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EAN : 9782213706283
352 pages
Fayard (27/03/2019)
3.64/5   74 notes
Résumé :
Los Angeles, 2008.
Ex-addict et délinquant, Ricky « Ghost » Mendoza est déterminé à rester clean jusqu’à la fin de ses jours.
Rentré dans le rang, il force désormais des coffres-forts pour le compte de toute agence gouvernementale prête à payer ses services, des Stups aux Fédéraux.
Mais quand il découvre que la personne qui compte le plus pour lui croule sous les dettes, il décide de faire une embardée risquée : forcer un coffre et en prélever... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 74 notes
Voilà un thriller complètement atypique qui séduira certains ( c'est mon cas ) comme il en rebutera d'autres.

Déjà, il demande un vrai effort d'acclimatation par le style d'écriture qu'il déploie. Avec son phrasé staccato presque épuré, sans adjectif, juste quelques mots justement choisis qui punchent des phrases assez lapidaires, avec son parler vernaculaire à coup d'argot et de slang, il désoriente. Et puis, je m'y suis faite et ai été portée par son rythme et ses dialogues qui captent remarquablement l'oralité.

Ce qui surprend également, c'est la direction que prend la double narration, alternant la voix de Ghost, un perceur de coffres monnayant ses services au FBI et à la DEA ( agence fédérale américaine chargé de la lutte contre le trafic de drogue ) et celle de Glasses, lieutenant d'un chef de gang de South Central ( Los Angeles ) à sa poursuite lorsque Ghost vide un coffre appartenant à son patron au nez du FBI.

Une chasse à l'homme classique aurait pu suivre, mais le scénario est ancré dans un contexte politico-social très particulier et pertinent : 2008, juste avant la déflagration de la crise économique des subprimes. Surtout, Ryan Gattis donne une profondeur psychologique très forte aux deux duellistes, le gangster et le perceur de coffre : Ghost est sans doute le plus touchant, ex-junkie vivant dans les souvenirs enamourés de sa petite amie décédée d'un cancer, transformé en Robin des bois modernes volant pour aider son mentor père de substitution et de nombreux anonymes prêts à être engloutis par leurs arriérés hypothécaires ; Glasses, le gangster devenu père qui veut tout lâcher pour mettre sa famille à l'abri, indic' du FBI mais obligé de traquer Ghost en attendant.

Ces deux personnages se ressemblent énormément dans leur quête de rédemption, dans leurs aspirations à reconstruire une nouvelle vie. On sent toute l'empathie de l'auteur pour ces deux-là, presque un peu trop. le rythme du roman est très étrange, entre scènes haletantes et passages introspectifs jusqu'à la rêverie - voire la philosophie - qui casse la structure habituelle des thrillers en la ralentissant à l'extrême par moment.

Mais peu importe ces quelques longueurs ou répétitions, j'ai aimé ce roman noir surprenant, tout particulièrement ses derniers chapitres, lorsque les trajectoires individuelles de Ghost et Glasses commencent à se rejoindre pour fusionner dans une tension palpable qui culmine dans une fin très réussie qui fait réfléchir sur le sens de la vie et ce que cela signifie être une bonne personne sans y répondre de façon manichéenne. La multitude des significations du titre résonne et prend alors tout son sens.

PS : un glossaire des mots d'argot n'aurait pas été de trop ...

Lu dans le cadre du Prix des Lecteurs Livre de Poche catégorie polar 2020.
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En lieu sur Ryan Gattis Fayard mars 2019
#EnLieuSûr #NetGalleyFrance

