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Citations de Samuel Aubin (18)


Moi, petite française modèle: fille d’immigrés, obéissante à la foi républicaine qui n’aime pas dire les origines de ses citoyens. Dans l’esprit français, j’étais quelqu’un d’intégré .
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Le moine et le derviche retourne s'asseoir. (...) Ils agissent secrètement contre la guerre en étant rassemblés sous ces voûtes. Simon est sûr que ça marche. Et même si ça ne marche pas, c'est la place exacte où il veut être. Pour lui le seul fait de passer ce temps ensemble a le pouvoir d'agir sur le monde. C'est ce que les moines et les derviches appellent la prière.
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"Istanbul lui fait un tel effet. Il ne sait pas. C'est insaisissable. Il cherche et il trouve quand même ça : l'ouverture d'esprit. C'est paradoxal dans une société pétrie du sentiment nationaliste et animée par un certain dogmatisme religieux, mais un vent de liberté souffle en secret."
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"Le 20 juillet 2015 c'est ce jour là que tout a basculé. Pour Simon, Claire et Anatole, pour Ferhat, Anouche et Zoé pour tous les habitants de ce pays, les Turcs, sunnites ou non, les Kurdes, alévis ou non , les Arméniens, les kévalistes les nationalistes, les gauchistes , les nationalistes, les athées, les étrangers. Personne ne soupçonnait à quel point l'Histoire venait de les saisir par le col pour bientôt les secouer et les jeter dans sa gueule affamée de tragédies."
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Il cherche pourquoi Istanbul lui fait un tel effet. Il ne sait pas. C'est insaisissable. Il cherche et il trouve quand même ça : l'ouverture d'esprit. C'est paradoxal dans une société pétrie du sentiment nationaliste et animée par un certain dogmatisme religieux, mais un vent de liberté souffle en secret. Ceux qui ne se laissent pas enfermer par le moralisme font preuve d'une liberté d'esprit plus vive qu'en Occident. C'est une hypothèse.
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Ils sont dans cette église de Saint-Louis-des-Français, à Beyoglu, à deux pas d'Istiklal, en plein coeur d'Istambul, mais Simon se sent comme dans un monastère au milieu du désert. Il a le sentiment d'être dans un des lieux les plus secrets d'Istambul, les plus cachés du monde où se pratiquent des rituels interdits. Ce mélange de sema soufie et de chants grégoriens à quelques encablures de la guerre en Syrie, alors que la ville héberge aussi des djihadistes en permission, voire les complices de ceux qui ont tiré sur les terrasses de Paris, a quelque chose de subversif (...)
(...)
Nous sommes là ce soir, musulmans et chrétiens, pour témoigner du Dieu unique, briseur de guerre. Nous sommes là, comme chaque année, pour poursuivre le travail commencé par Saint François d'Assise et le sultan Al-Mâlik al Kâmil il y a huit cents ans."
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Ils sont dans cette église Saint-Louis-des-Français, à Beyoglu, à deux pas d'Istiklal, en plein coeur d'Istanbul, mais Simon se sent comme dans un monastère au milieu du désert. Il a le sentiment d'être dans un des lieux les plus secrets d'Istanbul, les plus cachés du monde, où se pratiquent des rituels interdits. Ce mélange de sema soufie et de chants grégoriens à quelques encablures de la guerre en Syrie alors que la ville héberge aussi des djihadistes en permission, voire les compliques de ceux qui ont tiré sur les terrasses de Paris, a quelque chose de subversif.
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Un réfugié syrien dort sous un grand carton, allongé sur un banc près de la fontaine aux ablutions. C’est un nouveau, Simon le voit à ses mocassins en cuir posés sous sa tête. Le réfugié de la semaine d’avant avait des baskets blanches élimées.
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Simon et Claire en étaient persuadés, c'était le pays qui allait faire le lien entre l'Occident et l'Orient, entre le monde musulman et le monde chrétien. Ils voulaient partir pour réinventer leur vie.
