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Critiques de Stéphane Hessel (257)
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Indignez-vous !

Monsieur Hessel,



Eu égard à votre grand âge, que vous brandissez fièrement dès la première ligne, je tenterai de modérer mes propos et d’user de non-violence – que vous prônez à juste titre – pour argumenter la stupeur que m’inspire votre texte. Réjouissez-vous, je m’indigne !



Vos 93 ans, outrageusement posés en pierre angulaire d’une démonstration biaisée avant même ses prémisses, ne sont à mes yeux qu’un argument factice destiné à vous attirer l’indulgence et la sympathie des lecteurs. En effet, comment s’élever contre les propos d’un homme qui a vécu la Résistance de l’intérieur, qui a connu les camps nazis et qui a participé à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 ? Ne vous méprenez pas : je salue votre courage et votre engagement envers la France. Ni votre patriotisme ni votre humanité ne sont à démontrer. Toutefois, si l’on s’indigne à tout âge, arguer du vôtre pour lancer « cet appel à s’indigner » (p. 22) est une démarche pour le moins grossière, sinon vainement attendrissante. Mon grand-père n’a certes pas été chef de cabinet d’Henri Laugier, mais ses motifs d’indignation valaient les vôtres.



Afin de nous entendre sur ce que je réfute, permettez-moi de vous citer : « Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers : pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés, pas cette société où l’on remet en cause les retraites, les acquis de la Sécurité sociale, pas cette société où les médias sont entre les mains des nantis, toutes choses que nous aurions refusé de cautionner, si nous avions été les véritables héritiers du Conseil National de la Résistance. » (p. 9) Si la première partie emporte ma pleine adhésion, la dernière phrase m’indigne. Le programme social et économique du Conseil National de la Résistance, adopté en mars 1944, est un idéal perdu. « C’est tout le socle des conquêtes sociales de la Résistance qui est aujourd’hui remis en cause. » (p. 11) Toutefois, pourquoi attendre 66 ans pour le déplorer ? Bien sûr, je ne doute pas que vous avez activement travaillé, sous les différents gouvernements qui vous ont employé, à honorer cette belle ligne. Mais comment osez-vous demander aux jeunes générations de s’indigner devant les espoirs déçus des anciennes ?



Vous semblez désespérer de l’engagement des Français d’aujourd’hui. Votre « appel à s’indigner » en est la preuve navrante. Croyez-vous vraiment que les forces vives du pays sont incapables de se révolter par elles-mêmes ? Fallait-il vraiment les prendre par la main pour les mener sur les voies du combat ? Certes, vous le dites en parlant de nous, jeunes générations, sur un ton qui fleure la condescendance paternaliste : « vous n’avez pas les mêmes raisons évidentes de vous engager. » (p. 12) Là encore, je ne peux que saluer votre courage : c’est grâce à vous et vos pairs que la France connaît une période de paix prolongée. C’est grâce à vous encore qu’aucun de mes frères et amis n’a été appelé sous les drapeaux pour combattre un ennemi odieux. Mais ne pas avoir connu la guerre ne fait pas de nous des incapables. Comptez-vous pour rien les milliers de lycéens, d’étudiants et de Français de tous horizons qui sont descendus dans les rues entre les 21 avril et 5 mai 2002 et ont protesté devant la menace antidémocratique ?



Ce que je retiendrai de votre manifeste, c’est une culpabilité certaine devant l’échec de certains projets et la défaite d’un espoir qui était si vaillant au sortir de la guerre. Mais l’indignation que vous prônez se teinte d’une sorte de colère de mauvais aloi. L’exaspération que vous condamnez n’est pas si loin dans vos propos. « Il ne faut pas ex-aspérer, il faudrait es-pérer. L’exaspération est un déni de l’espoir. » (p. 18) C’est avec agacement et exaspération que j’ai constaté que votre texte m’a presque fait douter de l’existence d’une conscience sociale et politique – et avant tout humaine ! – chez mes contemporains, mes conscrits et mes petits-frères. Mais finalement, je ne doute pas. Je sais que la relève est assurée et qu’elle aurait su s’indigner et agir sans votre manifeste.



