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Critiques de Taina Tervonen (31)
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Les fossoyeuses

Difficile de trouver des mots pour parler de ce livre, Les fossoyeuses.

Je commencerai par dire que j'en ai aimé l'écriture. Le sujet est traité avec beaucoup de sensibilité. Au milieu de ces corps, de ces os, un travail de réhumanisation. Mais aussi un travail de fourmi, d'enquête, d'aller au devant des gens qui ont perdu leurs proches pour espérer leur rendre un jour.

La chance de pouvoir leur offrir une sépulture, de les retrouver.

Le roman rend hommage au travail de ces deux personnes.

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Les fossoyeuses

Dans ce récit poignant, Taina Tervonen accompagne deux professionnelles tentant d'identifier les corps des charniers de la guerre des Balkans.
Lien : https://focus.levif.be/cult..
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Les fossoyeuses

Road trip en compagnie de Senem, anthropologue judiciaire et de Darija enquêtrice, toutes deux chargées de faire parler les morts pour réparer les vivants dans une Bosnie-Herzégovine traumatisée par des années de guerre. La première identifie les ossements humains dans les charniers, la seconde rencontre les familles des disparus pour prélever de l’ADN afin de rendre une identité aux cadavres anonymes.

Raconté ainsi, ce documentaire de Tania Tervonen peut rebuter bien des lecteurs. A tort. La documentariste nous embarque non seulement dans les méandres d’un épisode pas si ancien de l’histoire européenne. Elle nous fait surtout rencontrer deux figures exceptionnelles par leur travail, leur humanité et leur humilité.

A leurs côtés, au jour le jour, durant plusieurs années, Tania Tervnonen nous fait entrer dans leur intimité, nous fait partager l’étourdissante responsabilité et le poids de leurs charges, leur engagement et leur fatigue tout comme leurs éclats de joie. Portées par une quête de vérité et de réparation, les deux femmes écartent tout idée d’héroïsme ou d’angélisme pour ne retenir que leurs devoirs envers les vivants et les morts. Grâce leur soir rendue.

Ouvrage à lire de toute urgence autant pour l’importance des stigmates des guerres de Bosnie que pour ses deux personnages uniques. Ce billet est aussi l’occasion de dire et redire la grande qualité des éditions Marchialy. Que ce soit par le choix des textes, toujours originaux et d’une force littéraire indéniable, que par la composition graphique de l’objet livre.

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Les fossoyeuses

Un immense et difficile coup de cœur. Une plongée dans une réalité peu connue de l'après guerre. Taina Tervonen nous guide avec justesse dans ce récit violent, triste et en même temps nécessaire, à la rencontre de deux femmes qui luttent pour aider les familles à retrouver leurs disparus. Et si notre façon de considérer les morts en disait bien plus sur notre humanité que nous ne voulons le croire ? Comment faire face à ce passé de guerre, de perte, de silence, de honte, de deuil sans corps, pour y trouver, qui sait, la paix ? J'ai lu ce livre les yeux humides, je ne peux que le conseiller. J'avais trouvé « À qui profite l'exil » très instructif et intéressant, « Les Fossoyeuses » est bouleversant. Un grand livre.
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Les fossoyeuses

Quand elle rencontre Senem, anthropologue judiciaire bosniaque chargée d’identifier les ossements retrouvés dans les charniers de son pays, la journaliste Taina Tervonen ne sait pas encore qu’elle va passer de longs mois aux côtés de cette jeune femme déterminée. En découvrant son métier et en suivant les fouilles des équipes de légistes qui déterrent et identifient les restes de disparus encore non identifiés, l’autrice et documentariste mesure alors l’ampleur des traumatismes de la guerre des Balkans des années 1990, qui a laissé des milliers de familles dans l’impossibilité de faire leur deuil.

Le récit documentaire qui relate son enquête met également en lumière le travail de Darija, enquêtrice auprès des familles, en charge de recueillir leurs témoignages et de prélever leur ADN pour permettre la reconnaissance des corps. Âpre mais nécessaire, le récit de Taina Tervonen nous dévoile le courage de toutes celles et ceux qui s’évertuent à retisser un lien entre les morts et les vivants, dans une quête acharnée de justice et de vérité. Il donne la voix à des femmes et des hommes privés de mémoire, après que la guerre leur a pris la vie de leurs proches plus de vingt ans auparavant.
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Les fossoyeuses

On l'ouvre et on ne le ferme plus. "Les fossoyeurs" nous ramène à la guerre des Balkans quand les bombes ensanglantent l'Ukraine. Et c'est bien la même barbarie qu'il faut assumer pour espérer (re) construire une humanité.

