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Critiques de Ryan Gattis (142)
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En lieu sûr

Voilà un thriller complètement atypique qui séduira certains ( c'est mon cas ) comme il en rebutera d'autres.



Déjà, il demande un vrai effort d'acclimatation par le style d'écriture qu'il déploie. Avec son phrasé staccato presque épuré, sans adjectif, juste quelques mots justement choisis qui punchent des phrases assez lapidaires, avec son parler vernaculaire à coup d'argot et de slang, il désoriente. Et puis, je m'y suis faite et ai été portée par son rythme et ses dialogues qui captent remarquablement l'oralité.



Ce qui surprend également, c'est la direction que prend la double narration, alternant la voix de Ghost, un perceur de coffres monnayant ses services au FBI et à la DEA ( agence fédérale américaine chargé de la lutte contre le trafic de drogue ) et celle de Glasses, lieutenant d'un chef de gang de South Central ( Los Angeles ) à sa poursuite lorsque Ghost vide un coffre appartenant à son patron au nez du FBI.



Une chasse à l'homme classique aurait pu suivre, mais le scénario est ancré dans un contexte politico-social très particulier et pertinent : 2008, juste avant la déflagration de la crise économique des subprimes. Surtout, Ryan Gattis donne une profondeur psychologique très forte aux deux duellistes, le gangster et le perceur de coffre : Ghost est sans doute le plus touchant, ex-junkie vivant dans les souvenirs enamourés de sa petite amie décédée d'un cancer, transformé en Robin des bois modernes volant pour aider son mentor père de substitution et de nombreux anonymes prêts à être engloutis par leurs arriérés hypothécaires ; Glasses, le gangster devenu père qui veut tout lâcher pour mettre sa famille à l'abri, indic' du FBI mais obligé de traquer Ghost en attendant.



Ces deux personnages se ressemblent énormément dans leur quête de rédemption, dans leurs aspirations à reconstruire une nouvelle vie. On sent toute l'empathie de l'auteur pour ces deux-là, presque un peu trop. le rythme du roman est très étrange, entre scènes haletantes et passages introspectifs jusqu'à la rêverie - voire la philosophie - qui casse la structure habituelle des thrillers en la ralentissant à l'extrême par moment.



Mais peu importe ces quelques longueurs ou répétitions, j'ai aimé ce roman noir surprenant, tout particulièrement ses derniers chapitres, lorsque les trajectoires individuelles de Ghost et Glasses commencent à se rejoindre pour fusionner dans une tension palpable qui culmine dans une fin très réussie qui fait réfléchir sur le sens de la vie et ce que cela signifie être une bonne personne sans y répondre de façon manichéenne. La multitude des significations du titre résonne et prend alors tout son sens.



PS : un glossaire des mots d'argot n'aurait pas été de trop ...



Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs Livre de Poche catégorie polar 2020.
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Six jours

Six jours que dura l'émeute. Six jours que la population mit Los Angeles à feu et à sang à cause de l'acquittement des 4 policiers coupables d'avoir passé à tabac Rodney King. Six jours que la ville s'embrasait. Les policiers et les pompiers tentent, tant bien que mal, de faire régner l'ordre. C'était sans compter que le secteur de Lynwood, à l'est de la ville, allait être le théâtre de règlements de compte entre gangs rivaux.

Tout commence par le meurtre d'Ernesto, pourtant non impliqué dans les gangs. Sa soeur, Payasa, voudra à tout prix venger ce meurtre gratuit d'une violence inouïe. Ce jeune homme aura simplement payé pour son frère, Ray, lui-même salement impliqué dans un meurtre...



Ryan Gattis nous plonge en plein coeur de L.A. Ville meurtrie et mise à mal. Alors que les policiers coupables d'avoir tabassé, en pleine rue, en mars 1991, Rodney King, citoyen noir américain, sont innocentés, c'est toute une population qui s'insurge et réclame justice. Pendant ces émeutes, qui ont duré six jours à partir du 29 avril 1992, nombre de concitoyens américains ont décidé d'en profiter pour régler leurs propres comptes. Chaque protagoniste, 17 au total, qu'il soit impliqué directement ou indirectement, prendra la parole. À tour de rôle, au cours de ces six jours, on les écoute nous raconter avec froideur parfois, tristesse, résignation, colère ou encore violence tous ces faits. 17 personnages qui semblent fatalement liés. Ryan Gattis nous offre un roman choral puissant, cru et violent. Une plongée en apnée féroce, effrayante et saisissante au coeur d'une ville livrée à elle-même. Des descriptions d'une triste réalité et qui, pourtant, nous semblent irréelles. Un roman social porté par une écriture très précise et nerveuse.
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Six jours

Los Angeles s'embrase !

Six jours d'émeutes en avril 1992

suite à l'acquittement de policiers qui ont passé à tabac  Rodney King.

