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Critiques de Sigrid Undset (178)
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Christine Lavransdatter, tome 1 : La couronne

Nous sommes au tout début du 14ème siècle, en Norvège.

Le Dieu des chrétiens règne désormais sans partage sur les cités et les villages. Mais dans les sylves profondes, il se heurte toujours aux anciens Dieux païens et aux petits génies des forêts qui vivent aux alentours des ruisseaux tortueux, des clairières ensoleillées et des arbres vénérables.

C’est dans un village enveloppé de brumes, perdu dans cette nature souveraine, cette immensité où les hommes ne sont quasi rien, que nous allons faire la connaissance de Kristin.

Ah Kristin ! Kristin et ses longs cheveux blonds, sa sveltesse et son regard clair. Kristin marquée du sceau de la différence dès son plus jeune âge quand elle rencontre sur les bords mousseux d’un ruisseau la Reine des Elfes. Kristin soumise aux pesanteurs sociales et aux injonctions religieuses de ce siècle où l’individu n’a guère d’importance et où les femmes n’ont aucun droit. Kristin, mariée par son père, pourtant homme aimant et tolérant.

C’est une femme courageuse, fière, rebelle, qui refuse la voie toute tracée par d’autres pour elle. Pour l’amour du beau Erlend, elle va « emprunter le chemin sauvage », marcher résolument vers la « voie trouble », qui risque de faire d’elle une réprouvée, une fille d’étable. Elle va prendre tous les risques avec une joie farouche, car n’en doutons pas ! c’est elle, bien plus qu’Erlend, qui met tout en jeu dans cette folle aventure amoureuse.

Quel extraordinaire portrait de femme nous a brossés là Sigrid Unset !

Espérons que le bel Erlend, homme sans foi ni raison, jouisseur, hâbleur, mérite Kristin. Rien n’est moins sûr ! Les deux prochains tomes nous le diront.

On n’entre pas facilement dans l’univers de ce prix Nobel. La lecture est difficile et exigeante. Mais très vite, on est happé par le charisme de Kristin qui se libère, non sans effrois, de l’hideuse tyrannie du péché, par tous ces hommes du commun tiraillés entre leurs pulsions et les contraintes religieuses, par cette nature enfin, épanouie, impériale, si majestueusement décrite.

Merci à Srafina avec qui j’ai lu ce livre en commun, car elle m’a fait découvrir cette extraordinaire auteure. Je vous invite à lire son billet qui, je le sais, est aussi enthousiaste que le mien.























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Vigdis la farouche

Quand Viga Ljot rencontre Vigdis la farouche cela ne peut faire que boum !

Ils sont beaux, jeunes et ont chacun des tempéraments de feu.

De jeux de séduction en actes démonstratifs, la passion entre ces deux jeunes Vikings se dessine, prometteuse de joie, de bonheur mais... MAIS ce serait oublier les nornes, ces puissances magiques, divinités de la mythologie nordique, gardiennes de la destinée de chaque être.



Ouh la la quel souffle ! Une magnifique envolée ! J' en frissonne encore ….



Dans une Scandinavie printanière où l'eau, source de vie, ruisselle, les ténèbres vont bientôt obscurcir les passions des vivants. De solstices en équinoxes la vie change de cours pour suivre des eaux tumultueuses, dangereuses gorgées de boue.

Le bonheur n'est bientôt plus qu' un songe, un songe d'été, et de longs hivers amènent leur lot de malheurs et de douleurs à chacun de nos deux héros.





Sigrid Undset nous offre une histoire merveilleuse et extraordinaire qui prend la forme au fil des pages d'une sombre tragédie. Sous les apparences d'une captivante saga, elle transforme les aventures de Viga Ljot et de Vigdis la farouche en combat des héros . Un défilé de personnages entiers, courageux, obstinés anime le tableau de cette société médiévale Viking, qui prend une allure de spectacle, lorsque guerriers redoutables et violents, femmes déterminées et indépendantes traversent non sans encombre obstacles et épreuves.



Happée, J'ai été littéralement happée par ce récit, où la tension s' immisce par de longues ondulations jusqu'à la terrible vague du dénouement.



Admiratrice de la Saga de Njall le Brûlé, Sigrid Undset nous délivre un magnifique roman dans un décor sombre et majestueux , l'Islande et la vallée d'Oslo aux alentours de l'an Mil. A travers le prisme de l'amour que se voue Viga Ljot (Ljot le meurtrier) et Vigdis la farouche, elle nous conte les tourments de cette passion terrible et démesurée.



Un voyage au coeur d'une passion ravageuse.

C'est beau, terrifiant et émouvant.



Une lecture que je ne peux que vous conseiller.

Gros coup de coeur.





Précisions sur l'oeuvre : Vigdis la farouche a été écrit en 1909 par Sigrid Undset sous le titre original L'histoire de Viga-Ljot et Vigdis. Publié en France en 1953 , j'ai eu la chance de découvrir ce récit dans les éditions de La robe noire, traduction de Marta Metzger, dont les magnifiques illustrations de Julien Brunet renforcent le côté inextricable des enjeux qui s'y jouent et amplifie la part de mystère de ces destinées.

