adultes.
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Malevil kizzy la petite gitane la femme pie..

Kizzy, la petite gitane =)



Une histoire très touchante. au début, je m'attendais à vivre la vie d'une petite gitane dans son camp de gitans, à voyager avec eux, à devenir nomade comme Kizzy. Mais l'histoire de Kizzy est plus triste. Cette histoire parle des difficultés qu'elle a à s'intégrer parmi les autres enfants, non gitans. Ils ne comprennent pas sa différence, sont jaloux de sa liberté...



L'auteur réussi, cependant, un beau, happy end =)



Très belle leçon de vie aussi =)
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Narcisse noir

Une congrégation de jeunes religieuses anglicanes qui s’installe dans les contreforts de l’himalaya va peu à peu se rendre compte de la vacuité de sa mission, les indigènes vivent dans un parfait équilibre et n’ont vraiment pas besoin de l’apport extérieur d’une religion et de règles si diifferents de leur culture millénaire.

Ce sont les petites religieuses qui vont remettre en question leur foi et leur mode de pensée. Le cheminement est très progressif, jalonné par un diable tentateur, dont la sensualité émeut ces religieuses, qui sont restées femmes dans leur sensibilité. Le climat torride, la beauté des indigènes perturbent leur sens.
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La bataille de la villa Fiorita

Un livre d'un auteur qui m'était inconnu et qui l'a beaucoup plu: cette histoire est tres réaliste et a pour cadre l'Italie du Nord et nous transporte au coeur d'une baraille familiale dramatique.Un roman captivant a decouvrir.
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The greengage  summer

Publié en 1958, l'Été des reines-claudes est un classique britannique. Curiosité assouvie: un roman anglais qui se passe en France, cinq frères et soeurs laissés à eux-mêmes dans une pension de famille en Champagne, un bon début. Une intrigue un peu ténue, mais un décor vivant, des personnages ambigus et attachants et un dénouement bien amené: une jolie découverte.
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L'histoire de Prune et Fleur de Houx

Et bien voici une bien jolie petite histoire de Noël.

Vous me direz que ce n’est pas du tout la bonne période. Oui certes ! Mais quand votre fille de 9 ans est malade, au fond du lit, rien de tel qu’un beau conte de Noël, lu par maman, pour se changer les idées et rêver.

Prune est une petite orpheline, dont personne ne veut pour Noël. Elle s’invente une grand-mère imaginaire et s’enfuie pour la rejoindre.

Fleur de Houx est une jolie petite poupée de Noël toute vêtue de vert et de rouge, qui attend dans la boutique de jouets l’enfant qui pourra l’aimer.

Et puis il y a cette femme, triste de ne pas voir d’enfant avec son mari, et qui décide cette année, malgré tout, de décorer sa maison et de faire un sapin de Noël.

Tout est joli, tout est tout doux. Bien sûre on se doute bien de qui va advenir, mais la magie opère tout de même. Ce petit conte est une merveilleuse sucrerie littéraire de Noël.

Le vocabulaire utilisé est relativement simple, je pense qu’il est facilement accessible à partir de 6 ou 7 ans en lecture seule, peut-être même un peu avant si maman lit l’histoire ; )

Je vous recommande vivement ce petit conte de Noël à lire en attendant le père Noël ou en cas de maladie ou de besoin de rêver.

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Prune et Fleur de Houx

Quand une poupée de porcelaine nommée Fleur de Houx attend son "enfant de Noël" et qu'une petite orpheline fugue et s'invente une grand mère, leur rencontre à la veille de Noël est forcément magique!



Ce roman "première lecture" est très facile d'accès. Il s'agit d'un véritable conte de Noël avec tout ce qu'il faut : une orpheline, une magnifique poupée douée de pensée et même de parole, un couple sans enfant et un rabat-joie qui n'aime ni Noël ni les enfants...Nous sommes plongés dans une atmosphère années 50 avec de délicates illustrations, on grelotte dans la neige avec Prune, on s'émerveille aussi devant les boutiques illuminées et on a le nez collé à la fenêtre pour regarder les sapins et les tables de fête.



Petit plus : nous avons droit à la fin de l'ouvrage à un supplément illustré avec des jeux et un petit historique des poupées.
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Prune et Fleur de Houx

Après quelques textes plus âpres, il est bon de se pencher sur un conte tout doux et chaleureux. Ce petit texte était exactement ce qu'il me fallait. La plume est douce et tendre, les illustrations nous plongent immédiatement dans un noël cotonneux et enveloppant.

Prune est une petite orpheline, qui, même pour la période de Noël, n'a pas trouvé de famille d'accueil.

Elle prend le train pour aller passer les vacances dans un autre orphelinat, là où on rassemble tous les enfants de la région, qui comme elle, restent désespérément seuls même durant ces temps de trêve et de bonheurs partagés.

Durant son voyage, Prune s'invente une grand-mère vivant dans un petit village dans lequel le train fait escale. Elle saute donc hors du train et part à la rencontre de sa grand-mère.



