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Critiques de Sue Monk Kidd (119)
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L'invention des ailes

J’aime les romans qui racontent la vie de femmes hors du commun, au tempérament bien trempé ou en avance sur leur temps. Et là, Sue Monk Kidd m’a bien servi. Ce n’est pas une mais trois femmes que nous suivons en ce début de 19ème siècle dans une Amérique esclavagiste.

Elle nous raconte le parcours de Sarah et sa sœur Nina, héritières d’une famille de Charleston et de Handful, esclave au service de la famille.



Le mode de narration nous fait passer à chaque chapitre de Sarah à Handful. Nous progressons dans l’histoire en suivant le chemin de l’une ou de l’autre. Le cours de la vie fera quelques seront séparées mais l’amitié, le respect et leur soif de justice et de liberté les rassembleront.



Lorsqu’à la fin du roman en lisant les notes de l’auteur, j’ai appris que Sarah et Angelina Grimké ne sont pas que des personnages de roman. Elles ont vraiment pris part à la cause abolitionniste et ont été parmi les premières féministes américaines. Respect pour ces deux idéalistes qui à leur époque ont fait évoluer la mentalité étriquée des hommes.



Voilà un roman que je referme très satisfait. Je vais rapidement me procurer « le secret des abeilles » pour prolonger ma découverte des romans de Sue Monk Kidd.
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L'invention des ailes

C'est beau, poignant, écrit dans une langue lumineuse. Plus qu'un très beau témoignage sur l'esclavagisme, c'est une histoire qui vous emporte sur ses ailes!

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L'invention des ailes

Inspiré d'une histoire vraie, L'invention des ailes est le récit de Sarah Grimké qui, le jour de ses onze ans, reçoit pour présent une esclave, Handful.



Nous au 19ème siècle, à Charleston en Caroline du Sud (Etats-Unis), ville aux moeurs esclavagistes très ancrées.



La narration s'alterne entre Sarah et Handful, sur l'amitié improbable qui nait entre ces deux fillettes.



Via Handful, on regarde avec effroi le quotidien des esclaves et des sévices terribles qu'ils subissent parfois. On apprend aussi à connaître Charlotte, sa mauma, qui, si elle n'est pas libre de son corps, demeure l'esprit sans entraves.



Les années passent et Sarah s'oppose de plus en plus à la condition des esclaves jusqu'à devenir une femme extrêmement moderne et courageuse pour son époque en s'affichant ouvertement abolitionniste. Sa soeur, Angelina, épousera son combat avec force et conviction elle aussi. Toutes deux, en tant que femmes (rappelons que les femmes à cette époque n'avaient pas droit au chapitre) sont des pionnières dans la lutte contre l'esclavage, mais aussi, de façon totalement inédite, pour l'égalité entre les Noirs et les Blancs. Et l'égalité qu'elles réclament vaut aussi pour les femmes qui, si elles ne sont pas l'objet de mauvais traitements, demeurent elles aussi sous l'emprise de l'homme.



Les soeurs Grimké menaient donc un combat pour la femme qu'elle soit libre ou non, comme le fait observer Oprah Winfrey en quatrième de couverture.



Leurs pamphlets inspireront aussi quelques années plus tard l'écriture de La case de l'oncle Tom (Harriet Beecher Stowe), récit demeuré bien plus illustre.



J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire et de savoir qu'elle s'appuyait sur une base réelle a forcément renforcé mon intérêt.



C'est un livre qui se lit facilement, agréablement (malgré quelques scènes difficiles), et qui ravira ceux qui ont aimé La colline aux esclaves (Kathleen Grimsson) et sa suite.
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L'invention des ailes

La littérature américaine est sûrement l'une des plus belles au monde : c'est une littérature de tradition, de renouveau : l'histoire, le style et la réflexion se mêlent harmonieusement pour nous offrir un grand moment, L'Invention des ailes fait partie de ces romans bouleversants et vrais : Sue Monk Kidd rend hommage à toutes ces victimes de l'esclavage mais aussi à toutes les personnes qui se sont dressées contre ce système allant à l'encontre de leur famille et de la société.



