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Critiques de Shane Stevens (205)
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Au-delà du mal

Une semaine ! C’est le temps qu’il m’aura fallu pour venir à bout de ce pavé. Présenté par Stephen King et James Ellroy comme un roman incontournable, fondateur, j’ai été déçu. Il a vraiment fallu que je me fasse violence et je suis arrivé au bout, titillé par ma curiosité plus que par le plaisir de la lecture. D’un réalisme cru et à la limite du soutenable pour certaines scènes (trop nombreuses) de sexe et de torture, j’ai trouvé ce roman vraiment dérangeant. Certes, tout n’est pas bon à jeter. Il y a une analyse très pointue de la psychologie du tueur en série, ainsi que de la société américaine et les interactions entre les divers pôles d’influence : la politique, les média, la police et la mafia, chacun de ces groupes essayant de tourner cette affaire de tueur en série à son avantage. Autre reproche, la multiplicité de personnages traités dont on se demande pour certains ce qu’ils viennent faire dans l’histoire, augmentant ainsi la sensation d’ennui que l’on ressent à la lecture.

Sur les 200 dernières pages, on en revient à l’essentiel et l’histoire prend un tour plus linéaire pour aboutir à un final spectaculaire et un dénouement en forme de point d’interrogation.

Dernière remarque : le titre français, très mal choisi. Rien à voir avec le titre original « By reason of insanity », qui situe beaucoup mieux le thème du roman.
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L'heure des loups

Difficile d'évoquer un ouvrage de Shane Stevens sans penser et faire référence à "Au-delà du mal". Cédant donc à la facilité, je commencerai mon propos sur l'Heure des loups en constatant que c'est bien le même auteur qui est à la manoeuvre: on retrouve le style narratif direct, la vivacité de la peinture par tableau successifs enchaînés de façon alerte, le soin porté à la restitution des contextes sans digressions excessives, le sérieux de la documentation, l'obsession de la rigueur et de la logique pour la trame romanesque, la focalisation autour de la problématique du Mal.



Là où Au-delà du Mal offre peut-être une construction encore plus remarquable, l'Heure du Loups lui est supérieur par la mise en scène des dimensions historique et humainement humaine, les deux étant presque totalement absentes du premier, car Bishop n'est qu'inhumainement humain.



Quasiment rien n'est ici artificiellement mis en scène, l'histoire l'a déjà démontré.

Il serait erroné de considérer l'Heure des loups comme un simple polar et il me paraît très probable que l'auteur a voulu, non seulement rendre hommage à une période particulièrement douloureuse de l'histoire et à ses victimes mais aussi se confronter à un genre différent en venant faire de l'ombre par exemple à un John Le Carré.

De ce point de vue, l'Heure des Loups est une réussite.

Ne suivez pas ces critiques de lecteurs paresseux qui ont trouvé l'intrigue compliquée sans doute parce que leur préoccupation d'habitués aux polars de série, fut d'identifier le plus rapidement possible "un assassin" à travers les vraies fausses pistes accumulées par l'auteur. Il s'agit bien de cela!

La question ici est toute autre; ce qui commence comme une enquête de police est en réalité la plongée d'un homme relativement ordinaire bien que plutôt intuitif-heureusement il se trompe quelquefois- d'une part dans les méandres des politiques intérieure et extérieure à son pays sur fond d'horreur historique et aussi sa plongée à l'intérieur de lui-même, de ses origines et de ses racines elles-mêmes contradictoires. Pourquoi l'auteur simplifierait-il une réalité objectivement très complexe. Remercions-le plutôt de respecter ses lecteurs et leur capacité à activer leurs méninges, non pour chercher un "coupable" ou une "solution à un problème" qui ne sont ni l'un ni l'autre un point focal de la narration, mais pour tenter d'appréhender et accepter la sinistre réalité du monde dans lequel il nous plonge et dont on ne doute pas qu'il ressemble à s'y méprendre à celui dans lequel nous vivons.



Vous avez compris que j'ai beaucoup apprécié cet ouvrage, tout particulièrement la maîtrise de la progression de l'intrigue principale- Stevens est un funambule de l'écriture arborescente- dans laquelle chaque élément trouve sa juste place et où rien n'est inutile ou artificiel. Il est vrai que ça demande un peu plus d'attention qu'une série télévisée.