L'auteur nous plonge à vif dans une ville à feu et à sang livrée au chaos et à la violence.

A première vue, du western latino

ça démarre fort sur les chapeaux de roues,

un meurtre ultra violent et une vengeance à la mesure du crime

sous fonds de règlements de comptes entre deux gangs

avec au sein d'une fine équipe de tatoués, fêlés et armés jusqu'aux dents, une latino dingo qui crie vengeance ...

Du Tarantino, un peu mais pas que !

L'auteur évite l'écueil du tout ultra violence pour s'immiscer dans la tête de 17 protagonistes tous impliqués

Ce qui donne un exaltant roman noir choral à visée sociale.

Des chapitres déchaînés laissent la voix

à des laissés pour compte, des toxicos, des membres de gangs latino-américains

la plupart sont affublés de surnoms qui font sensation  : Apache, Clever, Baseball, Creeper, Joker, Trouble, Termite, Watcher, Pupett...

Une petite préférence pour Termite le tagueur cool qui se pâme devant son Graal...un bus vierge de graffitis

suivi de Mickey, un latino décalé, Creeper, un junkie no future et Watcher un très jeune caïd trop fier de son gun ...

Sans oublier l'intervention musclée de Kim, un jeune coréen

un passage fort où l'on sent la tension palpable entre les groupes ethniques.

D'autres parties sont plus tempérées avec le témoignage clé de pompiers et infirmières présents pendant les émeutes.

les personnages décrits et les scènes sont tout bonnement ahurissants

Les chapitres s'enchaînent sans temps mort

Six Jours..vraiment d'enfer !



Ryan Gattis, un écrivain à suivre



Un grand merci à Babelio, Masse critique et au Livre de poche pour cette découverte palpitante
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Six jours

♪Mais six jours par semaine,

C'est rêver d'leur faire la peau,

D'les trucider à coups d'pelle♫



Mars 1991, Rodney King n'aurait pas dû picoler ce jour-là, non, il n'aurait pas dû.

Un contrôle de police qui dégénère et c'est quatre nouveaux potos sur tronchelivre mais surtout un triste fait divers à la une de tous les quotidiens.

Avril 1992, ces mêmes quatre pékins ressortent libres du tribunal, lavés de tout soupçon de passage à tabac fortuit. Vous auriez vu la tête du fortuit, à l'époque.

Bref, une ultime provocation raciale qui mettra Los Angeles à feu et à sang, occasionnant ainsi moult zones de non-droit, laissant alors libre cours aux gangs rivaux de régler leurs très légers différents au shifumi. Naan j'déconne. Ici, on flingue d'abord, on taille le bout de gras ensuite.



Po, po, po la méchante chorale que voilà.

Oubliez les petits chanteurs à la croix de bois, bonjour les gros défourailleurs sans foi ni loi.



Premier écueil à éviter, vouloir à tout prix entamer la bête à moins de 86 % de ses capacités intellectuelles. Moins s'apparenterait à un véritable carnage mémoriel.

Ryan Gattis affiche une générosité sans bornes. Il le prouve d'entrée de jeu en multipliant les intervenants et donc les divers points de vue, offrant ainsi au récit un rythme échevelé et autant d'occasions de s'y perdre.



Deuxième point de blocage facilement contournable, la lecture de ce conte des temps modernes en une langue étrangère que l'on ne pratique pas. C'est tout con, mais ça marche.



Avant, il y avait les Bloods vs les Crips mais ça, c'était avant.

Pour une bonne baston, il faut être deux, à minima, ou posséder sa carte au fight club.

Un contexte favorable pourrait également prendre des airs de facilitateur d'hostilités meurtrières.

Six jours d'émeute, six jours de démobilisation policière opportuniste, six jours de chaos urbain.

A la fin, il n'en restera qu'un !



Vous avez toujours rêver d'intégrer un gang sans jamais oser franchir le pas physiquement, ce bouquin pourrait bien freiner vos aspirations idéalisées.

Sans vraiment prendre parti, l'auteur décrit méthodiquement, avec une violence peu commune et un réalisme froid, l'opiniâtre et farouche combat urbain que se livrent ces deux prétendants au trône.

La mécanique est implacable.

Le déroulé précis et sans failles.

Les stratégies, ingénieuses, aussi définitives que leurs conséquences souvent léthales.



Mais assimiler ces six jours à un bain de sang généralisé serait hyper réducteur.

Dans un souci de respiration bienfaisante, nous croiserons alors, outre des politiques opportunistes et des flics ripoux à la solde de ces mêmes politicards véreux, la route d'acteurs à la normalité rassérénante. Infirmière, pompier, amoureux transis, autant de témoins pacifiques pris dans l'oeil tempétueux du cyclone et n'aspirant finalement qu'à une seule chose, la paix retrouvée.



