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Critiques de Shion Miura (43)
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La Grande Traversée

Le cadeau d'un dictionnaire japonais, par son oncle à son entrée au collège, allume la passion d'Araki pour ces ouvrages. Passion devenue profession, il édite des dictionnaires pendant trente-sept ans chez l'éditeur Genbu Shobô. Mais désormais voulant prendre sa retraite pour soigner sa femme malade, il se cherche un successeur pour Daitokai, c'est-à -dire La Grande Traversée, le nom choisi pour le nouveau projet ambitieux du plus grand dictionnaire de tout les temps. L'élu sera Majimé ( sérieux en japonais ), un grand jeune homme timide, très particulier, amoureux des mots, passionné de lecture. C'est un perfectionniste, et si l'on recherche la perfection à tout prix, un dictionnaire ne sera jamais publié. Il nécessite beaucoup de temps et d'argent. Majimé relèvera-t-il le défi de ce projet titanesque alors qu'un autre défi avec le mot « amour », qu'il rencontre en la personne de la petite-fille de sa logeuse, entre en jeu ?



Un livre léger, vaporeux où les mots sont rois, mais hermétiques, aux milles sens cachés, où attraper le sens correcte pour exprimer notre ressenti relève aussi du défi. Une mer de mots,surtout que c'est du japonais, une langue où même le mode d'écriture du même mot en change le sens, devient un défi aussi bien pour les personnages que pour nous lectrices et lecteurs.

Un roman étrange aux personnages insolites ("les gens qui rédigent des dictionnaires sont un peu en dehors du monde" dit la femme de Majimé), qui sont étonnamment sincères et francs envers eux-mêmes et les autres dans une société pourtant très fermée où l'on exprime rarement ses sentiments et dont chacun est à la poursuite d'un défi !



Je vous invite à cette Grande Traversée passionnante et vous " souhaite une longue et heureuse navigation sur ce splendide bateau ", phénomène éditorial au Japon, où il s'est vendu à 1 300 000 exemplaires. Un livre interessant pour tous les amoureux des mots, de la cuisine et de la Littérature japonaise avec en prime une lettre d'amour très particulière, commentée !

Une fois le livre terminé, vous n'aurez qu'une envie, trouver un dictionnaire et d'y chercher de suite la définition de mots tout simples comme "homme", "femme" et "amour".......



" Les hommes ont inventé les mots pour avoir un lien avec les morts, et avec les générations à venir ".





*Je déconseille sa lecture sur tablette , car l'édition Kindle sur Amazon est terrrible.

Les mots sont accolés ( deux ou trois si non plus) dans l'intégralité du texte, un vrai défi de lecture ! Je suis curieuse de savoir comment une maison d'édition comme Actes Sud ait pu survoler une telle erreur, que je leur ai déjà signalés.

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La Grande Traversée

"On la lirait avec plaisir même si elle nous racontait le bottin" dit on parfois...



Et si elle nous racontait le dictionnaire?



C'est ce que fait avec brio, avec humour, avec finesse, avec délicatesse,  bref avec talent Shion Miura, auteure japonaise à succès dont seule La Grande Traversée a été jusqu'ici traduite en français, par Sophie Refle, dans une traduction aussi  habile que subtile .



Les deux langues n'ont pas les mêmes variations  sémantiques, ni les mêmes expressions idiomatiques, aussi  est-ce un vrai tour de force , à la hauteur de l'inventivité de l'auteure, puisqu'il s'agit de nous raconter les mots.



Car Shion Miura nous raconte le dictionnaire!



Ou plutôt La Grande Traversée, la  merveilleuse épopée , le voyage au long cours que constituent l'élaboration, la rédaction et l'édition d'un dictionnaire.



Elle dit la quête des mots,  la confrontation des sens , la recherche du mot juste, objectif, clair, pour expliquer la sémantique d'un mot, parfois  galvaudé ,sans le restreindre, sans le trahir, sans en exclure les acceptions nouvelles, sans oublier son histoire, son cheminement, son compagnonnage...



Elle dit le travail d'équipe, les talents particuliers et les énergies conjuguées, la compétence, l'exigence, la ténacité,  le charisme, l'inlassable patience,  la minutie, la méthode,  l'abnégation, le don de soi... 

 

Elle dit le temps qui passe, les rides, les cheveux blancs, la maladie, la mort, tandis que vogue le navire sur la mer des mots!



Mais tout ceci serait bien savant et sans doute bien ennuyeux si , avec une joie malicieuse,  Shion Miura n'incarnait tous ces talents dans des individualités distinctes, toutes un peu monomaniaques, toutes un peu foutraques - car il faut être un peu fou pour passer plus de quinze ans sur un unique livre,  fût-ce un dictionnaire naviguant sur la mer infinie des mots.



Pour naviguer sur la mer des mots, il faut un équipage! 



Modeste et maladroit , inadapté au réel, incapable d'écrire une lettre d'amour compréhensible -ce qui nous vaut un épilogue aussi  savoureux que désopilant !- mais d'une patience inépuisable, d'une grande exigence intellectuelle et d'une complète sincérité , Magimé est le chef d' équipage de cette croisière lexicologique.



