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Critiques de Saïdeh Pakravan (95)
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Azadi

Perplexe et déroutée par ce portrait de femme, cette Antigone nouvelle, dixit la 4ème de couverture, évoluant lors des manifestations de 2009, au sein d'un peuple souvent décrit comme impoli et adepte de la manipulation: manipulant et manipulé. Je souhaitais lire ce livre pour mieux connaitre cette période. Ce livre s'est avéré bavard (les deux personnages d'exilés commentent et critiquent largement, bien plus qu'ils n'agissent, la scène du restaurant est assez emblématique), émaillé de mots en persan (pourquoi mettre centre culturel en persan? pourquoi ce concours linguistique?). Le personnage d'Hossein, personnage non aisé, extrêmement religieux, sans trop d'éducation (et surtout pauvre!) est l'équivalent d'une bonne fée, réglant tous les problèmes avec une facilité et une célérité déconcertante, totalement et chastement ébloui par Raha, cette jeune fille, belle, riche, cultivée, athée et totalement inculte de religion. Là où c'est déroutant, c'est le parti pris par l'auteur, son azadi, de faire preuve de fiction dans les moyens de cette Antigone. Il est impossible de faire un procès dans ce cadre là. L'auteur l'a indiqué en interview et c'est son bonheur de pouvoir en faire une fiction. Et c'est cela que je trouve déroutant. Pourquoi à la fois, vouloir s'inscrire dans un cadre quasi-documentaire, usage pléthorique du persan, conversation soporifique de l'oncle sur la situation de l'Iran, vision de l'Iran par l'oeil de Gita, l'exilée américaine de retour au bercail et inventer cette partie, quand même essentielle, sur la compréhension que peut espérer le lecteur de cette période? Je me sens un peu manipulée...
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Cent voyages

"Cent voyages" de Saïdeh Pakravan est l' histoire de Garance, jeune femme franco-iranienne qui raconte sa vie familiale, personnelle, amoureuse.



Ce roman fut pour moi sans voyages.

Une déception.

Je n'ai rien ressenti à ce chapelet d'instants de vie mis bout à bout, n'ai eu aucune compassion pour la narratrice malgré certaines épreuves. La jeune femme ne manifeste ni joie, ni enthousiasme, ni déception mais fait preuve de détachement. Certes, l'auteure écrit bien. Finalement, elle a réussi à créer une cohérence entre ce que Garance ressent vis à vis de ceux qui l'entourent et de sa vie qu'elle nous raconte avec ce que j'ai éprouvé en lisant son histoire : une absence de joie, de peine. L'absence du vivant.



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La trêve

Dans son dernier roman, l’auteur franco-américaine Saïdeh Pakravan, née en Iran et installée à Paris, imagine un monde bouleversé par un évènement inimaginable : une trêve dans la folie des hommes. Sans prévenir, un 9 juillet à minuit, tout semble s’arrêter : plus de meurtre, plus de crime, plus de viol, plus de morts, plus de maladies, et plus de naissances.



Les urgences sont vides, les ambulances restent sagement alignées en attendant désespérément un appel de détresse, et les commissariats s’ennuient face à cette soudaine pause dans ce qui constitue d’ordinaire leur activité quotidienne. L’auteur nous fait suivre un policier, loin des stéréotypes du genre, qui profite de cette trêve pour se rapprocher d’une journaliste d’origine iranienne, elle même ne restant pas insensible à ses charmes.



Une fois que les médias se sont emparés de cet étrange phénomène, défiant toute statistique et toute logique scientifique, la trêve se retrouve sur toutes les lèvres, et des hommes politiques aux charlatans, tous profitent de l’évènement pour faire parler d’eux. Parmi une multitudes de petites histoires, où des personnages à peine rencontrés illustrent brièvement l’absence de capacité malveillante en ce jour extraordinaire, on suit plus particulièrement le destin de quatre personnes sur lesquels pèse une force négative.



Ce roman original m’a fait penser à un négatif des scénarios de la saga American Nightmare, où à l’exact opposé, pendant vingt-quatre heures, tous les crimes étaient autorisés. Les histoires s’enchaînent avec un certain amusement, au début, puis une vague lassitude, sur le tard, de part leur aspect un peu redondant, dénué de surprise. La lecture est néanmoins rendue agréable grâce au talent de raconteuse d’histoires de l’auteur, qui semble n’être jamais à cours d’idées quand il s’agit d’imaginer la perversité et la méchanceté des humains entre eux. Un livre étrange mais agréable, plein d’espoir et un brin mystique, qui mérite qu’on lui donne sa chance.
Lien : https://www.hql.fr/treve-sai..
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La trêve

"La trêve" de Saïdeh Pakravan (432p)

Ed. Belfond

Bonjour les fous de lectures….