Six jours, véritable journal intime protéiforme, jongle avec les protagonistes tout en multipliant les modes d'expression. L'écriture, sans fioritures, se veut directe et percutante. Le scénario, solide, minutieux et flamboyant, divertit pleinement tout en vous inculquant deux trois bases d'apnée profonde ici nécessaires à votre survie en milieu hostile.



Un très grand roman !
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Six jours

Six jours. Six jours en enfer. Avril 1992, juste après l'acquittement des policiers responsables de la mort de Rodney King, les émeutes commencent à Los Angeles. Les gangs en profitent pour régler leurs comptes, venger les morts. C'est l'effet papillon, un meurtre en entraine plusieurs autres.

En commençant ce roman, je ne savais pas à quoi m'attendre ; après le premier chapitre, j'ai été refroidie. Peu de jolis sentiments, faites place à la vengeance et au froid calcul. Membres de gangs, drogués, taggueur et même pompier ou infirmière pour raconter un fragment de ces six jours. Ryan Gattis dresse un portrait réussi de Lynwood, ce quartier chaud (et latino ?) de Los Angeles. L'alternance des personnages ne déstabilise pas, les chapitres sont liés de façon intelligente. Ca fait pas mal de noms de personnes à retenir (sans compter les surnoms/blazes) mais ça n'a pas été trop difficile puisqu'on les découvre chacun sur une vingtaine de pages. C'est noir, très noir. On perçoit parfois des projets, des envies mais très vite, l'espoir n'est plus là.

Deuxième roman choral de suite mais pas du tout la même ambiance (La maraude d'Ahmed Kalouaz pour info), un déchainement de violence, de vengeance où l'amour et l'amitié n'ont que peu de place. Il m'a donné envie d'en savoir plus sur ces évènements, je vais me renseigner…

Merci aux éditions Livre de Poche et à Masse Critique pour m'avoir permis d'apprendre sur ce sujet douloureux des années 90 aux Etats-Unis.

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Six jours

Cette guerre aussi a duré six jours. Mais rien à voir avec le Moyen-Orient, ce temps est celui pendant lequel les rues de Los Angeles s'embrasèrent en 1992 sous le feu des émeutes consécutives à l'acquittement de 4 policiers dans l'affaire Rodney King. Six jours, c'est le titre français du roman de Ryan Gattis, sorti en Amérique sous le titre de All involved (tous impliqués). Le livre, fruit d'une longue enquête dans les quartiers chicanos de L.A, se déroule pendant cette période mais non au coeur des émeutes, toile de fond cependant omniprésente, mais un peu plus à l'est, dans le secteur de Lynwood où, sans la police occupée à d'autres tâches, eurent lieu des règlements de compte sanglants entre gangs rivaux. Au fil des chapitres, ce sont 17 protagonistes, victimes collatérales ou directes de ces tueries, qui prennent la parole. Certains meurent à la fin de leur témoignage, d'autres non, mais tous sont "impliqués", qu'ils soient bourreaux ou victimes, et très souvent les deux. Le grand art de Gattis tient à la puissance graphique des scènes qu'il décrit mais aussi à la façon dont il livre en détail les états d'âme de ses "acteurs", dont le destin funeste est pour la plupart écrit dans leur environnement social, dès leur naissance. L'écrivain se dissout dans ces portraits à la première personne avec une acuité, une vérité et une intensité qui passent par une façon de s'exprimer et de raisonner qui tient de la prouesse sans que jamais l'on ait l'impression de lire des "trucs" d'auteur (quelle traduction remarquable, soit dit en passant). Plus forte encore est la manière dont Six jours tisse sa toile, les 17 récits se suivant avec fluidité, sans rupture, dans une continuité d'événements admirablement agencée avec parfois des effets à la "Rashomon" (scènes déjà vues mais sous un angle différent). Il ne faut pas chercher plus loin le roman noir de l'année, un chef d'oeuvre de construction d'une puissance sans égale, au pays de la violence la plus déchaînée, à peine tempérée par quelques pages plus calmes (l'infirmière, le pompier) et porteuses d'un espoir, aussi infime soit-il. Une fois la lecture de Six jours terminée, ses braises sont encore chaudes et son souvenir ineffaçable.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Six jours

Roman choral, les narrateurs de "Six jours" sont quasi exclusivement des membres de Gangs de Los Angeles. Je m'attendais à une approche plus transversale mais les interventions des policiers, pompiers et infirmiers sont minoritaires et ne servent finalement qu'à montrer le fossé les séparant de ces gangs.



Le livre n'en reste pas moins intéressant (et selon moi crédible) en donnant la parole aux acteurs de ces six jours d'anarchie (ou plutôt en prenant la parole pour eux puisque les personnages sont fictifs). Car tout le monde a parlé de ces émeutes sauf... les émeutiers. Et là le livre ne mache pas ses mots quand il décrit la situation dans les quartiers sensibles de L.A. où les gangs constituent un groupe social à part entière et où la fuite apparait comme le seul moyen d'en sortir.