En conclusion, je singerai Edmond Rostand. Est-ce un peu court vieil homme ? Dans les quelques quinze pages où vous prétendez faire lever le pain de la révolte pacifique, certaines sont de trop. Votre manifeste – ou est-ce un pamphlet ? – n’est qu’un avenant bien inutile à votre autobiographie. À présent, votre nouveau cri de ralliement est Engagez-vous ! Monsieur Hessel, je pense qu’il est temps pour vous de cesser de raviver le feu de vos anciens idéaux et de faire confiance à la jeune génération. Votre histoire et vos conseils seront toujours accueillis avec respect et intérêt. Néanmoins, cessez de lancer des appels qui ne visent que des murs déjà tombés.



Veuillez croire en mes meilleurs sentiments et en ma plus sincère indignation.

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Indignez-vous !

Quand on s’indigne, il convient de se demander si l’on est digne



Cette citation n’est pas de Stéphane Hessel mais de l’abbé Pierre. Cet homme de "l’hiver 54" a mis la barre tellement haute durant toute sa vie que sa phrase pourrait annihiler toute forme d’indignation.



Mais Stéphane Hessel, de par son passé de résistant et d’homme d’état, revendique en 2010 à travers ce petit fascicule le droit à la révolte non-violente contre toute forme d’injustice qui semble inacceptable à ses yeux. Pourquoi pas ?



Fils d’une famille juive allemande, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 8 ans et obtient la naturalisation française en 1937. Résistant, il est arrêté et déporté à la fin de la guerre au camp de concentration de Buchenwald. A la veille d’être pendu et grâce à une substitution d’identité avec un prisonnier mort du typhus, Hessel parvient miraculeusement à quitter le camp vivant, puis à s’évader lors d’un transfert vers un autre camp.



Après la guerre, Hessel entre au Quai d’Orsay en 1945, et devient diplomate notamment auprès des Nations unies.



Durant la présidence de Nicolas Sarkozy, cet homme de 93 ans, mort en février de cette année 2013, a souhaité interpeler l’opinion et protester contre un certain nombre de situations qui le scandalisaient à l’époque.



Personnellement, j’ai été plus intéressé par les notes de l’auteur ou la post-face de l’éditeur que l’essai lui-même. En effet, les références historiques à la « Déclaration universelle des Droits de l'homme » de 1948 notamment ont plus attisé ma curiosité que les propos d’Hessel trop généralistes et très utopiques à mon gout.



Dans les propos d’Hessel, j’aurai aimé qu’il vitupère contre l’injustice faite aux jeunes pour l’accès au logement ou encore au marché du travail. Et je ne vous parle pas de la région parisienne qui, sans aide des parents ou des grands-parents, devient inaccessible au jeune débarquant de province, sauf s'il est cadre sup'.



Si on veut éviter définitivement de connaitre les évènements dramatiques de la seconde guerre mondiale en Europe, je pense qu’il faudrait plutôt s’inquiéter du fossé qui s’est creusé dans la population Française à cause de la flambée de l’immobilier et de la difficulté à obtenir un CDI pour les jeunes. Voilà une grande cause nationale qui permettrait à la population de s’insurger réellement !



Je comprends aisément qu’il est toujours plus difficile de s’indigner pour ce genre de sujet très terre à terre lorsque l’on habite le XIVe arrondissement de paris, non loin de Denfert-Rochereau et que l’on peut partir au bord de mer se reposer dans sa résidence secondaire à Trouville (1). Même s'il le mérite surement.



Alors oui, je m'indigne mais pas pour les mêmes causes !



Merci tout de même à Stéphane Hessel d’avoir ouvert le débat malgré tout…



(1) L’exemple que je donne pour les habitations de Stéphane Hessel sert juste à illustrer le fait que nos hommes d'état ou nos élites sont réellement incapables de se mettre à la place des familles qui ont toutes les difficultés à se loger et à vivre correctement.

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Indignez-vous !

