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Critiques de Sylvain Trudel (26)
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La mer de la tranquillité

Sylvain Trudel est un écrivain né à Montréal : il s'est illustré par de nombreux livres pour la jeunesse, par plusieurs romans dont «Du mercure sous la langue» qui a remporté le prix des libraires du Québec en 2002 et plusieurs recueils de nouvelles.

«La Mer de la tranquillité», dont il sera question ici a remporté le prix du Gouverneur général en 2007 : ces neuf nouvelles ont été éditées (ainsi que «Du mercure sous la langue» ) par la maison canadienne «Les Allusifs», dans une jaquette sobre et très attractive pour les amateurs de photos en noir et blanc : un parc, avec banc, arbres et silhouettes dans le lointain.



Ces nouvelles se présentent presque toutes comme des récits à la première personne d'enfants, d'adolescents ou de jeunes adultes en proie au désenchantement de la vie et au questionnement religieux. La vision est très noire : l'homme souffre ; il y a la misère, la maladie, la vieillesse, la laideur du monde industriel, l'alcoolisme, la mort. Bien sûr, il y a l'amour, mais il est toujours moins certain que la monotonie désespérante du quotidien et les calamités qui tôt ou tard s'abattent.

La question est bien : et Dieu dans tout ça ? Que fait donc Dieu ? Ou ce super salopard n'existe pas, ou il n'est pas parfait. Dans les deux cas, nous sommes des dupes. Et dans un monde sans Dieu (ou avec lui, mais est-il encore Dieu ?) que deviennent la bonté, la compassion, toutes les vertus humaines que nous sommes supposés développer dans notre coeur pour ne pas devenir de vieux croûtons haineux ?



Trudel sait, à travers un style très riche, très photographique, poser toutes ces questions, non comme des interrogations métaphysiques d'étudiants en philosophie réunis au bistrot, mais comme des doutes qui tenaillent la chair et l'âme, lancinants et cruels. A travers les paysages du Canada, ses villes, ses ponts, ses zones industrielles, le cheminement est long et sans repos.



Les jeunes héros de ces nouvelles sont aux prises avec une réalité qui les déborde et les enlise. Ils savent que s'ils ne sauvent pas une parcelle de leur idéal, ils verseront du mauvais côté et participeront au fonctionnement de la machine à broyer les êtres.



J'ai beaucoup aimé cet élan de sincérité et la ciselure du texte.
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Du mercure sous la langue

Frédéric Langlois est un adolescent québécois de 17 ans atteint d'un cancer des os. Nous assistons à ses dernières semaines de vie à l'hôpital. Lui qui n'a plus rien à perdre, ni plus rien à prouver, nous donne ses réflexions sur l'amour, la vie, la maladie, la mort, la religion. Sont également très présents le personnel hospitalier (les infirmières, les médecins, la psychologue, l'aumônier), les autres jeunes malades (celui qui s'en sortira et les autres), sa famille (la générosité de sa grand-mère, la vie étriquée de son père, son frère et sa sœur qu'il ne verra pas devenir adulte). A ses moments perdus, Frédéric s'essaie à la poésie et finit par trouver son épitaphe : "On meurt comme on s'exile, rêvant de paix et de richesses, mais le cœur gros de son pays natal".

Attention : chef d'œuvre !

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Le Souffle de l'Harmattan

C'est bien écrit et le thème est accrocheur: l'amitié, la différence, l'appartenance, l'identité. Ça m'a semblé très québécois, non seulement à cause des thèmes mais aussi à cause de l'écriture, de la facilité que l'auteur a à jouer avec les mots, les homonymes, les expressions… Malgré tout ça je ne me suis pas laissé embarquer. Les personnages m'ont paru un peu désincarnés, tantôt infantiles voire irresponsables et tantôt ayant atteint une maturité désintéressée dont me semblent incapables les enfants. Les chapitres se succèdent, comme autant d'expériences de ces Bouvard et Pécuchet en culottes courtes. Le roman se termine d'ailleurs abruptement (à l'instar de celui de Flaubert), comme si l'auteur n'avait su comment l'achever. En dépit des récompenses qui lui furent attribuées (prix Canada-Suisse et le prix de l'Académie des lettres du Québec), je ne ferai pas de place à ce roman dans mon panthéon personnel des incontournables.
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Du mercure sous la langue