 Il oeuvre sous l'oeil d'Akira , le secrétaire de rédaction, qui l'a choisi avec discernement pour diriger cette longue quête, et du professeur Matsumoto,  conseiller de la maison d'édition Genbu Shobõ, qui lui fait confiance , de madame Sasaki, discrete et efficace.



Majimé est successivement aidé par Nishioka, le bateleur aux évidentes qualités relationnelles,  puis par Kishibé, la méticuleuse ordonnatrice des cinq jeux d'épreuves du dictionnaire.



Une petite équipe où chacun va trouver, en chemin,  son domaine d'excellence, sa vérité humaine- et où tous vont découvrir la passion commune qui les unit dans une même quête, la quête infinie des mots. 



Petits moments gourmands et sensuels dans le restaurant de la belle Kaguya , fille de la lune et de  la  poésie,  tendresse ironique et tendre de la douce Rémi pour son galéjeur de Nishioka,  semaines de "stage infernal" à la poursuite des mots oubliés tandis que sèche le petit linge des forçats du dictionnaire,  entre les livres anciens et les notes de synthèse.



Conversations passionnées (et passionnantes ) sur le sens ou la définition d'un mot, explication d'un usage incongru, d'une étymologie oubliée, valeurs comparées des exemples, finesse et "tombé"  du papier , beauté des caractères, souci de la mise en page...



L'amoureux/euse des livres qui découvre La Grande Traversée se régale,  sourit,  relit, s'attache,  s'embarque à son tour ....sur la mer infinie des mots.



Délicieux voyage plein de sel, de sens et de saveurs.



Une découverte!

Merci à Booky et Anne, mes poissons-pilotes!
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La Grande Traversée

Voilà donc un drôle de livre, un livre qui trame la genèse d'un autre livre. Et pas n'importe quel livre : un DICTIONNAIRE. Non, non, n'aie pas peur... Ce gros truc souvent austère, qui pèse autant qu'une haltère quand on est gamin, à la couverture souvent déchirée, qui se passe de père en fils, et traverse quelques générations avant de finir sa triste vie dans le rôle ô combien pratique de caleur d'armoire lorsque le pied de celle-ci est cassé.



Mais pour prétendre à intégrer la rédaction d'un tel ouvrage, il faut cette qualité première : être amoureux ! Amoureux des mots, amoureux de la vie. Avec cette curiosité pour chaque sens caché qui nous embarque de mot en mot dans un flot d'émotions allant de la simple vaguelette venue lécher vos doigts de pied, jusqu'au tsunami qui emportera tout sur son passage, votre coeur et votre âme.



Parce qu'entre les définitions, les mots et les sens, entre deux idéogrammes, il y a ces lignes de vie et de coeur qui filent au-delà du temps. Il faut de la patience pour accoucher d'un dictionnaire, de la confiance et du silence. Comme pour trouver l'amour parfait, l'évidence.



Ce roman m'a sincèrement ému. Passionné au début, devant cette envie et ce mystère des mots, la découverte de Majimé, cet étonnant jeune homme solitaire. Puis j'ai ressenti un mélange de peur et de tristesse quand j'ai perçu qu'à tout moment ce projet pouvait s'abandonner aussi facilement que lorsqu'on tourne une page de son livre, ou de sa vie. Enfin, ma vue s'est brouillée de ces gouttelettes d'eau salée venue de la profondeur d'un océan, quand je découvre la beauté de tels moments. L'amour, cette grande traversée de la vie, en solitaire, en duo avec harmonie, ou en équipe symbiotique, procure de grandes émotions. Écrire aussi. Et lire, également. Écrire, lire, aimer. Que demander de plus à la vie. J'en connais qui dirait boire une bonne bière ou un bon whisky. Je te l'accorde... Parce qu'il est aussi souvent question de saké dans ce roman. Ces apéros de fin de journée resserrent les liens entre les âmes, ou en créent de nouveaux. Voilà pourquoi ce roman m'a profondément bouleversé, moi qui aime tant naviguer entre les flots des pages et des spiritueux.
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La Grande Traversée

Repéré depuis sa parution...tant je trouvais le sujet de ce roman japonais, attractif et original : la "construction" d'un nouveau dictionnaire...et puis, et puis...mes dispersions boulimiques m'ont retardée dans mes élans !



Une vraie pépite que cette lecture; la fiction est habilement menée, nous offrant les étapes, et intervenants dans l'élaboration et édition d'un très grand dictionnaire, ce long travail jamais achevé qui est celui du "Lexicographe"....et ceci autour de la personnalité centrale de notre "Lexicographe", Majimé...



Araki, près de la retraite doit choisir un successeur pour assumer la responsabilité de la rédaction d'un grand dictionnaire, pouvant faire aussi office d'encyclopédie !!Lui-même a oeuvré toute sa carrière dans ce domaine.Ce nouveau défi se nommera "La Grande traversée"...

Il embauche Majimé, jeune employé d'une maison d'édition, diplômé

brillant, en linguistique, cependant aussi maladroit, excentrique dans ses rapports aux autres qu'habile et habité par l'étude des mots....



