Tade Thompson

- Si vous saviez qu’il mourrait ici, pourquoi l’avez-vous laissé venir ?
- Parce que c’est le moment, le moment entre tous, celui où il se sent le plus vivant. On est davantage vivant quand on accepte sa mort […] Il a accueilli la sienne que le guerrier qu’il était. Nul n’a le droit de lui retirer ça, même par amour. Par ailleurs, le temps est peut-être sphérique, mais il n’est pas mutable. Si c’est arrivé, c’est arrivé. Tout le reste, ce sont des histoires idiotes pour les enfants.

Au bout de quelques semaines, Léon déclare: "Je t'aime, Molly.
— Bien sûr que non, triple buse. Tu te crois amoureux parce que je suis émotionnellement indisponible. Tu t'en remettras."

Être bon ne peut pas consister à obéir.

Qu'est-ce que l'amour sinon une amitié sincère et un peu de cul ?

Je ne suis qu’une copie imparfaite, une contrefaçon. Comme le roitelet que j’ai vu l’autre jour. La légende fait de lui « le roi des oiseaux », mais on dit qu’il s’est planqué dans les plumes de l’aigle royal, lequel lui a servi de tremplin lorsqu’il s’est élevé plus haut pour gagner sa couronne. Je suis planquée dans les plumes de Molly, mais pas de couronne pour moi, car je ne deviendrai ni reine ni cavalier.

Je me sens menacée, et une Molly Southbourne qui se sent menacée ne tarde pas à devenir violente.

Souvent, les gens ne savent même pas ce qu’ils pensent. Ils se trompent eux-mêmes.

Avant que Molly ait appris à parler, on ne lui avait dit qu’une chose : survis.

Le monde entier. Je pourrais commencer ici, puis aller en ville, les tuer tous puis continuer à tuer de par le monde jusqu'à qu'un détachement me tue ou que je tue la dernière personne sur Terre et mette fin à l'espèce humaine. Alors, toujours en rage, c'est moi-même que je tuerais.

En tant qu'homme noir, je trouve tout cela problématique. D'un côté c'est "oh, un cauchemar malthusien! La surpopulation va tuer la Terre (mais pas les inégalités ou la cupidité des multinationales)! Les minorités vont nous remplacer !" et parallèlement : "oh, non non non ! Crise de la fertilité, l'humanité est condamnée !". Il n'est pas difficile d'interpréter la situation ainsi :"il n'y a pas assez de bébés de la bonne couleur." d'autres aspects entrent en ligne de compte, comme le journalisme irresponsable et la méconnaissance scientifique.

Quelle sorte de société est-ce donc, pour isoler les gens au point qu’ils aient besoin de l’approbation de quelques inconnus ?

Étrangement, l'espace n'est jamais aussi beau que lorsqu'il essaye de vous tuer.

Imaginez que tout ce que vous avez fait durant toute votre vie était inutile. Imaginez qu’on vous dise soudain qu’on n’a pas besoin de respirer pour survivre, que personne d’autre, aucun être humain, ne prend la peine de respirer.

S'il n'y a rien à trouver, on n'a pas à craindre d'être épié.

Il existe à travers le monde diverses colonies où des américains ont pu obtenir un statut protégé, mais personne ne peut entrer aux états unis ou en sortir. C'est à cause de ce que les autres nations ont baptisé le pont-levis, l'ultime bras d'honneur trumpien au reste de la planète.

Comme je suis curieux de nature, je cherche Esho sur Nimbus, m'efforçant de trouver des informations sur l'horloge peinte. Je découvre qu'Esho est une forme anglicisée du vieux mot « Eso » et que la tradition de l'horloge peinte dure depuis longtemps. À la fin du XVIIIe siècle, le village est menacé par des maraudeurs, des négriers venus du Portugal et de Zanzibar - bien que les chroniques varient. Le père Marinementus, un prêtre blanc qui exerce son sacerdoce à Eso, imagine la construction d'un clocher fictif afin de tromper les marchands d'esclaves et de leur faire croire que le village se trouve déjà sous l'autorité d'un empire européen. Puisque la bourgade n'est jamais attaquée, les habitants pensent que cette astuce a fonctionné et perpétuent la tradition. Toutes ces années à peindre de fausses heures pour leurrer les éclaireurs munis de longues-vues ; à maquiller le temps afin de rester en vie.

- Vous êtes à l’aise avec les morts.
- J’ai grandi dans une ferme. Mon père m’a tout appris sur les cadavres.

J'ai la certitude d'avoir une prémonition. Je sais que je vais commettre une erreur monumentale, mais je suis incapable de m'en empêcher. J'ai l'impression que mon futur moi est en train de me regarder faire une connerie et qu'il accepte malgré tout le caractère inévitable de la situation.

Plus je vieillis, et plus je me moque de ce qu'on peut penser de moi. Je ne m'intéresse qu'à l'opinion d'un petit nombre de gens, et ce nombre diminue tous les jours.

Pénétrer dans la grande xénosphère l'oblige à abandonner ses propres défenses psychiques. Kaaro s'est construit un labyrinthe doté d'un décor ; du vent, de la chaleur, des odeurs qui doivent être créées dans un ordre déterminé. Il répète des phrases apparemment aléatoires, et après le labyrinthe, il se trouve dans une prairie. Il est surpris de constater que Yaro le suit dans cet univers mental. Cette fois, c'est le véritable chien et pas seulement un souvenir.

« Bon chien », dit-il. Il ne comprend pas pourquoi des gens peuvent croire que les animaux n'ont pas de conscience.