Que se passe-t-il quand plus rien ne se passe ?

Un 9 juillet à minuit

Les Etats-Unis vont vivre une journée étrange.

RIEN ne va se passer pendant 24h.

Plus de mauvaises nouvelles.

Plus de meurtres ni de vols

Plus de suicides, plus de morts naturelles.

Plus de maladie, plus de naissances

Plus de violence….

Urgences et commissariats au point mort.

Un miracle ? non .. simplement une journée de douce euphorie où rien ne se passe.

Nous allons passer cette étrange journée à côté des ivrognes, des loosers, des latinos, des gangsters, des indiens, des riches, des pauvres, des violents, des gens bien.

Nous allons suivre la journée d'hommes et de femmes complètement envoûtés par cette" trêve" dans leur quotidien.

Certains en profiterons pour s'affirmer, d'autres pour se convertir, d'autres encore pour devenir meilleurs.

"Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" semble-t-il ...mais la trêve risque d'être de courte durée.

Qu'en sera-t-il du 10 juillet à minuit ?

Joli récit qui se lit très facilement malgré le nombre de pages.

Chaque chapitre nous fait avancer dans cette journée particulière et aborde un type de personnages.

Abordé de cette manière, la lecture est loin d'être monotone pour une histoire où il ne se passe rien ou pas grand chose

En un peu plus de 400 pages, l'autrice parvient à nous dresser un portrait, pas toujours très glorieux, de la société contemporaine.

Nous aimerions tellement connaître quelques jours de trêve !!!

Belle découverte.
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La trêve

J'ai beaucoup aimé ce livre. Il nous montre à voir toutes les possibilités qui s'offrent à nous dans plusieurs situations. Et nous démontre que la violence n'est jamais la bonne option.



Une belle découverte.
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Cent voyages

« Parlez-moi d'moi. Y a qu'ça qui m'intéresse. Parlez-moi d'moi. Y a qu'ça qui m'donne d'l'émoi. » Au vu du titre, j’ai cru que cela parlait de voyages. Les pays sont nommés, c’est tout. Les voyages sont surtout sur elle-même : moi, je, mon prénom, mon corps, mes cheveux, mes dents, ma couleur et ma fleur préférées, j’aime ceci, je n’aime pas cela. A cela s’ajoute ses amours, ses décès. Celui de sa sœur, de son père et surtout de sa fille où elle dit, je cite : « ma fille morte est devenue ma force. »

Le style est bon, quelques réflexions intéressantes. A citer comme exemple de l’écrivain égocentrique.

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Cent voyages

Je remercie Babelio et les éditions Belfond pour m’avoir fait découvrir ce roman.

On suit les pensées de Garance, au travers trois grands chapitres de sa vie (livre partagé en trois grandes parties), correspondant à trois personnes importantes dans sa vie, trois étapes décisives.

Cent voyages décrit les réflexions sur le ressentie de sa vie, un bilan sous forme d’introspection, très intime et direct, sur sa capacité de s'ouvrir au monde (à sa propre famille, son compagnon…), de positiver, même dans les pires instants, tels qu’un deuil. Témoignage très personnel et émouvant.

La relation au voyage (qui est le titre central du roman) amène également à réfléchir. Où est-on vraiment à sa place ? dans son pays de naissance ? dans une capitale, noyé au milieu d’une foule d’anonyme ?? Ce sentiment de vide intérieur, que l’on essaye de combler avec de beaux paysages, des découvertes, de nouvelles cultures…

La relation au couple est assez développée. Comment passe-t-on de la passion des débuts à la lacitude inspirée du quotidien. Ces personnes qui sont si proches, presque fusionnelles et qui s’éloignent jusqu’à la rupture.

J’ai au final un avis assez mitigé sur cette lecture. J’ai peu aimé le ton un peu triste (voir dépressif sur certaines parties), mais j’ai beaucoup apprécié la plume de cette auteur (fluide, avec des pointes d’humour et de jeux de mots). Ce n’était pas du tout le roman auquel je m’attendais mais je suis dans l’ensemble assez agréablement surprise, quoique étonnée. J’envisage de découvrir d’autres livres.


Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Cent voyages

Un grand merci à Babelio et aux Editions Belfond de m'avoir permis de retrouver dans ce roman @Cent voyages, l'auteure d'@Azadi et de @L'Emir, deux livres que j'avais beaucoup aimés.



Cent voyages s'est révélé très différent de ce que j'en attendais, même si de nouveau j'ai retrouvé, avec beaucoup de plaisir, la très belle plume de Saïdeh Pakravan.

Il s'agit, dans ce roman en trois parties, chacune du nom d'une personne aimée par la narratrice, de réflexions sur la difficulté à appréhender la vie, la capacité ou non de s'ouvrir aux autres, de voir le bonncôté des choses. Mais Garance, la narratrice, évoque aussi ses difficultés à se sentir chez elle quelquepart- y compris en Iran pays de son père où elle a vécu- sauf peut être à Paris où elle revient toujours après des voyages qui l'emmènent loin, parfois longtemps, à la recherche d'elle-même ?



Les réflexions sont souvent intéressantes, et toujours si bien écrites, mais elles nous parviennent dans un ordre aléatoire, sans qu'on ne sache vraiment ce qui les provoque. Et cette succession de ressentis et de pensées, d'évènements insignifiants et de drames insurmontables, tout cela sur le même ton, est assez destabilisant.

Malgré tout, on retient de belles phrases, de belles pensées, mais c'est à peu près tout.

Car malheureusement, la narratrice, même si par le biais de l'écriture et du talent de l'auteure, trouve grâce à nos yeux, elle n'est pas attachante ni même inoubliable.



Quant aux Cent voyages annoncés, ils ne sont qu'un prétexte, parfois une métaphore, à peine décrits, juste des moyens de fuire lorsque la vie ne sourit plus à la narratrice.

Connaissant la double origine de l'auteure, et très attirée par l'Iran où je suis née, je suis restée sur ma faim.



Le roman est malgré tout très bien écrit, et ce côté intimiste n'est pas dénué d'intérêt. La partie où la narratrice parle de sa fille est même très émouvante. Il a juste manqué le côté romanesque de L'Emir, ou l'attrait historique et social d'Azadi.



https://edenlivre.wordpress.com/2019/03/17/cent-voyages-saideh-pakravan/



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Cent voyages

Tout d'abord, merci à Babelio et à Belfond pour l'envoi de ce SP à l'occasion de la dernière masse critique.

Une fois n'est pas coutume, j'ai été assez déçue du roman en lui-même.

Le personnage principal est insipide voire antipathique.

Les digressions sont constantes, les prises de position du personnage parfois hallucinantes (notamment ses réflexions sur les Iraniens) et, souvent, on a l'impression qu'elle est complètement dénuée de passion. Cela dit, elle avoue elle-même avoir une vision négative de la vie...

Bref, personnes dépressives s'abstenir.

Cela dit (!), la plume de l'auteure est prenante et je serai curieuse de découvrir ses autres romans (j'ai notamment l'Emir dans ma PAL que je lirai volontiers).

Donc une expérience pas totalement négative ! Affaire à suivre.
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Cent voyages

« Cent voyages » est un roman qui m’a bouleversée… La vie de Garance m’a touchée, je me suis attachée à elle, je me suis sentie proche d’elle… Est-ce de par la plume de Saïdeh Pakravan? Est-ce de par la solitude de Garance? Est-ce de par cet amour inconditionnel qu’elle a pour sa fille? Pour toutes ces raisons en fait. Garance a une vie singulière, où l’amour parental n’est pas des plus présents, où l’amour est décevant, où les attaches n’existent pas vraiment. Garance vit sa vie non pas par choix, mais parce qu’il faut la vivre… Et sa vie se résume à tous ces voyages qu’elle a fait, dès jeune avec son départ chez son père à Téhéran et Garance en a gardé le goût: elle quitte régulièrement tout pour partir voyager…