Lorsque j'ai lu la comparaison de The Observer avec Toni Morrison, j'ai tout de suite voulu lire ce roman pour savoir si cela était une hyperbole ou une réalité : la seconde solution fût la bonne. Ce livre doit devenir et deviendra un grand classique dans les années à venir, il est de ceux à étudier en classe : il s'agit d'un témoignage, un rappel sans pour autant qu'il soit porter par la volonté de rendre coupable de ces atrocités : c'est l'Histoire qui ne doit pas se reproduire, un combat qui a été mené et mené à bien : un retour sur la conquête de l'égalité.



Sarah Grimké est un personnage incroyable de part son courage, son opiniâtreté et cette volonté grandissante de se positionner pour l'abolitionnisme et ce au côté de sa sœur Angelina. Les chapitres s'alternent de manière courte et efficace avec le personnage d'Handful : une jeune esclave offerte à Sarah, un être qui va découvrir sa condition et le fait que son destin est déjà tracé d'avance : servir et s'agenouiller pour toujours. Dès lors l'amitié entre Sarah et Handful qui ne peut qu'être difficile et parsemée d'embûches n'empêche pas le fait de s'attacher à deux héroïnes complètement différentes mais liées par le passé. Je tiens à préciser que Sarah et Angelina Grimké sont des femmes qui ont réellement existé, qui se sont battues pour leurs idées et qui n'ont pas eu l'honneur d'être passées à postérité. J'espère que ce roman permettra enfin d'en faire les grandes héroïnes de leur époque.



L'écriture et le style sont vraiment au service de cette histoire inoubliable, terriblement émouvante : on ferme ce roman avec la gorge serrée d'émotions, la tête remplie de nombreuses pensées ! Ayant lu beaucoup de livres sur la même thématique, je n'en reste pas moins surprise de voir qu'il y a encore beaucoup à dire : Sue Monk Kidd a écrit le grand roman du XXIème sur l'esclavagisme.



En définitive, une lecture inoubliable, emblématique, superbe. A mettre dans toutes les mains, à poser dans toutes les bibliothèques !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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L'invention des ailes

Une histoire de femmes que j’ai appréciée.

J’ai admiré la ténacité des deux sœurs, dressées devant l’avenir étriqué qui leur est réservé et partant en guerre contre l’esclavagisme, surtout en apprenant que ces combattantes ont réellement existé.

J’ai aussi aimé retrouver l’art du Quilt (découvert -tout comme les Quakers- dans « La dernière fugitive » de T. Chevalier), qui prend ici un vrai sens de porteur d’histoire pour transmettre la mémoire d’une vie lorsque l’écriture et la lecture sont bannies.

J’ai adoré le personnage fictif de Mauma, maman émouvante de Handful, tellement puissante et si indomptable… une vraie trouvaille !

Enfin la lecture de la postface qui détaille les recherches documentant ce récit est particulièrement intéressante.

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L'invention des ailes

Sa mauma lui racontait souvent que lorsque son peuple habitait leur pays, l’Afrique, ils avaient le pouvoir magique de voler au-dessus des arbres, comme des merles. Mais c’était avant qu’ils soient pris et vendus dans ce pays-là. Qu’avait-elle voulu dire à sa fille qui ne voit, à dix ans, que son statut d’esclave, totalement prisonnière de la famille Grimké à Charleston ? Même son prénom, Hetty, lui a été donné par Missus Grimké, celle a qui elle appartient selon les abominables lois de Caroline du Sud. Alors appelons-là plutôt Handful, son nom de couffin donné par sa mauma selon les pratiques africaines.



Handful dort avec sa mère au-dessus de l’écurie où les chevaux sont plus choyés que les esclaves mais elle n’aura plus le droit de s’allonger dans ce coin aux relents de crottin car Missus a décidé de l’offrir en cadeau à sa fille Sarah pour ses onze ans. Handful devra alors dormir par terre, devant la porte de sa nouvelle maîtresse. Sarah, déjà révoltée par ces pratiques esclavagistes qu’elle abhorre tente bien de refuser ce cadeau mais en vain. Avoir une esclave fait partie des règles de vie de la famille et ce n’est pas une gamine de onze ans qui va venir modifier leur façon de vivre qui ne peut d’ailleurs supporter aucune critique !



Ce roman fait entendre deux voix, celles de deux fillettes devenant deux femmes criant l’injustice du sort tout désigné qui leur est échu. L’une littéralement privée de toute liberté réunira toutes ses forces et son intelligence en vue d’un hypothétique affranchissement alors que l’autre, non moins prisonnière de son milieu aristocratique, butera contre les portes fermées de son avenir. Deux voix tellement émouvantes, aux accents déchirants, parfois inquiètes mais toujours pleines d’ardeur pour défendre leurs désirs de liberté.