Ayant découvert par hasard cette auteure avec L'âge heureux, je n'ai qu'une hâte me procurer Kristin Lavrandsdatter qui semble être une de ces œuvres majeures et pour lequel Sigrid Undset reçu le prix Nobel de Littérature en 1928.

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L'âge heureux - Simonsen

Sigrid Undset (1882-1949) évoque à travers deux nouvelles publiées en 1925, le quotidien de ses contemporains.



Dans l'âge heureux nous suivons Uni, une jeune fille de 18 ans, orpheline, qui désire vivre pleinement sa passion, le théâtre. Mais comment parvenir au sommet de son art alors que pour subvenir à ses besoins elle doit concilier son travail d'employé de bureau avec celui de gouvernante tout en suivant des cours d'art dramatique? Et surtout comment être maître de son destin, se réaliser en tant que femme alors qu 'elle s'est déjà engagée dans une relation avec un homme qu'elle aime?

L'occasion d'esquisser des portraits de jeunes femmes à travers leurs attentes, leurs rêves, leurs désillusions.



Dans Anton Simonsen, nous suivons un homme d'une soixantaine d'années qui depuis la mort de son épouse enchaîne les emplois précaires. Arrivera-t-il à choyer sa nouvelle famille en cette période de l'Avent alors que son patron lui a signifié qu'il serait congédié pour le Nouvel An? Simonsen pourra-t-il se libérer des conventions pour vivre avec ceux qu'il a choisi, ceux qu'il aime malgré le combat quotidien pour gagner sa vie?



Sigrid Undset grâce à la finesse de son approche psychologique nous communique les peurs, les angoisses, les interrogations sur l'avenir de ces protagonistes.

A travers la vie de couple d' Uni et la vie de famille de Simonsen, l'auteure brosse le tableau d'une société en cours de changement: l'émancipation des femmes, la maîtrise de son destin, l'accomplissement de l'individu, la liberté de s'appartenir.

Les thèmes sont ici encore une fois universel, intemporel et actuel: le couple, la famille, la maternité, la recherche du bonheur, de la liberté, le suicide...

En toile de fonds l'âme de la littérature norvégienne transparaît: enchantement procuré par la proximité de la nature, amour de la musique.

Une Norvège où l'espoir d'une vie meilleure se trouve dans l'exil avec l'appel de l'Amérique.

Une lecture très agréable .
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Christine Lavransdatter, tome 2 : La maîtress..

Dans ce deuxième tome, Kristin n’est plus cette jeune fille charnelle âgée de seize ans, exaltée, opiniâtre, prête à suivre « les chemins détournés » pour l’amour du bel Erlend. Un amour interdit, exclusif, ardent et païen…

Kristin est désormais mère de plusieurs garçons. Attentive et généreuse, elle garde toujours les bras grands ouverts pour ses enfants. Dans ce moyen-âge ou vivre est presque un luxe, nous la voyons sans arrêt sur le qui-vive pour surveiller sa marmaille, prête à sacrifier ses nuits et sa santé pour ses braillards qui en grandissant s’éloignent d’elle sur la pointe des pieds.

Mais Kristin n’est pas seulement cette mère aimante. C’est aussi la Maîtresse du domaine de Husaby qu’elle gère avec sagesse et raison. En palliant l’absence d’Erlend qui guerroie au nord de la Norvège contre ces païens de russes et de lapons, elle force le respect et l’admiration de tous les serviteurs et les paysans qui y travaillent.

Erlend ! Toujours aussi beau gosse et inconséquent. Il traverse la vie et les épreuves avec son éternel sourire, son charme et son insouciance. Il faut le voir frétiller avec les puissants et se fourvoyer même si, en toute occasion, il sait garder la tête haute.

Il papillonne, il parade, il fanfaronne, tandis que Kristin, ardente et fière, les jambes solidement ancrées au sol, s’occupe de sa famille et du domaine de Husaby. C’est la gardienne du temple, et de leur amour de jeunesse.

Cette extraordinaire saga lève le lourd voile sur la manière dont vivaient les hommes en ces temps reculés du moyen-âge, du moins ce que nous pouvons en comprendre. La nature omniprésente qui impose à l’homme le rythme de ses saisons ; les longs déplacements à travers champs et forêts ; la peur panique du péché, et la présence continuelle du surnaturel et des prodiges ; la nuit noire et la mort accueillie sans crainte ; l’honneur des hommes et la soumission des femmes ; la parole de Dieu présente dans chaque instant d’une vie fragile ; ce mélange surprenant de générosité, de grandeur d’âme, de rouerie et de fureur sauvage.

Quel roman ! Difficile d’accès, je vous le concède, mais qui donne véritablement le tournis…

Pour moi, comme pour Srafina, avec qui j’ai lu en commun ce livre, Kristin peuple désormais en Grande Dame notre imaginaire.

Je vous invite d’ailleurs à lire son joli billet.





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Kristin Lavransdatter

Soyons clairs : j'ai adoré cette grande fresque qui m'a fait rencontrer ma nouvelle amie, Kristin Lavransdatter, dans la Norvège du XIVe siècle !



Adoré est d'ailleurs un terme trop générique, dans la mesure où mes sentiments ont beaucoup évolué au fil du livre, suivant ceux de l'héroïne : au début, j'étais emballée et exaltée comme la jeune fille qui vit ses premiers émois. Puis vint le temps ambivalent de l'âge adulte, où j'étais tiraillée entre agacements et grands élans d'amour et de générosité. Et à la fin j'ai connu l'apaisement, cette sagesse matinée d'un léger ennui et ponctuellement de morceaux de bravoure. Bref, toute une vie dans un livre...