L’auteure a construit son roman, l’histoire de Garance, autour de trois personnages qui ont fait partie de sa vie en trois chapitres: Henri, son compagnon, Myriam, sa fille, et Daniel, son dernier compagnon. Garance vit sa vie autour, aux côtés de ces trois personnes mais là où elle est la plus heureuse est quand elle est avec sa fille. Saïdeh Pakravan nous livre un personnage mélancolique, solitaire, qui n’a besoin de personne pour être, qui attend rien ni des autres, ni de la vie en général. Elle s’est construite comme ça. En fait, Garance ne s’embarrasse pas ni du matériel, ni des autres sauf, bien sur, quand il s’agit de sa fille où l’amour est illimité. « Cent voyages » est une quête, une quête de soi-même, une quête pour nous connaitre, une quête pour apprivoiser. Nous faisons tous des voyages et à nous de retenir l’essentiel de ces voyages, ces voyages qui font qui nous sommes, ces voyages que nous désirons vivre ou pas. J’ai aimé faire ce voyage avec Garance, j’ai retrouvé de moi dans Garance, j’aimerais avoir le cran de Garance, j’ai des regrets comme Garance et comme Garance, j’avance dans la vie.
Lien : https://unbrindesyboulette.w..
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Azadi

J’ai lu ce livre car j’ai eu l’occasion de rencontrer l’auteur lors d’une rencontre dans une bibliothèque de quartier. Dans le cadre du festival Hautes tensions, en novembre 2015 sur Bordeaux, deux auteurs sont venus rencontrés les lecteurs. Il s’agit de Saîdeh Pakravan, pour son roman « Azadi », qui se passe à Téhéran et Ali Bader pour le roman, « Papa Sartre ». Cette rencontre très intéressante a permis d’appréhender la façon de travailler des écrivains. Cette rencontre a été intéressante par la rencontre de deux auteurs, l’un d’Iran et l’autre d’Irak.

Avec « Azadi », nous sommes à Téhéran en 2009, lors des manifestations qui ont essayé de changer la vie politique de ce pays. Raha est une jeune fille qui est étudiante et qui va participer aux manifestations, puis va subir la répression dans son corps pendant et après une détention. Il y a aussi Hossein qui est un jeune militaire et qui fait partie de la police politique et qui va rencontrer lors d’une échauffourée Raha. Il y a aussi la famille de Raha, ses parents très tolérants et qui vont essayer de sauver leur fille de cet engrenage politique. Des tantes, l’une fait partie de la bourgeoisie et est très friande du luxe occidental mais aussi Gita qui vit exilée aux états Unis et qui vient passer quelques jours en Iran. Il ya aussi la famille plus modeste d’Hossein et en particulier, son frère qui est revenu handicapé de la guerre contre l’Irak et qui est devenu un islamiste virulent.

Grâce à ce romanesque et le portrait de ces différents personnages on appréhende la vie à Téhéran et à la transformation de la société et de la politique de ce pays. J’ai été très impressionnée par les descriptions des « datesh », qui sont des processions religieuses et cela m’a fait penser aux cortèges de pénitents lors des semaines saintes en Espagne. La façon de vivre de façon excessive et intégriste des religions produisent malheureusement les mêmes excès.

Une lecture très plaisante malgré tout car malgré la noirceur des événements, de sentiments sont partagés par l’ensemble des protagonistes.

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Le principe du désir

J'avais commencé à écrire une critique un peu cinglante, tant ce roman m'a déçue. Et puis, je me suis souvenue de mes 17 ans et de ma prédisposition, à l'époque, à rêvasser autour de "bluettes" concoctées avec les mêmes ingrédients : beauté, richesse, génie créatif / défis improbables, embûches sur le chemin... Rien à voir avec la création littéraire, l'inventivité que je recherche, et ce qui pouvait me satisfaire à l'adolescence est depuis longtemps prescrit... Hélas ??? !! Je vais cependant essayer de lire Azadi, car, semble-t-il cette auteur(e) est capable de beaucoup mieux.
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L'émir



A l'été 1990 Virginie Page une jeune auteure a le grand honneur d'être choisie pour interviewer Saddam Hussein. Ecrivant un livre sur l'islam dans les pays arabes elle obtient de rencontrer l'Emir d'Osmanie Khaled Hourani, un personnage bien particulier et terriblement progressiste. Ce sera un véritable coup de foudre entre eux deux. Leur histoire d'amour va démarrer au moment où Saddam Hussein s'apprête à envahir le Koweït entrainant toute la région et une partie du monde dans un conflit terrible.

Khaled et Virginie vont tenter de vivre leur passion tout en préservant leur singularité et leur culture.