J'aimais le titre, j'avais peur du succès phénoménal et planétaire qu'il a eu à sa sortie. Il faut dire que la période de la sortie a été marquée par une floraison de révoltes.



J'ai fini, quelques années plus tard, par l'acheter et le lire, une fois la fièvre retombée.

Disons tout d'abord que dans l'édition revue et augmentée, des photos de lecteurs convertis jalonnent la première page, suivie d'une intro tout aussi longue que l'essai lui-même.

Quant au texte, je suis en (quasi) totale adéquation avec les propos de l'auteur... mais il faut bien avouer qu'ils n'ont rien de transcendant. C'est en réalité une sorte de piqûre de rappel, une secousse pour continuer à ne pas tomber dans une indifférence sociétale, politique.

Si l'enthousiasme de cet homme de 90 ans passés est rafraîchissant, il ne faut pas être trop susceptible aux sous-entendus qui ressortent forcément de son discours, à savoir que sa génération, enfin lui surtout, était un modèle de révolter pour la nôtre qui semble plutôt... moutonnière en comparaison.



J'ai aimé le texte, j'ai aimé le message qu'il véhicule et le fait qu'il ait eu autant de succès. Je rajouterais d'autre motifs de révoltes qu'il n'abord pas: question de génération?

En vrac, notre manière de traiter notre environnement, la maltraitance des animaux que nous retrouvons dans nos assiettes, et, encore et toujours, la place des femmes dans les différentes sociétés, le regard porté sur elles.
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Indignez-vous !

J'ai fini par trouver 10 minutes pour lire "Indignez-vous" de Stéphane Hessel. Il n'en faut guère plus pour venir à bout de ce court pamphlet, bricolé à partir du texte du discours prononcé en mai 2009 devant un auditoire clairsemé sur le plateau des Glières par un diplomate retraité inconnu du grand public.

Comment ce texte est-il devenu un phénomène d'édition, devançant au hit-parade des meilleures ventes Marc Lévy et Guillaume Musso ?

1/ Par son contenu : Son appel à l'indignation exalte un fond de romantisme que notre société ne donne guère l'occasion de mttre en oeuvre. Il séduit les jeunes - qui redoutent d'être vieux - et les vieux - qui s'imaginent encore jeunes.

2/ Par son auteur : la vie de Stéphane Hessel parle pour lui : résistant, déporté à Buchenwald, cco-auteur de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, cette figure (grand-) paternelle inspire confiance et se pose en oracle des Temps modernes. En 2032, quand Bruno Julliard sera Présidente de la République, il sera panthéonisé

3/ Par son format : "Indignez-vous" reproduit la recette réussie de Matin Brun de Franck Pavloff : un petit livre à 3€, politiquement correct, vite acheté et vite lu. Un soi-disant acte citoyen qui ne demande pas beaucoup d'effort et permet de se doter, à moindre frais, de la réputation de belle âme
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Indignez-vous !

Moi qui ai eu la chance de croiser Stéphane Hessel, d'écouter avec respect plusieurs interventions de cet extraordinaire personnage, de m'enthousiasmer pour son propre enthousiasme... puis-je avouer combien ce petit ouvrage m'a déçue ?

Ce n'est pas l'indignation qui compte. L'indignation c'est facile. On s'indigne tous les jours, de tout, à chaque occasion. J'en vois des quantités autour de moi, des gens qui s'indignent. L'indignation est même l'une des choses au monde les mieux partagées. Objets de notre indignation et de celle des autres, dans le désordre : nos gouvernants, ceux des autres, les élus, les syndicats, les patrons, les travailleurs, les tire-au-flanc, les chômeurs, les médecins, les malades, les bien-portants, les islamistes, les extrémistes, les intégristes, les terroristes, les porteuses de burkas, les polygames, les pollueurs, les chiens et leurs crottes sur les trottoirs, les intempéries, la Palestine, les résultats des élections en Tunisie, les people, les profiteurs, les violeurs de petites filles et de femmes de ménage... je m'arrête.