Bien entendu, l'oeuvre n'est pas parfaite. Certains passages, notamment des dialogues, sont peu explicites dans le sens où on n'est pas assuré, à la première lecture, d'une part de correctement identifier qui s'exprime, d'autre part de bien comprendre à quoi se rapporte ce qui est dit, généralement sous forme d'allusion. Pourtant, certaines fois, j'atteste que l'effort, c'est-à-dire une deuxième lecture et quelques instants de réflexion, est largement payé de retour par le plaisir de se sentir rejoindre in fine l'intention de l'auteur, souvent assez pertinente et quelquefois humoristique. D'autres fois, j'avoue que ça a pu rester obscur et ne sais s'il faut le porter au débit de l'auteur ou de la traductrice.



En résumé, un très bon cru, pas le picrate pour tous les jours. A savourer, mais en le gagnant!
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L'heure des loups

Dieter Bock, ancien officier SS est pendu avec une corde de piano dans une pension de Paris en 1975 à 04H29, l’heure des loups, la chasse est ouverte. Méthode utilisée en 1944 contre les conspirateurs qui tentèrent d’assassiner Hitler. César Dreyfus chargé de l’enquête doit occulter l’histoire de ses origines juives pour affronter une enquête au gout amère allemand de seconde guerre mondial. Sa hiérarchie ne lui tend pas les bras, méfiante à cause de l’affaire du Général Laffage qui datait de la guerre d’Algérie, il y avait vingt ans quand César débutait. Il ne se soucie pas du statut du quidam quand il s’agit d’enfreindre la loi. Une affaire qui s’étend sur le territoire européen. C’est dire la tâche qui l’attend.



Bock est-il Bock ? Qui le suit ? César remue ce qui ne doit pas l’être ? Le supérieur de son supérieur qui protège un autre supérieur ou les agissements secrets de son pays ou d’un autre ? L’inspecteur évolue avec une épée Damoclès comme couvre chef. Une enquête qui évolue dans un brouillard d’informations qui tend vers la théorie du complot international impliquant le RG, la police secrète, le SDECE, le contre espionnage français mais allemand aussi. Et que viendrait faire le Mossad dans la quête policière où les morts s’enchaînent. Une chasse au trésor constituée pendant l’oppression nazie ? Quid du chasseur et du chassé…



On dirait une dénonciation basé sur le témoignage d’un espion sauf que c’est un inspecteur de police juif-français qui se frotte à l’espionnage… Une indignation face à l’injustice, à une utilisation du pouvoir au détriment des petits gens. Le besoin de dénoncer jusqu’où est capable d’aller une ou des puissances en place pour protéger des intérêts politico-financiers nationaux, ou d’agrandir le pouvoir acquis.



En première partie. La poursuite d’un tueur à gage, la référence au nazisme et la crise identitaire de César Dreyfus sont les lignes principales de l’ouvrage. Le complot l’est tout autant mais en voulant désorienter le lecteur, l’auteur a prit un risque de l’étouffer d’informations au détriment de l’intrigue. Trop de complot a tué le complot. La première partie de l’ouvrage en est victime de par sa longueur qui déborde de détails surgissant de toute part. L’auteur aurait pu abréger, l’étalage de ses connaissances grâce à une excellente documentation a prit le dessus sur les remous manquant dans l’histoire.



Le nœud se dénoue sérieusement au ¾ du livre (p309). 25 pages avant la deuxième partie pour être exact. Un peu tard pour la récompense du lecteur patient. Cela dit le rythme s’accélère, l’enquêteur progresse au péril de sa vie. Plus claire, rapide, plus agréable à lire. A croire que l’auteur s’était rendu compte qu’il était nécessaire d’alléger le texte. Pour le style, Shane Stevens reste un auteur exceptionnellement talentueux. Un livre à lire si vous êtes suffisamment patient. Au-delà du mal est plus intriguant et mieux réussi.




Lien : http://lirecrire.over-blog.c..
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Au-delà du mal

Le premier quart de ce roman m' a accroché.Passé ce cap,en dépit d'une satire de la société américaine sous la présidence Nixon plutôt réussie,l' ennui s'est installé:trop de longueurs,de redondances,de digressions,de personnages sans consistance. ...Si bien que finir ce pavé de 889 pages a été pour moi un exercice dépourvu de plaisir.Vite!Un bon polar scandinave avec des sentiments humains pour me remonter le moral!
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Au-delà du mal

Formidable polar. En général je n'aime pas les histoires de Serial Killer mais celle-ci vaut le coup. ce qui a été fait après est une pâle copie.