À onze ans, Sarah Grimké reçoit sa première cuisante désillusion lorsqu’elle se voit railler par toute sa famille à l’évocation de son désir de devenir avocate. En 1803, l’unique avenir d’une fille fortunée est d’atteindre l’âge pour sa présentation dans la bonne société afin d’être demandée en mariage.

En attendant, elle décide de se consacrer à l’éducation de sa petite sœur Angelina qui naît à ce moment-là. Face à une mère intransigeante, obtuse, pleine de cruauté avec les esclaves, assénant ses coups de canne à la moindre peccadille, Sarah aura besoin de beaucoup d’audace pour se faire entendre. Son combat, pour suivre sa conscience, la mènera à militer ouvertement pour la cause abolitionniste.

La pierre angulaire de L’invention des ailes est l’histoire véridique de ces deux sœurs originaires de Charleston, le reste relevant de la fiction. L’auteure a souhaité donner toutes leurs places aux actions, aux luttes de ces femmes que l’histoire s’est efforcée d’oublier. Ce roman aborde en parallèle le thème de la naissance du féminisme et celui de la fin de l’esclavage. Les deux thèmes n’en font qu’un : celui de l’atteinte aux libertés humaines.



L’esclave et l’aristocrate sauront sortir du carcan imposé par les classes sociales. Elles vont tisser une relation étroite, de confiance, d’estime, de complicité, d’amitié. Mais, seules contre tous, vont-elles réellement acquérir chacune leur liberté ?

Sarah brave les interdits en apprenant à lire à Handful. Mauma les brave en faisant des travaux de couture qu’elle vend clandestinement, espérant pouvoir acheter leurs libertés. Mais, comme les biens matériels, le cheptel humain des Grimké, bien qu’il ne soit pas rémunéré, a une valeur certaine liée aux compétences. Mauma a bien trop de valeur marchande de par son savoir faire de couturière pour espérer acheter sa liberté. Si bien que la mère de Handful arrache à Sarah la promesse d’affranchir celle-ci, accentuant une culpabilité déjà bien ancrée.



En me promenant autour de chez moi, quelques plumes sur le sol convient immédiatement l’image d’Handul et sa mauma qui les auraient tout de suite ramassées afin de garnir leurs magnifiques quilts. C’est bien la preuve que ce roman, de par sa force émotive et ses thèmes saisissants, occupait mon esprit bien au-delà de sa lecture. La passion du quilt, venue d’Afrique, occupe une grande place dans la vie de nos esclaves. Sur une couverture de vie, Mauma retrace, par la technique de l’appliqué, toute son histoire, les moments forts de son existence, ses épreuves et ses espoirs, sans jamais oublier d’y coudre les triangles noirs symbolisant l’envol des merles qui pourrait préfigurer la délivrance des esclaves…

Tous les petits sabotages que mauma s’autorise pour ne pas abdiquer totalement face au pourvoir de leurs « propriétaires » m’ont fait osciller entre tristesse et satisfaction de ces petites révoltes hélas bien vite corrigées à coups de fouet ou autre torture. Ce sont ses propres paroles qu’elle ne cessait de répéter à sa fille qui reflètent le mieux la puissance de son caractère « faut savoir quel bout de l’aiguille on va être, celui qui est attaché au fil ou celui qui transperce le tissu. »



Parmi les nombreux sujets révoltants abordés dans ce roman, je retiendrai le dogmatisme des institutions religieuses qui cautionnement la différence de statut liée à la race, comme dans ce sermon : « Esclaves, je vous demande d’être satisfaits de votre sort, car telle est la volonté de Dieu ! Les Écritures exigent votre obéissance.» Un blanc qui a de la compassion pour son esclave ne respecte pas la volonté de Dieu telle qu’elle est interprétée par le révérend. Les sœurs en perdront la foi en l’église presbytérienne et rejoindront les Quakers.

Les propriétaires terriens ne sont certainement pas prêts à renoncer au luxe que leur permet l’esclavage. Ce genre de sermons permet de le justifier.