C'est facile, donc de s'indigner. Ce n'est pas s'indigner qui compte, c'est agir, c'est s'engager. Il n'y a aucune leçon à donner pour que les gens s'indignent, cela ils savent très bien le faire tout seuls. En revanche, qui agit, qui s'engage, qui incite à s'engager ? Une chose dont je suis sûre et plutôt mille fois qu'une : ce ne sont jamais ceux qui crient haut et fort leur indignation qui s'engagent le plus et qui agissent le plus efficacement. Ceux qui s'investissent dans une association, dans une municipalité, au-delà de nos frontières, ceux-là le font en général avec discrétion et sobriété.

Le petit livre de M. Hessel, quelle que soit la personnalité hors normes de son auteur, ne fait rien ressortir de tout cela. Il invite au constat, il invite à la dénonciation, certes. Mais on le sait, tout cela, que les inégalités sont monstrueuses, que des gamins meurent de faim et que des gens se font tuer pour leurs idées. Je n'ai rien lu dans le livre de M. Hessel qui m'apprenne quoi que ce soit et qui invite à l'action car seule l'action compte.

Je suppose que c'est l'objet de son 2ème petit livre "Engagez-vous", du moins je l'espère.
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Indignez-vous !

Pour Stéphane Hessel, le « motif de base de la Résistance, c'était l'indignation. » Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais « cherchez et vous trouverez » : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au "toujours plus", à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale... Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme... en sont la démonstration.


Lien : http://www.temoignagechretie..
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A nous de jouer !

J'aimerais beaucoup partager l'enthousiasme et l'optimisme de Stéphane Hessel. Dans le sillage de « Indignez-vous », il nous livre, dans ce recueil regroupant conférences et entretiens, ses idées sur la situation économique et sociale mondiale du moment. On était alors dans les années 2010, en pleine crise financière, crise politique européenne, révolutions arabes, le conflit israélo-palestinien… Pour résumer, Hessel nous dit que si l'on s'engage pour des causes justes, visant un mieux-être de l'humanité, le monde changera, s'améliorera, car nos actions porteront leurs fruits. J'aimerais beaucoup en être persuadé. On pourra toujours me dire que si je ne fais rien, les choses ne risquent pas de changer. Certes ! Alors j'agis, individuellement, petitement, mais pas forcément contre les problèmes décrits par Hessel.

Livre utile pour se remettre en question.
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Indignez-vous !

Voilà, j'ai lu!

Et j'ai lu quoi ? Rien.

Rien de rien que je ne saches déjà et qui puisse m'indigner, mais m'indigner sur quoi ?...

je ne comprends pas ce petit pamphlet jeté à l' opprobre du peuple de demain. (des jeunes...)

Oui, je veux bien m'indigner, mais sur quoi ? (bis répétitas )

Et puis "indignation" ne rime t-il pas avec "résignation" ?

J'ai du mal à comprendre car pour moi l'appel "révoltez-vous" est un appel à l'acte, alors que l'indignation...la résignation...

J'ai lu et relu à deux reprises cet OVNI de l'édition, quelques feuillets en tout, et je me demande encore pourquoi j'ai dépensé 3€ ...si, je sais, je sais...je suis indigné maintenant d'avoir dépensé 3€ pour rien !



Je ne comprends toujours pas pourquoi un éditeur s'intéresse à ce gribouillis rédigé par un grand homme en son temps et qui a oublié d'expliquer ce qu'il veut dire, comme le font un grand nombre de personnes âgées comme lui.
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Indignez-vous !

Dur dur de faire une "critique" sur ce genre d'ouvrage, je n'en ai pas l'habitude. Mais on s'y essaye :



Voilà un essai court et intéressant qui veut pousser à l'indignation. Chacun est libre de prendre ce qu'il y a de bon à prendre là dedans et de se forger son propre avis sur ce qu'il juge bon à l'indignation ou non.

Il est vrai que cet essai n'expose pas la liste complète de toutes les injustices de ce monde (sinon il ne ferait pas 30 pages mais bien bien plus), mais à mon sens, il est là avant tout pour un appel à l'indignation des injustices en général et chacun est libre de défendre l'injustice à laquelle il est sensible.
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Indignez-vous !

