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Citations de Stephen Crane (35)


La bataille était perdue. Les dragons s'avançaient avec leurs enjambées invicibles. L'armée, impuissante dans les fourrés enchevêtrés et aveuglée par la nuit qui envahissait le ciel, était sur le point d'être dévorée. La guerre, la bête rouge, la guerre, le dieu gonflé de sang, aurait son content de nourriture, la panse pleine.
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Il y avait une frénésie dans cette ruée furieuse. Les hommes, piquant droit devant de manière folle, éclataient en cris de guerre dignes d’une foule barbare ; mais hurlés de façon si étrange qu’ils éveilleraient le veule comme le stoïque. Ce qui donnait en apparence un enthousiasme qu’on ne pouvait réfréner, même par le feu et le fer. C’était le genre de délire inconscient et aveugle aux obstacles, qui finissait par rencontrer le désespoir et la mort. Le moment sublime d’une absence d’égoïsme. C’est pourquoi, peut-être, l‘adolescent se demandera, plus tard, la raison de sa présence en cet endroit.
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Après un voyage compliqué et plein de haltes, vinrent les mois d'une vie de camp monotone. Il avait cru que la vraie guerre était une série de luttes à mort, avec très peu de temps pour le sommeil et les repas ; mais depuis que son régiment était en campagne, l'armée n'avait rien fait que d'essayer de se tenir tranquille et au chaud.
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Sur le chemin de Washington, son moral était au plus haut. Le régiment était caressé et dorloté à chaque halte, si bien que l'adolescent finit par croire qu'il devait être un héros déjà. Il y avait une large dépense de pain, de viandes froides, de café, de cornichons et de fromage. Tandis qu'il était caressé par le sourire des jeunes filles, et que les vieux le complimentaient avec des tapes amicales sur l'épaule, il sentait se lever en lui la force de réaliser de hauts faits d'armes.
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Il avait commis ses erreurs dans l’ombre et, par conséquent, il était encore un homme.
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Quand il regarda autour de lui, il éprouva une stupéfaction soudaine en découvrant le ciel bleu et pur, et les rayons du soleil éclairant les arbres et les champs. Il était surprenant que la nature ait poursuivi tranquillement son glorieux processus au milieu de tant de malignité.
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A un moment, la ligne de front de son régiment rencontra le cadavre d'un soldat. Il reposait sur le dos, les yeux rivés sur le ciel. Il était vêtu d'une tenue disgracieuse d'un marron jaunâtre. Le jeune homme remarqua que la semelle de ses chaussures étaient usée au point d'avoir l'épaisseur d'une feuille de papier à écrire, et que l'une d'elles, par une large déchirure, laissait pitoyablement dépasser le pied. On eût dit que le destin avait trahi ce soldat. Dans la mort, il exposait à la vue de ses ennemis la pauvreté que, vivant, il avait peut-être dissimulée à ses amis.
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Il poussa un cri aigu quand il se trouva face au corps. Un long moment il resta statufié. Il demeurait là, le regard braqué sur les yeux qui semblaient liquides. Le mort et le vivant échangèrent un long regard. Puis le jeune tendit derrière lui une main précautionneuse qu’il posa contre un arbre. Prenant appui, il recula, un pas après l’autre, le visage toujours tourné vers la chose. S’il tournait le dos, il craignait que le corps se lève d’un bond à la dérobée et le poursuive.
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The youth turned, with sudden, livid rage, toward the battlefield. He shook his fist. He seemed about to deliver a philippic.
-Hell...
The red sun was pasted in the sky like a wafer.
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Les bras immenses du vent faisaient des tentatives (...) pour étreindre les flocons en plein vol.
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La totale aisance des voix, des mimiques ou des gestes avait pour Peza quelque chose de terrible. Comment ces hommes en passe de se battre pouvaient-ils se montrer aussi curieux que s'ils se trouvaient sans un café ? A deux doigts d'exécuter son premier grand pas vers la mort, il éprouva alors une gêne extrême, eut du mal à se composer un visage et ne sut quoi faire de ses mains, tel un dadais à une réception.
Il se sentit ridicule, et il se sentit également plein d'appréhension, consterné de voir ces hommes capables d'oublier les menaces du front pour parler de sa tenue vestimentaire et de ses affaires.
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Il y avait une frénésie dans cette ruée furieuse. Les hommes, piquant droit devant de manière folle, éclataient en cris de guerre dignes d’une foule barbare ; mais hurlés de façon si étrange qu’ils éveilleraient le veule comme le stoïque. Ce qui donnait en apparence un enthousiasme qu’on ne pouvait réfréner, même par le feu et le fer. C’était le genre de délire inconscient et aveugle aux obstacles, qui finissait par rencontrer le désespoir et la mort. Le moment sublime d’une absence d’égoïsme. C’est pourquoi, peut-être, ‘adolescent se demandera, lus tard, la raison de sa présence en cet endroit. (p. 121, Chapitre 19).
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Les premières phrases : Comme un être qui s'éveille à regret, le froid brouillard se lève et s'étire au long des collines, révélant l'immobile éparpillement d'une armée au repos. Pendant que le paysage s'éclaire, passant d'un brun foncé au vert tendre, l'armée s'éveille à son tour et se prend à frémir d'attente, impatiente des rampantes rumeurs.
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Stephen Crane
AMER...

In the desert
I saw a creature, naked, bestial,
who, squatting upon the ground,
Held his heart in his hands,
And ate of it.
I said, "Is it good, friend?"
"It is bitter -- bitter," he answered;
"But I like it
Because it is bitter,
And because it is my heart."
Stephen Crane
"The Black riders and other lines", 1895

Traduction française :

Dans le désert,
j'ai vu une créature, nue, bestiale,
qui accroupie sur le sol,
tenait son coeur entre ses mains
et le dévorait.
Je lui ai dit : "Est-ce bon mon amie?"
"C'est amer, amer", répondit-elle;
"Mais je l'aime
parce que c’est amer
et parce que c'est mon coeur."
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incipit :
Comme un être quis'éveille à regret, le froid brouillard se lève et s'étire au long des collines, révélant l'immobile éparpillement d'une armée au repos.
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