"Il s'était réfugié dans les livres parce qu'il en souffrait. Quand il lisait, son manque de don pour la conversation n'avait aucune importance. Celle qu'il menait avec les livres était profonde et lui procurait du bien-être. (...) Grâce à ce goût pour la lecture, il avait été un très bon élève. Son intérêt pour les mots, qui permettent d'exprimer les sentiments, l'avait conduit à faire des études de linguistique. bien qu'il ait emmagasiné beaucoup de connaissances sur les mots, son aptitude à communiquer n'avait pas progressé." (p. 41)



Le récit est habile, vivant , nous montrant en détails le travail complexe des lexicographes , l'importance cruciale du choix des mots, de leur précision : véhicule de la pensée, des émotions, des mentalités reflets d'une société donnée...en même temps la narration nous offre une belle histoire amoureuse, entre notre lexicographe maladroit et une jeune femme,Kishibé, elle passionnée de cuisine !! Ils se marieront et sauront respecter les "passions professionnelles" de chacun...



Majimé, même avec son caractère original, décalé, aura le talent, la pugnacité et ...finalement agira en bonne entente et coordination avec l'ensemble de son équipe, durant quinze longues années......qui verra enfin publiée cette" Grande Traversée" soignée, travaillée avec exigence tant pour les définitions, analyses des mots nouveaux ou plus usités... que les

efforts, essais pour fabriquer le papier idéal...assez opaque tut en étant léger...



Une connexion d'une intense complexité entre divers corps de métiers: Lexicographes, correcteurs, papetiers, imprimeurs, etc.



On sent la tendresse et grande bienveillance de l'auteure pour tous ses personnages...



"Il avait découvert que les articles du dictionnaire permettent de percevoir la profondeur inattendue des mots. (p. 9)



"Les mots, et l'esprit qui les fait naître, sont libres, et n'ont rien à voir avec le pouvoir. Et il faut qu'il en soit ainsi. Un navire qui permettra à chacun de naviguer sur l'océan des mots à sa guise, voilà ce que nous essayons de faire avec La Grande Traversée. N'y renonçons jamais."



"On peut dire d'un dictionnaire que c'est une cristallisation de la sagesse humaine, non seulement parce qu'il accumule les mots, mais surtout parce qu'il incarne l'espoir au sens propre du terme, l'expression de la volonté inébranlable de ses auteurs." (p. 260)



Une magnifique lecture qui exprime avec une narration très dynamique, l'importance centrale des mots dans la vie des Humains !! : mots de la création, mots pour exprimer ses sentiments, mots pour être relié aux autres, au monde...pour apprendre, ouvrir les horizons, élargir les limites de nos connaissances. Toujours ces "Mots" magiques qui nous relient à nos morts...et à nos congénères vivants !



Original...très vivant...et prodigue en informations !! Une auteure passionnante... qu'Actes Sud, souhaitons le très fort, continuent à nous la faire connaître mieux, puisque Shion Miura a déjà publié une vingtaine d'ouvrages, romans et essais !
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La Grande Traversée

Majime, encore tout jeune employé dans la maison d’édition Genbu Shōbo, d’un caractère sérieux mais un peu lunaire, est recruté par le professeur Araki, dans l’équipe chargée d’élaborer un nouveau dictionnaire qui sera nommé ”la Grande Traversée”, un ouvrage qui, au Japon, comprend non seulement la définition des mots, mais surtout la définition de concepts et le recours aux références historiques et littéraires classiques et contemporaines. Participent également Nishioka, un commercial de la société d’édition, un homme un peu lourd et Matsumoto, un grand lettré. Cote personnel, Majime, l’unique occupant de la pension tenue par Také, une vieille femme, fait bientôt la connaissance de Kaguya, nièce de sa logeuse, employée dans un restaurant dans lequel la jeune femme espère devenir bientôt cheffe de cuisine. Treize ans plus tard, le projet semble enfin se finaliser...



Une bonne surprise que ce roman, qui offre un voyage dans le monde des dictionnaires japonais, de véritables projets de longue haleine et qui s’inscrivent dans une lignée d’ouvrages savants, spécialisés selon les publics et dont les revisions et actualisations prennent des années. C’est aussi le projet humain d’une équipe fédérée tout d’abord autour d’Araki, puis reprise par Majime, très investi, qui sera rejoint par des personnes qui, au départ ne sont pas forcément convaincues mais qui, au fur et à mesure des recherches lexicographiques, s’investissent complément dans le projet, plus pour les relations d’amitié et de partage de valeurs qu’elles découvrent, que par le but ultime du dictionnaire. La grande Traversée est une aventure d’édition d’un dictionnaire mais c’est avant tout un projet commun où les participants apprennent à se connaître, à partager, et ressentir les mêmes idéaux, et naviguer sur le même bateau et dans la même direction.