Oui, il faut s’indigner ! Car, enfin, qu’est-ce donc que cette histoire ? On veut nous obliger à pondre des critiques d’au moins 250 mots ? L’art de la litote, on oublie ?

Attention, Babelio, attention ! La révolte gronde et déjà, dans les campagnes, les MH17, les Sachka, Frandj et autres LaFaro trempent leur stylo dans leur amertume pour mieux crier leur colère. Et quid des mini-résumés, chers à beaucoup ? Vont-ils être supprimés par l’indélicatesse de cette réforme fantasque ?

Non, levons-nous tous et luttons, sans lâcher la plus maigre voyelle. D’ailleurs, j’ai déjà commis une petite poésie qui pourrait être l’étendard de notre légitime courroux. Réalisée avec l’aide du petit Kévin Gaburnot (4ème B, collège Nicoletta, Nogent-le-Rotrou), je l’ai nommée « Attention, Babelio ».



« Babelio, babelio

Tu sais, on en a gros

Babelio, babelio

Tu veux, il paraît, compter nos mots ?



Sur nos écrits, tu lances un pronunciamiento.

À susciter des billets inamicaux,

à te jeter injures et minéraux !

De cette réforme de blaireau,

on réclame tous son aggiornamento !

Illico presto….



« Babelio, babelio

Tu sais , on en a gros

Babelio, babelio

Il paraît, tu veux compter nos mots ?





(C’est bon, là, j’ai mes 250 mots ?)



Pour ceux qui pourraient s'étonner de ce que ma critique ne concerne pas vraiment l’œuvre de Stephane Hessel, je leur fais réponse qu'une saine indignation vaut toutes les critiques...
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Indignez-vous !

Pour une indignée permanente comme moi, ce livre ne pouvait être renié!

J'aime la vie de cet homme, tellement romanesque. Tous ceux qui ont vu et admiré le film "Jules et Jim" , adapté du roman d'Henri-Pierre Roché, se souviennent de la petite fille du couple Catherine/Jim. Et bien dans la réalité, cette fillette, c'est Stéphane Hessel, fils de Franz Hessel (écrivain autrichien d'origine polonaise) et Hélène Grund (Berlinoise), dont la vie croisa celle de l'écrivain français.

Le petit Stéphane nait donc à Berlin en 1917, arrive en France à l'âge de huit ans et devient français en 1937. Il rejoint les forces françaises libres à Londres en 1941. Au même moment, son père Franz, d'origine juive, fuyant les persécutions nazies, vient se réfugier à Sanary sur Mer, où il meurt prématurément.

Engagement, Résistance, déportation, évasion, on connait la suite. Une vie sous le signe de la liberté, celle dont sa mère a fait preuve en quittant son mari et sa vie confortable pour rejoindre un Français, sans tenir compte des conventions de l'époque.



Elevé dans ce milieu non conformiste, entouré d'écrivains et d'artistes que fréquentent ses parents, brillant élève de Normale sup', il fait le choix difficile de combattre ses compatriotes, Allemands nazis et Français du régime de Vichy. Il mènera ensuite une carrière de diplomate au service de la Paix, et participera à la rédaction de la charte des Droits de l'Homme à l'ONU. Son engagement sera constant tout au long de sa carrière.



En 2007, avec d'autres anciens Résistants, il s'indigne de la récupération faite par Nicolas Sarkozy d'un lieu emblématique: le Plateau des Glières, en Haute-Savoie. Ce lieu de mémoire de la Résistance accueille chaque année une manifestation officielle, celle du président, et une contre-manifestation organisée par d'anciens du Conseil de la Résistance, dont Raymond et Lucie Aubrac. Le discours prononcé devant 4000 sympathisants deviendra par la suite le fameux "Indignez-vous". L'esprit de résistance à la barbarie, à l'injustice et à la persécution a habité cet homme, qui a risqué sa vie, ainsi que d'autres comme lui, pour défendre des valeurs humanistes.
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Aveugle, arabe et homme politique, ça vous éton..