A découvrir
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Au-delà du mal

Un "petit" pocket de 900 pages ... un livre intense avec toutefois des longueurs ... la partie une en est l'exemple avec tous ses intervenants : la police, les différents shérifs, les journalistes, les politiciens, la mafia etc ... sinon l'auteur arrive à créer un paradoxe entre un tueur d'une monstruosité sans nom et ce petit garçon qui a tant souffert dans son enfance ... on le déteste et on a qu'une envie c'est qu'il se fasse attraper mais lorsque ressurgit ses vieux démons on souffre avec lui et on le plaint ... c'est très fort !!!!
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Au-delà du mal

Je mets cinq étoiles à ce livre. Parce qu'il en va des polars, des livres de morts comme des guerres. A un moment donné, on doit avoir compris et stopper la reproduction des erreurs et des horreurs. Si l'on n'a pas compris que la guerre est immonde après des récits tellement puissants comme Remarque, Levi, et tant d'autres, on ne comprendra jamais. Et on reproduira.

La haine provient de violences subies, et elle se propage quand elle n'a pas pu être rendue plus diffuse, diluée, et évacuée sur les responsables. Elle sort encore plus dure sur des innocents ou des gens qui n'ont rien à y voir. Et qui subissent donc une violence, qu'ils devraient aussi rendre plus diffuse, diluée, etc. Et le cercle continue.

Et plus les personnes ont de pouvoir, plus cette haine et cette soif de domination et de contrôle est puissante et folle, et ça rejaillit à tous les niveaux.

Certains se salissant directement les mains.

Les autres courant derrière la haine pour l'arrêter, mais c'est vain.

Je mets cinq étoiles à ce livre, parce qu'il date. Il est de 1979. Il fait 759 pages. Il est donc assez énorme. Il est bien fait, il montre bien l'horreur, le mal qui s'incarne et qui s'exerce... Pas besoin d'en faire d'autres. Pas besoin d'autres opus de haine, pas besoin. Ici il y a suffisamment.

On peut sceller les choses ici.

Parce que ceux qui n'ont pas compris ne comprendront jamais et que ceux qui ont compris n'auront pas besoin de piqûre de rappel éternellement. Et ceux qui ont compris n'auront pas envie de perpétrer la haine. Et ceux qui n'ont pas compris trouveront dans ce livre, et dans tous ceux qui suivent et suivront tout un tas d'exemples, d'idées, de mécanismes qui pourra les faire jouir et accomplir qui sait à leur échelle des mouvements de haine, de violence et de noirceur.

Je mets cinq étoiles et je passe à autre chose.

Et j'éteins cette télé immonde, et internet trop pollué par le nauséabond.
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Au-delà du mal

J'ai commencé ce livre dans le cadre de la lecture commune Vendredi lecture du mois de janvier.

Le thème était "dans la tête d'un tueur en série".

Le début de ce roman m'a botté, j'ai beaucoup aimé, mais au fur et à mesure de ma lecture, j'ai trouvé un peu longuet.

Trop de personnages, pas assez d'action..... j'ai abandonné :(

Pourtant le sujet abordé sur la peine de mort, le caractère de Bishop, sa vie, sa famille...... m'ont bien plu, mais pas assez pour que j'aille jusqu'au bout.
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Au-delà du mal

Au delà du mal est un excellent thriller, certainement le meilleur que je connaisse. Il est paru en 1979 et nous pouvons dire que c’est le précurseur de son genre. En effet, c’est ce thriller-ci qui a inspiré le grand Stephen King. C’est un récit dérangeant d’une noirceur absolue, qui nous confronte à la perversité en personne.



Tout au long de ce récit, nous découvrons le personnage de Thomas Bishop, nous discernons au fil de la lecture comment le mal suprême a pu s’installer dans l’esprit fragile d’un jeune enfant qui a subi tortures morales et physiques de la part de sa mère. Nous voyons évoluer ce troublant personnage depuis sa naissance, en passant par son séjour de plusieurs années en hôpital psychiatrique d’où il s’évadera en camouflant son intelligence hors normes. Il de viendra ensuite le plus grand Sérial Killer que les Etats Unis n’ait jamais connu, l’incarnation même du mal. Nous avons l’entrée en scène de plusieurs personnages secondaires : hommes politiques, journalistes, policiers, psychiatres-qui incarnent la société qui a créé l’extrême perversion de Thomas Bishop.