Ces deux êtres magnifiques et intelligents vont vivre leur amour puissant dans ce monde arabe qui change et dans lequel l'islam radical prend une place de plus en plus forte terrorisant la planète entière.



Saïdeh Pakravan nous offre une histoire d'une puissance folle, tant par le contexte historique qui ne peut que nous passionner et nous faire comprendre pas mal de petites choses sur le conflit irakien et la main mise sur le Koweït par Saddam Hussein. Tout est intelligemment décrit, étudié et décrypté et on est complètement happé par l'histoire dans cette période si trouble qui a engendré bien des horreurs et mis en lumière la radicalisation d'une petite partie des musulmans.

L'histoire démarre par l'envahissement du Koweït et se poursuit au fil des années par la montée de l'islam radical avec ce point d'orgue terriblement choquant et horrible du 11 septembre 2001 prélude à bien des attentats meurtriers.

L'auteure ne nous assène pas des vérités, elle nous raconte une histoire qui prend sa source dans l'Histoire à travers le couple formé par Khaled et Virginie et la fluidité du récit et de la plume nous emporte complétement au point que nous ne voyons pas passer les presque 500 pages de ce livre.

Les personnages sont vraiment merveilleusement bien intégrés à l'histoire, qu'ils soient en couple ou non, on ne peut que s'y attacher et les aimer. Khaled et Virginie sont tout simplement tellement vrais qu'on n'a aucune peine à les imaginer. J'ai aimé leur intelligence, leur complicité, leur ténacité et leur attachement que rien ne pourra séparer.

Le roman nous fait également voyager pas mal, des USA à la France, en passant par l'Arabie Saoudite et l'Osmanie c'est un périple fort passionnant qui nous attend.



Ce roman m'a été envoyé par la maison d'Editions Belfond que je veux remercier du fond du cœur car si au premier abord je me suis un peu étonnée de cet envoi, je ne peux que dire merci car ce roman est d'une intelligence et d'une force énorme et je le recommande vraiment si vous aimez l'Histoire et les histoires d'amour.


Lien : http://delcyfaro.blogspot.fr..
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L'émir

Tout d’abord je tiens à remercier vivement les éditions Belfond et le site Netgalley, qui m’ont offert l’opportunité de découvrir ce très beau roman.

Ici il est question de la rencontre entre Virginie Page, écrivaine de récit de voyage, et Khaled Hourani, l’émir d’Osmanie, petit Etat arabe aux voisins encombrants : Arabie Saoudite, Koweït, Irak, Iran. D’autant plus encombrants que nous sommes en 1990, à la veille de l’invasion du Koweït par l’Irak. C’est dans ce contexte que va naitre l’histoire d’amour entre ces 2 personnes que tout semble éloigner.

Quoi ? Une histoire d’amour ? Si vous suivez mes lectures, vous devez vous douter que ce n’est pas tout à fait mon style de lecture ! Et que mon avis risque d’être un peu saignant ….Et effectivement la partie « romantique » du roman m’a semblée un peu too much : ils sont beaux, ils sont riches, ils sont intelligents, tout les sépare mais cela va être le coup de foudre, etc…

Mais très vite j’ai réussi à laisser cet aspect de côté, car ce livre propose tout autre chose qu’un remake version Cartland de Lawrence d’Arabie ! Il est avant tout et surtout le récit d’une vraie réflexion à 2 voix (occidentale et arabe) sur la religion, sa place dans nos sociétés et dans nos vies ; sur les relations avec les pays musulmans aussi (je ne dis pas arabe car l’Iran n’est pas un pays arabe !).

C’est en fait un vrai plaidoyer intelligent et argumenté pour la tolérance, le droit de chacun de vivre la religion et sa culture religieuse comme il l’entend à partir du moment où le religieux respecte l’athée autant que l’athée (ou l’agnostique) respecte le religieux. Il met en avant l’hypocrisie, voire la couardise, qui ont prévalu pendant des années et ont laissé monter une lame de fond rétrograde et violente, tant au sein de l’Islam que chez les Chrétiens. L’incohérence des convertis musulmans ultra rigoristes en Europe est par exemple mise en avant, de même que la crainte liée à l’amalgame entre religion et politique dans les plus hauts niveaux de l’administration américaine de l’époque Bush.