Un grand livre, un beau livre servi par une fort belle écriture.

Une lecture indispensable à qui va voyager dans les Balkans.

Une lecture qui réconcilie avec la vie.
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Les fossoyeuses

Une lecture débutée par le hasard; travaillant en bibliothèque, je me retrouve à devoir réorganiser un rayonnage et parmi les livres déjà présents celui-ci retient mon attention. La couverture est originale et sort de l'ordinaire pour un ouvrage classé "adulte". J'ai été transportée par cette lecture, qui m'a ouvert les yeux sur un conflit que je ne connaissais que de nom, car jamais ou presque évoqué pendant mes études. La plume de l'auteur est agréable, le sujet est très dur mais néanmoins passionnant. C'est une lecture renversante, qui parle de meurtre, de massacres et de la guerre, dans une période contemporaine à la nôtre et pourtant méconnue par beaucoup.
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Les fossoyeuses

Dans Les Fossoyeuses, la journaliste Taina Tervonen nous raconte comment elle a suivi le travail d'équipes chargées de mettre un peu de lumière sur les ombres que la guerre des Balkans a déployées sur un pays meurtri : La Bosnie-Herzégovine. Sur place, elle rencontre tout d'abord Senem, une anthropologue judiciaire qui doit identifier les ossements humains retrouvés dans les différents charniers mis à nu des années après la fin des conflits. Elle comprend cependant que pour identifier, il faut comparer, et donc partir à la rencontre des familles, ceux qui ont perdu des proches, ceux qui restent. C'est le travail d'enquêtrice de Darija.



En nous partageant le récit du quotidien de ces deux femmes, Taina Tervonen nous raconte tous les obstacles qui se dressent devant ceux chargés de trouver la vérité au milieu d'une population marquée par le conflit armé. Les obstacles techniques tout d'abord : les difficultés à rassembler les ossements mélangés, issus de charniers qui ont pour la plupart été déplacés, les difficultés de l'identification après toutes ces années. Les obstacles humains ensuite : le silence, le mensonge, le traumatisme. Elle raconte le deuil, aussi, et la recherche d'un quelconque apaisement.



Les Fossoyeuses nous plonge au cœur du travail de ces femmes et de leurs équipes. Un travail souvent ingrat, et paradoxalement peu gratifiant, dont le sens échappe parfois à ceux qui les côtoient. Un travail pourtant nécessaire, important pour l'histoire de leur pays et pour les familles qui doutent toujours. Un travail profondément marquant.

Les Fossoyeuses nous fait aussi le portrait d'un pays ravagé par la guerre, d'une population partagée entre le souvenir et l'oubli, le refoulement et la résilience, le déni et la soif de vérité.



Les Fossoyeuses est un récit fort, détaillé et précis, infiniment intéressant. Il raconte la science et les humains et dresse le portrait éclairé de deux femmes passionnantes.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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Les fossoyeuses

Coup de cœur pour ce récit.

Le titre-choc tient ses promesses : on découvre un travail incroyable de femmes passionnées, qui réussissent à restaurer l'humanité là où la barbarie a sévi. En Bosnie-Herzégovine, une anthropologue judiciaire et une enquêtrice s'appliquent à identifier les corps entassés dans des charniers pendant les guerres dans les Balkans des années 90. Leur quête : que les disparus soient retrouvés. Taina Tervonen, l'autrice, accompagne ses deux héroïnes de 2010 à 2020 ; elles deviennent amies. J'ai beaucoup aimé découvrir ces métiers, la passion et la vie quotidienne de femmes engagées et profondément humanistes, et l'évolution des rapports de la journaliste avec son sujet et les personnes rencontrées au cours de son enquête.

Le reportage littéraire est décidément un moyen de comprendre un peu mieux un contexte historique et géopolitique complexe, et, plus largement, la nature humaine. Bravo et merci @Les Editions Marchialy, de nous proposer de tels textes, avec une mise en page si soignée - je suis définitivement fan.
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Les fossoyeuses

Pendant six ans, la journaliste Taina Tervonen a suivi le travail de deux femmes chargées d’identifier les corps des disparus de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Un récit intense.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Les fossoyeuses

Dans #les fossoyeuses, la journaliste Taina Tervonen nous emmène en Bosnie-Herzégovine, pays encore très marqué par la guerre des Balkans dans les années 1990.



J’avais adoré son enquête sur les butins liés à la colonisation, j’étais impatiente de découvrir celui-ci. La journaliste raconte le long et dur travail pour mettre un nom sur des ossements près de 20 ans après les faits.