Frédéric a 16 ans et se meurt d'un cancer des os à l'hôpital. Dans un long monologue intérieur, il lance un cri de révolte qui fait mal, sans toutefois faire pleurer. Ironique, parfois cynique, il réfléchit à l'absurdité de sa situation : mourir avant d'avoir vécu. Pas de chapitres, pas de respiration. Il faut tout dire dans le temps qui reste. De temps à autre il s'accorde des envolées lyriques ou livre ses poèmes désespérés. Il s'est surnommé "le poète métastase" avec l'humour noir dont il capable. Il rejette violemment la religion qui ne peut selon lui que convaincre les naïfs. Il accepte la visite de la psy parce qu'elle est jolie, mais se moque en douce de ses théories à deux balles. Sa lucidité est assez effrayante.



Quelques petites bouffées d'oxygène toutefois quand il ne va pas trop mal et qu'il peut côtoyer ses camarades de galère, atteint de maladies plus ou moins graves. Il sait se montrer doux et attendrissant quand il évoque sa famille qu'il veut épargner autant que faire se peut, considérant que la situation est suffisamment difficile à vivre sans qu'il soit nécessaire de les accabler davantage avec ses états d'âme, qu'il garde donc pour lui.



L'auteur n'épargne pas le lecteur, sans tomber dans le pathos. C'est une lecture coup de poing, sur un sujet auquel on préfère ne pas trop penser, c'est si douloureux et injuste de mourir ainsi à 16 ans.


Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Du mercure sous la langue

Roman qui laisse difficilement indifférent et qui raconte l'histoire d'un adolescent atteint d'un cancer des os qui fait face à la mort. Très cynique par rapport à sa situation, à sa famille et à la vie après la mort, il monologue pour calmer son angoisse avant le moment fatidique.
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Le Souffle de l'Harmattan

Le narrateur, Hughes et Habéké sont copains. Un point commun les rapprochent : ils ont tous les deux été adoptés. Ensemble, ils vont se construire un monde à leur image. Un monde puisé dans les croyances africaines de Habéké et leurs croyances enfantines.

J’ai eu un peu de mal à embarquer dans l’histoire, je trouvais les phrases dérangeantes et étranges. Mais par la suite, malgré leur étrangeté, certaines phrases m’apparaissaient très belles. J’ai beaucoup aimé les métaphores, les jeux de mots et autres qui fleurissent dans la prose de l’auteur. J’ai eu du mal à situer leur âge. Les actes sont enfantins, irréfléchis mais font suite à de grandes réflexions.

Je lirai bien un autre roman de Sylvain Trudel !

(Ce roman est en partie autobiographique, non ?)

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Le Souffle de l'Harmattan

Habéké est un jeune africain adopté par des québécois, mais toujours hanté par sa terre natale qu'il rêve de retrouver. Hugues est un jeune québécois qui vient d'apprendre par hasard qu'il a été adopté. Il en veut aux adultes qu'il trouve hypocrites. Le souffle de l'Harmattan, c'est la rencontre de Habéké et Hugues qui débouchera sur une profonde amitié. Ensemble, ils rêvent de s'exiler et de réinventer le monde.



Ce qui m'a frappé dès le départ avec ce livre, c'est le style de Sylvain Trudel. Un style unique qui se démarque par ses jeux de mots, sa poésie, une écriture imagée qui coule sans fausse note. L'auteur a tout un talent pour écrire de si belle façon, on sent que son texte est travaillé et tout à fait maîtrisé. Il faut du talent aussi pour nous livrer à travers la voix de Hugues, un tel monde d'illusions et de naïveté, celui de l'enfance. J'ai été touchée par cette relation de fraternité entre deux jeunes tentant d'échapper au monde des adultes qui va toutefois les rattraper bien vite.
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Le Souffle de l'Harmattan

Le souffle de l'Harmattan, c'est l'histoire de deux enfants : Hugues Francoeur et Habéké Axoum, orphelins, mais adoptés par des familles québécoises.