Voici un parcours de vie incroyablement atypique !

On sort de ce livre d'entretiens avec Hamou Bouakkaz ragaillardi par la combativité de l'auteur, par ses idées novatrices dans le domaine du handicap, par son érudition dans sa façon d'étayer ses idées en faisant référence à l'histoire.

Ce livre paru en 2011 fait partie de ces livres intemporels ; il vous fera débuter la nouvelle année sur une note optimiste.



Voici un extrait de la préface de Stéphane Hessel : « Pour dépasser stigmates et préjugés, Hamou est devenu colmateur de failles. Il s'est improvisé catalyseur de relations humaines. Témoignage personnel certes, mais l'ouvrage de Hamou est bien plus que cela. Il relate la boulimie de vie d'un explorateur malgré lui de la marge, devenu créateur d'universalité. L'expérience de ce grand écrivain est, comme le disait Emerson, la vie même. Se priver de sa richesse serait s'amputer d'un moteur dans la conduite des changements menant à une société enfin plus fraternelle ».
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Indignez-vous !

Rien de bien nouveau dans cette vibrante tirade contre l'indifférence et l'injustice de notre monde.

Pourquoi ce grand coup médiatique porté comme un coup d'épée dans l'eau ? A-t-on vraiment besoin de nous rappeler que tout va mal ? A-t-on besoin de nous prendre par la main pour nous guider, nous insiter à penser, à nous indigner, à ne pas nous soumettre à nos gouvernements sans conscience, comme dirait Albert Camus ?



Personnellement, ce fascicule m'a laissé un arrière-goût indéfinissable de malaise.



Stéphane Hessel assure que le terrorisme est inacceptable. Certes mais l'auteur n'en excuse pas moins, un peu facilement à mon goût, cette forme de violence aveugle en prétextant l'exaspération des Gazaouis. J'admets que la situation d'isolement de ces pauvres gens soit intolérable. Toutefois, le terrorisme ne l'est pas moins.



LE TERRORISME EST INEXCUSABLE ! Alors, la complaisance et la tièdeur de Stéphane Hessel ont pour moi quelque chose de choquant, même s'il se défend d'adhérer à cette forme de violence. Voilà mon ressenti.
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Indignez-vous !

Un noble vieillard s’invite chez moi par la petite lucarne. Cet ancien ambassadeur de France, résistant de la première heure, normalien, philosophe s’exprime par phrases longues et construites. Son attitude, son œil pétillant, ses gentes lents incitent au respect. Quelques réflexions entraînent une adhésion instinctive : s’indigner contre la marchandisation croissante du monde, se lever au lieu de n’être qu’un consommateur. Je n’aime guère les livres politiques trop souvent vides de sens. Un ami fait le pas pour moi.



Comment répondre à un pamphlet informe de 14 pages, un salmigondis de contre-vérités, un amas de mensonges érigés en dogme où l’argument d’autorité et le mélange des genres tient lieu de réflexion ?



Sur la forme.

Vous arriverez à la fin du libelle en vous demandant s’il ne vous manque pas deux ou trois pages.

Aucun problème n’est posé. Aucune recherche de réponse. De vieilles réponses éculées



Sur le fond. Les deux indignations de M Hessel

1. Sauvons la France grâce à l’application immédiate du programme politique communiste du Conseil de la résistance,

2. Réglons le conflit Israélo-palestinien en deux temps et trois mouvements grâce à un ambassadeur de France.





passez voir l'article complet sur www;quidhodieagisti.fr


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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Indignez-vous !

C'est mon premier essai et je dois le dire c'est une très bonne lecture.

Comme le souligne le titre ce texte nous pousse à l'indignation; et je dois dire que sur moi ça a fait son petit effet.

Son récit m'a véritablement touché, il parle de sujets divers et variés mais qui sont tous relié par l'indignation...

Je me répète j'en suis consciente mais c'est pour mieux marquer le coup.

J'ai beaucoup aimé la façon dont Stéphane Hessel met son texte en valeur, dès le début il explique s'adresser au jeune en particulier, il veut que à notre tour nous trouvons une source d'indignation pour laquelle nous nous battrons.