L’auteur a un style d’écriture pour le moins particulier mais qui m’a personnellement séduite. Il mène son récit d’une manière presque journalistique laissant peu de place à l’émotion. C’est un style d’écriture tout à fait en adéquation avec le personnage diabolique de Thomas Bishop. Shane Stevens nous plonge dans les ténèbres des esprits les plus pervers, de quoi nous déstabiliser et presque remettre en question notre propre esprit que l’on considère à priori rationnel. Il y a quelques digressions et longueurs qui nous font retrouver le tueur avec un plaisir malsain. Les pulsions monstrueuses, les délires et les confusions mentales du personnage principal sont d’un réalisme si terrifiant, que l’on en vient presque a se demander si l’auteur n’est pas Bishop. L’auteur a su incarner son personnage à la perfection et cela se ressent tout au long de la lecture. Le mystère règne également autour de celui-ci puisque après la publication de ses 5 romans il a disparu dans l’anonymat le plus total, « Shane Stevens » étant probablement un pseudonyme.



Au delà du mal est le roman suprême, un précurseur inégalable mettant en scène l’abominable perversion d’un personnage terrifiant dénué de conscience. Il faut également souligner que c’est un roman violent, cru et parfois insoutenable dont les âmes sensibles feraient mieux de se tenir à l’écart.
Lien : https://universlitteraires.w..
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Au-delà du mal

Je viens de terminer ce pavé de 760 pages. J'ai beaucoup apprécié cette lecture même si, publié récemment en français, il se perd, voire se noie, dans une masse foisonnante de récits sur les tueurs en série.

Pourtant, une fois remis dans son contexte de publication (1979) et celui de son intrigue (1947-1979), cet ouvrage se révèle une plongée saisissante et ô combien troublante dans la psyché psychopathe de Thomas Bishop.

Sa course éperdue parsemée de cadavres particulièrement maltraités (heureusement l'auteur ne s'étend pas ad nauseam sur de morbides et sanguinolentes descriptions ) est racontée en parallèle de sa traque par la police et plus spécialement par un journaliste d'investigation aux intuitions étonnantes. Et alarmantes... La réussite de Shane Stevens est également de montrer la frontière infime qui peut séparer l'homme du "monstre". Et que dire de l'éthique à géométrie variable du criminologue et du sénateur... Comme quoi la monstruosité se situe à plusieurs niveaux. Ce qu' avance l'auteur en entrecroisant divers intervenants et intrigues.

Tout ceci rend ce roman complexe et riche en matière de réflexion. Le cadre de cette période de l'Histoire des États-Unis est lui-même très intéressant, entre débats houleux sur la peine de mort et débuts des démêlés qui vont s'abattre sur la présidence de Nixon.

Le style de l'écrivain est sobre dans l'ensemble, voire froid par moment. Je retiens aussi un courant de misogynie présent dans chaque strate de la société présentée par ce roman. Une manière pour l'auteur de montrer que les atrocités littérales que fait subir le meurtrier aux femmes rejoint ce que chaque membre de la gente masculine leur infligent d'une façon plus symbolique ?

Bref un moment fort et intense de lecture. Je ne l'offrirais cependant pas à des personnes trop sensibles.
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Au-delà du mal

Lisant beaucoup de polars récents, j'ai trouvé celui-ci désuet; par contre, j'ai apprécié les descriptions des personnages, on sait tout sur le tueur mais également sur ses victimes. J'avoue que j'aurai abandonné le livre si ce n'était pas une collègue fane d'Olsen qui me l'avait prêté, c'est vraiment juste pour en discuter avec elle que je l'ai lu jusqu'à la fin.
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Au-delà du mal

"Shane Stevens (probablement pseudonyme) ... a écrit 5 romans ... avant de disparaître dans l'anonymat."

Je le comprends de vouloir resté invisible.

J'ai trouvé ce livre complètement inutile, une vraie perte de temps.

Heureusement, le 1/3 (sinon la moitié) des pages du livre peuvent être tournées sans être lues, ça réduit le supplice.

La fin est aussi surprenante et subtile qu'une brique de béton.

Comme si l'auteur en avait eu marre d'écrire.

Désolé pour la seule étoile
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Au-delà du mal

L'idée est bonne, mais qu'est-ce que c'est long à démarrer ! D'ailleurs, j'ai commencé à trouver le roman intéressant à peu près à la moitié du bouquin et encore.