Une belle aventure.
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La Grande Traversée

La grande traversée raconte sur une quinzaine d'années la conception et la fabrication d'un dictionnaire contemporain. Avec moult détails sur sa ligne éditoriale, le choix des contributeurs, l'intégration de nouveaux mots, les interrogations sur leurs multiples significations, les discussions avec une papeterie pour créer un papier fin, souple et résistant, etc. Vous imaginez un roman français ou américain qui partirait de ce thème ? Non, évidemment, et ce n'est pas une surprise que La grande traversée soit signée d'une auteure japonaise, Shion Miura, pas traduite jusqu'alors en français, et qui comme d'autres romancières de son pays allie originalité du sujet à douceur d'écriture avec une forte bienveillance envers ses personnages. Car La grande traversée, au-delà de son épaisseur documentaire, apparait avant tout comme une aventure humaine grandiose sur l'océan des mots, menée par des êtres un peu à part, pas nécessairement adaptés au monde extérieur. Ce qui nous vaut d'ailleurs de nombreux passages savoureux quand il s'agit d'une affaire sentimentale que le responsable en chef du dictionnaire semble peu doué pour la mener à bien. Mais à lui comme à tous ceux qui gravitent autour de ce grand projet d'édition, Shion Miura voue une grande tendresse qu'elle nappe d'un nuage d'ironie avec ce talent qu'ont les auteurs nippons pour dire parfois les choses les plus personnelles de façon très directe. La construction de La grande traversée a par ailleurs l'air de rien mais elle est extrêmement pensée, déplaçant progressivement le curseur sur différents acteurs de l'élaboration du dictionnaire, en mettant l'accent sur l'importance et souvent la difficulté de la transmission. La réussite du roman tient enfin à la qualité de la traduction de Sophie Rèfle qui n'était pas aisée à faire étant donné que nous sommes assez peu familiers en Occident de la façon dont fonctionne la langue japonaise. La grande traversée est parait-il l'oeuvre maîtresse de Shion Miura. Ce n'est pas une raison pour nous empêcher de goûter à nouveau à la plume délicate et précise de Shion Miura à l'avenir. Aux Editions Actes Sud de nous permettre de connaître un peu mieux cette romancière qui a déjà signé une vingtaine d'ouvrages.
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La Grande Traversée





Majimé est choisi pour rejoindre le département « Dictionnaires » de la maison d’édition dans laquelle il travaille. Ce département a un grand projet : un nouveau dictionnaire dont le titre est « La Grande traversée ». Avec à sa tête, un homme passionné par sa mission mais peu doué pour communiquer, la tâche sera épique.



Et nous voila embarqué pour un voyage avec des creux et des bas en compagnie de singuliers personnages.

À commencer par Majimé, passionné des mots mais vraiment, vraiment peu doué pour communiquer.

C’est le grand paradoxe du personnage et dans une certaine mesure de tous : la communication.

Dans une société où on n’exprime pas ses sentiments, il faut ensemble trouver les mots justes, tous les mots justes.

C’est l’occasion de passionnantes digressions sur le sens profond de certaines expressions japonaises, du combat des rédacteurs avec une langue qui évolue sans cesse, de la qualité du papier.

Oui je vous l’avoue, j’ai été touché par la recherche du papier qu’il fallait pour « La Grande traversée ».



J’ai été touché par les dialogues entre les personnages. Les mots sont précieux. Ils touchent le cœur de leur interlocuteur s’ils sont dits avec franchise. Une franchise étonnante pour un récit qui se passe au Japon.



J’ai été touché par le parcours des protagonistes. Chacun a sa manière trouve son chemin et un peu un but dans sa vie (certain leur but).



J’ai été beaucoup moins touché, voire effrayé par le monde du travail japonais. On sacrifie sa vie pour son travail, pour l’entreprise. Si vous faites une rencontre c’est par l’intermédiaire de relation de travail !

De toute façon, vous ne rentrez que tard le soir, vous mangez avec vos collègues… alors les amis et la famille restent cantonnés à la marge. L’extrême marge.

Exemple : Le moment héroïque du récit est un mois de travail intense ou l’équipe reste au bureau jour et nuit pour vérifier qu’il ne manque pas des mots.



C’est un beau voyage sur un océan de mots finement choisis avec ses récifs et ses victoires sur les éléments.
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La Grande Traversée

Un roman à la douceur des mots, un roman sur l'amour, l'amour du travail, de la passion. Majimé approche de la trentaine, il vit seul avec son chat Tora dans une pension qu'il a investi depuis ses années d'études. Il travaille au cœur d'une grande maison d'édition, au service commercial, lorsqu'un jour Araki Kohei, qui lui, a consacré sa vie aux dictionnaires et qui se voit partir à la retraite, demande à Majimé de quitter son poste pour venir au service des dictionnaires. C'est là qu'il va se révéler à lui même. Il va trouver pleinement sa voie comme il va découvrir l'amour. Mais chut, je ne vous dis pas plus, à vous de le découvrir si vous ouvrez ce livre très plaisant à la lecture. Une histoire pleine de charme qui nous dévoile combien il peut être heureux d'aimer aussi fortement son travail, le sens de l'engagement et surtout comment se construit un dictionnaire, qui " n'est jamais terminé .. Qui vogue pour l'éternité sur l'océan des mots. "
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La Grande Traversée

Araki Kohei a consacré sa vie aux dictionnaires. Arrivé à l'âge de la retraite, il voudrait bien que son employeur, la société d'édition Genbu Shobo, recrute un remplaçant. Mais voilà qui n'est pas facile à trouver ! Pourtant, dans la même entreprise, il déniche Majimé ( = sérieux, en japonais, et cela lui va très bien), un garçon de vingt-sept ans, très renfermé, peu sûr de lui et...encore inexpérimenté côté sexe. Ce qui va susciter les moqueries de certains collègues. Il bénéficie pourtant de l’estime d'Araki et de la confiance du professeur-lexicographe, Pr Matsumoto.