À la fois roman historique foisonnant, histoire d'une grande passion et beau portrait de femme, Kristin Lavransdatter a de quoi séduire de nombreux amateurs du genre (ou plutôt des genres)... Mais le livre vaut aussi, et surtout, par la justesse de la psychologie des personnages et des situations. Aussi loin et différents de nous soient-ils, nous pouvons tous nous retrouver en eux. Ainsi des disputes lourdes de reproches non-dits entre Kristin et Erlend, où je me suis reconnue à ma grande honte... Ou encore du chemin des enfants, tâtonnant entre héritage, loyauté, fidélité... et leurs aspirations propres. Tout cela est remarquablement observé et décrit, d'où un écho très fort en nous.



Que dire de plus ? Il y a de la poésie dans le style, les paysages de fjords ou de montagnes et la vie simple rythmée par l'amour, la religion et les petites tâches du quotidien. On peut se perdre un peu à la fin entre les très nombreux personnages qui portent tous plus ou moins les mêmes noms, mais cela participe du charme de ce roman. Et, après chaque interruption, il suffit de quelques pages pour replonger dans cet univers violent et doux.



En conclusion, moi Alexia Raymonsdatter, souhaite remercier chaleureusement Gwen Vingtetunsdatter pour cette belle découverte faite dans le cadre du challenge Nobel !
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L'âge heureux - Simonsen

À l'âge heureux, elles désirent toutes la même chose, peu importe la manière dont elles l'auront. du moins c'est ce que croient au commencement les jeunes filles de Sigrid Undset. Car après quelques années viennent les désillusions —amoureuses et professionnelles, mais plus encore pour beaucoup de ces Norvégiennes du début du XXe siècle, avec le mariage et les enfants, les désillusions liées à l'indépendance et l'accomplissement de soi. Uni en a parfaitement conscience qui après avoir fui la pauvreté de sa campagne natale doit faire un choix entre la vie trépidante d'une comédienne de théâtre et la monotonie d'une vie de famille rangée.



Étonnants de modernité L'âge heureux comme le second texte Simonsen, écrits en 1925, traduisent l'engagement de toute une vie qui a été celui du prix Nobel de littérature Sigrid Undset pour l'émancipation de la femme, et contre le poids des conventions et la misère. Aussi militante que remarquable de finesse psychologique, une œuvre que ces mots d'une héroïne de L'âge heureux pourraient introduire : « Voilà ce dont j'aimerais parler. J'aimerais travailler avec tous ces petits mots usés que les hommes emploient indifféremment, avec lesquels ils se blessent, qu'ils échangent dans une caresse, qu'ils murmurent dans un moment de détresse ou de joie. »
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Christine Lavransdatter, tome 3 : La croix

Que faire quand on se trouve face à une saga norvégienne moyen-âgeuse de plus de milles pages en trois tomes ? L'affronter tel un guerrier viking, de face, sans peur, droit dans les yeux et partir pour une traversée de plusieurs semaines, cela semble logique et parfaitement dans le ton, me direz-vous. Mais je n'ai aucunement l'âme guerrière et suit un pacifiste et me voilà donc arrivé au bout de ce troisième tome, tranquillement, alors que j'avais fini le premier en fin 2018.



J'ai eu par trois fois le même sentiment en me plongeant dans la prose d'Undset : recevoir un coup de massue littéraire, me dire que cela risquait d'être assommant, avec l'enchaînement des plongées dans la psychologie complexe de personnages torturées et les description des paysages certes magnifiques de Norvège, mais qui en imposent eux aussi de tout leur poids. Et puis on se glisse dans les mots, on se fond dans les brouillards, on laisse ses pas imprimer la neige et on prend sa place avec le reste de la famille sur un bout de couche rudimentaire, on participe aux tâches quotidiennes.



Ce tome est tout particulièrement réussi. C'est celui de l'âge mûr et de la vieillesse de Kristin et des deux autres principaux protagonistes, son mari Erlend et son beau-frère et ex-fiancé Simon. L'occasion est régulièrement donné de revenir sur la vie de chacun et sur ce qui les a amené où ils sont arrivés. On ne côtoie que peu un Erlend toujours aussi fuyant, irresponsable mais touchant parfois dans sa force fragile. On accompagne surtout Simon et Kristin jusqu'au bout. Ces deux personnages que le sort n'a pas permis de se rencontrer se ressemblent pourtant tellement, dans leur honnêteté, leur rigueur, leur sens du devoir. Leur vie sera finalement gâchée par le choix initial de Kristin de suivre la passion plutôt que la raison, et il est intéressant de voir à quel point une vie peut dépendre autant d'un seul choix.



De très belles réflexions également sur la maternité, sur la vie qu'on destine à ses enfants, sur les projections que l'on fait pour eux en fonction de leur ressemblance physique ou de caractère avec un de leurs parents ou aïeul. Là encore, tout est remis en cause par les choix individuels, par l'aveuglement dont on peut faire preuve quand on ne veut pas voir ce que les gens sont réellement. La construction du récit, de drame en drame, d'emportements en résignations est brillante.