Une plongée dans les profondeurs les plus sombres de Los Angeles. Deux hommes, deux parcours mais une même noirceur.
Ricky Mendoza Junior, Aka Ghost est serrurier. Son métier percer des coffre-forts mais lui il a le droit il travaille pour la DEA , pour les Stups il est AGENT DE LA COUR .
Rudolfo "Rudy" Reyes Aka Glasses, travaille pour Rooster un des chefs de quartier. La drogue s'est son quotidien , porte-flingue inévitablement mais bon c'est la vie.
Tout commence le dimanche 14 septembre 2008 au matin et s'achève le mardi 16 septembre au matin... Il n'y a plus qu'à vous laissé porter par le récit. Un récit haletant vite hypnotisant. J'ai eu quelques difficultés à "rentrer" dans l'histoire, la narration à deux voix et surtout l'argot américain m'ont un peu gênée au début. Par contre une fois plongée dans l'histoire je ne l'ai plus lâchée!
Un roman noir, une période noire, les "subprimes" vont bientôt ravager la vie de centaines de milliers d'américains. Une écriture puissante. Un roman que je vois bien adapté au cinéma.Une lecture qui devrait plaire aux amateurs du genre.
Un grand merci aux éditions Fayard pour ce partage.
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Ce livre est une claque. On commence tranquillement, en faisant la connaissance de Ghost. Il se rend à son travail, mais il n'est pas exactement un serrurier comme les autres. Et, en effet, dans ce corps de métier, tout le monde n'ouvre pas les coffres-forts saisis par le FBI, la DEA – Drug Enforcement Administration, chargée de la lutte contre les trafiquants de drogue -. Tout le monde n'a pas des plaques noires sur son véhicule, de façon à ne pas être repéré et identifié par ceux qui voudraient se venger.

Mais, surtout, tous ceux qui font ce métier ne sont pas des ex-junkies, ex-délinquants, que seule une fille, Rose, a pu sortir de la spirale descendante. Mais Rose avait un cancer. Et Rose est morte. Alors qu'il a survécu à sa tumeur. Mais celle-ci fait son retour, bien des années plus tard.

C'est l'histoire de cet homme qui a toujours été sur le fil du rasoir que nous raconte Ryan Gattis.

Et, en parallèle, on suit également Glasses, qui, lui, est de l'autre côté de la barrière. Il travaille pour l'un des « crew », l'un des gangs, celui de Rooster.

Mais comme la frontière entre le bien et le mal est ténue, eh bien, finalement, ces deux personnages que tout semble opposer, nous montrent finalement que leur chemins ne sont pas si éloignés. Ni rectilignes, ni sans cahots.

C'est un petit peu comme dans Nos étoiles contraires, mais en plus brut, en plus réaliste aussi… Ici, ce n'est pas la littérature, mais la musique – notamment punk -, qui va rythmer le récit, avec une cassette que Ghost a toujours dans sa voiture – et dont la playlist nous est donnée au début du livre.

Le tout petit défaut du livre, de mon point de vue – mais qui s'efface après quelques dizaines de pages – c'est que, au démarrage, j'ai eu le sentiment d'un argot qui n'était pas tout à fait en ligne avec le milieu. C'est probablement lié à la traduction – allez traduire de l'argot mexicain de jeunes délinquants de Los Angeles ! -, mais pendant environ 50 pages, j'ai buté sur certains passages qui me paraissaient sonner un peu faux. Et puis cela s'estompe au fur et à mesure que l'on rentre dans l'histoire.

Je ne vous donne pas non plus de clé pour le titre : on ne découvre son sens qu'à la toute fin du livre. Mais c'est aussi un des thèmes de ce livre.

Alors, si vous m'en croyez, lisez ce livre. J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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J'avais découvert l'auteur, Ryan Gattis, grâce à son premier roman « 6 jours », dans lequel il prenait pour décors les émeutes de 1992 qui touchèrent Los Angeles et ce, suite à l'acquittement de 4 policiers qui avaient passé à tabac Rodney King.

Dans « En lieu sûr », Ryan Gattis remmène ses lecteurs dans la Cité des Anges, Los Angeles, mais très loin du monde des paillettes et du glamour de Hollywood puisqu'on se trouve en plein dans le milieu des cartels de drogue.

L'histoire est essentiellement braquée sur deux personnages principaux. Tout d'abord, il y a Ricky Mendoza Junior (aka Ghost), ex-junkie repenti dans la serrurerie qui travaille dorénavant avec des agences fédérales pour l'ouverture de coffre-forts. Ensuite, il y a Rudolfo Reyes (aka Glasses) à la tête d'un gang. Ce sont deux hommes que beaucoup de choses opposent et pourtant qui se retrouveront foncièrement liés.