Bref, c'est dommage parce que lier le journalisme, des tueries, leur effet sur la politique, la mafia, les affaires était une bonne idée
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Au-delà du mal

Au delà du mal. Le titre résume bien le tout! Lecteurs, lectrices, ayez le coeur bien accroché, car les descriptions précises des massacres atroces de notre cher Thomas Bishop fleurissent à tout va dans ce roman de 886 pages. Grâce à ce scénario prenant et bien ficelé, Shane Stevens nous promène dans l’univers et l’esprit à la fois vif et torturé d’un jeune tueur en série américain. Par ailleurs, histoire de décompresser, nous suivons en parallèle la traque de ce tueur « fou » par l’intermédiaire d’Adam Kenton, un journaliste et traqueur intelligent qui deviendra traqué à son tour. Les deux chasseurs vont se chasser mutuellement le temps d’un instant et s’en suivra un dénouement qui ne vous laissera pas sur votre fin.



Pour la petite anecdote, Caryl Chessman, le "bandit à la lambe torche" a réellement existé et a créé la polémique autour de la peine de mort dans les années 50. Par ailleurs, il a réellement écrit quatre ouvrages sur son cas en prison, et il s'avère que Shane Stevens, l'auteur, est réellement son fils. Il s'est donc peut-être inspiré de sa propre histoire pour faire vivre Thomas Bishop à travers sa plume.
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Au-delà du mal

Shane Stevens, - "Au-delà du mal" – Sonatines, 2009 (ISBN 978-2355840159) (titre original "By reason of insanity" publié aux Etats-Unis en 1979)



Ce volumineux roman policier (767 pages !) est centré sur le thème si cher aux états-unisiens du "serial killer" massacrant des femmes, thème qui est ici traité avec une certaine maestria, mais ne constitue pas – à mes yeux – la vertu cardinale de ce livre.



L'auteur affine ce thème rebattu en y adjoignant une exposition froide et probablement très proche du réel des manipulations auxquelles ces tristes éruptions sporadiques donnent lieu dans les media : comme ce livre date des années 1970, il est encore question ici des journaux et de la presse illustrée hebdomadaire, en ces temps où ce type de publication avait encore un certain poids dans l'opinion publique.

Le journaliste d'investigation occupe la place du héros central qui va démasquer le monstre grâce à ses savantes spéculations psychologisantes. Par ailleurs, au-delà même de la presse, l'auteur rend habilement compte des vagues qu'un tel phénomène déclenche parmi les politiques, jusqu'au plus haut sommet de l'Etat, à l'époque justement des remous qui mèneront à "l'empêchement" du président de l’époque, Richard Nixon.



Pour ce qui me concerne plus particulièrement, je fus étonné de lire dans ce roman toute une "variation" autour du thème Caryl Chessman (1921-1960). Le retentissement des campagnes menées autour de ce criminel dans les années 1960-1970 a vraiment été énorme, puisqu'étant tout jeune je me souviens nettement avoir lu (en les empruntant à ma grand-mère !) ses livres intitulés "Cellule 2445, couloir de la mort" puis "Fils de la haine". C'était le tout début de cette littérature visant à faire pleurer dans les chaumières sur les "pauvres criminels à l'enfance si malheureuse" (le roman de Gilbert Cesbron "Chiens perdus sans collier" est publié en 1954, presque quatre millions d’exemplaires vendus depuis)...

Dans le roman de Shane Stevens, le personnage central nommé Thomas Bishop se persuade lui-même d’être l'un des enfants issu d'un des viols commis par Chessman.



En rapprochant ce roman d’un western comme "Rio Bravo" ou d’un film comme "Les affranchis" (Goodfellas), on mesure à quel point la société états-unisienne recèle une violence typique qui s'extériorise de temps à autre dans ces meurtres en série ou des massacres de masse : pour ne prendre qu’un exemple parmi tant et tant d’autres, le 19 juillet 2012, un jeune type a abattu 12 personnes et en a blessé une bonne quarantaine, à Denver (Colorado), dans un cinéma ; presque au même endroit, à Colombine, deux adolescents avaient massacré 13 lycéens en 1999...



Signe de ses évidentes qualités, ce roman supporte sans ennui d’être relu, et même re-relu, tout comme l’autre roman de ce même auteur, intitulé "L’heure des loups", qui se déroule en France…

Attention toutefois, ce roman contient des scènes d’une grande violence.