Un vrai défi s'impose à l'équipe : publier un nouveau dictionnaire baptisé La grande traversée et en même temps procéder à la réédition d'autres dictionnaires. Une gageure quand on sait le temps qu'il faut pour organiser les entrées, susciter l'aide de contributeurs et vérifier leur travail, rédiger les articles, faire la mise en page, etc. Rien n'est gagné d'avance, tout étant conditionné par les choix lexicaux du directeur d'édition.

Il est à noter que cet ouvrage ne fait l'objet d'aucune subvention publique, il est totalement financé par l'éditeur, garant, dit l'auteur, de son indépendance :



« Les mots, et l'esprit qui les fait naître, sont libres, et n'ont rien à voir avec le pouvoir. Et il faut qu'il en soit ainsi. Un navire qui permettra à chacun de naviguer sur l'océan des mots à sa guise, voilà ce que nous essayons de faire avec La Grande Traversée. N'y renonçons jamais. » affirme le Professeur Matsumoto.



Et puis surtout...un dictionnaire, ce n'est jamais fini ! Comment mettre un point final à une œuvre vivante, en perpétuelle transformation ? La langue n'est jamais figée. La Grande Traversée s'annonce une véritable odyssée. Elle durera quinze ans.



L'auteure s'intéresse à la polysémie des mots et expressions, (ex : ça va barder/barder de lard : la traduction a dû être ingénieuse !).

On apprécie le caractère concret du récit de l'auteure qui fait voisiner observations sur la culture japonaise (savoir-vivre, cuisine, coutumes) et réflexion sur ce que signifie constituer un dictionnaire. Il nous entraîne de façon très concrète dans le travail d'édition, recherche de contributeurs, rédaction, vérification, illustration, importance du support-papier (là, on se demande si vraiment on édite encore des dictionnaires sur papier au Japon).



Il se trouve que vivant aux côtés d'un linguiste confirmé et rédacteur lui-même de dictionnaires de langues orales rares, je suis sensibilisée à ce sujet depuis des lustres. D'où mon intérêt pour ce livre. mais je suis sûre que tout (e) amoureux (se) des mots fera son miel de cette lecture.

En tous cas, un grand merci à Bookycooky pour sa recommandation.

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La Grande Traversée

Un beau voyage à travers les mots !

Le roman de Shion Miura nous plonge au cœur du service des dictionnaires d’une grande maison d’édition qui s’apprête à réaliser un projet titanesque : rédiger le plus grand et complet dictionnaire de langue japonaise, La grande traversée.

On apprend à connaitre les différents membres de l’équipe, tous amoureux des mots à leur façon : le professeur Matsumoto, figure emblématique du service qui a à son actif la création de plusieurs dictionnaires ; Araki, l’ancien directeur, parti à la retraite mais qui garde un pied dans le projet ; Mme Sasaki, femme de caractère qui veuille au bon déroulé des choses… Mais le lecteur fait surtout la connaissance de Majimé, devenu depuis peu directeur du service : un jeune homme maladroit et introverti mais sacrément passionné et impliqué ! Au fur et à mesure de la lecture, on s’attache à ces personnages hauts en couleurs. On partage leur quotidien et on n’a qu’une envie, que l’ambitieux projet de La grande traversée, voit le jour.

Le roman est également une plongée passionnante dans le monde des mots et de la langue japonaise. A la lecture, on assiste régulièrement aux débats des personnages sur la signification et l’usage de certains mots. Des passages qui n’ont pas dû être faciles à traduire et transmettre en français quand on sait à quel point la logique de langue japonaise est différente de la nôtre !

Dans le roman, il est également question d’amour puisqu’on suit Majimé dans sa quête amoureuse, à la fois naïve et touchante, à l’image du personnage.

Un roman que je conseille aux amoureux des mots et du Japon bien évidemment. On y retrouve tous les ingrédients qui font la spécificité de la littérature japonaise : quête, délicatesse et émotion.

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La Grande Traversée

J'avoue avoir parfois survolé les développements lexicographiques, n'étant pas familier avec la langue japonaise.

Je me suis également pris à sommeiller à suivre ce suspense au très long cours que représente la construction d'une dictionnaire exhaustif du japonais. Mais toujours, j'ai persévéré, plein d'admiration pour ces passionnés des mots qui communiquent leur feu aux sceptiques sur l'utilité des dictionnaires. Je sais désormais par le menu comment élaborer un dictionnaire, oeuvre jamais close, dès le dernier vocable ajouté aux 200.000 précédents. Il ne fallait pas me convaincre du pouvoir des mots, liens avec les générations à venir et les morts.