Sylvain Trudel nous offre une vision du monde à travers leurs regards. En effet, Hugues et Habeke se battent pour des causes qui concernent habituellement les adultes. Les deux garçons se mettent en danger pour réaliser leurs projets, les conséquences en seront tragiques.



J'ai eu un coup de cœur pour ce roman car y sont développées des questions sur la tolérance, sur la différence et sur le vivre ensemble. Les traditions africaines et les liens avec la nature sont des thèmes primordiaux dans la narration.



Hugues et Habeke ne veulent pas grandir trop vite mais sont confrontés à des problèmes du monde adulte, ce qu'ils appellent "l'ère adulte". Ils mènent un combat contre les "a priori", contre l'indifférence et contre la mort.



On s'attache rapidement, à ces garçons livrés à eux-mêmes. L'utilisation des mots imagés, propres à Hugues et Habéké sont remplis d'humour. Par exemple, Hugues parle de ses parents "adaptifs" et s'interroge sur les "végétatifs" (végétariens).



Cette histoire est très émouvante et j'ai eu un coup de cœur pour la plume de Sylvain Trudel
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Le Souffle de l'Harmattan

Je n'ai pas lu d'autre livre de cet auteur mais ce que je peux vous assurer c'est que ce n'est pas le dernier. Je n'ai jamais vraiment aimé lire mais cette histoire ma créer un appétit hors du commun à la lecture. Bien que je me disais, bon à la prochaine page je vais me coucher, un petit gargouillement insupportable me faisait continuer.



C'est l'histoire de deux jeunes enfants nommé Hugues Francoeur l'enfant ce disant mal aimé et Habéké Axoum l'Africain nu au grand ventre. Tous deux aiment la poésie et rêve de leur île loin de l’hypocrisie des adultes. Pendant la fin de semaine, ces deux petits garçon ne jouent pas avec des jouets mais plutôt ce prépare à leur éventuel long voyage sans retour. Cette histoire d’aventure un peu triste par moment, cache entre les lignes aussi une histoire d’amour forte non décrites mais clairement présente pour deux petits garçons.



Sylvain Trudel, réussi le parfait mélange d’une aventure, d’un drame et de l’amour. Son livre court mais parfaitement écrit sans de trop longs dialogues ou de moments non nécessaires réussi assurément à nous emporter dans son univers. Malgré un début moins accrocheur, l’auteur ce rattrape avec une belle histoire qui nous permet de vivre pleins d’émotions différentes. Sans parler que la dernière scène qui restera imprégner dans ma tête jusqu’à mes vieux jours.



Je vous dis cela, tout en espérant que vous allez vous accrochez en lisant ce chef d’œuvre pour ne pas vous blesser en tombant sous son charme.
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Le Souffle de l'Harmattan

Sylvain Trudel a travers ce livre rend un hommage à l'Afrique. L'identité est plus soulignée (sur lignée) dans cette deuxième version) importance de savoir d'où l'on vient. Nous retrouvons ce thème chez J. Poulin. Il faut dire que c'est un des grands thèmes de la littérature québécoise.

Nos deux héros sont amis avec Odile. Hugue a des sentiments amoureux pour Odile.

Puis j'aime beaucoup aussi l'engagement des enfants d'écrire à Soljenitsyne en Suisse, l'envie de l'exil. C'est un livre très fort, à découvrir et à lire, avec beaucoup de gravité la question de la mort est présente dans ce livre.

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La mer de la tranquillité

Plutôt que de déclarer de but en blanc que je n'ai pas aimé ma lecture, je préfère essayer de nuancer dans la mesure du possible.

Tout d'abord, le gros problème de cette lecture a été que je n'ai, de prime abord, pas compris qu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles. Du coup après être complètement passée à côté de la première appelée "Epiphanies", j'ai mis plusieurs pages avant de comprendre que "Deux visages" n'était pas le titre du deuxième chapitre, mais bel et bien le titre d'une deuxième nouvelle - oui, là c'est ma faute...

Forcément pour entrer dedans, bah c'était plus compliqué.