Là ou l'ascenseur social s'arrête rarement et où les discriminations perdurent, la délinquance devient rapidement et dès le plus jeune âge un choix comme un autre. L'extrême violence du récit nous heurte comme un pavé en pleine tête et freine parfois l'empathie que certains personnages nous inspirent au premier abord.



"Six jours" se lit facilement même s'il faut un peu s'habituer au language de la rue parfois rapporté de manière brute. Rien de vraiment nouveau ici mais un roman bien construit qui nous emmène derrière les barricades dans un monde qui, même s'il nous rebute, n'est pas sorti de nulle part.
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En lieu sûr

En lieu sur Ryan Gattis Fayard mars 2019

#EnLieuSûr #NetGalleyFrance



Une plongée dans les profondeurs les plus sombres de Los Angeles. Deux hommes, deux parcours mais une même noirceur.

Ricky Mendoza Junior, Aka Ghost est serrurier. Son métier percer des coffre-forts mais lui il a le droit il travaille pour la DEA , pour les Stups il est AGENT DE LA COUR .

Rudolfo "Rudy" Reyes Aka Glasses, travaille pour Rooster un des chefs de quartier. La drogue s'est son quotidien , porte-flingue inévitablement mais bon c'est la vie.

Tout commence le dimanche 14 septembre 2008 au matin et s'achève le mardi 16 septembre au matin... Il n'y a plus qu'à vous laissé porter par le récit. Un récit haletant vite hypnotisant. J'ai eu quelques difficultés à "rentrer" dans l'histoire, la narration à deux voix et surtout l'argot américain m'ont un peu gênée au début. Par contre une fois plongée dans l'histoire je ne l'ai plus lâchée!

Un roman noir, une période noire, les "subprimes" vont bientôt ravager la vie de centaines de milliers d'américains. Une écriture puissante. Un roman que je vois bien adapté au cinéma.Une lecture qui devrait plaire aux amateurs du genre.

Un grand merci aux éditions Fayard pour ce partage.
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Six jours

Ryan Gattis plonge sa caméra dans les émeutes qui mirent Los Angeles à feu et à sang en 1992. Souvent méconnues du grand public, oubliées de l'histoire, elles ont dévasté la ville des Anges. Victimes, bourreaux, tous se confondent et échangent les rôles. L'oeil est agile et suit différents personnages qui vont nous immerger dans la violence de la guerre des clans. Gang latinos, black, communauté asiatique, infirmières, pompiers, le panel de narrateurs est varié et se complète parfaitement.



La langue est crue, parfaitement adaptée aux personnages. La violence des mots et des situations font parfois oublier le jeune âge des narrateurs qui grandissent bien trop vite dans ces quartiers contrôlés par la loi des gangs. On devient adulte à douze ans... Mi vida loca, cette folle vie, cette vie dingue qui résume parfaitement ce qui les guide. Le gang qui les éloigne de la famille, cette nouvelle famille, la clique, qui est la leur et pallie aux manques du sang.



C'est un sujet qui m'intéresse particulièrement, notamment en ce qui concerne l'Amérique Latine. Le film La vida loca de Christian Poveda m'avait bouleversée, et cette immersion dans les diverses communautés de Los Angeles m'a fascinée. Le récit de Ryan Gattis revêt des effets cinématographiques pour retranscrire cette descente aux enfers. Les descriptions ont la force du visuel et l'horreur de ces émeutes jaillit, tout comme l'amour.



En donnant la parole à différents narrateurs, il réussit le tour de force de dépeindre différents points de vue qui se complètent et s'imbriquent parfaitement. L'histoire se reconstitue, sans failles.



Âmes sensibles s'abstenir, le portrait est rude, mais comme pour La vida loca, je me suis prise d'affection pour ces gansta, victimes et bourreaux d'une société qui ne leur a pas laissé le choix.



Une lecture coup de poing, une lecture coup de cœur.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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En lieu sûr

J’avais découvert l’auteur, Ryan Gattis, grâce à son premier roman « 6 jours », dans lequel il prenait pour décors les émeutes de 1992 qui touchèrent Los Angeles et ce, suite à l’acquittement de 4 policiers qui avaient passé à tabac Rodney King.



Dans « En lieu sûr », Ryan Gattis remmène ses lecteurs dans la Cité des Anges, Los Angeles, mais très loin du monde des paillettes et du glamour de Hollywood puisqu’on se trouve en plein dans le milieu des cartels de drogue.



