AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sana Krasikov (50)


La vieillesse vous apprend que ce ne sont pas les grosses erreurs mais les petites qui suscitent les regrets.
Commenter  J’apprécie          10
Elle n'avait pourtant pas pu faire autrement que partir. Là bas, toutes ces années plus tôt, entravée par la culpabilité ancestrale, elle avait refusée de laisser ses désirs étouffer sous une rectitude abrutissante. Ce n'est pas qu'elle croyait que les choses ne changeraient jamais aux Etats Unis, elles changeaient déjà, même alors, tout autour d'elle. Mais qui aurait pu prédire ce qui allait advenir : les schismes; les guerres, les luttes raciales, cette "libération sexuelle" dont il est tant question aujourd'hui. Le féminisme ... Elle avait voulu sauter par dessus ces interdits et ces obstacles par dessus les préjugés et la bienséance, sauter des deux pieds directement dans le futur. C'est ce que l'Union Soviétique représentait alors pour elle. Un endroit où l'on vivrait déjà demain ...
Commenter  J’apprécie          10
Elle s'aperçut que le défi visant à s'intégrer pouvait être plus stimulant que le fardeau de se démarquer.
Commenter  J’apprécie          10
Je me mis sur le dos. Les murs étaient drapés de gris. Les étagères et le bureau, apparaissaient comme des formes opaques entre de troubles rectangles de pénombre. Mon esprit, rendu fou à force de cogiter, était comme une porte voilée refusant de se fermer. Tu ne peux demander autant des gens, tout en attendant si peu d'eux, n'arrêtait-il pas de me dire...
Commenter  J’apprécie          10
Sana Krasikov
Oui, elle aurait pu rester et attendre que tous ces changements se produisent - des décennies de marche vers le progrès. (...) mais elle n'avait pas assez de patience ! Elle avait voulu sauter par-dessus ces interdits et ces obstacles (...) sauter des deux pieds directement dans le futur. C'est ce que l'Union Soviétique représentait alors pour elle - un endroit où l'on vivait déjà demain. Voilà pourquoi elle avait fui le pays de la liberté : pour se sentir libre, justement.
Commenter  J’apprécie          10
Chaque jour, des "surveillants" étaient choisis parmi nous pour vérifier la propreté des ongles des autres enfants ainsi que l'absence de cerumen dans leurs oreilles. Celles et ceux qui, trop laxistes, laissaient leurs amis s'en tirer étaient eux-mêmes dénoncés, généralement par des petites filles qui s'étaient auto-désignées gendarmes de la classe. L'art de couiner devant les manquements des autres nous était inculqué très tôt et je n'étais malheureusement pas insensible à son charme.
Commenter  J’apprécie          10
Rien qu'en la regardant, il devinait qu'une fille comme Alina n'était pas du genre à perdre les pédales devant un écran d'ordinateur et ne tapait pas du poing sur le clavier, comme ses fils, au point d'envoyer valser la touche majuscule et de la faire atterrir derrière les meubles. Non, dans le même genre de circonstances, les filles comme elles se levaient sans doute pour se servir un verre d'eau. Si ça n'allait pas, elles allaient courir. Elles corrigeaient toutes les erreurs de leur curriculum vitae avant de l'envoyer, au lieu de contempler d'un air hébété, quand c'était trop tard, le paragraphe "Compétences", en se demandant si elles avaient vraiment voulu écrire "Bonnes excellentes capacités orales et communicationnelles". (p.78)
Commenter  J’apprécie          10
Il faut dire qu'ils étaient si nombreux à avoir échoué de ce côté-ci de l'Atlantique. Tout un monde transposé, telle d'une tache d'encre sur une carte repliée, d'un continent sur un autre.
Commenter  J’apprécie          10
Ce qui a poussé ma mère à venir en Russie ne m’a jamais semblé étrange. Ce qui l’a poussée à y rester, voilà une autre histoire, sur laquelle je me suis souvent interrogé. Par quel sortilège, en vertu de quoi (ou de qui ?) le paysage insipide autour d’elle s’était-il transformé en mosaïque prolétarienne colorée comme celles qui ornent encore cette ville mercantile ?
Commenter  J’apprécie          00
Tous les mouvements de masse actifs visent donc à interposer un écran de neutralisation des faits entre les croyants et les réalités du monde…

C’est dans la capacité du vrai croyant à “se boucher les yeux et les oreilles” devant les faits qui ne méritent pas d’être vus ou entendus que s’ancrent sa force d’âme et sa loyauté sans égale. Il ne peut être effrayé par le danger, ni découragé par les obstacles, ni dérouté par les contradictions, parce qu’il nie leur existence…

C’était elle. Et dire que toutes ces années, je m’étais cru seul à devoir supporter les "innombrables incroyances" sur lesquelles était construite la pyramide de conviction pure de ma mère.
Commenter  J’apprécie          00
"Il est étonnant de voir la somme d’incroyances qu’il faut pour rendre possible la croyance. Ce que nous connaissons comme la foi aveugle repose sur d’innombrables incroyances."

