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Citations de Susanna Kaysen (35)


Six patientes, trois infirmières.
Il y avait dix ou quinze minutes de marche. Il fallait descendre la colline, longer les massifs de roses et les bosquets de notre bel hôpital. Plus nous nous éloignions du bercail, plus les infirmières étaient tendues. Quand nous débouchions dans la rue, elles serraient les dents et ouvraient l'oeil en affectant un air dégagé, du style je-ne-suis-pas-une-infirmière-escortant-six-folles-jusqu'au-salon-de-thé.
Mais elles l'étaient pourtant, et, puisque nous étions six folles, nous nous comportions comme des folles.
Nous ne faisions rien d'inhabituel. Nous continuions simplement à faire ce que nous faisions à l'hôpital : maugréer, geindre, pleurer. Daisy donnait des coups de coude aux gens. Georgina répétait qu'elle n'était pas aussi folle que les autres.
- Cessez de vous extérioriser, disait l'une ou l'autre infirmière.
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La maladie mentale semble être un problème de communication entre les interprètes 1 et 2.
Un exemple de mauvaise communication :
Interprète 1 : Il y a un tigre dans le coin.
Interprète 2 : Non, ce n'est pas un tigre. C'est un bureau.
Interprète 1 : C'est un tigre, c'est un tigre !
Interprète 2 : Ne sois pas ridicule, allons voir.

Alors, toutes les dendrites, tous les neurones, tous les interprètes se donnent la main pour aller voir dans le coin en question.
Si vous n'êtes pas fou, l'affirmation de second interprète, selon laquelle il s'agit d'un bureau, sera admise par le premier interprète. Si vous êtes fou, le point de vue du premier interprète, la thèse du tigre, prévaudra.
L'ennui, ici, c'est que le premier interprète voit réellement un tigre. Le message envoyé par les neurones est incorrect. Il y a erreur dans les interconnexions et les réactions chimiques. Apparemment, cela se produit souvent, mais le premier interprète est là, en principe, pour rectifier le tir.
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I told her once I wasn’t good at anything. She told me survival is a talent.
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- Vous avez trois voitures, commençais-je en m'installant.
Il acquiesça.
- Le break, la berline et la voiture de sport.
Il acquiesça de nouveau.
- C'est la psyché ! dis-je, toute contente de moi. Vous voyez, le break, c'est le "moi" : corpulent et fiable. La berline c'est le "surmoi", parce-que c'est l'image que vous voulez donner de vous-même : puissant et imposant. Et la voiture de sport, c'est le "ça", parce qu'elle est incontrôlable, rapide, dangereuse, et peut-être un peu interdite. (Je souris.)
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In a strange way we were free. We'd reached the end of the line. We had nothing more to lose. Our privacy, our liberty, our dignity: all of this was gone and we were stripped down to the bare bones of our selves.
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Suicide is a form of murder - premeditated murder. It isn't something you do the first time you think of doing it. It takes getting used to. And you need the means, the opportunity, the motive. A successful suicide demands good organization and a cool head, both of which are usually incompatible with the suicidal state of mind.
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Les fous sont des boucs émissaires. Souvent, c'est la famille entière qui est folle mais, on ne peut pas envoyer toute la famille à l'hôpital, on choisit un bouc émissaire qu'on enferme et qu'on laisse aussi longtemps que possible derrière les barreaux afin de rassurer la famille sur sa propre santé mentale.
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As far as I could see, life demanded skills I didn't have.
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Our hospital was famous and housed many great poets and singers. Did the hospital specialize in poets and singers or was it that poets and singers specialized in madness?
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We say that Columbus discovered America and Newton discovered gravity, as though America and gravity weren't there until Columbus and Newton got wind of them.
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Les fous sont des boucs émissaires. Souvent, c'est la famille entière qui est folle mais, on ne peut pas envoyer toute la famille à l'hopital, on choisit un bouc émissaire, qu'on enferme et qu'on laisse aussi longtemps que possible derrière les barreaux afin de rassurer la famille sur sa propre santé mentale.
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Il y a toujours une note de fascination dans la répulsion. Qu'est-ce qui rend une situation effrayante ? Le fait qu'elle est susceptible de vous arriver. Sinon vous n'avez pas vraiment de raison de la craindre. Par conséquent une personne dite "folle" qui ne parle pas toute seule et qui ne roule pas des yeux est plus inquiétante que si elle se comportait comme une vraie frappadingue. Parce que, face à une "folle" qui se conduit "normalement", vous vous posez forcément la question : quelle différence y-a-t-il entre elle et moi ?
Laquelle question mène à la suivante : qu'est-ce qui me préserve de l'asile ?
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Pour un observateur, il est impossible de dire si telle ou telle personne est immobile et silencieuse à cause d'une vie intérieure trop calme ou à cause d'une vie intérieure trop agitée.
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En réalité, je ne voulais tuer qu'une partie de moi-même : la partie qui voulait se tuer, qui m'engluait dans le débat sur le suicide et transformait chaque fenêtre, chaque ustensile culinaire, chaque station de métro en instruments de mort potentiels.
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Si vous habitiez ici, vous seriez chez vous en ce moment.
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Imaginez que vous êtes dans un train, à côté d'un autre train, dans une gare. Quand l'autre train démarre, vous êtes convaincu que c'est votre train qui avance. Vous confondez le ferraillement de l'autre train avec le ferraillement du vôtre. Il faut un certain temps - qui peut aller jusqu'à une demi-minute - pour que le second interprète trie les données du premier interprète et corrige l'erreur. C'est parce qu'il est difficile de contredire la validité des impressions sensorielles. Nous sommes prédéterminés à les croire.

(...)

Parfois, après avoir compris que votre train ne bougeait pas réellement, vous pouvez rester encore une demi-minute suspendu entre deux royaumes de conscience : celui qui sait que vous ne bougez pas et celui qui a l'impression que vous bougez. Vous pouvez osciller entre ces deux perceptions et éprouver une sorte de vertige mental. Alors, vous êtes sur le sentier de la folie - un étroit couloir où les impressions fausses sont l'estampille de la réalité.
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Le groupe avait une structure atomique : un noyau de timbrées entouré d'infirmières-électrons chargées de notre protection.
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Il [l'esprit] est plein d'assertions et d’arguments. "Si tu es un peu déprimée, c'est parce que tu es stressée de toutes parts", dit-il. Il ne dit jamais : "Tu es un peu déprimée parce que ton niveau de sérotonine a chuté."
Ses interprétations ne sont pas toujours crédibles. Par exemple, quand vous vous coupez le doigt et qu'il se met à crier : "Tu vas mourir !" Parfois, ses assertions sont sujettes à caution, quand il affirme : "Vingt-cinq cookies au chocolat forment un dîner idéal."
Souvent, il ne sait pas de quoi il parle. Et, quand vous lui donnez tort, qui ou qu'est-ce qui prend cette décision ? Un second interprète supérieur ?
Pourquoi s’arrêter à deux ? Là est le problème avec ce modèle. C'est infini. Chaque interprète à besoin de se référer à un patron.
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La fille de la leçon de musique est assise dans une autre sorte de lumière, la lumière changeante et voilée de la vie, dans laquelle nous ne voyons les autres et nous-mêmes qu'imparfaitement, et rarement.
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Nous pouvions toujours nous en sortir un jour ou l'autre, mais elle était emprisonnée à jamais dans ce corps.
(P.14 - J'ai lu)
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