L’histoire est essentiellement braquée sur deux personnages principaux. Tout d’abord, il y a Ricky Mendoza Junior (aka Ghost), ex-junkie repenti dans la serrurerie qui travaille dorénavant avec des agences fédérales pour l’ouverture de coffre-forts. Ensuite, il y a Rudolfo Reyes (aka Glasses) à la tête d’un gang. Ce sont deux hommes que beaucoup de choses opposent et pourtant qui se retrouveront foncièrement liés.



Avec une écriture brute souvent sèche, c’est un thriller western, encore une fois, tout à fait original que nous conte l’auteure. Transcrit à la première personne du singulier sous la forme d’une double narration, cela permet une réelle immersion dans les quotidiens des protagonistes. Venant tous deux des quartiers difficiles, leurs façons de s’exprimer est peut-être parfois un peu laborieux pour la compréhension des profanes mais cette entrée immersive du milieu est vraiment intéressante.



Ces deux types, dont la quête pour la rédemption prend des chemins différents, sont vraiment approfondis par l’auteur et ce dernier ne laisse rien au hasard. Finement travaillé de la sorte, on vit avec eux l’histoire. J’ai trouvé que c’était encore plus prenant une fois que les trajectoires se rejoignent.



Ryan Gattis confirme son talent par ce second roman très noir. Alors que je freinais un peu des quatre fers à sa lecture en me disant que ce n’était peut-être pas le livre que je voulais en ce moment, une fois commencé, je l’ai tout simplement adoré, notamment par son originalité et pour ses descriptions des quartiers oubliés de L.A..



En lice pour le Prix des Lecteurs 2020 des éditions du Livre de poche, catégorie « Polar », sélection juin.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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En lieu sûr

Ce livre est une claque. On commence tranquillement, en faisant la connaissance de Ghost. Il se rend à son travail, mais il n’est pas exactement un serrurier comme les autres. Et, en effet, dans ce corps de métier, tout le monde n’ouvre pas les coffres-forts saisis par le FBI, la DEA – Drug Enforcement Administration, chargée de la lutte contre les trafiquants de drogue -. Tout le monde n’a pas des plaques noires sur son véhicule, de façon à ne pas être repéré et identifié par ceux qui voudraient se venger.



Mais, surtout, tous ceux qui font ce métier ne sont pas des ex-junkies, ex-délinquants, que seule une fille, Rose, a pu sortir de la spirale descendante. Mais Rose avait un cancer. Et Rose est morte. Alors qu’il a survécu à sa tumeur. Mais celle-ci fait son retour, bien des années plus tard.



C’est l’histoire de cet homme qui a toujours été sur le fil du rasoir que nous raconte Ryan Gattis.



Et, en parallèle, on suit également Glasses, qui, lui, est de l’autre côté de la barrière. Il travaille pour l’un des « crew », l’un des gangs, celui de Rooster.



Mais comme la frontière entre le bien et le mal est ténue, eh bien, finalement, ces deux personnages que tout semble opposer, nous montrent finalement que leur chemins ne sont pas si éloignés. Ni rectilignes, ni sans cahots.



C’est un petit peu comme dans Nos étoiles contraires, mais en plus brut, en plus réaliste aussi… Ici, ce n’est pas la littérature, mais la musique – notamment punk -, qui va rythmer le récit, avec une cassette que Ghost a toujours dans sa voiture – et dont la playlist nous est donnée au début du livre.



Le tout petit défaut du livre, de mon point de vue – mais qui s’efface après quelques dizaines de pages – c’est que, au démarrage, j’ai eu le sentiment d’un argot qui n’était pas tout à fait en ligne avec le milieu. C’est probablement lié à la traduction – allez traduire de l’argot mexicain de jeunes délinquants de Los Angeles ! -, mais pendant environ 50 pages, j’ai buté sur certains passages qui me paraissaient sonner un peu faux. Et puis cela s’estompe au fur et à mesure que l’on rentre dans l’histoire.



Je ne vous donne pas non plus de clé pour le titre : on ne découvre son sens qu’à la toute fin du livre. Mais c’est aussi un des thèmes de ce livre.



Alors, si vous m’en croyez, lisez ce livre. J’espère qu’il vous plaira autant qu’à moi !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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En lieu sûr

Mauvaise pioche pour ma pomme avec En lieu sûr de Ryan Gattis -traduit par Nadège T. Dulot-, plus grande déception de ces derniers mois de lecture.



Une partie de la faute m'incombe probablement : décalage entre attentes et contenu ; pas le bon moment ; trop de références sur des thèmes analogues...



Pourtant, je ne renâcle généralement pas devant un bon thriller US sur fond de guerre de narco-gangs et de fédéraux infiltrés ou tricards.



Mais là je suis resté insensible à Ghost Mendoza, sorte de Robin des bois repenti de L.A. qui vole les Stups pour aider les pauvres types à régler leurs traites de surprimes avant que la crise latente de 2008 ne les engloutisse.