Mine de rien, j'ai appris énormément sur la culture nippone, sur les codes amoureux à Tokyo, sur la nature humaine.

L'écriture, dénuée d'artifices, faussement naïve, transmet l'amour du travail bien fait, les pensées et états d'âme de la petite équipe vouée à éclairer le sens des mots. Le chef du dictionnaire est terriblement motivé tant il peine à déclarer sa flamme à son amoureuse; il semble puiser dans le grand lexique le tour d'exprimer ses émois secrets, à moins qu'il ne fuie une angoisse tenace d'être au monde.

J'ai savouré ce dépaysement narratif et culturel comme on lampe un flacon de saké à petites gorgées gourmandes, un peu sonné, jamais "meren".
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La Grande Traversée

Qu'elle est douce cette lecture. Plongée dans l’atmosphère japonaise et les mots. Ici par le biais de Majimé, on suit l'évolution de la rédaction d'un dictionnaire sur plusieurs années, les personnes qui gravitent autour et la passion de la langue.

Pas ennuyeux du tout, on ressort comme bercé par le récit.
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La Grande Traversée

C'est l'histoire de Majimé, jeune, timide, un peu solitaire qui se retrouve embarqué dans la rédaction d'un dictionnaire ; épopée qui s'étale sur plusieurs années.

Le style rend parfaitement l'atmosphère feutrée, silencieuse et douce.

Les personnages sont insolites et attachants par leur singularité.

Nous sommes transportés dans une ambiance délicate où l'on prend son temps.

Un vrai plaisir de lecture.
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La grande traversée (manga)

Quelle belle découverte ! Pour une fois, je lis le résumé avant d'emprunter ce pavé de manga car je vois mon caddie de biblio se remplir au fur et à mesure des rayonnages... c'est un univers que l'on voit très peu souvent dans le monde du manga. L'édition et plus particulièrement des dictionnaires. Ça aurait pu être barbant mais pas du tout, au contraire ! Même si le déroulé fut classique, il a été réalisé avec brio avec des personnages que j'ai beaucoup aimés. J'ai été très touchée par la dernière partie, je me suis laissée porter par le contexte, le travail et l'investissement de toute une vie pour l'amour des mots. Un beau coup de cœur qui m'a fait pleurer comme une madeleine.
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La grande traversée (manga)

Moi-même amoureuse des mots et de leur sonorité, le projet de Haruko Kumota d'adapter le roman de Shion Miura racontant l'aventure de la création d'un dictionnaire par un groupe de passionnés m'a de suite parlé.



Haruko Kumota a le chic chez nous en France de porter des projets atypiques. Après le rakugo dans sa saga Le rakugo, à la vie à la mort, déjà chez le Lézard noir, qui proposait de suivre des passionnés d'une forme de théâtre traditionnelle propre au Japon, c'est cette fois un autre groupe de passionnés qu'elle nous offre de découvrir : des fans de vocabulaire et de lexique. Singulier et pourtant cela fonctionne magnifiquement.



Le manga n'est cependant pas une oeuvre originale. C'est l'adaptation d'un roman écrit par Shion Miura pour lequel elle avait déjà fait des illustrations à l'époque. Les deux femmes se retrouvent donc pour cette adaptation et semble se porter un grand respect mutuel, sentiment que l'on retrouve entre chacune des pages du manga.



En effet, ce qui caractérise cette lecture c'est la bienveillance, la douceur et la tendresse de chacun des membres du groupe qui participera à l'élaboration de La grande traversée, ce dictionnaire qu'ils portent à bout de bras. Ce groupe est l'un des gros atouts du titre car il nous fait éprouver beaucoup d'amour à leur égard. Ce sont des hommes et femmes atypiques, qu'on a peu l'occasion de croiser. Ils adorent les mots, les définitions et plus étrangement les papiers et autres signets. Certains ont un vocabulaire ultra riche et pointu, pouvant donner les multiples définitions des mots japonais si souvent polysémiques. D'autres sont plus orienté relations humaines et organisation, et il y en aura besoin avec tout le travail que suscite ce vaste projet d'une ampleur inimaginable pour moi. Mais au final, on retiendra surtout qu'ils forment une petite famille pleine d'attention les uns pour les autres.



L'entreprise à laquelle ils se livrent, l'élaboration d'un dictionnaire, m'a permis d'entrer dans des coulisses inédites. Même si, je pense, les autrices ne nous en livrent pas tous les secrets, elles nous dévoilent tout de même le travail ardu et passionné que c'est. On découvre tous les petits à côté qu'on ignore, toute l'énergie qu'il faut mettre dedans, mais aussi la diplomatie dont il faut faire preuve avec les collaborateurs ou encore l'amour indispensable des mots et de l'ordre nécessaire. J'ai trouvé cela passionnant. Tout comme j'avais adoré découvrir l'amour de la patronne pour les papiers dans La papeterie Tsubaki, j'ai adoré assister à la passion de Majime et du Professeur Matsumoto. C'était très émouvant.