Le seul bémol, relevé par de nombreuses critiques et qui pourrait paraître anecdotique s'il ne rendait pas la lecture si complexe, est lié à la galerie impressionnante de personnages secondaires et leurs noms si confusionnants. Les noms en -son (fils de) ou -datter (fille de) construits avec le prénom du père perdent facilement le lecteur, surtout avec des prénoms qui se répètent. Je ne sais pas si certaines éditions proposent une liste des personnages permettant de les resituer rapidement, mais je les recommanderais alors chaudement.



Mais l'essentiel est ailleurs, dans une plongée dans une époque et un pays dépaysants et tout à la fois dans des psychologies si proches de nous, car les questionnements fondamentaux restent les mêmes : regrettons-nous nos choix ? Sommes-nous aimés ? Méritons-nous ce qui nous arrive ? Pas besoin d'être un viking pour se lancer dans ce genre de bataille.







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Christine Lavransdatter, tome 1 : La couronne

Sigrid Undset, je la connaissais déjà car j’avais lu (et adoré) Vigdis la farouche. Je précise que c’est grâce à Gwen et son avis enthousiaste (encore merci à elle) que j’avais découvert cet auteur et je m’étais juré que je n’en resterais pas là avec la lecture de son œuvre…

Donc voilà, cette fois ci je me suis embarquée dans la lecture d’une trilogie qui se déroule dans la Norvège du Moyen-Age et pour l’instant, je reviens enchantée du voyage que j’ai fait en compagnie du premier tome intitulé « La Couronne ».

Si ce titre vous évoque royauté, couronnement, princesses et compagnie, passez votre chemin…..La couronne est l’aboutissement de la volonté et l’amour de Kristin, car c’est cet attribut que les jeunes mariées ont le droit de porter le jour de leurs noces à cette époque…

Ce premier tome nous emmène donc découvrir Kristin, fille ainée de Lavrans Bjoergulfsoen….Son destin semble tout tracé pour cette jeune fille douce et aimante qui a grandi au cœur des montagnes norvégiennes…. Fiancée à Simon, un jeune homme bien sous tous rapports, le destin de Kristin bascule le jour où elle croise le chevalier Erlend.

J’ai beaucoup aimé l’écriture de Sigrid Undset qui nous transporte avec beaucoup de talent au cœur de la nature norvégienne et qui restitue aussi fort bien les mœurs, et les us et coutumes de ce moyen-Age norvégien. Le christianisme, certes bien présent, n’empêche cependant pas les anciennes croyances d’être encore présentes dans les contes que l’on raconte au coin du feu ….

Bref, en conclusion, je ne rajouterais que ceci : je pense que je ne laisserais pas le tome deux dans ma Pal trop longtemps….





Challenge Séries 2021

Challenge A travers l’Histoire 2021

Challenge Multi-défis 2021

Challenge ABC 2020/2021

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Vigdis la farouche

Dans son roman, Sigrid Undset - récipiendaire du Nobel de littérature 1928, soit dit en passant - ne vous parlera pas de drakkars mais de bateaux, et elle ne vous dira pas que son récit se situe au Moyen Age mais vous le laissera deviner tous seuls comme des grands. Toutefois, le doute n'est pas permis, elle vous parlera bel et bien des Vikings, ces légendaires et redoutables guerriers des mers, pilleurs de rivages, forts comme des demi-dieux, beaux comme Thorgal et violents comme seuls pouvaient l'être des hommes heurtés à toutes les hostilités de la nature. Elle vous dira aussi que ces mêmes navigateurs étaient également des laboureurs et des scieurs de bois, que leur sens de l'honneur était intransigeant et, qu'en résumé et à la réflexion, ils n'étaient guère différents des autres hommes lorsqu'ils se livrent à la convoitise, à leurs passions, à leurs vices et à leur ambition.



L'auteur, précocement et résolument moderne, affectionne particulièrement les figures de femmes, son oeuvre en témoigne. Avec Vigdis, le belle et farouche Norvégienne, elle offre au lecteur une héroïne à la personnalité bien trempée et narre de quelle façon la brebis peut devenir louve si elle est trompée par le berger.



"Vigdis la farouche" est un roman qui ne perd pas de temps, qui va droit au but, et dont le rythme s'apparente presque à celui de la chanson de geste ou encore à celui du récit de veillée, que seule la tradition orale peut retranscrire fidèlement tant il importe que les inflexions d'une voix vibrante leur donnent vie.



Je ne me suis pas ennuyée une seconde à la lecture des aventures de Vigdis qui réunissent avec bonheur amour, passion, violence et vengeance. Une auteure classique à découvrir.





Challenge MULTI-DÉFIS 2016

Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017

Challenge PETITS PLAISIRS 2016

Challenge ABC 2015 - 2016

Challenge 19ème siècle 2016
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Vigdis la farouche

Quel beau roman ! Et quel superbe personnage !

Je ferai court, certains babéliotes ont déjà tressé de jolies couronnes de lauriers (méritées) à ce merveilleux roman et il n'y a pas grand chose à rajouter.



