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Citations de Sherry Turkle (40)


Les discussions en famille sont l'occasion pour les enfants de comprendre que ce qui compte le plus, ce ne sont pas les informations que les conversations servent à transmettre, mais les relations qu'elles permettent d'entretenir.
Ce qu'il est difficile de faire en restant sur son téléphone.
(...)
Si nous ne regardons pas nos enfants et ne les incitons pas à discuter, il ne faut pas nous étonner qu'ils soient plus tard maladroits dans leurs relations et repliés sur eux-mêmes. Et que les conversations leur fassent peur.
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Certains espèrent que les cours en ligne permettront de rendre plus "efficient" l'apprentissage à distance et que cela pourra être mesuré. Or, le résultat inattendu des expériences de cours en ligne a été de faire ressortir encore plus nettement la valeur des échanges verbaux directs entre les professeurs et les élèves. Un professeur qui s'exprime "en direct" devant sa classe permet aux élèves d'observer quelqu'un en train de penser, et tout ce qui ça avec, passages ennuyeux compris. Cela leur permet de voir comment la pensée se fait, avec ses faux départs et ses manques d'à-propos éventuels.
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Et rappelons-nous les déficiences des technologies en matière d'éducation sentimentale : être fréquemment en train de faire plusieurs choses à la fois (en mode multitâche) est associé à des troubles tels que la dépression, l'anxiété sociale, et à des difficultés d'identification des émotions.
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Aujourd'hui, nous en sommes arrivés à un point où nous devons nous demander ce qu'il advient de notre humanité quand nous abandonnons nos activités les plus proprement humaines. C'est le moment de remettre en cause le bien-fondé des délégations que nous avons données aux machines. Il ne s'agit pas de rejeter en bloc les technologies, mais de retrouver le chemin vers nous-mêmes.
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De nombreux adultes et adolescents me parlent de machines à conseils qui, grâce aux quantités énormes de données qu'elles seront en mesure de traiter et à leurs algorithmes bien huilés, seraient infaillibles. La boucle est bouclée : plus nous envisageons le vécu des gens comme de la chair à algorithme et plus les conseils émanant de machines nous apparaissent comme la panacée, plus nous nous méfions des humains qui sont, par essence, faillibles.
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Si les technologies de la communication exercent un tel attrait sur nous, c'est en partie parce qu'elles nous promettent d'exaucer quatre promesses. Premièrement, qu'il y aura toujours quelqu'un pour nous écouter. Deuxièmement, que nous pouvons faire usage de notre attention à notre guise. Troisièmement, que nous n'aurons jamais à souffrir de la solitude. Et quatrièmement, que nous ne nous ennuierons jamais.
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Notre relation avec les technologies est en grande partie déterminée par le sentiment que personne n'est là pour nous écouter.
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Ce qu'une intelligence artificielle peut connaître de nous, c'est notre emploi du temps, le contenu littéral de nos mails, nos préférences en matière de films, de programmes télévisés et de nourriture. Si nous portons des capteurs corporels, une IA peut connaître les émotions qui nous animent en les déduisant de certains marqueurs physiologiques. Mais ce que les choses signifient pour nous, elle n'en aura jamais la moindre idée. Or, c'est justement cette compréhension que nous attendons des machines intelligentes ! Et nous sommes prêts à alimenter le fantasme qu'elles en sont capables.
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Le mode réel devient lui-même une chambre d'écho du consensus que nous avons créé en ligne. C'est très confortable, mais fort peu enrichissant.
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C'est avec nous-mêmes que nous aurons certaines des conversations les plus importantes de notre vie. Afin qu'elles adviennent, nous devons apprendre à écouter notre voix intérieure. Et pour cela, la première étape consiste à ralentir suffisamment le rythme de notre vie.
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Si, quand nous atteindrons la cinquantaine, une compagnie d'assurances calcule nos cotisations en arguant du fait que nous n'avons pas fait attention à ce que nous mangions pendant la décennie qui vient de s'écouler, c'est nous qui lui aurons fourni, de notre plein gré, les données lui permettant de le faire.
"Si vous ne voulez pas partager vos données, abstenez-vous d'utiliser nos services nous disent les fournisseurs d'accès si nous récriminons. Interrogé sur l'étendue des données que Google s'est appropriées, son directeur exécutif a dit en substance : soyez irréprochable et tout ira bien."
En démocratie, les individus doivent pouvoir cacher des choses et disposer d'un espace protégé pour réfléchir et agir, qui doit le rester malgré notre engouement pour la technologie. C'est une conviction que j'ai longtemps en tant que mère et citoyenne. Cet espace indispensable à la contestation véritable est à la fois mental et technique ( nos chères boîtes mail !) Ce doit être un espace privé où les gens sont libres de ne pas être sages. À mon avis, il n'est pas trop tard pour lancer un débat de société sur les liens entre la technologie, la vie privée et la démocratie, qui n'a rien à voir avec la technophobie.