Avec une écriture brute souvent sèche, c'est un thriller western, encore une fois, tout à fait original que nous conte l'auteure. Transcrit à la première personne du singulier sous la forme d'une double narration, cela permet une réelle immersion dans les quotidiens des protagonistes. Venant tous deux des quartiers difficiles, leurs façons de s'exprimer est peut-être parfois un peu laborieux pour la compréhension des profanes mais cette entrée immersive du milieu est vraiment intéressante.

Ces deux types, dont la quête pour la rédemption prend des chemins différents, sont vraiment approfondis par l'auteur et ce dernier ne laisse rien au hasard. Finement travaillé de la sorte, on vit avec eux l'histoire. J'ai trouvé que c'était encore plus prenant une fois que les trajectoires se rejoignent.

Ryan Gattis confirme son talent par ce second roman très noir. Alors que je freinais un peu des quatre fers à sa lecture en me disant que ce n'était peut-être pas le livre que je voulais en ce moment, une fois commencé, je l'ai tout simplement adoré, notamment par son originalité et pour ses descriptions des quartiers oubliés de L.A..

En lice pour le Prix des Lecteurs 2020 des éditions du Livre de poche, catégorie « Polar », sélection juin.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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On aurait pu appeler ce roman "Ghostbuster" car notre Ricky "Ghost" Mendoza va se faire chasser par des chasseurs sachant chasser avec leurs chiens.

Ricky, ex-junkie est revenu dans le droit chemin et met ses talents de perceur de coffres-forts au service des agences gouvernementales de Los Angeles car il est doué dans son métier et est clean.

Mais voilà, quand un coffre est bourré de fric jusqu'à la gueule et que personne ne vous regarde, la tentation est grande de prendre le pognon et de jouer à Ricky ou la belle vie (les gens de ma génération comprendront l'allusion).

J'avoue que j'ai été bluffée quand au mobile de Ricky… Oui, il pique du fric à des dealers/gangs mais pas pour la raison que l'on pense et c'est là que réside le point fort du roman, en plus de nous proposer des personnages assez décalés et inhabituels puisqu'ici, exit les policiers, tout se joue entre gangsters et notre perceur de coffres.

L'auteur ne se prive pas de tirer à coup de bazookas sur les banquiers et les subprimes qui ont entrainé la faillite du système ainsi que de multiples expulsions des gens de leurs domiciles. Les coups sous la ceinture sont permis et certains risquent de grimacer, surtout si ce sont des banquiers ou autres gangsters en cols blancs.

Le récit est concentré sur quelques jours, même si Ricky fera quelques retours dans le passé pour nous éclairer sur le genre d'homme qu'il a été et celui qu'il est devenu, le tout sur des musiques mélancoliques et un vieil amour perdu.

Niveau peps, rien à dire, on n'a pas vraiment le temps de s'emmerder dans ces pages.

Là, vous vous dites que si je lance un compliment, c'est qu'un bémol va suivre et vous avez gagné ! Mon plus gros bémol ira à l'usage de mots argotiques spécifiques à l'américain ou au milieu, le tout sans renvoi en bas de page pour la définition et je peux vous dire que ce n'est pas toujours évident de comprendre le sens du mot dans la phrase.

Pour certains, ça coulait de source vu le contexte, mais pour d'autre, il m'aurait fallu interroger le moteur de recherche bien connu et c'est chose impossible dans les transports en commun et puis, zut, le traducteur ou l'éditeur pour faire en sorte que les mots soient expliqués afin que les lecteurs ne perdent pas de temps en recherche, ça casse le rythme de lecture.