Cette émotion, si je l'ai si bien ressentie, c'est parce que les autrices ont su faire un très joli travail d'équilibriste sur les personnages. Elles ont en effet choisi de porter à la lumière des personnages atypiques aux personnalités parfois étranges qu'on découvre aussi bien dans leur travail que dans leur vie personnelle, en particulier sentimentale. On s'attache alors très vite au tête en l'air Majime, qui ne vit que pour sa passion des mots et qui a l'air si étrange pour les autres, mais qui trouve pourtant l'amour. On est également agacée mais surtout amusée et attendri par Nishioka, mon chouchou dans l'histoire, cet homme moins cultivé que les autres, à la gouaille insatiable et l'humour moqueur et piquant, qui pense ne pas être à sa place mais s'y trouvera mieux que personne. J'ai adoré l'ambivalence entre ce qu'il dégage et ce qu'il est au fond comme le démontre sa jolie relation sentimentale. Comment ne pas craquer pour le Professeur Matsumoto, l'âme de cette aventure, celui qui a réuni tout ce petit monde et dont la passion pleine d'abnégation ne peut que susciter l'amour et l'admiration de tous. Ce fut pour moi l'image du doux grand père aimant tellement partager sa passion. Il y a également les personnages secondaires, tous plus amusants et adorables les uns que les autres, que ce soit les sous-traitants ou les femmes contribuant au projet dont Midori qu'on découvre sur le tard, qui se demande ce qu'elle fait là, avant de se passionner à son tour pour le projet et d'y trouver parfaitement sa place. Tout le monde est accueilli chaleureusement ici.



Et tout ce petit monde nous est décrit dans un quotidien somme toute banal mais plein de bons sentiments qui font chauds au coeur. C'est super sympa de voir leur atmosphère de travail pleine de passion, d'humour, de tendresse et d'abnégation. C'est mignon de les voir au final former une famille et se retrouver en dehors du boulot, continuant à communiquer entre eux et se voir même quand ils n'en font plus partie. On sent que le projet les a vraiment rapprochés et qu'en dehors de leur passion des mots, il y a quelque chose de fort entre eux.



Ainsi si vous avez aimé Haruko Kumota dans Le rakugo, à la vie à la mort, vous la retrouverez avec bonheur ici, avec le même trait fin et expressif, plein d'humour et de tendresse, qui reflète à merveille la simplicité et la complexité de cette histoire. Elle m'a fait hurler de rire avec ses personnages déformés de grimaces, comme Nishioka, tout comme elle me bouleverse avec le tendre portrait de vieux papy de M Matsumoto. Elle a su également parfaitement capturer les atmosphères, comme elle le démontre dans les bureaux de La Grande traversée, ainsi que dans le restaurant de la femme de Majime ou chez Nishioka, où il semble être dans un cocon avec sa compagne, lui permettant d'être enfin lui-même. J'ai vraiment adoré son trait si typiquement josei.



Alors que sur le papier, on pourrait croire qu'une telle aventure est peut-être un peu plate et barbante, La grande traversée a parfaitement portée son nom et m'a offert un superbe voyage sur les rives des mots et expressions japonaises pour parvenir à l'élaboration d'un dictionnaire fait par des passionnés. J'ai adoré découvrir ses personnages. J'ai été touchée par leurs histoires et je suis ravie que des autrices osent parler de sujets aussi atypiques et surprenant que ceux-là. On apprend plein de choses grâce à elle et on croise des gens surprenants et touchants. Osez vous aussi partir à l'abordage de l'histoire si émouvante de Shion Miura mis en scène par Haruko Kumota !
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La grande traversée (manga)

Pour qui la fabrication d'un dictionnaire a-t-elle déjà paru passionnante ? Je pense ne pas me tromper en pensant faible le nombre de ceux qui s'y sont intéressés. Pourtant, "La grande traversée" de Haruko Kumota nous prouve le contraire.



Cette adaptation du roman de Shion Miura porte son nom à merveille, en nous emmenant littéralement dans une grande traversée, auprès de Majime, Nishioka, Araki, le professeur Matsumoto, Sasaki et Kishibe. Cette traversée, elle prend plusieurs formes : la création d'un dictionnaire, le courage d'avouer ses sentiments, l'acceptation de sa jalousie, la peur de quitter le navire ou encore la perte d'un être cher. Nous nous retrouvons impliquer dans la vie de chacun des personnages, dans leurs moments de doutes tout autant que dans leurs moments de joie. Haruko Kumota et Shion Mirua portent avec une empathie commune l'importance du travail avec les autres, la coopération et la bienveillance.



Evidemment, le thème central étant la création d'un dictionnaire, nous en apprenons également tout un tas sur ce processus de fabrication. Les fiches de vocabulaires, le choix des mots, les nombreuses relectures et corrections, les discussions engagées, le choix du papier et de la couverture, l'incroyable patience nécessaire, sont autant d'étapes impossible à dépasser sans une passion brûlante, un profond dévouement et un grand respect pour les mots. Ce respect, il est visible et rappelé à chaque chapitre, chaque entrée. Chacun des personnages rappelle le pouvoir des mots, qualifiés d' "organismes vivants", pouvant devenir "des instruments de pouvoir et d'autorité" s'ils sont utilisés à mauvais escient, quittant alors leur fonction de "moyen de transmettre une pensée libre". Les mots deviennent aussi un moyen de "maintenir un lien avec les disparus ou pour en créer un avec ceux qui viennent de naître".