Avec "Vigdis la farouche", Sigrid Undset raconte une histoire simple. Mais simplicité ne veut pas dire simplisme, au contraire ce récit est d'une grande subtilité, d'une grande finesse. Sa simplicité c'est sa beauté, l'humilité de l'auteure qui transparait dans le texte. Undstet ne joue pas l'emphase, ne fait pas de manières. Elle raconte, simplement, le destin magnifique d'une femme ordinaire. Il y a une belle ampleur dans ce récit à la fois épique et intime.



L'auteure créé des personnages superbes. En premier lieu, bien sûr, Vigdis. Forte, fière, volontaire mais pas infaillible. Elle est très humaine et Undset n'est jamais simpliste dans sa caractérisation. Son héroïne est admirable mais elle se trompe aussi. Ne sacrifie-t-elle pas l'amour de son fils sur l'autel d'une vengeance (aussi légitime soit elle) ?

Quant à Ljot, je l'ai trouvé très intéressant. Ce personnage est admirablement construit. C'est un tour de force que réussit Undset en suscitant, peu à peu, de l'empathie pour ce personnage. Bien sûr, on est choqué de ce qu'il commet à l'encontre de Vigdis, on le déteste pour ça, mais au fur et à mesure on finit par s'attacher malgré tout à lui et on finit bouleversé par sa rédemption.



J'ai vraiment adoré ce roman qui m'a fait voyager, qui m'a fait ressentir de belles émotions, en un mot qui m'a fait vibrer.
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Vigdis la farouche

Je profite de ma période "Vikings" pour lire ce roman qui figurait dans mon pense-bête depuis longtemps.



Vigdis la farouche est une histoire d'amour tragique sur fond de décor norvégien et islandais.

C'est le temps des Vikings, le temps des sagas islandaises qui racontaient ces fameuses expéditions où les personnages se distinguaient par leur bravoure, le sens de l'amitié ou même par leur talent poétique.

Mais, c'est aussi un temps qui ne pardonnait pas, où chaque trahison était affaire de revanche, où chaque mauvais pas était la cause d'une honte insurmontable.



Dans ce court roman, Sigrid Undset nous offre un très beau portrait de femme, celui de Vigdis, belle, fière, indomptable, passionnée mais surtout meurtrie par Ljot, un marin islandais qui est tombé éperdument amoureux d'elle.

Comment Vigdis pourra-t-elle se reconstruire après ce déshonneur qu'elle a subie ? Et surtout comment Lojt pourra-t-il continuer à vivre après ce qu'il a fait subir à celle qu'il ne cessera jamais d'aimer ?



J'ai beaucoup apprécié l'écriture sobre et délicate de Sigrid Undset. C'est un beau roman qui suggère avec simplicité, à la manière d'un conte, toute la brutalité qui pouvait régner au temps des Vikings mais également toute cette pudeur qu'il pouvait y avoir entre les hommes et les femmes. Chez les Vikings, on n'étale pas ses sentiments mais cela ne veut pas dire qu'ils n'existaient pas !

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Christine Lavransdatter, tome 2 : La maîtress..

Apres avoir savouré le premier tome de la trilogie « Kristin Lavransdatter » de Sigrid Undset, il fallait bien un moment que je me lance dans la lecture du deuxième tome de cette fresque qui compte plus de 1000 pages au total.

Je suis donc retournée dans le Moyen-Age norvégien avec beaucoup de plaisir et de curiosité, car oui, j’étais curieuse de connaitre la suite de l’histoire de Kristin Lavransdatter.

Nous l’avions laissée toute jeune mariée à l’issue du premier tome et ce deuxième tome va être consacré à la découvrir dans son rôle d’épouse, de mère et aussi de maitresse d’un domaine. Car oui, si Erlend semble bien être l’homme de sa vie, il se repose sur elle pour un tas de choses, ce qui met d’énormes responsabilités sur les épaules de la jeune femme.

Le Moyen-Age de cette époque est empreint de coutumes que nous allons découvrir, et ces coutumes sont souvent chapeautées et dirigées par les ministres des cultes chrétiens. La religion fait partie du quotidien des protagonistes de l’époque, et l’auteur a réussi à bien le restituer à travers l’histoire de son héroïne.

J’avoue ne pas avoir réussi à suivre tous les détails de l’histoire de la royauté scandinave de l’époque, et j’ai eu de temps en temps le sentiment d’être un peu perdue, mais cela n’a pas gâché le plaisir de cette lecture.





Challenge A travers l’Histoire 2022

Challenge ABC 2021/2022

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Christine Lavransdatter, tome 2 : La maîtress..

Deuxième tome de la saga Kristin Lavransdatter. Après avoir été aux premières loges de la construction de la personnalité de la jeune Kristin dans La couronne, après avoir découvert l'histoire de sa famille et voyagé avec eux dans les beaux paysages norvègiens, nous voici arrivés à l'heure où Kristin fonde sa propre famille.



Ce qui est impressionnant dans la construction des romans de Sigrid Undset, c'est de voir comment elle parvient à imbriquer parfaitement la psychologie des différents personnages. Toute la galerie des protagonistes est fouillée, les actions et les motivations de chacun influent sur les autres. Même si Kristin reste le personnage principal, l'auteur ne se prive pas de s'attarder sur un autre personnage pendant de longs moments pour mieux nous faire comprendre le tableau d'ensemble. En narrateur omniscient, elle nous plonge parfois dans le cerveau des autres membres de la famille (Lavrans le père, Erlend le mari, Simon le beau-frère et ancien fiancé) et nous permet ainsi de mieux comprendre tout ce qui se joue autour de son héroïne. Le foisonnement des personnages avec des noms évidemment typiquement norvégiens oblige à une certaine concentration, mais une fois les repères posés, on parvient à bien identifier chacun... du moins pour les personnages principaux !