J'avais donc compris que le chtar c'était la prison, que le brelic était un révolver, mais que signifiait être keus ? C'est être mince… Un Homies ? Ben c'était un pote. Bader veut dire être triste et un marave, c'est un combat, une bagarre entre, au moins deux personnes qui ont un différend. Mais ne me demandez pas ce que veut dire quince…

Ce sera mon seul bémol. Pour le reste, c'est aussi noir que du café torréfié à partir de jus de chaussettes sales et c'est sans édulcorant ou sucre quelconque, même pas un nuage de crème pour adoucir le récit : brut de décoffrage, aussi violent qu'un coffre-fort qui te tomberait sur le pied alors que tu ne portes pas tes bottines de sécurité.

J'ai aimé l'ambiance noire qui se dégage de ces pages, le fait que la crise financière plane tel un vautour, prêt à bouffer tout le monde, sauf les trafiquants, j'ai aimé le personnage de Ricky Mendoza mais il m'a manqué quelques émotions en plus pour que le roman s'imprime durablement dans ma rétine et dans mes tripes.

Mais s'il ne me marquera comme certains romans noirs l'ont fait, je n'ai pas à me plaindre de la marchandise car il a fait son job : me divertir, faire monter mon adrénaline, mon rythme cardiaque et me surprendre.

Un bon p'tit café noir bien sombre et, comme le disait si bien Ricky : parce qu'il fait pas seulement sombre par ici, on est carrément dans une obscurité qui a mis des lunettes de soleil et un manteau noir pour aller traîner dans une cave. Genre, noir sombre.

N'oublie pas ta lampe de poche car le récit est sombre.

Je remercie NetGalley et les éditions Fayard d'avoir donné suite à ma demande de lecture.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Les histoire survivent à ceux qui les racontent. Elles sont capables de pénétrer les autres, de vivre en eux. Les histoires sont comme des lunettes, en quelque sorte. Elles changent ta façon de voir le monde.
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Le meilleur possible, parce qu’il fait pas seulement sombre par ici, on est carrément dans une obscurité qui a mis des lunettes de soleil et un manteau noir pour aller traîner dans une cave. Genre, noir sombre.
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Dans ma vision périphérique, j'aperçois un des gorilles qui secoue la main, il a dû se faire mal en m'explosant la tête. Pendant ce temps, Terco lance des regards de mort vers les tâches de sang sur la moquette. Il est plus enragés contre elles que contre moi. Tant mieux. Lui aussi, qu'il aille se faire enculer.
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Tuer quelqu’un, ça touche une personne. Deux, peut-être.
Ces magouilles, ça touche des millions de personnes, si c’est pas plus. Des familles. Des gamins. Des gens qu’on jette à la rue. Des estomacs qui se vident. Voilà ce qu’on ne lit pas dans les journaux, mais que les gens devraient savoir : quand l’économie se casse la gueule, la criminalité explose.
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Les frères Lehman vont finir aux chtar. Moi je dis que c’est bien. Ça leur apprendra à foutre la merde dans les prêts hypothécaires. Ils les ont tellement trafiqués et retrafiqués qu’on sait plus ce qu’y a dedans.

Putain, prendre les gens pour des proies comme ça. Les dévorer. Prendre sa maison à une famille qui essaie de payer comme elle peut et appeler ça "faire des affaires".

Il y a rien de pire à mes yeux. Rien. Pas même tuer quelqu’un.
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Videos de Ryan Gattis (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ryan Gattis
Café littéraire des jeunes avec Ryan Gattis (Etats-Unis) Le système - Fayard - Juin 2021 6 décembre 1993. Quartiers sud de Los Angeles. Scrappy, dealeuse notoire, est abattue devant la maison de sa mère. Wizard et Dreamer, tous deux membres d'un gang, sont arrêtés. Mais l'un est coupable, l'autre innocent. Selon la loi du gang, ils doivent se taire et accepter leur sort. Selon la justice, il faut que l'un parle pour dénoncer l'autre. Sinon, l'arme du crime, retrouvée chez eux, les fera tomber ensemble. Ainsi débute l'histoire d'un crime, racontée par tous ses protagonistes : le coupable, l'innocent et la victime, les familles, et les acteurs du système. Ryan Gattis s'attaque aux injustices du système pénal américain.
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