Ce manga est un superbe hommage au dictionnaire, recueil de l'expression de notre humanité sous toute ces formes et à la volonté sans faille des personnes qui en sont à l'origine. le dessin de Haruko Kumota apporte à l'histoire une certaine forme de grâce. Elle accompagne parfaitement le mélange de lumière et de tristesse, comme le souligne Shion Miura dans la préface, qu'elle dédie à l'artiste.

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La Grande Traversée

J'ai beaucoup aimé ce roman. Les personnage sont extrêmement attachants malgré leur apparente inadéquation dans le monde qui les entoure. Ils ont cependant trouvé LEUR place dans cette maison d'édition, au service des dictionnaires.

Le projet : écrire un nouveau dictionnaire qui fera sa marque dans l"histoire des dictionnaires. Un travail étonnant sur la langue et les significations des mots.

Passionnant.
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La Grande Traversée

La grande traversée porte bien son nom. Ma lecture a été une grande traversée, mais pas dans le bon sens du terme.



Tout était là pour me plaire. De la littérature japonaise, un personnage logophile, de la linguistique, la création d'un dictionnaire, des jolies phrases oniriques et malgré tout cela, je me suis endormi durant la traversée. Zzz. J’avais pourtant cru que cela me plairait, mais non. Mon voyage a été soporifique même si je suis arrivé à bon port.



Même si je suis habitué au rythme lent de la littérature japonaise et que j'en suis assez friand, je me suis littéralement assoupi durant cette grande traversée. C'est long, c'est lent et le personnage principal semble littéralement avoir deux de tension. Même l'écriture de cet avis me donne une irrépressible envie de piquer du nez.



C'est fort regrettable, car j'avais fondé beaucoup d'espoir. Comme quoi, on ne peut pas toujours être sensible à tout.
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La Grande Traversée

S'il y a bien un livre qui ne fait pas rêver, c'est le dictionnaire. Lourd, épais, c'est souvent lui qui prend la poussière sur nos étagères. Et pourtant, après avoir lu La Grande Traversée, j'aurais presque envie de m'y plonger !



Dans ce roman, nos personnages ont un grand projet : éditer le plus grand dictionnaire de tous les temps. Mais là n'est pas chose facile, parce qu'un dictionnaire, c'est le témoignage d'une langue et de son évolution. C'est ce qui donne sens aux mots que l'on utilise chaque jour, ce qui nous permet de nous exprimer, échanger, transmettre...

 

Donc pour réaliser un tel projet, il faut trouver les bons rédacteurs, des gens suffisamment fous et passionnés pour se donner corps et âme dans la redéfinition de tous les mots d'une langue... Et il faut croire que ces gens existent (merci à eux !). Ils sont ici représentés par Majimé, Araki et le professeur Matsumoto, trois générations d'hommes à la fois sérieux et excentriques, prêts à tout pour offrir la plus belle traversée sur la mer des mots.



Mais finalement ce ne sont pas tant les personnages qui sont intéressants, mais leur travail d'édition. De la rédaction des définitions, à la mise en page, au choix du papier, il y a énormément de choses qui rentrent en jeu pour offrir la meilleure version possible. Il faut que le livre soit complet, mais pas trop surchargé, agréable à feuilleter, suffisamment opaque pour bien lire mais assez fin pour apporter un maximum de légèreté... Rien n'est laissé de côté.

 

Le seul bémol ? L'histoire d'amour en second plan, que j'ai trouvé vraiment niaise et sans intérêt. C'est le coup de foudre cliché de l'intello qui tombe pour la jolie voisine qui va redonner sens à sa vie. Mais la définition de l'amour je la cherche encore...
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La Grande Traversée

La grande Traversée est le nom du projet de dictionnaire que porte Araki Kohei. Mais comme il s'agit d'un travail de longue haleine et qu'il atteint l'âge de la retraite, il lui faut trouver rapidement un successeur. Ce sera Majimé, un jeune homme gauche et lunaire, passionné par les mots et par la petite-fille de sa logeuse.



Je m'attendais à passer un bon moment, mais pas à tomber à ce point sous le charme de ce roman. Shion Miura est parvenue à me passionner pour des contraintes budgétaires et des impératifs techniques : ce dictionnaire pourra-t-il un jour être édité ?

On ressent vraiment l'amour pour la linguistique et l'édition, ce qui n'a pas dû être une mince affaire pour la traductrice.



Sous des dehors légers, ce roman recèle beaucoup de subtilités et des personnages brossés en quelques lignes se révèlent plus complexes qu'on ne l'aurait d'abord cru.

C'est une ode à l'art de bien faire, que ce soit son travail, la cuisine ou celui d'aimer.
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