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4.2/5 (sur 35 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : New York , le 16/05/1912
Mort(e) à : Chicago , le 31/10/2008
Biographie :

Louis "Studs" Terkel s'est rendu célèbre aux États-Unis comme journaliste de radio et comme auteur de nombreux ouvrages d'histoire orale. C'est l'une des grandes figures de la gauche radicale américaine.

Sa famille s'est installée au début des années 1920 à Chicago (Illinois, États-Unis) où il a grandi et fait ses études, et où il a passé l'essentiel de sa vie. Licencié en droit en 1934, il renonce à la carrière d'avocat qui s'ouvrait devant lui, rejoint le Federal Writers' Project et débute son activité de journaliste de radio.

Il doit sa notoriété, d'une part, à l'émission de radio The Studs Terkel Program, diffusée sur 98.7 WFMT-FM Chicago de 1952 à 1997, émission au cours de laquelle il réalisait des entretiens avec des personnalités (Bob Dylan, Leonard Bernstein, etc.) et des "figures" moins connues, mais souvent hautes en couleur, et, d'autre part, aux recueils d'entretiens qu'il a publiés et qui ensemble forment une remarquable histoire orale des États-Unis au XXe siècle. La touche si caractéristique des portraits saisis par Studs Terkel fait de lui une sorte de Walker Evans de l'entretien enregistré ou, si l'on veut, de Daniel Mermet américain.

C'est son ami l'éditeur André Schiffrin (l'auteur de L'Edition sans éditeur (Paris, La Fabrique, 1999)) qui a incité Studs Terkel à réaliser ses recueils d'histoire orale et qui les a publiés, d'abord chez Pantheon Books, puis, après le rachat de cette maison par le groupe Random House, chez The New Press, la maison d'édition indépendante et à but non lucratif qu'il a fondée en 1990.

Ses livres les plus célèbres sont sans doute Hard Times - Histoires orales de la Grande Dépression, Working - Histoires orales du travail aux États-Unis, "La Bonne Guerre" - Histoires orales de la Seconde Guerre mondiale et Race: What Blacks and Whites Think and Feel About the American Obsession.

Ses livres se prêtent tout particulièrement à l'adaptation théâtrale et ont de fait souvent été adaptés au théâtre (comme Working, en 1978, à Broadway), et sont très couramment lus et étudiés par les lycéens et les étudiants de journalisme, d'histoire et d'ethnographie.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Le monde est plein de péchés. Je crois que nous vivons les derniers jours du monde. Je crois pas que ça va être très long parce qu’il y a beaucoup de prophéties de la Bible qui s’accomplissent aujourd’hui. Je ne pense jamais à la Bombe. Parce que si elle vient, on la prendra en pleine poire. Alors à quoi ça sert de s’inquiéter à l’avance ? J’ai un fils en Corée en ce moment. Mais je suis une goutte dans l’océan. Je pense simplement que ça vaut pas le coup de s’inquiéter, vu que je peux rien y faire.
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Vous croyez en Dieu ?

Non, vraiment pas. Je suis un fervent agnostique. Qui était Jésus-Christ ? Il était incroyable. Un roi de l'arnaque. Il avait appris l'hypnose en Inde. Mais quand Il a attaqué Israël, on a voulu Le descendre parce qu'Il provoquait des tas d'émeutes et de trucs pas normaux, alors Il a dit qu'Il était le Fils de Dieu. De nos jours, on ne Le tuerait pas. On Lui conseillerait de se faire soigner par des psychiatres, parce que, le pauvre, Il en avait bien besoin. Quand Il a nourri la foule avec ses poissons, Il avait hypnotisé une demi-douzaine de personnes. Ils ont répété l'histoire. Mais qui avait-Il nourri, en fait ? Personne. Qui a-t-Il guéri de la lèpre ? Il avait hypnotisé les gens. Alors, ils se levaient et marchaient. Et Il s'est fait tuer à trente-trois ans. Il ne pouvait pas fermer sa grande gueule.
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L'homme blanc n'aime pas le Noir et le Noir n'aime pas l'homme blanc. Et il y a plus de haine entre les hommes qu'entre les femmes. Les mâles, par nature, sont des bêtes sauvages. Oui, oui, des bêtes. Vous ne le saviez pas que le mâle était une bête ? Oui, une vraie bête. Il sort et il tue, il détruit, il assassine, il écrase les gens et les enfermes dans le coffre de la voiture, et les y abandonne. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas ? Il tuerait sa mère. Il tuerait son enfant.
Ce ne sont pas les femmes qui font les guerres. C'est l'homme, la bête. Mettez-le hors du monde. Je dis : sortez les hommes du monde pendant dix ans et vous verrez la paix et l'amour régner. Il garde le monde et les nations le couteau sous la gorge. Depuis Johnson jusqu'au plus petit grouillot, tout homme n'a envie que d'une seule chose, se battre et se battre encore. Ils ne sont pas contents s'ils ne se battent pas d'une manière ou d'une autre. Et c'est pitié que ce soit eux qui mènent le monde. Si c'était les femmes...
Les femmes peuvent s'entendre entre elles oui, et parler. Les femmes peuvent s'entendre avec tout le monde : la Blanche avec l'homme de couleur et les femmes de couleur avec les Blancs.
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Et vous, avez-vous peur de quelque chose ?