S'y ajoute le fait que certaines nouvelles étaient pour moi dénuées de sens excepté pour dire que l'espoir est mort et qu'il n'y a rien à attendre de la vie. Fin franchement je pense qu'il ne faut pas le lire à n'importe quel moment, ce livre peut donner des idées sombres. L'auteur met en scène des personnages fantomatiques ou dénués d'intérêt qui n'ont d'autres buts que d'errer, d'attendre quelque chose qui ne semble jamais venir.



Pour être honnête je ne sais pas si c'est moi qui aies un problème de compréhension, mais j'ai eu du mal à comprendre ce que je lisais par moment. J'ai eu le sentiment que l'auteur tournait en rond et qu'il parlait pour ne rien dire - enfin, je parle d'auteur, mais je veux plutôt dire narrateur.

C'est donc un démarrage assez long, des passages par moment incompréhensibles et des personnages assez repoussants.



Dans ces neuf nouvelles on n'apprend rien, si ce n'est que le monde est gris, solitaire et sans espoir. D'ordinaire c'est un postulat qui m'aurait plu, si je n'avais pas eu tant de mal à comprendre où l'auteur voulait en venir, enfin, si je n'avais pas chercher à comprendre quelque chose là où il n'y avait peut-être rien.



Même si j'ai eu du mal avec la plupart des nouvelles, j'ai néanmoins aimé la quatrième qui se nomme "Le quadrille à maman Maïs". J'ai trouvé cette nouvelle drôle, remplie d'errances et de générosité. Oui, celle-ci m'a plu. Après, je ne suis pas certaine que l'auteur voulait en faire une histoire drôle, après tout, il s'agit quand même d'un garçon qui veut récupérer son âme, et qui pense qu'il faut faire de bonnes actions pour cela. Sa rencontre avec la prostituée m'a amusé et je n'en demandais pas plus.



Mon avis en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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La mer de la tranquillité

Un livre a ne pas ouvrir si vous êtes a deux doigts de passer à l'acte. Je ne voudrais pas ici être accusé d'inciter au suicide... Quoique la méthode homéopathique de soigner le mal par le mal peut faire son effet...

Neuf petites novelettes d'une noirceur de suie avec comme hypothétique espoir la révélation d'un monde vide de sens où le plus souhaitable est d'en finir le plus tôt possible.

Dans la nouvelle éponyme : La mer de la tranquillité, une conversation s'engage entre un vieil homme malade et un adolescent SDF . La conversation de l'aïeul n'est qu'une longue plainte : Job sur son fumier, l'homme se lève et part ; l'ado se cherche un coin dans le parc pour passer la nuit. C'est tout et c'est d'une tristesse désespérante : pas d'espoir , rien.

Trois autres titres pour l'ambiance : "La mort heureuse", "Epiphanies","Vaisseau négrier". Dans cette dernière (et la dernière du recueil) un homme atteint d'un cancer incurable écrit à son fils une lettre de mise au point , une lettre de diatribes acerbes et désespérées.



"Quoi que je fasse, je suis déjà un petit tas de cendres refroidies et je ne possède plus rien, ni ma terre natale ni l'eau de mon baptême, et j'exècre mon corps fait de restes d'humanité contagieux qui affleureront jusqu'en des pays lointains où l'on aura pas la moindre idée des poisons que le ciel charroie, mais où les miasmes de mon être reparaîtront comme des fièvres cérébrales ou des nodules nécrosés dans les viscères d'un homme qui ne ressemblera à personne et qui se demandera à son tour, dans la solitude de ses nuits et la désolation de son époque, s'il ne serait pas un pauvre déchet venu d'un temps où l'on ne possédait rien, ni sa terre natale ni l'eau de son baptême".



Vous en voulez encore ? Je ne connaissais pas cet écrivain canadien (Québec) , sa prose me fait penser à un Houellebecq qui n'aurait même plus le plaisir masochiste de goûter sa dépression ("On se console souvent d'être malheureux par un certain plaisir qu'on trouve à le paraître" La Rochefoucault). Toutes ces nouvelles mettent en scène un jeune garçon, un ado qui se trouve confronté à un instant précis au grand dévoilement de la vie. Il y a la vie telle qu'on voudrait qu'elle fût (souvent racontée dans le Québec des années 60 par la religion catholique omniprésente) et puis le réel s'invite brutalement par un hiatus qui fait advenir LA vérité, c'est à dire, en gros pour Sylvain Trudel, que le Monde est vide et se résume a une histoire de fou racontée par un aveugle.

