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4.11/5 (sur 117 notes)

Nationalité : Ukraine
Né(e) : 1979
Biographie :

Née en Ukraine en 1979, Sana Krasikov a grandi dans l’ancienne république soviétique de Géorgie avant d’émigrer aux États-Unis avec sa famille. Elle est l’auteur d’un recueil de nouvelles, L’An prochain à Tbilissi (Albin Michel, 2011), récompensé par le O. Henry Award et le prix Sami Rohr. Elle a consacré neuf années à l’écriture des Patriotes, premier roman qui lui a valu d’être distinguée par la revue britannique Granta comme l’un des vingt meilleurs jeunes écrivains américains de cette décennie.

Source : https://www.albin-michel.fr/auteurs/sana-krasikov-11135
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Sana Krasikov | Granta's Best of Young American Novelists


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C'était le destin de Magnitogorsk de toujours tout attirer à elle. Bien avant que sa mythique magnétite n'appâte les premiers explorateurs bolcheviques à cheval, avant que l'affolement de l'aiguille des boussoles ne pousse les prospecteurs à rejoindre les frontières désertiques de l'empire du tsar, avant le jour où les nomades bachkirs qui combattaient leurs envahisseurs mongols virent avec stupéfaction les flèches de leurs assaillants voler en marche arrière, attirées par les versants magnétiques, et avant même que cette montagne ne soit une simple ride sur la lèvre inférieure de l'Oural, une force invisible aspirait déjà l'Europe dans une collision inévitable avec l'Asie, poussant les continents vers leur turbulent mariage millénaire.
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Buvons aux femmes. Quand elles nous aiment, elles pardonnent tout, même nos crimes ! Quand elles ne nous aiment pas, elles ne nous pardonnent rien, pas même nos vertus !
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Ce n'était pas la menace de mourir les deux bras cassés dans une fosse pleine de cadavres qui lui avait fait perdre son sang-froid. C'était quelque chose qu'elle aurait difficilement pu reconnaître sans que coulent bien d'autres larmes: elle n'en aurait jamais fini de ce tourment. Jusqu'à son dernier souffle elle accepterait donc d'accomoder,de renseigner, de flatter, de trahir, d'accéder à tout ce qu'ils lui demanderaient d'affreux et d'impossible. Toute sa vie, elle n'avait jamais aspiré qu'à respirer librement! Et en retour elle avait reçu l'esclavage. Parce qu'elle n'avait pas le courage de dire non -- le prix à payer pour la vraie liberté.
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Je ne sais pas si c’était la cruauté du système ou son manque de vision à long terme qui m’horrifiait le plus.

Les gardes des camps, leurs commandants et les innombrables bureaucrates de tous échelons ne témoignaient même pas à ces gens le respect qu’ils leur auraient témoigné s’ils avaient été des animaux.

À force de ruminer le sujet, je me suis dit que même le plus sadique des propriétaires d’esclaves avant la guerre de Sécession aurait pris en compte l’endurance humaine dans ses calculs, ne serait-ce que pour pérenniser son exploitation (sinon sauver son âme chrétienne).

La nécessité basique et cynique de prendre suffisamment soin d’un esclave pour qu’il ne s’effondre pas de faim, de fatigue ou de maladie, l’administration du goulag s’en dispensait.

Même dans les recoins les plus ignares du sud des États-Unis, une vie humaine valait généralement au moins l’or dépensé pour l’acheter. En Russie communiste, elle ne valait rien.
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En bref, les Américains piégés en Russie, y compris mes parents, ne furent pas abandonnés. Ils ne furent même pas oubliés. Ils furent sacrifiés sur l'autel commun de deux superpuissances.
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Ce n’est pas que du boniment creux. Timofeïev développe déjà chez ma mère cette capacité soviétique essentielle à voir la vie non pas telle qu’elle est, mais telle qu’elle est en train de devenir. Ou, mieux encore, telle qu’elle devrait devenir.

Tout ce devant quoi ils passent devient un potentiel : un caniveau boueux bouché par les détritus se transforme au travers des mots en un futur aqueduc.

La démolition d’immeubles dont les occupants ont été chassés de force ne laisse pas un terrain vague couvert de briques : c’est un Palais du peuple en devenir.

Dans l’esprit de ma mère, le présent et le futur se sont déjà, ô merveille, rejoints.
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Il est presque sept heures du matin, quatre heures de l’après-midi à Tbilissi. Maia est restée debout la majeure partie de la nuit, à téléphoner à sa sœur, à attendre que Lela décroche. Lela aurait dû l’appeler, il y a des heures de ça. Elle ne voit qu’une raison pour expliquer qu’elle ne l’ait pas fait : Gogi n’a pas réussi son entretien à l’ambassade.
Lors de son propre entretien, Maia avait essayé de rester calme pendant que le fonctionnaire du consulat l’avait questionnée au sujet de son salaire. Elle lui avait dit qu’elle était comptable à l’usine de volaille de Dusheti, sans mentionner que l’usine avait fermé et qu’elle était sans travail depuis trois ans. Interrogée sur sa famille, elle s’était mise à étaler les photos qu’elle avait apportées, retenant presque son souffle : celle de Gogi, qui avait alors neuf ans, et de son mari, Temuri. Il s’agissait de convaincre votre interlocuteur que vous aviez quelque chose vers quoi retourner. C’est pourquoi, étant donné tous les éléments qu’elle avait déjà omis, ça ne l’affola pas plus que ça de passer sous silence la mort de Temuri, cinq mois plutôt. C’était en septembre 1996.
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Elle avait une propension affirmée à l'élision et à l'omission, comme souvent quand on vit une idylle non réciproque avec une cause perdue.
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Observing them trudge aboard, Florence suddenly felt she was watching an Old Ellis Island film reel flipped by the Depression into reverse: masses of immigrants returning to the ship, being herded backward through that great human warehouse as Lady Liberty waved them goodbye.
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Même dans les recoins les plus ignares du sud des États-Unis, une vie humaine valait généralement au moins l’or dépensé pour l’acheter. En Russie communiste, elle ne valait rien.
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