Absolument de rien. Et pourtant la société est dangereuse. Les gens aiment se faire du mal. Pourquoi les gens vont aux courses de vitesse d'Indianapolis, deux ou trois centaines de milliers de personnes ? Pour voir des petits gars tourner en rond dans un bolide ? Bon Dieu, non. Ils y vont pour voir les gars se tuer. Si un cerveau humain peut mettre un avion dans le ciel, pourquoi un cerveau humain ne pourrait pas tuer aussi ? Et il le fait, partout dans la rue pour ça. Il y a des tueurs qui rôdent toute la journée, des tantouzes, des voyeurs, et les jeunes... Faut que j'y aille à la batte de base-ball sur ces gars-là, moi, qui suis du 43è Ward, ici, en plein coeur de Chicago. Nous, on ne contamine pas la morale. Ces gars-là, on les chasse.
On ne veut pas d'eux ici. S'ils viennent dans un restaurant où on est, qu'il commence à y avoir une sorte de réunions de pédés, on les fout dehors. On ne les aimes pas. Faut que je protège mes neveux et mes nièces. La loi ne le fait pas. La loi protège ces dilettantes dégénérés.
Si j'étais dictateur, moi, je ferais un génocide de tous ces dégénérés. Je les massacrerais. Regardez-moi ces gars qu'on fait des études. Vous croyez qu'ils savent ce qu'il faut faire ? Vous les mettez dans Lincoln Park et, au bout de trois quarts d'heure, il faut envoyer les boy-scouts pour les chercher. Ils ne savent même pas comment sortir. Comment survivre dans le système capitaliste ? Quoi, vous travaillez pendant vingt ans et, d'un coup, vous perdez votre place ? Qu'est-ce que vous allez faire ? Ma race peut survivre. Dieu nous protège, qu'il y ait le feu, la Bombe, une inondation, on survivra toujours.
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Je regarde les Blancs et ils m'irritent. Chaque Blanc veut gagner un million de dollars. Son but dans la vie, c'est un yacht sur le lac Michigan, un yacht et des bains de soleil. Il n'a pas de vrai but. Le Noir, lui, il en a un bien défini. Les Blancs doivent chercher eux-mêmes, ils faut qu'ils trouvent exactement ce qu'ils veulent, et s'ils ne le font pas, les communistes s'empareront de ce pays sans même tirer un coup de fusil.
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Il y a une chanson que j'adore. "Un homme avec un rêve est un homme béni. Car les rêves font l'homme, l'homme qu'il désire être." On peut être tout ce qu'on veut dans le monde si on rêve assez fort et assez longtemps.
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Non seulement le Noir américain a tout pour lui, mais maintenant, il se tape nos femmes blanches. Et les femmes ont l'air de préférer la pigmentation de nos jours. J'ai deux nièces et je me fais de la bile. Les gars de couleur - et pourtant, je suis pas du tout raciste -, voilà qu'ils viennent des grandes villes et ils trouvent du travail. Et les voilà qui s'amènent bien habillés et qu'ils ont l'air d'avoir appris des choses sur eux-mêmes. Mais les filles qui aiment ça, elles ne sont pas des villes, elles sont de l'Ohio, de l'Iowa, de l'Indiana ou de tout petits patelins.
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Je crois que, lorsque ses enfants sont jeunes, la place d’une femme est à la maison. Mais quand ils sont assez grands, je pense qu’il est idiot qu’une femme tourne en rond et ne fasse rien. Ca la rend malheureuse.
Je connais des femmes qui sont devenues des fanatiques du bridge, d’autres qui sont devenues alcooliques, ou encore qui travaillent pour des associations qui les ennuient. C’est qu’il faut bien qu’elles fassent quelque chose. Il y a des femmes qui jouent au bridge tous les après-midi. Et elles jouent aussi chaque soir. Leur vie entière, leur seul horizon, c’est le bridge. Et je crois que ces mêmes femmes, si elles n’avaient pas leur bridge, elles tâteraient sérieusement de la bouteille. D’ailleurs, je crois que beaucoup de ces soi-disant bridgeuses sont, avant tout, des grosses buveuses.
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Quand on arrive dans la grande ville, c’est comme une jungle. La jungle des villes, on appelle ça. Même quand on marche dans la rue, on n’est pas en sécurité. Y a des coins dans cette ville où je n’oserais même pas aller la nuit. Mais là d’où je viens, à Luddington, dans le Michigan, les gens sont différents je trouve. Je veux dire qu’ils étaient plus honnêtes. Ils croyaient vraiment dans cette vieille philosophie : vivre et laisser vivre. C’est plus du tout quelque chose qu’on entend.
Ils se fichent de tout. C’est l’argent qui est roi aujourd’hui. La seule chose qui compte, c’est ça : si vous avez de la maille.
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[Lorsqu'il y a des émeutes dans des quartiers pauvres à l'époque -années 60- où la narratrice de ce fragment fait part à Stud Terkel de son expérience de la Grande Dépression, elle entend parler de rétablir la loi et l'ordre]
"On aura la loi et l'ordre dans ce pays quand les gens de ce pays pourront vivre décemment, comme des êtres humains."
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