Au-delà des ressorts psychologiques, le roman est également une peinture sociologique de la vie norvégienne au Moyen-Age que les observateurs disent assez juste. On découvre les différents enjeux de pouvoir au sein des différentes strates de cette société, les habitudes de vie, les différences d'appréhension de la moralité en fonction des familles. C'est d'ailleurs à la confrontation entre l'éducation reçue et la moralité plus "élastique" du conjoint que ce tome se consacre le plus et les développements sont très intéressants. Tout cela se fait sur un fond de religion très présente, comme il est tout à fait logique de l'observer au Moyen-Âge. Même si elle est le plus souvent décrite comme un refuge salutaire pour les âmes perdues, l'auteure ne tombe pas dans le portrait naïf d'une Eglise parfaite, elle sait dépeindre aussi les errements ou les questionnements de certains prêtres, tel notamment Gunnulf, le frère du mari de Kristin.



Ce qui sera resté pour moi plus complexe à appréhender restera les intrigues politico-historiques autour du roi et des différentes factions cherchant à le destituer. Certaines références parlent forcément plus à un lectorat norvégien et l'auteure ne fait pas toujours les efforts d'explication nécessaires. Elle n'a peut-être pas imaginé à l'époque l'audience que sa saga aurait au niveau international... audience telle que c'est sans doute cette trilogie qui lui aura permis d'être une des premières femmes nobelisé, à juste titre quand on découvre la richesse de son exploration de l'âme de ses personnages.



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L'âge heureux - Simonsen

Sigrid Unset est une femme de lettre norvégienne, récompensée par le Nobel de littérature en 1928. L'age heureux et Simonsen sont deux nouvelles écrites en 1909, au début de sa carrière.

L'âge heureux dépeint de jeunes filles de 18 ans , prêtes à croquer la vie, débordantes d'ambition, cherchant l'amour mais aussi l'épanouissement dans le travail.

C'est un texte où la fatalité semble s'abattre , inexorable, où le destin d'Uni notamment est inéluctable. c'est un très beau portrait de femme , la question du bonheur est largement évoquée, l'accomplissement personnel doit il se faire au détriment de la stabilité du couple ?

Le second texte,Simonsen , présente un homme d'une soixantaine d'année qui vient de perdre son travail et doit trouver une solution pour aider Olga , la femme avec qui il vit et Svanhild, leur petite fille.

Un texte mélancolique , où l'argent maitrise les destinées. En peu de pages, une quarantaine, l'auteur établit brillamment différents portraits allant de l'optimiste Simonsen à la sournoise Mosse.



Une découverte intéressante.Le premier texte m'a fait parfois penser à Stefan Zweig, même si je n'ai pas ressenti la même force.

Il n'empêche que c'est une lecture intéressante, une vision du début du XXème siècle de la condition féminine. Une auteure qui établit solidement ses personnages en peu de mots et où une certaine fatalité semble habiter les écrits.
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Christine Lavransdatter, tome 1 : La couronne

Ce premier tome de la célèbre saga médiévale "Christine Lavransdatter" est tout simplement un enchantement, je ne trouve pas de terme plus approprié. Aux accents d'une romance digne des plus grandes histoires d'amour de la littérature, Sigrid Undset joint les décors sauvages et fascinants de sa Norvège natale, terre des saisons et des éléments naturels.



Ce n'est pas tous les jours que le lecteur est invité à voyager à travers les plaines, les montagnes et les fjords de Norvège en plein Moyen-Age et il s'y laisse emporter avec délices. La figure de la jeune Christine a tout pour l'émouvoir durablement, avec ses forces et ses faiblesses, sa beauté et son innocence. Au-delà de son destin riche en rebondissements et en sentiments, c'est toute une société qui se découvre, au rythme des travaux ruraux et à la lumière des traditions et des croyances. La passion de Christine pour Erlend, l'inconséquent chevalier, s'apparente aux amours d'une Guenièvre ou d'une Iseult et angoisse autant qu'elle séduit. Les épreuves se succèdent sous les pas des amants, à se demander si Christine coiffera jamais la couronne des fiancées ?



J'ai retrouvé avec un immense plaisir la plume de Sigrid Undset, découverte avec "Vigdis la farouche". Précise et colorée, sa narration nous emmène très loin, dans une lecture tout en évasion. Vivement la suite.





Challenge PAVES 2016 - 2017

Challenge MULTI-DÉFIS 2017

Challenge ABC 2016 - 2017

Challenge ATOUT PRIX 2016 - 2017

Challenge 1914-1968 2017

Challenge AUTOUR DU MONDE
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Vigdis la farouche

Ce court roman, Vigdis la farouche, est ma première incursion dans l’univers de Sigrid Undset. Le nom de cette auteure revenait régulièrement dans des listes de lectures que je consultais (j’aime beaucoup la littérature nordique) mais, je ne sais trop pourquoi, je le repoussais toujours. Récemment, j’ai lu quelques bouquins de Knut Hamsun et ils m’ont tous déçu. En m’informant plus sur cet auteur, j’ai appris qu’il avait reçu le prix Nobel. Le deuxième Norvégien à recevoir cet honneur après… Sigrid Undset. Je me suis dit : « C’est le moment de m’attaquer à elle. » Peut-être serais-je plus chanceux.