Mais là je me suis perdu dans cette guerre des gangs, ne distinguant plus les Nayarit des Xaliscos, les dealers d'oxy de ceux de la coke.



Mais là j'ai été trop dérouté par ce style atypique, agréablement punchy au début, certainement très travaillé, mais rapidement fatiguant au fil des pages.



Comme d'habitude, je n'ai pas jeté l'éponge. Mais la fin fut longue...
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Six jours

Dans les années 90, Los Angeles fut le théâtre d'émeutes pendant 6 jours. Ce roman, inspiré directement des faits réels, nous narre cette histoire au travers des témoignages d'une quinzaines de témoins et d'acteurs de ces événements.

C'est bien ce rapprochement direct avec l'histoire réelle qui marque l'esprit du lecteur: l'immersion dans ce quartier de banlieue, base d'un des gangs latinos, loin d'Hollywood et Santa Monica, nous laisse pantois.



Très cru, très noir.
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Le système

Grace aux éditions Fayard, via net galley, j'ai lu : Le système de Ryan Gattis.

6 décembre 1993. Quartiers sud de Los Angeles.

Scrappy, dealeuse notoire, est abattue et laissée pour morte devant la maison de sa mère, sous les yeux d’un toxico, seul témoin du crime.

Le lendemain, Wizard et Dreamer, tous deux membres d’un gang, sont arrêtés et jetés en prison en attendant leur procès.

Le problème ? L’un est coupable ; l’autre, innocent.

Selon la loi du gang, ils doivent se taire et accepter leur sort.

Mais, selon la justice, il faut que l’un parle pour dénoncer l’autre.

Sinon, l’arme du crime, retrouvée chez eux, les fera tomber ensemble.

Ainsi commence l’histoire d’un crime, des coups de feu au verdict, racontée par le chœur de ses protagonistes : le coupable, l’innocent et la victime, les familles, et les acteurs du système.

Le système est un très bon roman policier qui s'attaque au système pénal américain et à ses injustices. Sa mécanique particulière peut broyer les personnes qui tombent dans ses rouages et nous le constatons parfaitement ici.

Nous avons là un roman choral passionnant car chaque point de vue est présenté.

Il y a un crime, qui est le point de départ.

On a un coupable et un innocent, mais aussi un shérif, magistrat, avocat.. Tous ont un point en commun : ils sont les acteurs de ce procès.

Tour à tour nous découvrons leurs témoignages, leurs points de vue.

C'est très bien ficelé, et vraiment captivant.

J'ai pris plaisir à pouvoir lire Le système presque d'une traite. Il est très rythmé, chaque personnage a son propre langage, sa propre façon de penser. C'est très vivant.

L'auteur m'a bluffé et je ne peux que vous inviter à découvrir vous aussi Le système, qui mérite cinq étoiles.
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En lieu sûr

On aurait pu appeler ce roman "Ghostbuster" car notre Ricky "Ghost" Mendoza va se faire chasser par des chasseurs sachant chasser avec leurs chiens.



Ricky, ex-junkie est revenu dans le droit chemin et met ses talents de perceur de coffres-forts au service des agences gouvernementales de Los Angeles car il est doué dans son métier et est clean.



Mais voilà, quand un coffre est bourré de fric jusqu'à la gueule et que personne ne vous regarde, la tentation est grande de prendre le pognon et de jouer à Ricky ou la belle vie (les gens de ma génération comprendront l'allusion).



J'avoue que j'ai été bluffée quand au mobile de Ricky… Oui, il pique du fric à des dealers/gangs mais pas pour la raison que l'on pense et c'est là que réside le point fort du roman, en plus de nous proposer des personnages assez décalés et inhabituels puisqu'ici, exit les policiers, tout se joue entre gangsters et notre perceur de coffres.



L'auteur ne se prive pas de tirer à coup de bazookas sur les banquiers et les subprimes qui ont entrainé la faillite du système ainsi que de multiples expulsions des gens de leurs domiciles. Les coups sous la ceinture sont permis et certains risquent de grimacer, surtout si ce sont des banquiers ou autres gangsters en cols blancs.



Le récit est concentré sur quelques jours, même si Ricky fera quelques retours dans le passé pour nous éclairer sur le genre d'homme qu'il a été et celui qu'il est devenu, le tout sur des musiques mélancoliques et un vieil amour perdu.



Niveau peps, rien à dire, on n'a pas vraiment le temps de s'emmerder dans ces pages.



Là, vous vous dites que si je lance un compliment, c'est qu'un bémol va suivre et vous avez gagné ! Mon plus gros bémol ira à l'usage de mots argotiques spécifiques à l'américain ou au milieu, le tout sans renvoi en bas de page pour la définition et je peux vous dire que ce n'est pas toujours évident de comprendre le sens du mot dans la phrase.