Un paragraphe m'a émue c'est quand il a cité Sartre et qu'il à rectifier ce que l'auteur disait en ajoutant "On peut résoudre la violence par la non-violence" ou encore "On ne peut pas accepter les terroristes, on peut les comprendre" ce n'ai pas ce qu'il a dit exactement (je n'ai pas le livre sous les yeux, d'ailleurs n’hésitez à me rectifier dans les commentaires) mais c'est dans ces eaux-là.



C'est un roman qui fait à peine 40 pages mais je vous incite vraiment à le lire!

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Indignez-vous !

Je dirais que ce livre est à la littérature politique ce que "L'alchimiste" de Paulo Coehlo est à la philosophie/spiritualité. J'ai mis une étoile de plus que pour le bouquin de Coehlo car je n'ai pas de doutes sur les intentions non mercantiles de Hessel. Tout dans ce livre est une version simplifiée, on dirait écrite pour de jeunes enfants, de dénonciations de notre société hyper-capitaliste néo-libérale qui ont été développées, nettement mieux et de manière bien plus argumentée, par d'autres avant lui (et après lui). C'est rageant pour ceux qui se donnent la peine de traiter ces sujets de manière non pas plus sérieuse mais, disons, plus scientifique de voir ainsi leurs arguments simplifiés, mis en "boîte" et vendus à des millions d'exemplaires sur le simple argument que leur auteur est un "vieux sage" doté d'un passé glorieux...

Comme je le disais je n'ai pas de doutes sur les louables intentions de désormais feu Stéphane Hessel. Par contre son éditeur, qui doit s'entendre en marketing, doit se frotter les mains. Un peu paradoxal pour un livre et un auteur dénonçant, précisément, la marchéisation croissante de notre monde contemporain...
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Indignez-vous !

Depuis le fameux J'accuse de Emile Zola, très peu d'auteurs, qualifiés depuis d'intellectuels, un connu un tel succès. Stéphane Hessel est pourtant cette figure pour le XXIème siècle. Tout part d'un discours improvisé, de l'ambition d'une petite maison d'édition... une belle aventure !



Le texte n'est pas bien long. Il se lit vite et se relit très vite. Les relectures ne gâchent rien à son charme et il est plutôt utile de le faire régulièrement. Puis de se poser cette question : pour quelle cause sommes-nous engagés ? Avons-nous fait progresser la paix universelle ? Avons-nous apporté quelque-chose ? Bien plus qu'un simple appel à la révolte, Stéphane Hessel nous réveille nous rappelle qu'il existe des causes justes, des modèles auxquels il faut croire.

Les détracteurs auront beau jeu de dire que l'auteur doit sa notoriété à cet opuscule, écrit pas un gaulliste rallié au parti à la rose, en pleine période de crise. Pourtant, il faut savoir dépasser le simple texte et un faire une application concrète. Vivre le livre au quotidien, ne pas oublier son esprit critique et ne pas hésiter à s'engager pour une cause qui parait juste.

Stéphane Hessel en cite deux : défendre les populations de la bande de Gaza et combattre le recours à la suspicion, au rejet des migrants. Le premier thème est largement développé. Malgré une édition enrichie, le second n'est qu'évoqué ce qui est d'autant plus dommage que la promotion des idéaux de Conseil National de la Résistance y trouverait une application concrète.

Mais il s'agit là de deux exemples parmi tant d'autres. Ils n'ont que valeur d'illustration. A chacun de trouver sa cause et la défendre de manière juste.



Ce livre est l'origine, la cause, la raison du mouvement des Indignés. De par l'ampleur qu'on suscité les mots rendent cette lecture obligatoire pour les contemporains que nous sommes. Une référence, un essai, bref... une lecture d'autant plus indispensable qu'elle est plaisante et agréable et instructive.
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Indignez-vous !