J’ai réservé plusieurs bouquins de cette auteure et le premier à arriver fut celui-ci, Vigdis la farouche. Il s’agit d’une incursion dans le haut Moyen Âge, dans l’univers des Vikings. Une vie rude, violente. Viga Ljot, jeune mais surtout impétueux, arrive d’Islande et est accueilli dans la maison du Norvégien Gunnar. Le jeune homme tombe aussitôt sous le charme de la fille de son hôte, Vigdis. Peut-être est-ce réciproque…. Hélas, ce qui aurait pu devenir une belle histoire d’amour d’un autre âge se transforme en un abus, un viol. Heureusement, un lecteur sensible se verra épargner les détails. C’est résumé en deux ou trois phrases, un lecteur impatient ou inattentif pourrait passer par-dessus sans s’en rendre compte. Comme dans les tragédies grecques, tout se met en branle à partir de ce moment, le destin implacable suit sa course jusqu’à… à vous de découvrir.



Cette histoire riche en rebondissements a réussi à me surprendre et à me tenir intéressé tout au long de ma lecture. D’abord, il y a ce personnage féminin fort. Vigdis, malgré la pléthore de prétendants, n’entend pas se laisser marier à qui que ce soit qui ne lui plairait pas. Même son père n’oserait promettre la main de sa fille sans son consentement. Ensuite, après le viol dont elle est victime, elle décide de rester célibataire, d’élever son enfant et de le pousser à la venger. Si ce n’est pas prendre son destin en main… C’était tout de même audacieux pour un bouquin paru en 1909. Puis, les émotions sont au rendez-vous : l’amour, la passion, la colère, l’impétuosité!



Malgré cela, il y a bien un ou deux éléments qui auraient gagné à être améliorés. Par exemple, qui est le protagoniste? Le titre du roman laissait entendre que ce serait Vigdis. Or, l’histoire commence avec Viga Ljot, son enfance, ses expériences en mer, etc. Et, quand Vigdis apparaît quelques chapitres plus tard – enfin! –, elle semble si effacée, comme un songe issu des rêves du jeune homme. Heureusement, elle fait connaitre sa vraie nature très rapidement. Fière et indépendante! Par la suite, la narration alterne entre les deux, allant de Vigdis à Viga Ljot puis vice-versa. Puis elle s’attarde longuement sur ce dernier, pendant une ou deux décennies.



Pareillement pour les descriptions plutôt minimalistes. Le roman en compte bien un certain nombre mais j’aurais aimé en voir davantage. Après tout, je plongeais dans un univers médiéval et nordique, rempli de paysages magnifiques et sauvages comme devaient l’être l’Islande et la Norvège de jadis. Il en va de même pour les protagonistes. À plus d’un moment, pendant ma lecture, je me suis surpris à me demander à quoi ils ressemblaient. Il y a bien quelques indices donnés au début mais si peu par la suite pour les rappeler à la mémoire du lecteur. C’est un peu dommage.



Toutefois, il convient de préciser que Vigdis la farouche est une des premières œuvres de Sigrid Undset. Incidemment, il ne faut pas être trop critique. Je vois beaucoup de potentiel dans ce roman (déjà bon) et je ne doute pas que les suivants seront meilleurs.



Je termine cette critique sur une petite parenthèse : à un moment, Vigdis se compare à un oiseau. « Je suis comme un oiseau couché par terre qui agite ses ailes brisées. Il ne peut s’éloigner de l’endroit où il est tombé et il ne voit pas au-delà des traces laissées par le sang qu’il perd. Si j’essaie de penser à ce qui a été autrefois, je me souviens seulement du présent. Si je me rappelle le temps où je vivais joyeuse et sans soucis, je me figure seulement que ce temps n’a été que pour préparer mon malheur d’aujourd’hui. » (p. 44). Ce passage est triste et puissant à la fois. Il témoigne de la puissance évocatrice de la plume de Sigrid Undset. Surtout, il fait écho à une autre lecture que j’ai faite il y a quelques jours à peine, Les ailes brisées, de Khalil Gibran, dans lequel la protagoniste se comparait elle aussi à un oiseau aux ailes brisées. C’est drôle comment, parfois, certaines lectures se répondent les unes aux autres.
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Jenny

En 1928, Sigrid Undset reçoit le prix Nobel de littérature, c'est la 3è femme a être reconnue par ses pairs.

Publié en 1911, j'imagine sans peine ce que ce roman a du susciter d'opprobre et d'indignation à sa parution.

Jenny. Qui est vraiment cette jeune femme de 29 ans toujours célibataire mais fière et pure ! je lui laisse la parole:

"Je voulais vivre de telle sorte qu'il ne me faudrait jamais avoir honte d'aucun de mes actes ni comme être humain, ni comme artiste. Je voulais ne jamais commettre une action dont je ne fusse pas sûre qu'elle ne fût juste. Je voulais être honnête, énergique et bonne, n'être jamais cause de la douleur d'un autre.