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Au-delà du mal

Insaisissable Tueur ... Saisissable Démence !!!



Attention cher lecteur !!!

Livre Hors Norme ... sur le mal absolu !



Voici le roman noir qui hantera tes nuits jusqu'à la fin de ton existence.



DINGUE !



Toi, qui a eu peur d'un certain Hannibal Lecter, d'un Jack l'éventreur ou d'un William Gacy, qui vite change de trottoir, qui tourne vite les pages ....

Tu vas enfin connaître la véritable frayeur de la démence d'un tueur sanguinaire diaboliquement insaisissable : Thomas Bishop.



Pas la peine de raconter ce que tu vas lire sur 900 pages, évite d'en savoir plus, et plonge tout de suite dans cette traque infernale, ou plutôt spirale cauchemardesque !



Chasse à l'homme à travers les Etat Unis , des années 50 à 80, entre un psychopathe de la pire espèce, sanguinaire et redoutablement intelligent et d'un journaliste Adam Lenton, en quête de vérité, mettant tout en oeuvre pour le stopper.



On ne compte plus le nombre de victimes à ce stade, seul compte notre salut, sauvez sa peau ...sauvez son âme.



Oeuvre puissante, absolument bien écrit, hyper captivante, méticuleuse, réaliste, intense et ténébreuse.



Breuhh .... j' en tremble encore !



Voyage fascinant dans les profondeurs de l'âme humaine, immoral, horrifiant jusqu'au dénouement terriblement macabre, terriblement dantesque.



Shane Stevens a pondu un immense livre, la référence à ce jour !

... Crédible, dévastateur et scandaleusement jouissif !



... Je t'aurai prévenu !!!
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Au-delà du mal

Ce roman fait vraiment partie de mes livres préférés. L'intrigue est excellente, la psychologie des personnages est très soignée. J'ai beaucoup apprécié cette double lecture des "faits". Attention, âmes sensibles s'abstenir !!
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Au-delà du mal

Extrait de la chronique



Les tueurs en série dans les polars sont généralement vus depuis l'oeil de la loi, incarnée par un flic bourru, plus ou moins alcoolique, qui a des casseroles – les affaires internes le plus souvent – aux fesses. Moi, j'aime bien; c'est un genre. Mais on a souvent l'impression de relire un peu tout le temps la même chose. Là où Shane Stevens frappe fort, c'est qu'il nous propose un angle d'attaque radicalement différent. Il nous prend la main, nous la colle dans celle de Thomas Bishop et nous oblige à le suivre dans sa virée sanglante et dérangée. L'effet est prodigieux et autant le dire, par instants déstabilisant. L'enfance de Bishop est réellement une plongée en enfer qui ne laisse pas indemne, et sa construction psychique est brillamment analysée; Shane Stevens part du principe qu'on ne naît pas tueur en série : on le devient. C'est une hypothèse parmi d'autre, et elle tient la route. Elle a cela d'intéressant qu'elle transforme le lecteur en profiler; en outre, le suspense ne naît pas de ce qui va arriver – on le sait puisqu'on suit Bishop – mais de la manière dont les différents enquêteurs – des flics, un journaliste, personnage essentiel du thriller américain, qui fait inévitablement penser à l'affaire du « zodiac » – vont résoudre une enquête apparemment insoluble. Il s'en suit une galerie de personnages nombreux et détaillés à un point qui donne le vertige; parfois trop, d'ailleurs, ce qui nuit un peu au rythme, mais qui dans le même temps donne une vraie densité au bouquin.



Shane Stevens ne nous demande pas de juger Thomas Bishop. En nous plongeant dans sa tête, il nous met face aux monstres qui le hantent, et ne nous épargne rien de ses actes. « Au-delà du mal » est avant tout un récit passionnant, sanguinaire et riche, (presque 800 pages tout de même) intense, brillamment raconté et dont le dénouement, inspiré de toute évidence par le final de Ted Bundy*, est d'une noirceur absolue.



