Citations de Steve Mosby (143)
La seule véritable vie après la mort est dans l’esprit de ceux qu’on laisse derrière nous.
Il ne faut jamais se fier à ce que montrent les gens. Derrière les sourires et les mines réjouies, il y a tout ce qui heurte, les fêlures, les erreurs et les secrets. Les gens ne vous montrent jamais que ce qu'ils ont envie de vous montrer.
On n'est pas obligés d'y aller, dit-elle, si tu n'en as pas envie. John Mercer se regarda dans le miroir, sans répondre. Il vit sa femme avancer les mains pour lui nouer sa cravate. Elle s'occupait de lui, comme toujours. Il leva un peu le menton, pour qu'elle puisse faire le noeud. Elle commença par le laisser flottant, avant de le serrer doucement.
- Les gens comprendraient.
Si seulement c'était vrai ! Ils auraient peut-être l'air indulgents, mais, au fond d'eux-mêmes, ils ne pourraient s'empêcher de penser qu'il s'était dérobé à son devoir. Il imaginait déjà ce que l'on raconterait à la cafétéria. On évoquerait son absence, on dirait qu'il devait être sous le choc, puis peu à peu on lâcherait que, en dépit de ce qu'il devait ressentir, il aurait dû assister à l'enterrement. Serrer les dents et assumer ses responsabilités. C'était la moindre des choses. Et ils auraient raison. Il serait impardonnable de ne pas y aller. Seulement, il ne savait pas du tout comment il allait faire pour tenir le coup.
Eileen glissa la pointe de sa cravate entre les boutons de sa chemise. Elle la lissa bien.
- On n'est pas obligés d'y aller, John.
- Tu ne comprends pas.
À la lumière du matin, l'air de la chambre semblait bleu acier. Dans le miroir, il avait la peau blanche et flasque, le visage presque éteint. Quant à son corps, bon, elle devait encore tendre un peu les bras pour en faire le tour, mais il n'avait pas l'impression d'être aussi robuste que dans le temps. Les choses qu'il portait semblaient plus lourdes. Il se fatiguait trop vite. Là, bras ballants, il dégageait une impression de vide et de tristesse. Il avait vieilli. Depuis peu.
- Je comprends que tu ne sois pas dans ton assiette, lui dit-elle.
- Ça va aller.
On peut se pardonner les choses qu'ont n'a pas faites. Mais seulement si on n'était pas au courant.
La vie est ainsi faite. Si on les laisse faire, les gens vous échappent.
Il n'arrivait plus à s'expliquer l'effet que le coup de téléphone avait produit sur lui, sinon qu'il lui avait donné la chair de poule, un peu comme des grésillements lointains que l'on entend dans les documentaires sur les fantômes, lorsque le son chaotique et strident se transforme soudain en un ricanement de vieillard. "Aide-moi", lui avait-elle dit. Mais vu le ton de sa voix, il était déjà trop tard.
Mais à force de réfléchir, on peut se créer tout un tas d'inquiétudes.
Ce qui importe, ce n'est pas d'où l'auteur tire ses idées, mais ce qu'il en fait, à travers son oeuvre. Il faut beaucoup d'efforts pour transformer des idées et des expériences e une histoire publiée. Imaginez tout cela comme un bon vin: les idées sont le raisin, le livre, lui, est la bouteille de vin.
Les livres ne meurent pas. les livres disparaissent physiquement mais pas les histioires qu'ils contiennent. Elles prennent racine dans l'esprit des gens et y fleurissent.
Quand cela arrive - quand vous êtes adulte du moins - il est facile de calmer ses nerfs et de rejouer la scène pour se rendre compte à quel point elle était étrange.
Grandir permet de rationaliser ses peurs.
Editions Sonatine - [page 67]
Ce mot revenait sans cesse dans les conversations. Prudent. Il dégageait quelque chose de particulier : plus j'en apprenais et plus l'histoire de cette petite fille semblait dangereuse. Tous les gens qui s'y étaient frottés s'étaient retrouvés impliqués. Des ficelles de réalité changées en fiction, qui semblaient rejaillir et s'enrouler autour de vous. Qui vous entrainaient avec elles.
Le diable était immobile, ou presque, le regard rivé sur le petit écran face à lui, en train d'écouter au casque les données transmises par le dispositif de surveillance qu'il avait installé dans la maison
Malgré la fumée qui avait envahi la pièce, le diable constata que Simpson n'avait pratiquement plus de cheveux et que la peau de son visage aveugle avait brûlé, puis éclaté. S'il n'était pas encore mort, ça n'allait pas tarder.
"Alors pourquoi n'avez-vous pas gardé contact avec elle ?"
Curieusement, il venait de taper dans le mille. Il vit la colère s'effacer sur le visage de Lewis et laisser place à quelque chose qui ressemblait à cette culpabilité qu'il éprouvait lui-même.
Une journée chaude d'août, comme celle où deux ans plus tôt, Sam Currie avait rendu visite à son fils à la citée de Grindleas. Il se souvenait que ce jour-là, en arrivant dans le quartier, il était de mauvaise humeur - énervée contre Neil et contre sa femme, Linda.
J'avais pensé à toutes les fois où l'on dit à une personne qu'on ne pourrait vivre sans elle, qu'on mourrait pour elle, qu'on ferait n'importe quoi. Et combien il était rare qu'on ait à transformer ces promesses en actes.
Et dans un sens, c'est ça, le jeu, poursuivis-je. Le tueur ne fait rien de plus. Il vous met un tel poids sur les épaules, qu'il y a trop de choses à affronter, trop de choses à gérer et il n'y a pas d'autre solution que la fuite. Tout le monde ferait la même chose. Mais quand je pense à ce qu'elle a imaginé en mourant... ça, je ne peux pas le supporter.
Les profondeurs qu'atteignait la folie provoquaient toujours l'étonnement de Kearney. Plus que les choses qu'elle poussait à faire, c'étaient les raisons sous-jacentes aux actes qui le stupéfiaient, l'intensité du tourbillon que pouvait susciter la folie dans un esprit humain.
On va jouer à un jeu sur l'amour.
En matière de police, il n'y a ni Dieu ni diable, ni Bien ni Mal. Ce ne sont pas des monstres. Seulement des gens abîmés.
Comme nous tous, ils se trouvent à l'intersection du mal qu'on leur a fait et de celui qu'ils font.