A cet égard emblématique est la quatrième nouvelle : "Le quadrille à maman Maïs". Jano un ado idéaliste fugue de chez lui dans l'hiver Montréalais , il veut "sauver" une âme. Il rencontre successivement un clochard , une prostituée (Maman Maïs). Il paye à manger au premier et offre son manteau à la deuxième : " Jano sourit doucement, retira son parka et en enveloppa les épaules de Maman Maïs. "Faites attention à vous", dit-il, puis il s'enfuit à toutes jambes vers le centre-ville en se battant les flancs. Il courait mal, éperdu, sans se retourner vers son passé qui mourrait à mesure dans son sillage. Ses jambes se déboîtaient , ses bras se déglinguaient, on aurait dit un pantin désarticulé. Debout près de l'abribus, pensive comme une statue,la jeune femme vit la silhouette de Jano rapetisser peu à peu, jusqu'à s'effacer dans les lointains mornes et pluvieux, puis elle ôta le parka de ses épaules, le laissa pendre dédaigneusement au bout d'une phalangette, le renifla en faisant la grimace et le flanqua à la poubelle".

Pour combattre le mal par le mal je conseille de lire cet opus en écoutant de la musique triste, très triste....par exemple il y a de bons exemples dans les adagios des symphonies de Gustav Malher. Vous verrez ça ira tout de suite mieux !

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Du mercure sous la langue

Récit d'un jeune cancéreux qui devint le poète Métastase...



Un texte d'un auteur québécois très poétique et percutant à la fois : le lecteur est dans la peau de Frédéric, 16 ans et des poussières, qui se consume d'un cancer de l'os de la hanche. Sa maladie lui transforme le bassin en "jardin de porcelaine/ sous une pluie de météorites". On lit l'histoire de cet ado condamné avec entrain et sans compassion (on essaie tout du moins), car c'est le message que veut faire passer le jeune malade à son entourage.

Pourtant, il souffre, mais en silence - Frédéric ne veut pas causer encore plus de peine à ses proches. Et puis de toutes façons, il ne veut même plus de visites, qu'on le voit dans cet état. Sauf sa maman, sa grand-mère aussi : ce sont les deux personnes qui lui apportent réconfort, son grand-père aussi.

Les pages où Frédéric parle de son père sont d'une lucidité désarmante : un père fatigué, "qui s'ennuie le dimanche et passe son temps dans le frigidaire", "un paranoïaque convaincu que tout le monde le juge dans la rue". Il l'aime ce père, mais le plaint de ne pas savoir profiter de la vie.



Il sait qu'il est condamné (grand-mère, tu pourrais me donner mon cadeau de Noël dès maintenant), mais il est courageux lui au moins, alors il attend des autres qu'ils cessent de revêtir leur masque d'affliction extrême devant lui.



Alors Frédéric réfléchit beaucoup, lit la Bible ou le dictionnaire, des Tintins et des Astérix aussi, et il écrit ses pensées intimes ainsi que des poèmes sur son petit cahier, caché sous son oreiller. Il livre sa bataille avec des mots.



La suite sur mon blog http://coquelicoquillages.blogspot.fr/2012/06/sylvain-trudel-du-mercure-sous-la.html
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Du mercure sous la langue

Les réflexions d'un jeune homme malade, sur la maladie, la mort, le cancer. Mais c'est loin d'être déprimant, le héros-narrateur a le moral, est un poète et a beaucoup d'humour ! De plus, l'auteur est québécois donc la langue sonne "fun" à nos oreilles. C'est vraiment magnifique, un éblouissement !
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Du mercure sous la langue

Frédéric nous livre ses dernières pensées, les pensées d'un jeune de 16 ans qui se meurt d'un cancer.