Les voix de Handful et de Sarah m’ont profondément émue car même si Sue Monk Kidd a romancé leur histoire, je me doute bien que tout ce qui a jalonné ce récit est fondé sur des faits qui ont forcément existé. Et le plus triste reste de constater que l’exploitation de l’homme par l’homme n’a malheureusement pas disparu aujourd’hui…

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L'invention des ailes

1803. Charleston, Caroline du Sud. Handful a 10 ans lorsqu'elle fait office de cadeau d'anniversaire pour la fille de ses maîtres. Par son refus catégorique d'accepter de posséder un être humain, Sarah Grimké pose à 11 ans les jalons de ce qui deviendra le centre de sa vie: la lutte pour l'abolition de l'esclavage et l'égalité des droits pour tous.



Deux voix, deux vies, deux destins. Deux femmes fortes, une même quête. En alternant les chapitres dédiés à Handful et à Sarah, Sue Monk Kidd brosse un très beau portrait de deux femmes issues de milieux totalement opposés mais unies dans une même soif de liberté.



Si de par sa condition d'esclave Handful n'a aucune illusion de ce que sera sa vie, elle refuse tout comme sa mère avant elle que son esprit soit lui aussi esclavagisé et commet ainsi régulièrement des petites infractions salvatrices. Quant à Sarah, qui a développé très tôt une vive aversion pour l'esclavage et un sens aigu de l'injustice des traitements  réservés aux femmes, elle s'affranchit en rejetant en bloc les valeurs que lui a imposée la société dont elle est issue, revendiquant et s'appropriant une vie qui lui était jusqu'alors refusée.



Sarah Grimké a réellement existé. Sa soeur Angelina et elle furent les premières femmes abolitionnistes des Etats-Unis. Elles ont également activement milité pour l'égalité raciale (car abolition ne signifiait pas égalité!) et posé les fondements du féminisme. Sue Monk Kidd s'est inspirée de leur vie pour nous proposer un très beau roman. Poignant et émouvant.
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L'invention des ailes

Excellent.
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L'invention des ailes

Des personnages inoubliables surtout qu'ils ont réellement existé, enfin certains.

Si la trame historique est respectée, l'auteure nous rappelle qu'il s'agit d'un roman. Donc les réactions et pensées de Sarah et Nina sont pures suppositions. Mais elle nous entraine malgré tout dans un monde ou l'esclave est un objet de 300 dollars maxi et ou les femmes ne sont que des êtres sans cervelle. C'est un roman à deux voix : Sarah d'un côté avec sa révolte et Handful-Hetty, esclave qui rêve de liberté. Handful est l'esclave offerte à Sarah pour ses onze ans. Refus de Sarah devant cette fillette affublée de jolis noeux tel un paquet cadeau. Premier geste de Sarah, écrire et signer un document légal d'affranchissement qui fut purement et simplement déchiré par son père. Une étrange amitié nait entre ses deux fillettes, toutes deux prisonnières d'une époque. Sarah veut offrir à tout prix la liberté à Handful et cela commence par l'apprentissage de la lecture. Ce geste fut vite découvert et puni : Hetty est battue pour la première fois et Sarah enfermée dans sa chambre avec interdiction d'approcher de la bibliothèque.

Entre révolution et rêve, on se balade d'un personnage à l'autre et d'une vie à l'autre. C'est beau, c'est triste mais il y a tellement d'espoir dans ce récit que l'on tourne de plus plus en rapidement les pages pour arriver au dernier chapitre et pousser un gros soupir de soulagement.

Bravo à ses femmes qui malgré toutes les contraintes et privations ont réussie à changer la face du monde.
Lien : http://jelisquoi.blogspot.fr..
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L'invention des ailes

Un livre a lire absolument, historique, feministe , jai adoré
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L'invention des ailes

C'est le premier livre de Sue Monk Kidd que je lis. L'histoire est basée sur des faits réels que l'auteur a romancé par endroits. (J'ai adoré l'explication qu'elle en donne à la fin: le lecteur est alors capable de différencier ce qui). J'ai aimé le texte à deux voix. J'ai aimé le cadre historique et surtout la vérité avec laquelle l'histoire est racontée.. Je conseille ce livre même si pour une raison qui m'échappe, je ne me suis pas autant attachée aux personnages que je l'aurais voulu.
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L'invention des ailes

Autant le dire d'emblée je me suis trouvée complètement et définitivement emportée par cette histoire! Quel livre magique et poignant!



