Au début des années 1950, Slavomir Rawicz, décédé à l'âge de 88 ans, rencontre un journaliste, Ronald Downing. Downing était si captivé par l'histoire épique de l'évasion de Slav d'un camp de travail sibérien en 1941 qu'il le persuada d'écrire son histoire.
En 1955, À marche forcée est publié. Le récit commence dans la tristement célèbre prison de la Loubianka à Moscou, puisqu'il a été condamné à 25 ans de travaux forcés pour espionnage, après les 12 mois d'interrogatoire qui avaient suivi son arrestation le 19 novembre 1939. Envoyés en Sibérie, lui et des milliers de d'autres ont été transportés dans des camions à bestiaux ouverts, à des températures inférieures à zéro, jusqu'au bout de la ligne à Irkoutsk, où, enchaînés ensemble, ils ont été forcés de marcher sur des centaines de kilomètres jusqu'au camp 303 - que les survivants ont dû construire ex nihilo.
En avril 1941, avec l'aide de la femme du commandant du camp, Slav et six autres personnes s'échappent en profitant du blizzard. Ils ont ensuite marché 6000 kilomètres vers le sud, vivant de ce qu'ikls trouvaient, à travers le désert de Gobi et l'Himalaya, jusqu'à ce qu'ils atteignent l'Inde et soient secourus par une patrouille Gurkha. La détermination avait surmonté le froid mordant, la chaleur suffocante, la soif, la famine et les blessures. Cela leur a pris un an. Trois des sept sont morts en chemin.
À la fin de son calvaire, Slav pesait une quarantaine de kilos, mais son humanité ne l'a jamais trahie. Après une période à l'hôpital, les quatre se sont dispersés, pour ne plus jamais se revoir.
Après l'Inde, en 1942, il est envoyé en Irak, puis en Palestine, où il enseigne à l'école des cadets polonais, aidant dans un orphelinat à ses heures perdues. Personnellement recommandé par le lieutenant-général Wladyslaw Anders, commandant légendaire du deuxième corps polonais, il est venu en Grande-Bretagne en 1944 pour s'entraîner comme pilote dans l'armée de l'air polonaise.
Une très belle histoire, reprise à son compte par un jeune écrivain français qui a exprimé des doutes sur l'authenticité du récit de Rawicz...
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