Quel beau texte de Sylvain Trudel qui a une écriture très poétique! J'ai bien aimé suivre l'évolution des pensées de Frédéric qui se montre parfois confiant, parfois découragé par son sort. Ça m'a émue de lire que Frédéric veut protéger ceux qu'il aime, il voudrait tellement ne pas leur faire de peine...



Seul bémol : l'écriture très poétique m'a fait douter qu'un jeune de cette âge peut réellement penser de cette façon...
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Le Souffle de l'Harmattan

Hugues vit au Québec et a une dizaine d'années. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il ne découvrait un jour qu'il est un enfant adopté. Conscient de sa différence, il sympathise avec Habéké, un enfant de couleur, lui aussi adopté. Habéké, originaire d'Afrique, garde en mémoire les croyances animistes de son pays. Face à la ferveur d'Habéké, Hugues embrasse ces croyances colorées d'un imaginaire enfantin. L'espoir d'un monde meilleur et les rites magiques les emmèneront bien loin du monde des adultes, jusqu'à l'acte irrémédiable.

Le lecteur retrouve dans ce deuxième roman de Sylvain Trudel distribué en France, la truculence de la langue et la jouissance d'un récit très émouvant.
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Le Souffle de l'Harmattan

Poésie crue d'une enfance à part au Québec: la magie opère
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Le Souffle de l'Harmattan

Roman original dont le style un peu naïf et enfantin sied bien aux personnages et à leur imaginaire.
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Le Souffle de l'Harmattan

Je n'ai pas lu d'autre livre de cet auteur mais ce que je peux vous assurer c'est que ce n'est pas le dernier. Je n'ai jamais vraiment aimé lire mais cette histoire ma créer un appétit hors du commun à la lecture. Bien que je me disais, bon à la prochaine page je vais me coucher, un petit gargouillement insupportable me faisait continuer.



C'est l'histoire de deux jeunes enfants nommé Hugues Francoeur l'enfant ce disant mal aimé et Habéké Axoum l'Africain nu au grand ventre. Tous deux aiment la poésie et rêve de leur île loin de l’hypocrisie des adultes. Pendant la fin de semaine, ces deux petits garçon ne jouent pas avec des jouets mais plutôt ce prépare à leur éventuel long voyage sans retour. Cette histoire d’aventure un peu triste par moment, cache entre les lignes aussi une histoire d’amour forte non décrites mais clairement présente pour deux petits garçons.



Sylvain Trudel, réussi le parfait mélange d’une aventure, d’un drame et de l’amour. Son livre court mais parfaitement écrit sans de trop longs dialogues ou de moments non nécessaires réussi assurément à nous emporter dans son univers. Malgré un début moins accrocheur, l’auteur ce rattrape avec une belle histoire qui nous permet de vivre pleins d’émotions différentes. Sans parler que la dernière scène qui restera imprégner dans ma tête jusqu’à mes vieux jours.



Je vous dis cela, tout en espérant que vous allez vous accrochez en lisant ce chef d’œuvre pour ne pas vous blesser en tombant sous son charme.
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Du mercure sous la langue

Frédéric a seize ans mais il n’a plus l’avenir devant soi. Un cancer à la hanche le ronge, prend sa vie un peu plus chaque jour. Hospitalisé depuis des mois, il partage sa chambre, sa garçonnière, avec d’autres adolescents malades.

Poète dans l’âme, il crie sa révolte contre Dieu, contre sa maladie, et contre son sort, mais il fait preuve d’une lucidité implacable. Avec cynisme ou humour, Il dénonce l’hypocrisie, le ballet des visites de politesse car il n’a plus le temps. Entre le constat ce qu’il ne vivra jamais, il envisage et se prépare à sa mort inéluctable. Entouré de l’amour de toute sa famille, Frédéric dédramatise devant eux pour qu’ils puissent se projeter dans le futur.

Un livre très dur. J’ai dû m’interrompre dans ma lecture, la laisser pendant quelques jours car j’en étais trop bouleversée et révoltée ! Parce que ce n’est pas un âge pour mourir… parce qu’être enlevé à la vie avant d’avoir profité de sa jeunesse est ignoble. Un livre poignant par toutes les facettes abordées et qui se révèle être bien plus qu’une leçon de vie.


Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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