Sarah Grimké est l'une des filles du juge Grimké et fait partie d'une des plus riches familles de Charleston. Le jour de son onzième anniversaire ses parents décident de lui offrir Handful, une jeune esclave du même âge qu'elle. Sarah a beau ne pas vouloir de ce "cadeau", rien n'y fait. Dès lors, va s'instaurer une amitié entre elles deux mais au fil des ans, le lien se complexifie. En effet, Handful comprend que jamais elle ne pourra être libre. Les horreurs et les injustices qui rythment la vie des esclaves lui deviennent insupportables et même si elle apprécie Sarah, elle reste une jeune fille blanche de bonne famille.

Sarah, de son côté, fait la promesse à la mère de Handful de la rendre libre un jour. Peu à peu, en grandissant, alors qu'elle connait quelques déceptions personnelles, son regard sur le monde s'ouvre et devient plus clair. Elle comprend que le combat qu'elle doit mener est intimement lié à l’esclavage et à son abolition. Elle pourra compter sur sa jeune sœur, Angelina pour l'aider dans ce lourd combat.



Sarah et Handful restent toujours liées même si leur vie prend parfois des détours inattendus et que leurs routes se séparent. Deux femmes, liées par une incroyable détermination, une grande force et courage. On ne peut que rester admiratif face à elles.



J'ai adoré me trouver plonger au cœur de cette magnifique amitié entre Sarah et Handful qui transperce les lois de l’esclavage. Un livre qui aborde de manière très habile des thèmes importants tels que : la liberté, l'égalité et également la dure condition des femmes à cette époque. Effectivement, au-delà de l'esclavage et des horreurs que subissent ces êtres humains, l'auteur nous parle d'égalité au sens large du terme. A travers, les voix de Sarah et Angelina, on prend toute la mesure du combat de l'évolution qui ont eu lieu depuis ces années, pas si lointaines..



Les chapitres sont assez courts et alternent les points de vue entre les deux héroïnes. Ce qui est magique dans ce livre, c'est que nous n'avons pas à prendre partie pour l'une ou l'autre. Elles vivent dans deux milieux totalement opposés et pourtant qui se ressemblent par bien des aspects. Ce sont deux personnages qui ont su me toucher et je ne pouvais m'empêcher de penser: Si ces personnages devenaient des personnes bien réelles, j'aimerais vraiment les rencontrer. Il se trouve que les notes de fin de l'auteur indiquent que les sœurs Grimké ont véritablement existé et ont été des combattantes de la liberté.



Un livre plein d'humanité au milieu de tant d''horreurs. J'ai d'ailleurs apprécié que l'auteur ne s’appesantisse pas trop sur le calvaire et les châtiments corporels que vivaient les esclaves. Il y en a quelque uns mais ce n'est pas l'essence du livre.Par ailleurs, la plume de l'auteur m'a enchantée par sa poésie et sa délicatesse.



En bref, un livre à lire de toute urgence!
Lien : http://aujardinsuspendu.blog..
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L'invention des ailes



Sarah et Angelina Grimké ne sont pas vraiment passées à la postérité, pourtant ce sont elles qui ont inspiré, entre autres, Harriet Beecher Stowe pour La Case de l'Oncle Tom, 50 ans ans après la publication de leurs écrits. En effet, ces deux soeurs, sudistes, nées en Caroline du Sud non loin de Charleston, ont été les première propagandistes de la cause abolitionniste et parmi les premières penseuses majeures du féminisme américain. Sarah Grimké est la première femme a avoir rédigé un manifeste féministe complet et sa soeur Angelina, la première à s'exprimer devant l'assemblée législative.



Sue Monk Kidd leur rend un magnifique hommage à travers l'invention des ailes. Le roman débute quand Sarah a 11 ans et qu'on lui offre Handful, une esclave. Tout son être se rebelle alors et elle se fait une promesse, ainsi qu'à Charlotte, la mère d'Handful: elle fera tout pour la libérer de sa condition. Dans un Sud où l'esclavagisme est considéré simplement comme "une manière de vivre", et où les femmes ont juste le droit de se taire et de faire de la couture, Sarah vivra difficilement ses années d'adolescence et de jeune femme. Epaulée par sa soeur Angelina, dont elle est aussi la marraine, elle n'aura de cesse, tout au long de sa vie, de se battre pour abolir l'esclavage, établir l'égalité entre les races et entre les hommes et les femmes.