L’auteure ne se contente pas de dénoncer ; elle argumente, étaye, développe ces sujets. La différence entre être musulman et être de culture musulmane ; les limites à ne pas laisser franchir par ceux qui croient (quel que soit le nom de leur dieu) ; les relations entre les femmes et les hommes et leur évolution comparée dans les pays occidentaux et les pays musulmans ; le rapport entre le pouvoir et la religion …. Des sujets délicats et abordés, je le redis, avec beaucoup d’intelligence, et un vrai parti pris ni tiède ni virulent, mais totalement assumé.

Ce roman, qui balaie presque 15 ans d’une histoire récente qui ont profondément bouleversé nos modes de vie, est une belle découverte, riche, complexe, qui pousse à la réflexion. Je vous le recommande donc vivement !


Lien : http://desmotssurunepage.ekl..
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L'émir

Quel plaisir de retrouver la belle plume de Saïdeh Pakravan. Je n'ai pas lâché ce livre qui raconte une histoire dans L Histoire entre l'Orient et l'Occident

A lire absolument
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L'émir

Dès les premières ligne le contexte est posé. Nous sommes en 1990, au Moyen-Orient. Virginie Page, journaliste peu connue, a décrochée à la surprise générale, une interview de Saddam Hussein, sur le point d'envahir le Koweït. Mais ce qui intéresse Virginie est ailleurs. Elle rédige un livre sur le voyage dans les pays arabes et le rapport de ces pays à l'Islam. Dans cette perspective, son étape suivante est l'Osmanie, petit émirat dirigé par un jeune émir que l'on dit moderne et progressiste. Et la rencontre entre ces deux êtres que tout semble opposer va s'avérer la rencontre d'une vie. Elle s'étale de 1990 au milieu des années 2000.



Ce roman au thème qui semble très sérieux m'a bouleversé par son intelligence et sa finesse.



Intelligence d'une histoire racontée de façon extrêmement fluide et plaisante. Je ne connaissais pas trop cette période, et au fil des conversations entre nos deux héros, on apprend, on réfléchit, on s'interroge, alternant les points de vue . Comme ces connaissances sont portées par une histoire d'amour aussi improbable qu'évidente, on avance dans l'histoire à pas de velours.



Le lecteur voyage entre Londres, New York , l'osmanie, les Emirats Arabes Unis, à la suite des héros qui peu à peu se trouvent confrontés à des thèmes plus que d'actualités: conflits au Moyen-Orient, radicalisation, progressisme et tolérance .



Les personnages sont extrêmement attachants que ce soient en couple ou individuellement. Ils construisent une vie à deux qui prend peu à peu des airs de vie idéale malgré le déracinement, le manque et la distance.



La plume et l'écriture sont d'une fluidité telle ,que les plus de 500 pages de ce livre ne m'ont résisté qu'un jour et demi. Divisé en deux grandes parties plutôt qu'en chapitres, j'ai eu du mal à le lâcher, les vacances aidant.




Lien : http://livresforfun.overblog..
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L'émir

De 1990 au début des années 2000, Saïdeh Pakravan dévoile la large fresque de la Guerre du Golfe, de l’intervention américaine au Moyen-Orient jusqu’à la guerre en Irak. J’étais encore gamine au moment des faits, et on a beau en entendre parler (superficiellement) dans les médias, en connaitre globalement les conséquences aujourd’hui, autant vous dire que j’ai appris un tas de trucs. Pas à pas, on suit le cheminement qui a changé l’ordre mondial, le jeu des alliances et l’escalade de la violence dans tous les camps.



Et ce joli morceau d’histoire passe crème, puisqu’il nous est raconté à travers la relation aussi singulière que passionnée que vont entretenir l’émir progressiste d’une petite principauté du Golfe, Khaled Hourani, et Virginie Page, écrivaine franco-américaine passionnée par la culture du Moyen-Orient. Partagé entre son devoir, le poids des traditions, de la religion, le conflit terrible qui s’amorce et sa volonté d’ouverture, Khaled va trouver en elle une confidente, une amie, une amante et un ailleurs. Saïdeh Pakravan nous plonge dans une histoire d’amour juste merveilleuse, toujours menacée par la grande Histoire. Tous deux ont de grandes discussions sur le clivage entre l’Orient et l’Occident, sur l’Islam, la poésie, la musique, la guerre, l’amour, la politique… C’est bien simple, j’avais l’impression d’être là aussi, comme une sorte de témoin invisible pendant ces longues nuits étouffantes et sensuelles à Bahr-el-Nour, à écouter des discussions passionnantes jusqu’au petit matin…



Le dernier tiers du roman perd un peu de son intensité à mon sens, on sent quelques longueurs, mais Saïdeh Pakravan ne m’a jamais perdue pour autant et j’ai vraiment vu venir les dernières pages avec regret tant je m’étais attachée à ce couple.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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L'émir

Un très bon roman, à la lecture aisée, bien écrit. Et passionnant.