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Ainsi, des phénomènes dont la résolution demanderait une volonté politique et qui ne sont pas le fruit du hasard sont présentés comme des problèmes exigeant une résolution immédiate, tandis que l'analyse de leurs causes devient secondaire, voire inutile. De ce fait, la solution adaptée à ces catastrophes ne semble donc pas être la mise en place de politiques publiques. Ce qui semble approprié c'est l'octroi de moyens exceptionnels et le déplacement de représentants de l' État pour exprimer leurs plus sincères condoléances.
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Une partie de la jeune génération est en train de faire machine arrière pour ne pas se laisser emporter dans le sens du courant. Je discute avec un petit groupe d'adolescentes de quatorze ans qui parlent du rôle que jouent les SMS dans leurs liens amicaux. Elles expriment leurs réserves. Liz affirme : "Ce n'est pas en s'envoyant des messages que l'on peut se créer des souvenirs. C'est en vivant des trucs ensemble qu'on peut ensuite se raconter."
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Si les adultes s'inquiètent, c'est parce qu'ils n'ont pas confiance dans le potentiel de la jeunesse. Pour ma part, je suis convaincue que les jeunes sont plein de ressources. Mais je sais aussi cela : les téléphones, les tablettes et les technologies portables du futur qui nous accompagneront vingt-quatre heures sur vingt-quatre fragmenteront notre attention et maintiendront notre regard captif. Ils s'immisceront dans les moments qui sont à la fois les plus intimes de notre vie et les plus déterminants pour notre développement. Ils seront là pour accompagner l'enfant au moment où celui-ci essaie de développer sa capacité d'attachement, son empathie et son aptitude à être seul. Ce faisant, ils prélèveront leur tribut.
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Or, la conversation peut être envisagée sous un autre angle, comme quelque chose dont l'enjeu n'est pas tant d'échanger des informations que de créer un espace à explorer. Son intérêt, c'est qu'elle permet de découvrir la façon dont une personne aborde un sujet -son opinion ou les associations d'idées que cela suscite chez elle. Dans ce type de conversation - que je qualifierais d'"holistique", c'est-à-dire entre personnes prises dans leur globalité -, s'il y a un moment de silence, les protagonistes en profitent pour approfondir les choses au lieu de regarder ailleurs ou d'envoyer des sms à quelqu'un d'autre. C'est l'occasion de "décrypter" ses amis d'une manière différente, par exemple, en "étant attentif à l'expression de leur visage ou à ce qu'ils expriment avec leur corps. Ou encore à permettre à ce moment de silence d'exister.
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C'est ce qu'elle appelle "la règle des sept minutes". Au bout de sept minutes, on sait objectivement si une conversation va déboucher sur quelque chose d'intéressant, à la suite de quoi on peut en connaissance de cause décider de l'abandonner ou de prendre son téléphone. Si on veut avoir de véritables discussions, il faut être prêt à s'investir dans ces sept premières minutes.
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La vérité, c'est que nous sommes tous sensibles aux gratifications émotionnelles que nous offrent nos téléphones et aux mécanismes de récompense neurochimiques qui s'enclenchent quand nous nous prêtons au jeu de la stimulation permanente.
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Qu'une famille choisisse de "sanctuariser" des espaces où les téléphones sont interdits ou de mettre en place un rituel quotidien de discussion - avec ou sans téléphone -, les enfants sentent l'engagement en faveur de la conversation. Et ils le perçoivent comme un engagement envers la famille et envers eux. À mon avis, c'est ce qui fait toute la différence entre les enfants qui peinent à trouver leurs mots et ceux qui s'expriment avec aisance, entre les enfants pour qui il est facile d'aller vers les autres et de nouer des amitiés et ceux qui ont du mal à se faire des amis.
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Au sein de nos familles, nous pouvons prendre en mains notre usage des technologies de communication, comme nous avons pris en mains notre nourriture : malgré la publicité, le marketing et notre dépendance au sucre, nous avons compris que l'intérêt de notre famille est de manger des aliments sains dans des proportions raisonnables. Et, sous la pression des consommateurs, les entreprises agroalimentaires ont peu à peu modifié leur offre. Aujourd'hui, les applications que nous utilisons sont faites pour nous faire rester sur nos téléphones. L'objectif de leurs concepteurs est de capter notre attention, pas de nous aider à mener la vie que nous souhaitons avoir.
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Le moi quantifié n'érige pas l'ordinateur en modèle pour l'individu, il s'adresse directement à nous tous en tant qu'individus pour nous demander de nous traiter nous-mêmes comme si nous étions des machines. Machines dont il est possible d'imprimer un rapport d'état, ce dernier étant de mieux en mieux connu. Le moi psychanalytique scrute le langage en quête des empreintes laissées par son histoire ; le moi algorithmique scrute les données qu'il est en mesure de relever au cours d'une série chronologique.
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