Sue Monk Kidd s'est attardée sur les années qui ont précédé l'avènement de Sarah et Angelina comme les femmes les plus célèbres et en même temps les plus honnies d'Amérique à la fin des années 1830.



L'invention des ailes, bien que reposant fermement sur le destin de deux soeurs Grimké, reste un roman. Ce fut nécessaire à l'auteur d'inventer par exemple, la relation entre Handful et Sarah. Dans les notes de fin d'ouvrage, Sue Monk Kidd explique que sans cette touche de fiction, elle n'aurait pas eu le courage de romancer une telle histoire.



L'invention des ailes est un roman délicat et fort à la fois, un tableau de ces années complexes qui ont précédé la guerre de Sécession, une formidable histoire d'une femme forte, qui n'a jamais renié celle qu'elle était,... Et qui fait dire au lecteur, une fois le récit achevé, qu'une volonté sans faille, un coeur ouvert sur le monde et une bonne dose de courage peuvent aider à franchir tous les obstacles.
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L'invention des ailes

Ce roman relate avec beaucoup d’émotions l’amitié impossible entre deux jeunes filles : Sarah et Hetty.



- Sarah est une jeune fille timide mais révoltée, issue d’une famille respectée de Charleston, propriétaire de terres et d’esclaves. Cette dernière exècre l’esclavage et rêve secrètement de devenir la première femme juriste dans le but de mettre un terme à cette abomination ;



- Hetty, quant à elle, est une jeune esclave intrépide avec une force de caractère à toute épreuve.



Les deux jeunes filles se rencontrent lorsque Sarah se voit « offrir » Hetty comme cadeau d’anniversaire ! La complicité entre les deux filles est presque immédiate. Cependant, Sarah et Hetty vont être confrontées à de nombreux obstacles au fur et à mesure qu’elles prennent de l’âge. En effet, les utopies enfantines éclatent comme des bulles de savon et laisse place à la froide réalité : elles ne seront jamais du même monde…



On suit ainsi le destin de ces deux filles attachantes, de leur adolescence à leur vie de femmes mures. Chacune cherche à acquérir une forme de liberté : Hetty veut se défaire de ses chaînes et défend son statut d’être humain à part entière ; tandis que Sarah cherche à s’émanciper des carcans dans lesquels la société et sa propre famille l’enferment.



On assiste à leur quête, on est horrifiés par les mauvais traitements subis par les esclaves, on prie pour une rébellion de ces derniers, pour un changement des mentalités, et ce même si on connaît déjà le cours de l’Histoire.



Le personnage d’Hetty est, selon moi, une incarnation de force et de résilience. Je me suis beaucoup attachée à elle.



Le destin de Sarah (et de sa jeune soeur Angelica) est tout aussi fascinant, dès lors qu’elle va lutter de toutes ses forces, sur les scènes religieuse et politique, en faveur de l’abolition de l’esclavage et de la condition des femmes. Sarah et Angelica Grimké deviendront finalement les premières oratrices au féminin à faire entendre leur discours humanistes dans tous les Etats américains. Il s’agit, en effet, d’une histoire vraie qui relate leur parcours hors du commun. Seules les parties sur Hetty relèvent de la fiction. A ce titre, je vous suggère de lire la postface de Sue Monk Kidd à ce sujet. Il est très intéressant de comprendre la démarche de l’autrice et ce qui l’a motivé à écrire sur ces deux femmes Grimké.



Un dernier mot sur Sue Monk Kidd : j’ai adoré son style littéraire et notamment les images qu’elle convoque grâce à sa plume. La lecture est poétique malgré le thème très difficile qui y est abordé.



En bref : J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman inspirant et riche en émotions. La plume de l’autrice a fini de m’emporter et je lirai avec joie d’autres oeuvres de sa bibliographie. Je recommande cette lecture !
Lien : https://thecosmicsam.com
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L'invention des ailes

Dans le sud des États-unis, en 1803, Sarah Grimké reçoit en cadeau pour son 11ème anniversaire une esclave, Handful... sauf que Sarah ne veut pas posséder d'être humain ! Depuis toute petite elle exprime des idées très progressistes au milieu de sa famille très conservatrice. Ce qui amusait ses parents pendant l'enfance devient très vite problématique dans la sphère privée puis publique son père était un riche juge, propriétaire terrien et humain... comment faire entendre sa voix, féministe, antiesclavagiste et égalitaire dans une Amérique si conservatrice ? Les soeurs Grimke (sarah et sa petite sœur Nina) ne fermeront jms ni les yeux ni leurs bouches !