Il ne reste rien de leur fantasme. Istanbul est beaucoup plus belle qu'imaginée. Et aussi plus cruelle, plus dure, plus dégoûtante.
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L’espoir est ce qui meurt en dernier
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Enfant et adolescent, ses parents, ses grands-parents, parlaient de l’occupation allemande, et c’était comme si la fin de celle-ci avait été le marqueur d’une nouvelle humanité. Or, tout cela était faux. Guerres et génocides ne quittent jamais la ligne du temps, ils prennent d’autres visages. 
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"Simon éprouve un chagrin infini. Défunte ville. Un enlèvement. Ou bien s’était-il trompé ? Depuis le début ? Au fond, Istanbul n’était peut-être qu’une fiction, un mirage."
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Simon ne veut rien abandonner de ces années. Même pas la galère du début. Même pas les fantasmes naïfs d'une ville d'avenir dans un pays à l'économie florissante et au régime politique original mêlant tradition musulmane et démocratie moderne. C'était les mots de la presse en France au début des années 2010 à propos de la Turquie.
Est, Ouest, passage, pont, mélange, porosité. Tous ces mots avaient à voir avec leur désir d'habiter ici. Simon et Claire en étaient persuadés, c'était le pays qui allait faire le lien entre l'Occident et l'Orient, entre le monde musulman et le monde chrétien. Ils voulaient partir réinventer leur vie.
Il ne reste plus rien de leur fantasme. Istanbul est beaucoup plus belle qu'imaginée. Et aussi plus cruelle, plus dure, plus dégoûtante.
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En ce 10 octobre 2015, des dizaines de milliers de manifestants ont réclamé la fin de la guerre. Un cortège dense et joyeux dans lequel deux personnes se sont introduites, chacune un sac sur le dos, bourré d'explosifs et de petits boulons. 128 morts ! Toujours le même procédé. La même boucherie. Les mêmes cibles. Les mêmes auteurs, Daech.
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Il se lève, décidé à élucider ce mystère, et entre dans la chambre de ses parents.
“Pourquoi la fenêtre elle est cassée ?
— Un avion est passé tout près, ça a tout fait trembler.”
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Sentiment que la fréquence des attaques augmente le risque. Et d'avoir eu la chance de ne pas y être. Et aussi que ça aurait pu. Et une question : y a-t-il quelqu'un que je connais qui y était ? Et tout au fond, cette pensée : ce soir quelqu'un d'autre est mort à ma place. A quand mon tour ? Chaque fois c'est un coup dans le ventre, une révolte du corps qui ne veut pas connaître ça. Chaque fois une petite dose d'habitude s'insinue, une piqûre de désensibilisation. Mêlée à l'impossibilité de s'y faire. Le dernier attentat n'est pas loin, à peine trois semaines, à Beyazit. Ce soir, on change le nom des auteurs, ils s'appellent Etat islamique au lieu de Faucons de la liberté du Kurdistan.
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Simon avait le sentiment d'être entouré par les guerres et ses funestes franges. Elles s'étaient rapprochées insensiblement et sapaient peu à peu l'idée avec laquelle il avait grandi. Enfant et adolescent, ses parents, ses grands-parents, parlaient de l'occupation allemande, et c'était comme si la fin de celle-ci avait été le marqueur d'une nouvelle humanité. Or, tout cela était faux. Guerres et génocides ne quittent jamais la ligne du temps, ils prennent d'autres visages.
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Une porte s'ouvre en arrière-plan, la tête voilée de Zeynep apparaît dans un coin du cadre. C'est son tour de passer en entretien. Elle a compris que Simon filmait, que le moment est spécial, sa tête disparaît. Anouche est parfaitement immobile, sauf ses yeux, qui roulent un peu.
Ce plan n'est rien d'autre qu'un silence d'Anouche, l'accord tacite à être filmée, un désir partagé. Une douche chaleur se répand dans le ventre de Simon comme chaque fois qu'il est en phase avec ce qu'il filme, comme chaque fois qu'il peut aimer une personne, un objet, un paysage, sans avoir besoin de le dire.
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