Après l'avoir terminé, vous aurez sans doute envie de quelque chose de sympa pour vous remonter le moral, alors prévoyez une lampée de gnôle ou un épisode de Shameless pour décompresser… Et ne pensez pas aux réductions budgétaires qui concernent les hôpitaux psychiatriques. Oh non, n'y pensez pas…
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Au-delà du mal

A 10 ans, Thomas Bishop est placé en institut psychiatrique après avoir assassiné sa mère. Il s’en échappe quinze ans plus tard et entame un périple meurtrier particulièrement atroce à travers les Etats-Unis…



Âme sensible passez votre chemin, ce livre n’est pas pour vous. Effectivement « Au-delà du mal » nous retrace le parcourt d’un serial-killer, Thomas Bishop. Shane Stevens, l’auteur, se base sur un personnage réel, Caryl Chessman, condamné à mort en 1960 pour le viol de nombreuses femmes. Il va construire une histoire hallucinante autour d’un de ses éventuels « enfants » devenu à son tour un dangereux psychopathe. Malgré quelques longueurs, ce thriller est très bien construit et nous plonge au cœur de l’Amérique des années 70. L’histoire commence par le viol de Sara Owen Bishop, jeune femme d’une vingtaine d’années, qui se retrouve enceinte et donne naissance à Thomas Bishop, qu’elle suppose être l’enfant de son violeur, à savoir Caryl Chessman. A la suite de ce drame, Sara, bien que marié, voue une haine terrible pour les hommes. Lorsque son mari meurt au court d’un braquage qui a mal tourné, Sara sombre peu à peu dans la folie et devient violente envers son enfant qu’elle bat régulièrement jusqu’au jour ou le petit Thomas, excédé, va tuer sa mère. Il n’a alors que 10 ans et se retrouve interné dans un hôpital psychiatrique. Quinze ans plus tard, Thomas réussi à s’enfuit avec Vincent Mungo, un autre pensionnaire. L’Amérique est alors plongé dans le chao le plus total puisqu’au fil des jours, plusieurs corps de femmes, atrocement mutilés, sont retrouvés alors que personne n’arrive à mettre la main sur le tueur. Il faut dire que Bishop n’a rien d’un simple d’esprit. Il m’a d’ailleurs un peu rappelé Kevin dans le livre de Lionel Shriver. Durant ses quinze années passé à Willows, l’hôpital psychiatrique, Bishop va se nourrir de la télévision et développer un esprit rusé d’une grande intelligence. Son évasion frôle d’ailleurs le génie ainsi que ses différents changements d’identité. Durant plus de 4 mois personne n’arrivera à le trouver, ce qui laissera le champ libre à Bishop pour accomplir ses horribles crimes digne de Jack l’Eventreur. La traque de ce serial-killer monstrueux va mobiliser beaucoup de monde, que ce soit la police, le FBI, des détectives, des médecins, des spécialistes en criminologie, des journalistes, la mafia, jusqu’au plus hautes sphères du pouvoir. Ce nombre important de personnages peut semblé pesant, voir plombant dans un thriller où le rythme doit être omniprésent, pourtant ils ont tous une importance une fois qu’on a une vue d‘ensemble. Il faut dire que Shane Stevens par le biais de cette horrible histoire nous fait le portrait de l’Amérique sous Nixon et relance le débat « pour ou contre la peine de mort ». Même si l’ensemble est intéressant, j’ai tout de même préféré la traque de Bishop, notamment dans la seconde partie avec le journaliste Adam Kenton. Les crimes sont biensûr horribles voire insoutenables et m’ont souvent mise mal à l’aise. Malgré ça, je dois bien reconnaitre avoir eu une certaine fascination pour l’esprit rusé de Bishop qui réussi à berner tout le monde, sans doute même jusqu’à la fin du livre puisque je suis restée un peu sur ma fin en lisant la dernière page. J’ai eu l’impression de regardé une partie d’échec où Bishop était la pièce maîtresse de l‘échiquier. Même si je hais les serial-killer, ce livre m’a beaucoup plu et je ne peux que le conseiller aux fans de thrillers comme l’ont fait Stephen King et James Ellroy avant moi.
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L'heure des loups

Les éditions Sonatine nous livrent ce roman inédit en France de Shane Stevens datant de 1985.Je n' ai pas pu m'empêcher de m'emparer prestement de ce pavé tout juste débarqué sur les étals de ma bibliothèque municipale préférée.Bien mal m'en a pris.Cette enquête laborieuse et embrouillée menée par un certain inspecteur Dreyfuss(descendant du célèbre capitaine Alfred du même nom?)autour de la mort brutale d'un ancien Waffen SS,m'a plongé dès le départ dans un profond ennui.J' ai fini par abandonner définitivement cette lecture au bout d'une centaine de pages environ.........sans regrets.
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