J'ai adooooooré ce livre!! Nous suivons alternativement les points de vue de Sarah, maîtresse malgré elle et de Handful son esclave ce qui confère une certaine profondeur au récit. Une chose m'a frappé immédiatement c'est que très souvent les esclaves sont plus libres que leurs maîtres... certes ils ne sont pas libres de leurs corps mais ils le sont dans leurs cœurs et leurs esprits ! Alors que les maîtres n'appartiennent à personne mais ils sont prisonniers de leurs rangs/obligations, même pas libres de penser et encore moins de leurs actes ! Et c'est très flagrant si l'on compare les vies des 2 femmes.

J'ai envie d'en apprendre plus sur les soeurs Grimké qui m'ont impressionné de par leur courage, leur détermination et leur force face à l'adversité !



Vous avez lu ce livre ??

Il vous tente ??
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L'invention des ailes

Charleston, 1803. Sarah est l'une des filles du riche juge Grimké. Pour ses onze ans, elle reçoit en cadeau une esclave de la maison, Handful, du même âge qu'elle.

Au fil des années, une relation se tisse entre ces deux jeunes femmes, mélange de crainte, d'amitié et de respect. Chacune à leur manière, elles vont lutter pour leur liberté. Car Sarah se heurte à sa condition de femme, qui rend ses rêves inaccessibles.

"Mon corps est peut-être esclave, mais pas mon esprit. Pour vous, c'est l'inverse."

Au delà de l'esclavage, c'est donc la condition féminine dans son ensemble qui est abordée.

Que ce soit dans le chemin de l'abolition ou de l'émancipation, il y a une belle détermination, sans théâtralité.

On plonge aussi dans les racines et les traditions orales, les légendes qui constituent le socle d'une culture exilée.

C'est une très belle lecture.
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L'invention des ailes

Magnifique ! L'invention des ailes est un roman librement inspiré de la vie des sœurs Grimké, qui ont été parmi les premières femmes blanches à prendre position à la fois pour l'abolition de l'esclavage mais aussi pour l'émancipation féminine au 19ème siècle. À lire absolument.
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L'invention des ailes

Dans "L'invention des ailes", nous suivons deux destins en parallèle.

Alternativement, la narratrice est soit Sarah soit Handful. Sauf que l'une, Handful, est l'esclave de l'autre qui l'a reçue en cadeau pour ses 11 ans.

Elles vont grandir toutes les deux dans la révolte.

Sarah va tenter de s'opposer à l'esclavage, de devenir une femme qui pourrait s'épanouir en travaillant et en défendant ses idées. C'est inconcevable pour l'époque. Elle sera épaulée par sa soeur, Angelina, qui sera de tous ses combats.

Handful, elle, ne voudra jamais se soumettre et se rebellera dès qu'elle en a l'occasion.

Il faut du courage, avoir un esprit précurseur et surtout savoir se battre contre les préjugés et accepter de s'opposer à son milieu.

Le récit ne tombe pas dans la facilité et n'est pas larmoyant.

L'histoire de Handful et Sarah n'est pas une histoire d'amitié même si un lien indéfinissable les relie pendant tout le roman.

L'écriture est délicate et le rythme rend parfaitement le déroulement de toutes ces années. Les personnages sont attachants ; mon préféré est Charlotte, la mère de Handful.

Les soeurs Gimké ont réellement existées ; elles étaient abolitionnistes et féministes. Tombées dans l'oubli, ce livre à la grand mérite de nous les faire découvrir.

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L'invention des ailes

Ce livre est remarquable et fait partie de mon top 5.



On voyage, on vit la vie des personnages complètement. On est totalement immergé dans l'histoire.



Je l'ai lu il y a un moment, mais son histoire me parle encore aujourd'hui. Je le relirai pour sûr.



À lire!
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L'invention des ailes

Ceux qui auraient peur d'un livre sirupeux et niais où tout le monde s'aime peuvent être rassurés: le thème est traité avec justesse. Je précise cela, car j'avais cette crainte avant de lire ce roman.



Pour écrire son roman, Sue Monk Kidd s'est basée sur la vie de Sarah Grimké. Elle explique, en fin d'ouvrage, quels sont les éléments réels à partir desquels elle a imaginé ce personnage.

[...]

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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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