Senem est l’anthropologue judiciaire qui est chargée de rendre le corps à la famille, quand il reste une… Dans ce documentaire la journaliste ne nous cache rien. Problèmes de budget qui empêche de conserver les corps dans de bonnes conditions, le silence des survivants sur cette guerre fratricide, la difficulté de donner la parole aux vivants comme aux disparus,…



J’ai trouvé ce livre passionnant et malheureusement il raisonne dans l’actualité d’aujourd’hui avec ce qu’il se passe entre la Russie et l’Ukraine.

La journaliste a également tiré un film documentaire de son enquête : parler avec les morts.
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Les fossoyeuses

Magnifique roman de Tania Ternoven

Une claque. Une roman qui laisse des traces quand on comprend ce qu'est un pays après guerre. Quand on essaye de se mettre dans la tête d'une personne qui reste dans l'espoir de retrouver un parent lâchement massacre tué et balancé dans un "charnier" ...Tellement poignant criant de vérité
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Les fossoyeuses

Remuer la terre et les morts pour soulager les vivants ?



Taina Tervonen, journaliste finlandaise nous livre ici un témoignage important, une quête pour le devoir de mémoire.



Elle part à la rencontre de deux femmes qui tentent jours après jours de mettre des noms sur cadavres que la terre a engloutis. Corps exécutés au nom d’une guerre nationaliste qui éclate en 1992. Les corps, preuves honteuses de la folie sanguinaire humaine pour assurer une suprématie ethnique, sont disséminés sur différents charniers, plus ou moins connus.

Ces victimes, soldats ou civils, sont en grande partie des hommes, emportent avec eux bien peu de chose si ce n’est l’anonymat. Il y a bien quelques fragments d’effets personnels : une chaussure un pull un morceau de pantalon que la terre n’a pas encore eu le temps de digérer, mais en temps de guerre tout s’échange et le pull d’un mort est précieux pour survivre au froid… Les techniques d’identification de l’époque – principalement visuelles sont très hasardeuses et de ce fait les erreurs d’identifications sont nombreuses. Ce n’est qu’avec la banalisation des recherches ADN que des recherches sérieuses vont être relancées pour que des noms puissent être apposés sur ces ossements humains retrouvés enchevêtrés dans des charniers.



Document assez intimiste sur la quête d’une journaliste qui retrace une partie du parcours qui l’amènera à rebours de charnier en institut médico-légal improvisé dans une usine, on fait avec les moyens du bord, et ils sont faibles. La poursuite du quotidien répétitif d’une anthropologue judiciaire, qui aidée par une enquêtrice de terrain qui récolte l’ADN chez les familles qui souhaitent le partager, pour pouvoir rendre un corps à sa famille et à la terre une dernière fois.



Si les trois femmes de ce récit sont lumineuses par la cause noble qu’elles poursuivent, le récit lui est d’une noirceur déprimante, rentrer dans le quotidien de ces proches marqués par une guerre qui a dévasté le pays et les liens familiaux, et qui force le silence, c’est dur.



Une lecture pénible, non pas à cause du style journalistique, très agréable, mais par la réalité de l’horreur et l’ambiance constamment terne de mort qui est omniprésente. Je m’attendais, comme pour certains autres ouvrages publiés par l’excellente maison Marchialy, à une enquête fouillée, poussée et riche sur le pourquoi et le comment avec de chouettes rebondissements et de grandes surprises…je suis malheureusement sur témoignage d’une grande noirceur qui m’a apporté beaucoup de tristesse, d’amertume et peu de plaisir de lecture. Un pays et un ensemble de nationalités marqués par les horreurs de la guerre, et cloitré dans un silence glacial, l’auteur arrive à leur extirper quelques mots mais qu’ils sont durs...



Un témoignage difficile mais nécessaire pour ne pas oublier que la barbarie de l’homme même enfouie là où on ne veut plus la voir n’est jamais bien loin pour nous hanter pour de bon.





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Les fossoyeuses

Merci aux éditions MARCHIALY pour ce service presse et cette belle découverte pour faire entendre la voix des journalistes et plus particulièrement celle de TAINA TERVONEN pour son documentaire-roman " les fossoyeuses".



MON AVIS :



Laisser à des journalistes la possibilité de rendre hommage à un peuple/ à un pays oublié, de rendre hommage à des femmes qui ont oeuvrer toute leur vie pour rendre la dignité à des corps enfouis dans " des charniers" et les rendre à leurs familles.



Quel titre ! Quel documentaire !

Taina a su avec ses mots, sa plume rendre cette effroyable guerre des Balkans en 1992 d'une grande sensibilité d'une humanité chez ceux qui restent.