Pour certains, ça coulait de source vu le contexte, mais pour d'autre, il m'aurait fallu interroger le moteur de recherche bien connu et c'est chose impossible dans les transports en commun et puis, zut, le traducteur ou l'éditeur pour faire en sorte que les mots soient expliqués afin que les lecteurs ne perdent pas de temps en recherche, ça casse le rythme de lecture.



J'avais donc compris que le chtar c'était la prison, que le brelic était un révolver, mais que signifiait être keus ? C'est être mince… Un Homies ? Ben c'était un pote. Bader veut dire être triste et un marave, c'est un combat, une bagarre entre, au moins deux personnes qui ont un différend. Mais ne me demandez pas ce que veut dire quince…



Ce sera mon seul bémol. Pour le reste, c'est aussi noir que du café torréfié à partir de jus de chaussettes sales et c'est sans édulcorant ou sucre quelconque, même pas un nuage de crème pour adoucir le récit : brut de décoffrage, aussi violent qu'un coffre-fort qui te tomberait sur le pied alors que tu ne portes pas tes bottines de sécurité.



J'ai aimé l'ambiance noire qui se dégage de ces pages, le fait que la crise financière plane tel un vautour, prêt à bouffer tout le monde, sauf les trafiquants, j'ai aimé le personnage de Ricky Mendoza mais il m'a manqué quelques émotions en plus pour que le roman s'imprime durablement dans ma rétine et dans mes tripes.



Mais s'il ne me marquera comme certains romans noirs l'ont fait, je n'ai pas à me plaindre de la marchandise car il a fait son job : me divertir, faire monter mon adrénaline, mon rythme cardiaque et me surprendre.



Un bon p'tit café noir bien sombre et, comme le disait si bien Ricky : parce qu'il fait pas seulement sombre par ici, on est carrément dans une obscurité qui a mis des lunettes de soleil et un manteau noir pour aller traîner dans une cave. Genre, noir sombre.



N'oublie pas ta lampe de poche car le récit est sombre.



Je remercie NetGalley et les éditions Fayard d'avoir donné suite à ma demande de lecture.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Six jours

Un roman très bien construit. en 1992, Los Angeles a vécu six jours d'émeutes suite à un acquittement de policiers qui avaient tué un jeune noir. Ces six jours de flottements permettent aux gangs de régler leur compte et de piller la ville. Le roman se coupe en six parties dans lesquelles différents protagonistes livrent leur journées (des jeunes d'un gang, une infirmière, un pompier....)

Cru, violent, choquant mais saisissant. Le lecteur se retrouve dans la ville est vis ses 6 jours terribles.

A lire !!
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Six jours

Los Angeles, printemps 1992. Les émeutes suite à l’acquittement des quatre policiers ayant tabassé Rodney King font rage.



Dans ce contexte, Ryan Gattis nous plonge complétement durant cette période noire de la ville. Nous partageons six jours avec plusieurs personnages. Infirmière, gangsters, jeunes non criminels, pompier ou toxico, latinos, blacks ou coréens l’auteur a décidé de nous narrer à chaque fois à la première personne du singulier ces quelques jours aux travers de leurs yeux.



Tout commence par l’agression ultra-violente et mortelle d’un frère d’un membre de gang, mais qui lui n’est pas du tout impliqué dans cette vie criminelle. A partir de là, plusieurs évènements vont suivre.



Alors que certains vont chercher à se venger, à monter les échelons ou aspirer à une autre vie, la ville est dans le chaos le plus total. Une véritable jungle urbaine où va régner la loi du plus fort.



Très immersif, ce roman est une vraie réussite.
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En lieu sûr

Parue à la rentrée 2015, l'édition française de Six jours avait fait l'effet d'une déflagration par son ambition et sa puissance narrative, nous faisant découvrir un écrivain déjà au faîte de son art : Ryan Gattis. Depuis, ce dernier a publié Air (non traduit en français) et En lieu sûr (Safe en V.O) dont l'action se déroule sur 3 jours à Los Angeles, avec deux narrateurs, héros d'un roman noir assez décevant vu les attentes mises dans le talent de l'auteur. En lieu sûr voudrait être une sorte de tragédie grecque, intime et sociale, situé dans la période immédiate avant la crise des subprimes mais ce qu'il raconte n'a pas la force nécessaire pour y parvenir. Certes, les deux personnages principaux sont très fouillés, se mouvant dans un marigot aux émanations délétères où s'ébattent membres de gangs et représentants d'organisations officielles (FBI, Stups) tout en jouant sur les deux tableaux. Et leurs tourments, avec plusieurs flashbacks explicatifs, ne sont pas moins empreints d'ambigüités et de douleurs. Mais si le roman n'a pas l'impact qu'il devrait, c'est en grande partie dû au style oral voulu par Gattis qui en français donne une langue vernaculaire assez pénible à déchiffrer, plutôt grossière même, avec l'impression au final que l'on se trouve dans une banlieue hexagonale plutôt qu'à Los Angeles. Evidemment, la traduction d'En lieu sûr a dû être difficile mais le résultat n'est vraiment pas probant, même avec la playlist punk-rock, donnée en début d'ouvrage, qui sert de B.O à l'un de ses deux héros, En lieu sûr se lit sans ennui, bien sûr, mais ne peut se comparer à l'emprise dévastatrice de Six jours que Ryan Gattis aura bien du mal à égaler dans le futur.
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En lieu sûr