Pourtant, le sujet n'est pas facile, ou plutôt les sujets : la situation géopolitique du moyen orient, l'Islam et l'islamisation, la radicalisation, les différences orient/occident, les extrémismes divers...(Le livre commence par l'invasion du Koweit par l'Irak et finit au delà du 11 septembre 2001).

Et ce roman, qui nous permet de comprendre un peu plus tous ces sujets, repose essentiellement sur de nombreuses conversations, notamment entre une journaliste franco américaine et un émir arabe, liés par un amour très fort dès leur rencontre à la veille de l'invasion du Koweit par l'Irak. Ces deux personnages liés également par une grande ouverture d'esprit et une certaine bienveillance, nous permettent de poser un regard pluriel et plus objectif sur les pays arabes et la radicalisation, sur tout ce qui a pu mener au 11 septembre 2001 et aux autres attentats, en évitant l'amalgame islam/terrorisme. Un très bon roman, peut être un peu long sur la fin mais c'est un détail, à lire absolument.

Merci aux éditions Belfond et à NetGalley pour cette excellente lecture.

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L'émir

un roman qui en fait dissimule un traité de géopolitique qui apporte une tonne d'informations sur la situation dans le monde arabe. C'est vraiment fascinant comme récit, il s'agit donc d'une histoire amoureuse entre deux personnes, une journaliste franco américaine et un sheikh arabe, sur fond de montée de l'islamisation et attentats de 11 septembre. Ce roman se passe dans les années 90 et au deçà. Vraiment bien, des personages super taillés, on dirait qu'ils sortent de la page pour venir à vous. Merci, trop bien aimé.
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La trêve

Aux frontières de la littérature blanche, du fantastique, du polar et de la science-fiction, sans jamais se cantonner à un genre, ce roman possède un pitch des plus alléchants. Loin d’adopter un schéma linéaire dans sa construction, il nous fait suivre le destin d’une foule d’anonymes au coeur de cette « trêve », qu’on retrouvera plus tard ou qui ne nous seront esquissés que l’espace d’un chapitre. Le premier s’ouvre à minuit, le dernier vingt-quatre heures et cinq minutes plus tard, jusqu’à une issue des plus incertaines.



Je n’ai jamais lu un roman pareil, et ce qui m’a frappée, en tout premier lieu, c’est ça, son originalité. Il y a cette trame mystérieuse, cette paix impossible, le pays en pause… Le hasard, les extra-terrestres, une bénédiction divine, tous ont un avis sur la question mais les faits n’en demeurent pas moins miraculeux. Au fil des minutes, des heures, l’auteure nous montre des hommes, des femmes, dans une situation qui pourrait déraper, qui devrait déraper… Et pourtant.



A travers ce récit étonnant, c’est surtout un portrait réaliste des Etats-Unis et même de l’ensemble de nos sociétés que dresse Saïdeh Pakravan. En quelques pages, dans un style percutant, parfois trash, sans compromis, poétique aussi, l’auteure parvient à créer des personnages vrais, à nous parler communautés, violence, fanatisme religieux, intolérance et préjugés de toutes sortes qui sont autant de sujets de sociétés aussi anciens que d’actualité. En évoquant ce que l’humanité recèle de plus sombre, ce qui a semble avoir été stoppé l’espace d’une respiration, ce roman pourrait porter un message bien noir. Personnellement, j’y ai vu, aussi, autre chose. La construction géniale de ce roman dont je ne vous révèlerai pas tout ici, ce serait dommage, nous souffle qu’il existe une autre voie. Avec beaucoup de finesse, et c’est tout l’intérêt de ce livre à la croisée des genres, Saïdeh Pakravan laisse la porte ouverte à un joli message d’espoir, sans jamais s’éloigner d’une riche compréhension du monde.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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