Ce ne sont pas que des corps qu'on analyse, qu'on déterre, qu'on assemble. Ce sont des pères, des frères, des maris, des amis, des voisins, des êtres humains qui ont eu un parcours, une vie, une famille.

L'auteure nous a permis de nous immiscer dans ce process et mettre en avant deux femmes extraordinaires : Senem, anthropologue judiciaire bosniaque et Darija enquêtrice auprès des familles. Elles ont été en charge de recueillir leurs témoignages, de prélever leur ADN pour permettre la reconnaissance des corps. Car oui, il y eu tellement de morts enterrés que cela s'est déroulé sur de très nombreuses années.

Il est difficile de dire coup de coeur pour ce genre de témoignage mais je l'écris quand même car Taina TERVONEN a fait un travail remarquable et à tisser au fil des années des liens très forts avec les familles et ces deux femmes qui ont consacré leur vie à rendre la dignité à ces corps afin que les familles puissent faire leur deuil.

Je remercie encore et surtout les éditions MARCHIALY de leur choix d'auteurs.

Vous êtes un vecteur de transmission de savoirs et de messages forts par un choix précieux de vos textes.

Et toujours une couverture à couper le souffle. J'adhère et j'adore le graphisme de vos couvertures.
Lien : https://instagram.com/comme...
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Les fossoyeuses

Dans son ouvrage les Fossoyeuses, Taina Tervonen, une journaliste francophone d’origine finlandaise, nous fait le récit de plusieurs voyages entrepris en Bosnie-Herzégovine à la rencontre de Senem et de Darija, chargées de repérer et de fouiller les charniers de la guerre yougoslave, et d'en identifier les corps grâce à des prélèvements d’ADN sur les familles qu’il faut parfois convaincre.



Pas de filtre de l'auteur sur cet environnement macabre fait de corps, d'os, de cadavres en décomposition que l'on conserve dans des chambres froides ou simplement avec du sel : les fossoyeurs s’arrangent avec les moyens du bord pour préserver des restes qui viendront peut-être permettre enfin le deuil d’une famille à la recherche de ses disparus.



Cette thématique des disparus durant la guerre m’a d’ailleurs renvoyée au très beau livre d’Hisham Matar, la terre qui les sépare, ou à celui de Justine Augier, De l’ardeur : faire disparaître les gens, sans que leurs familles ne sachent s’ils ont été tués, torturés, détenus, déplacés est une constante des guerres civiles et de la terreur imposée à la population. On est donc un peu surpris, en tant que lecteur occidental préservé, lorsque l’on lit les réactions des familles, heureuses et définies comme « chanceuses » lorsqu’un de leur proche est identifié dans un charnier : le deuil est enfin permis, et le doute disparaît.



Le silence et le tabou du passé de ceux qui travaillent dans ces charniers est également patent, tant la guerre civile est temporellement proche et les tensions entre communautés vives : des collègues ne discutent pas de leur appartenance « serbe » ou « bosniaque », pour ce que cela veut dire ; les résidents situés non loin des charniers sont muets eux aussi. Ce qui n’est finalement que peu étonnant dans un pays où une partie de la population réfute les tueries de masse qui y ont eu lieu, et où les témoins des atrocités n’en disent rien, potentiellement coupables du crime par leur simple statut de survivant.

Les politiques en prennent aussi pour leur grade et ne suscitent que du dégoût envers les personnes travaillant dans les fosses : les moyens alloués sont minimes, et les mises en scène nombreuses, et jamais dénuées d’instrumentalisation pour gonfler ou réduire le nombre de morts, réécrire l’histoire ou renforcer un concept de nation bien peu adapté.



J’ai beaucoup aimé lire les réflexions de Taina Tervonen, bien consciente de sa spécificité de journaliste occidentale, et les portraits qu’elle dresse de Senem et Darija, deux étonnantes et détonantes trentenaires à l’étroit dans un pays pingre en perspectives pour sa jeunesse.

Encore une très chouette découverte aux éditions Marchialy !

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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Taina Tervonen est une journaliste française d’origine finlandaise. Elle a vécu au Sénégal entre ses 7 et 15 ans, a été à l’école sénégalaise, parle le wolof.



En 1890 le colonel Archinard de l’armée française entre dans Ségou (Mali actuel) et y met la main sur un butin composé d’objets divers, de bijoux en or et argent et d’un sabre attribué à El Hadj Oumar Tall (1794.97-1864), érudit musulman, chef religieux et chef de guerre. Archinard capture aussi des femmes et des enfants dont le jeune prince Abdoulaye, petit-fil d’El Hadj Oumar Tall, enfant d’une dizaine d’années qu’il ramène avec lui en France.