J'ai cru un moment que l'autrice allait nous proposer un texte dans la lignée de la petite fille aux allumettes, mais ici, même si Prune dort à la belle étoile, a faim et très froid, elle finira par faire la rencontre de la famille Martin, et surtout, de recevoir comme cadeau de Noël une jolie poupée prénommée Fleur de houx.



Un happy end après une quarantaine de pages remplies de péripéties et de rebondissements, de nounours qui parlent, de poupées qui s'endorment debout sur les étagères du marchand de jouets, de barbe à papa et de pommes d'amour.

Une très belle histoire que je tenterai de raconter à ma petite fille lors de nos prochaines vacances d'hiver.
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La bataille de la villa Fiorita

Les protagonistes principaux sont deux enfants, un frère et une soeur, qui fuguent de Londres en direction du Lac de Garde en Italie, pour aller chercher (et ramener) leur mère qui a quitté le foyer familial afin de vivre sa passion avec un cinéaste.

Relaté comme ça, ça ne ressemble pas à grand-chose. Ce récit est pourtant un pur enchantement de subtilité, de délicatesse, d'extrême cruauté aussi. Rumer Godden n'a pas son pareil pour conter l'enfance, la pré-adolescence, sa fougue, sa férocité, son innocence, et sa tyrannie .

C'est envoûtant, subtil, bouleversant, ça peut faire mal aussi, et parfois éclater de rire.

Cette romancière a eu l'incroyable bonheur de voir ses romans adaptés par la fine fleur des réalisateurs du Cinéma Mondial : Jean Renoir (pour "Le Fleuve"), Michael Powell ("Narcisse Noir"), et le grand Delmer Daves a mis en scène avec sensibilité et générosité cette "Bataille de la Villa Fiorita" avec Maureen O'Hara.
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Narcisse noir

En empruntant le livre à la bibliothèque, j’ai demandé l’exemplaire anglais de 1939, en pensant que ce serait une première édition. En fait non : l’édition précise que le livre a été réimprimé sept fois en juillet, deux fois en août, et deux fois en septembre 1939. C’est un détail, mais qui montre le succès du livre à l’époque, et qui illustre aussi le fait que, lorsque Godden a écrit ce roman, c’était pour un lectorat qui (comme elle) ne pouvait pas savoir à quel point la présence anglaise en Inde allait changer au cours des dix années suivantes.



Le roman se déroule en effet en Inde, dans les montagnes du district de Darjeeling, à une période (1938) qui n’est précisée qu’indirectement. Une poignée de sœurs d’un ordre religieux anglo-catholique sont envoyées fonder une école et un hôpital dans un village très reculé, que des frères missionnaires ont déjà abandonné sans donner d’explication. Le roman est l’histoire des quelques mois qu’y passent ces sœurs, et de leurs efforts physiques et surtout mentaux pour faire face aux maladies, à l’isolation, à l’éloignement, aux souvenirs et aux désirs qui refont surface.



Lire le livre aujourd’hui, c’est se demander comment l’arrière-plan du roman, avec ses questions de genre, de race et de foi, était compris par les premiers lecteurs – qui étaient probablement plutôt des premières lectrices. Mais je crois que ce qui intéresse surtout Godden (qui a vécu entre le nord-est de l’Inde et l’Angleterre pendant la première moitié de sa vie), c’est de regarder comment sa petite communauté, malgré tout son courage et sa détermination, se fendille et craque au fil de ces quelques mois passés sous les sommets himalayens.



Bien qu’il se rapproche le plus souvent du point de vue de Sœur Clodagh, qui dirige le petit groupe, le livre est entièrement écrit au passé et à la troisième personne. Pourtant, il m’a paru très immédiat et vivant, certainement aidé par la véridicité des descriptions des effets de la montagne, de l’altitude et des saisons sur la petite communauté. Est-ce qu’il se passe beaucoup de choses ? D’une certaine manière, non – les développements sont exacerbés par la tension intérieure des sœurs. Celle-ci est révélée non seulement par leurs actions, mais aussi par cette manière intéressante qu’a Rumer Godden de faire entrer des regards extérieurs (une personne, une lettre…) sur les protagonistes de son histoire et, par ces regards extérieurs, d’introduire un élément déstabilisateur dans l’équilibre de plus en plus précaire qui règne parmi les sœurs ainsi que dans leurs relations avec les habitants des villages alentours.
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Narcisse noir

excellent roman , lu à sa sortie , j'ai encore en mémoire ses paysages et ses nonnes perdues au fin fond de l'Inde, un érotisme à fleur de peau! Le livre avait été adapté au cinéma, j'avais réussi à le voir. J'ai eu la bonne surprise de voir une belle adaptation.
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Les Enfants du jeudi

Un très bon livre, que j'ai lu il y a plusieurs années. Les personnages sont bien campé, tout comme le contexte, et les héros sont fréquemment pris à leur enthousiasme, comme ce costume d'adam et éve inventif mais...

Un livre qui fait passer par beaucoup d'émotions
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