ERIC HOFFER
Commenter  J’apprécie          00
Je suppose que, pour entretenir leur remarquable hostilité envers nous, ces adultes devaient détruire la compassion innée que suscite la douleur d’un enfant. Nous sentions leur dégoût, mais ne pouvions deviner son origine : à leurs yeux, notre malfaisance était prédéterminée.

C’est pourquoi les punitions les plus cruelles étaient toujours provoquées par une quête d’empathie, comme moi avec mon orteil. Pour tant de monstrueuse innocence, il ne pouvait y avoir de pardon.
Commenter  J’apprécie          00
"La monstruosité du communisme soviétique est une malédiction qui s’est abattue sur le peuple russe pour avoir assassiné son tsar" ? Oui, mon fils sort avec une monarchiste.
Commenter  J’apprécie          00
Le racisme tranquille des femmes russes ne manquait jamais de l’impressionner. Il avait entendu l’argument de l’odeur appliqué aux Africains, aux Arabes, à tous les gens du Caucase et même à certains Asiatiques aux glandes sudorales trop zélées. Sur le continent eurasien, les préjugés filaient vers l’est comme le jet-stream.
Commenter  J’apprécie          00
– Pourquoi tu souris ?

– À cause des pingouins.

– Quels pingouins ?

– Ceux que le Kremlin vous accusera d’avoir empoisonnés quand ils auront décidé de vous virer.

– Il n’y a pas de pingouins là où on fore.

– Poutine les y amènera dans son jet privé. 
Commenter  J’apprécie          00
...dit-elle en reniflant pour ravaler ses larmes. Elle caressa mes doigts et prit ma tête entre ses mains. "Je veux venir avec toi, maman. - Non, non. Je serai de retour d'ici quelques jours". Nous avions jusque là parlé en russe mais, comme si elle venait de lire quelque chose de terrible sur mon visage, un désespoir sauvage s'empara d'elle, faisant briller ses yeux comme des saphirs, et elle dit dans un anglais rauque : "Tout e qu'ils te diront sur moi, sache que ce n'est pas vrai.
- Parlez russe ! aboya la femme depuis le seuil.
- Ne fais pas d'histoires et ne croit pas leurs mensonges."
Et puis ils l'emmenèrent, la tirant brutalement par le coude jusqu'à la porte. Elle se laissa faire.
Commenter  J’apprécie          00
Ce qui a poussé ma mère à venir en Russie ne m’a jamais semblé étrange. Ce qui l’a poussé à y rester, voilà une autre histoire , sur laquelle je me suis souvent interrogé . Par quel sortilège, en vertu de quoi (ou de qui ?) le paysage insipide autour d’elle s’était-il transformé en mosaïque prolétarienne colorée comme celles qui ornent encore cette ville mercantile ?
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait voulu sauter par-dessus ces interdits et ces obstacles, par-dessus les préjugés et la bienséance, sauter des deux pieds directement dans le futur. C’est ce que l’Union soviétique représentait pour elle -un endroit où on vivait déjà demain. Voilà pourquoi elle avait fui le pays de la liberté : pour se sentir libre, justement.
Commenter  J’apprécie          00
Seulement en diplomatie, la première règle n'était pas de bien dire ou de bien faire, lui avait-il rappelé, mais d'éviter de mal dire ou de mal faire.
Commenter  J’apprécie          00
Elle avait beau prétendre avoir tout oublié, je n’ai jamais cru qu’on puisse effacer une jeunesse new-yorkaise de sa mémoire comme on gratterait une peinture écaillée. Elle avait forcément, j’insiste encore aujourd’hui, respiré un jour l’odeur de la liberté.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sana Krasikov (163)Voir plus

Quiz Voir plus

Drôles de rencontres ... 🐛 😼

A) La chenille ?

écrit
fume
mange

12 questions
31 lecteurs ont répondu
Thèmes : associations d'idées , personnage imaginaire , littérature anglaise , littérature jeunesse , féerie , classique jeunesse , baba yagaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}