Un verbe à l'impératif, un point d'exclamation, 32 pages et des convictions chevillées au corps. Ce petit livre est un cri du coeur d'un indigné humaniste et ancien résistant. Dans un monde où les raisons de s'indigner sont multiples, Stéphane Hessel invite les citoyens du monde à ne jamais abdiquer et à combattre toutes formes d'injustices (sociales, économiques et environnementales). Indignez-vous, résonne, comme une injonction qui ne peut être qu’un premier pas vers l'engagement.
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Indignez-vous !

On peut trouver que c'est simpliste d'énoncer des vérités mais ce livre a le mérite d'exister pour nous faire prendre conscience qu'après l'indignation...il y a un autre pas à franchir...

S. Hessel a l'expérience que lui confèrent son histoire personnelle et ses 93 printemps et en cela, on ne peut qu'en être respectueux.
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Indignez-vous !

Si je m'étonne de constater que les critiques concernant cet opuscule sont très négatives, ce qui m'étonne le plus concernant les critiques dudit texte, est qu'elles se rapportent rarement au contenu du texte, au fond.

Ainsi, sont attaqués :

-le "ton donneur de leçons de l'auteur".

-le fait que son texte ne soit pas un catalogue complet de toutes les injustices existantes dans le monde actuellement.

-le fait que son auteur semble avoir une légitimité pour écrire ce texte ( si, si ; élégamment reformulé, ça donne ça :

"Comment ce texte est-il devenu un phénomène d'édition, devançant au hit-parade des meilleures ventes de Marc Levy et Guillaume Musso ? [ … ] Par son auteur : la vie de Stéphane Hessel parle pour lui : résistant, déporté à Buchenwald, co-auteur de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, cette figure ( grand-) paternelle inspire confiance et se pose en oracle des temps modernes." En langage clair, ça veut dire : cet homme a de l'expérience, s'est engagé, en s'indignant, il a de la légitimité et c'est pour ça qu'il a du succès )

-Le format court choisi par l'auteur.

La liste n'est déjà plus courte et pourtant elle est loin d'être exhaustive. Mais alors, pourquoi, POURQUOI cet opuscule subit ces attaques injustifiées ? Plusieurs raisons à cela, selon moi :

1 ) Stéphane Hessel dérange, car il nous donne des réalités sur le monde qu'il serait tellement, tellement plus pratique d'ignorer.

2 ) On a du mal à comprendre qu'un court ouvrage, qu'un court opuscule, puisse contenir un vrai message complet. On est loin, il est vrai, de De la Démocratie en Amérique, de Tocqueville, impressionnante étude du fonctionnement de la démocratie et des mœurs de la société américaine.

3 ) Le message d'Hessel peut être facilement accusé de "gauchisme" ; je pense notamment à l'opposition à certaines mesures concernant les retraites ou encore la Sécurité Sociale.

4 ) Il est assez frappant de remarquer que Hessel lui-même est de nombreuses fois ; entre les accusations selon lesquelles il se pose "en grand oracle des temps modernes" ou celles concernant "le ton donneur de leçons de l'auteur", on comprend que l'auteur lui-même dérange : on a l'impression qu'il souhaite donner des leçons à tout à chacun.

Dans un esprit éloigné de tout intérêt, de toute pensée mesquine, je me propose d'examiner objectivement le contenu de ce texte, et exclusivement le contenu de ce texte :

L'auteur de ce texte, affirme :

1 ) Que notre société rencontre des problèmes. Il l'affirme dès la première page de son essai.

2 ) Que, pour contrecarrer ces problèmes, il faut se révolter ( ce qui n'empêche pas de se révolter pacifiquement ) , et pour se faire s'indigner.

Ce message peut sembler binaire, simpliste, mais, cependant, le fait est qu'il est absurde de conclure qu'en ne faisant rien afin d'arriver à un objectif donné nous puissions arriver audit objectif. Cela se fait par le biais d'une révolte ( qui peut être pacifique, ce qu'elle est dans l'idéal d'Hessel et dans le mien ).

"Indignez-vous" est un appel à l'action, à la lutte contre l'injustice. Et c'est pourquoi, je crois, cet opuscule, ce bref essai mérite d'être considéré.

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