Dès le début, je compris que Ryan Gattis n'est pas un auteur inepte, mais que « En lieu sûr », son dernier ouvrage édité, en France, par fayard et tout récemment par le livre de Poche - sélectionné pour concourir pour Prix de Lecteurs 2020 - ne me plairait pas.





Mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur – le temps c'est de l'argent – et cédant à ma détermination de cesser toute lecture ne procurant ni plaisir, ni érudition, les deux ensemble dans la mesure du possible, je décidai de lire jusqu'au bout.





Sur le fond, après la lecture de « 3 secondes » de Roslund et Hellström, une nouvelle affaire d'infiltré, ou presque, était la promesse d'une lecture séduisante. Mais, il ne suffit pas d'inventer une histoire, même bien fichue ou efficace - j'émets quelques réserves cependant sur ce point - pour écrire un bon polar.





Mais, le roman policier n'est pas le "pauvre" de la littérature permettant de s'affranchir des règles élémentaires de forme ! Est-ce à dire que « en lieu sûr » est mal écrit ? Pas exactement. Il n'est pas comparable aux niaiseries et insipidités de quelques auteurs au succès une fois l'année (Guillaume Musso, Marc Levy) ou tous les 10 ans (Joël Dicker). Mais « merde », « ta gueule » à tout bout de champ, des phrases psychédéliques construites sans un sujet, un verbe et un complément – plus particulièrement lorsque le narrateur choisit une focalisation interne à la première personne – je ne supporte plus et, «toussa, toussa », ruine mon plaisir de lecture.





Puisqu'il faut décider d'une note, mais que je ne suis pas professeur « es qualité d'un livre », celle-ci n'est que la traduction de mon appréciation.



Je ne déconseille pas ce roman, mais je ne le recommande pas.



Bonne lecture.



Michel.




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Six jours

Six jours, c’est la période où Los Angeles fut embrasée par des émeutes suite à l’acquittement des policiers ayant passé à tabac le jeune Rodney King, en 1992. Le thème principal du roman ne tourne pas autour des émeutes elle-même, pas vraiment non plus autour des pillages et des incendies. Il montre plutôt comment, dans les quartiers, avec l’exemple d’un quartier particulier, les gangs de différentes origines, en ont profité pour régler leurs comptes, en misant sur le fait que la police et les pompiers étaient complètement débordés et occupés ailleurs.

La progression en spirale du roman, le grand nombre de personnages, rien de cela m’empêche de s’immerger profondément dedans et de ressentir la puissance des mots pour dire les événements de ces six jours. Je ne suis pas fan habituellement du langage parlé, mais là, il colle particulièrement bien à chacun des protagonistes, avec des nuances toutefois. Le langage ne varie pas tant selon leur milieu d’origine, qui est sensiblement le même pour tous, que selon leur niveau d’étude, ou leur niveau d’implication dans les gangs, ce critère étant sans doute le plus important.

Du gars bien qui essaye de s’en sortir à l’égérie du gang, de l’infirmière au graffeur, du pompier au petit lycéen sage, c’est le visage de la banlieue de Lynwood qui se dessine. Ce n’est pas le centre des émeutes, au contraire, les incendies sont lointains, mais chefs de gangs et opportunistes mettent cet éloignement à profit, et ces six jours et cinq nuits vont voir une escalade de vengeances, de représailles et d’exactions diverses.

Toutefois, l’escalade n’est pas pour le lecteur, puisque la scène la plus dure, à mon sens, est celle du premier chapitre. L’auteur a fait très fort en commençant de cette manière, rendant toute la suite inéluctable. Il alterne ensuite les points de vue, chaque narrateur étant présenté avec précision en début de chapitre, et malgré le nombre de protagonistes, je n’ai éprouvé aucune difficulté à me repérer ou à rester dans le roman… J’étais trop dedans, même, pétrifiée, incapable d’en sortir !

J’ajoute que l’objet livre est très bien présenté, d’un format et d’une typographie agréables, et cet exemplaire de la bibliothèque étant encore comme neuf, le plaisir de lecture a été complet. Bref, un roman coup-de-poing, dramatique mais irrésistible !
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