Et quelle a donc été ma faute initiale, celle qui a tout déclenché? Mon Dieu, j'avais soif d'amour, mais je n'aimais personne! "(p263)

Jenny revendique le droit pour une femme de pouvoir vivre en harmonie avec celui qu'elle aime sans sacrifier son art. Un beau portrait de femme écrit par une très belle plume. L'écriture de Sigrid Undset est à l'image de la littérature de son époque, beaucoup de descriptions, décors, nature, de très beaux portraits des personnages, psychologiques et physiques.

Après Vigdis la Farouche lu précédemment je compte bien continuer à explorer l'univers de cette grande dame de la littérature norvégienne.
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Christine Lavransdatter, tome 1 : La couronne

Nobel 1928, une belle surprise que ce roman qui était dans ma PAL depuis longtemps.



Je m’étais promis de lire les œuvres de femmes ayant reçu le prix Nobel de littérature. J’avais quelques appréhensions, car certains livres de ces autrices célèbres ne sont pas faciles d’accès ou rendus désuets par le passage du temps.



Mais finalement, j’ai beaucoup aimé cette première partie de l’histoire de Kristin dans le décor du moyen-âge en Norvège. C’est une héroïne qui semble résolument moderne, qui ose remettre en question les règles de sa famille et de la religion. Comme elle n’a pas de frères, son père lui a permis d’apprendre beaucoup de choses sur la gestion du domaine. Elle exprime ses propres opinions, prend des décisions et refuse d’épouser l’homme auquel elle était promise. Mais tout ne sera pas facile dans ses amours d’ici à ce qu’elle porte la couronne d’or de son mariage.



Le roman c’est aussi celui de sa famille, une mère qui a perdu plusieurs bébés, l’accident et la mort de sa sœur, les alliances et l’attachement à la religion et à la justice, les secrets de famille jamais avoués.



Qu’ajouter de plus? L’écriture est belle, mais surtout efficace, au point qu’elle transporte sans effort dans ce moyen-âge nordique… et qu’elle m’obligera à lire les autres tomes de la trilogie!

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Olav Audunsson

Quelle découverte, quel voyage à la fois historique, psychologique et religieux!

J'ai vécu ces dernières semaines au coeur de la Norvège médiévale. La nature y était belle, sauvage, mystique, il paraît que quelques trolls s'y cachaient. Le brouillard s'étalait en nappes à la surface des fjords que je traversais en barque auprès d'Olav, encore jeune, puis homme mûr, avant qu'il ne se décrépisse sous le poids de l'âge et de ses péchés. Sur lui, pauvre homme inconséquent, pesait le poids de la religion, lui que l'on avait lié dès l'enfance à Ingunn avant de lui retirer - trop tard car l'union avait été consommée.

La Norvège, au 13ème siècle, était ainsi: convertie au christianisme - même si les croyances animistes persistaient - découpée en domaines familiaux semblables à des clans, violente parfois sous l'héritage des vikings, aventurière, et si belle, avec sa nature toujours changeante au fil des saisons.

Je suis entrée de plain pied dans ce roman dense, très dense, et j'ai suivi avec affection, indignation, frustration, compassion et amour le chemin de croix de cet homme à cause de ses origines familiales, celui de la pauvre Ingunn qui a tant souffert de cet amour impossible puis de ses grossesses (comme toutes les femmes présentes) et de ses faiblesses, et enfin ceux de leurs deux enfants, Heinrick et Cecilia, héritiers des péchés parentaux.

Roman psychologique, religieux, sentimental, historique, quel coup de coeur pour ce roman et cette auteure! Pourquoi est-elle si peu présente dans les librairies et bibliothèques??
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Vigdis la farouche

Je découvre cette auteure avec ce livre, et c'est une belle découverte! Je dis merci à Gwen21 de me l'avoir fait parvenir, et bien sur, merci également à Babelio. J'ai savouré ce livre avec beaucoup d'émoi, tout petit mais il est d'une grande intensité. A une cinquantaine de pages, on s'immerge dans une espèce de griserie tant l'histoire nous est contée comme on pompe de l'essence dans les stations. L'auteure nous sert de l'action sans répit et des émotions à faire dresser les cheveux sur la tête avec des personnages aux allures olympiennes et implacables dans leur prise de position. Sigrid Undset n'engorge pas son œuvre d'une multiple de descriptions, l'écriture est très concise au point que sauter une phrase risquerait de porter préjudice à la suite de la lecture. Pour 180 pages, j'ai eu a l'impression, à la fin, d'avoir parcouru un livre de 500 pages, et, évidemment, la lecture a été très captivante.



Vigdis la farouche dresse le portrait d'une femme brave et audacieuse de l'époque médiévale. Calfeutrer dans sa soif d'indépendance, elle relèvera des cendres la petite ville qui lui a été léguée par son père grâce à la perspicacité de son esprit. Dans un monde où les hommes font la loi, dessinent le destin de la femme selon leur volonté ou leurs caprices, Vigdis veut être seule à décider sur son mariage, elle ne se presse pas. Pendant ce temps, sous le feu de l'impatience, Ljot va prendre le chemin le plus court, celui d'abuser d'elle. Et le pauvre ouvre la boite de pandore, et c'est l'éveil d'une tigresse endormie...



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