Les otages ce sont les objets volés et l’enfant enlevé. Taina Tervonen est partie à la recherche de leur histoire au Sénégal et en France. Au Sénégal elle rencontre des descendants d’El Hadj Oumar Tall qui lui disent l’importance réelle et symbolique des objets ayant appartenu à leur ancêtre, elle va sur les lieux où se sont déroulés une partie des faits -elle n’a pas pu aller à Ségou à cause de la situation politique. Au Sénégal et en France elle explore les archives et interroge des historiens de la question coloniale avec lesquels elle aborde le sujet de la restitution des objets volés à leur pays d’origine.



Nombre des objets du butin de Ségou ont d’abord rejoint la collection privée d’Archinard avant d’être donnés à des musées. Muséum d’histoire naturelle du Havre dont était originaire le colonel, musées de l’armée, des colonies ou de l’homme avant de passer au musée du quai Branly où ils dorment dans les réserves quand ils n’ont pas été volés ou perdus. Un des arguments des personnes opposées à la restitution des biens spoliés pendant la colonisation est qu’ils seraient plus en sûreté en France. Taina Tervonen montre que cette croyance est pour le moins à nuancer. Le sabre attribué à El Hadj Oumar Tall a été rendu au Sénégal par Edouard Philippe en 2019. Au musée du quai Branly on travaille aujourd’hui à établir la provenance des collections, tâche colossale.



Quant au sort du jeune Abdoulaye enlevé à sa famille, élevé dans les principes de la République française mais qui finit par se rendre compte qu’il est traité en fils de vaincu, je le trouve bien triste.



J’ai trouvé cet ouvrage fort intéressant et tout à fait accessible. Taina Tervonen raconte de façon vivante les étapes de son voyage au Sénégal, ses rencontres avec des personnes ressources, ses recherches dans les archives. J’apprécie le regard post-colonial qu’elle porte sur son sujet.
Lien : https://monbiblioblog.fr/ind..
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Tout part de l'idée de l'autrice de retrouver les objets d'El Hadj Oumar Tall, volés après le pillage du palais de Ségou en 1897 ... L'autrice décide donc d'en savoir un peu plus sur un sabre qui aurait appartenu à ce symbole de la résistance aux colons français à la fin du XIXème siècle, ainsi que des bijoux et des tambours mentionnés ça et là au travers d'articles de presse ou de lettres.

Et son enquête est tout à fait impressionnante ! Non seulement on découvre que ce sabre n'a aucune histoire précise mais aussi que les objets, bijoux et armes ont été nombreux à être envoyés en France, sans les retrouver tous de nos jours d'ailleurs. Ce qui est le plus choquant est le sort réservé aux membres des familles des résistants : des enfants (notamment le fils d'Ahmadou envoyé en France) et des femmes servent de cadeaux, d'objets de troc.

Nous suivons son enquête à travers ses rencontres et son étude des différents documents de l'époque, notamment la correspondance entre Archinard et Abdoulaye.

La restitution est vraiment une question épineuse, complexe mais qui heureusement semble avoir été plus simple avec les statues de trois rois du royaume du Dahomey, rendues au Bénin : le général français Dodds avait pillé le palais royal après de sanglants combats et avait "fait don" des statues au musée de l'Homme, ancêtre du Quai Branly.

C'est une enquête vraiment passionnante, qui m'a fait redécouvrir le musée du Quai Branly avec des yeux différents. J'espère qu'à l'avenir, le débat sera moins passionné et que tous les peuples pourront récupérer les objets faisant partie de leur identité culturelle.
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Je tiens d’abord à remercier babelio de m’avoir fait découvrir cet ouvrage via l’évènement « masse critique non-fiction ».



Dans cet ouvrage la journaliste-autrice cherche à découvrir ce qu’il est advenu du butin pris lors de la prise de Ségou en 1890. Butin qui comportait plusieurs bijoux, or ou encore un sabre. Sabre qui est aujourd’hui demandé pour restitution par le Sénégal.



L’autrice procède, entre la France et l’Afrique, à une enquête fouillée et précise. Ce fait historique est assez méconnu par chez nous. Il est vrai que la période coloniale est peu enseignée contrairement dans les pays africains. Le propos est clair et se veut à la portée de tous.

J’ai énormément apprécié ma lecture surtout que l’autrice garde une certaine distance et ne cherche pas de coupable. Elle cherche à comprendre uniquement les faits.



C’est un essai nécessaire pour la compréhension des périodes coloniale et post-coloniale. C’est également une histoire ancrée dans l’actualité car plusieurs pays souhaitent récupérer les objets acquis durant la colonisation.
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

Un texte qui m'a beaucoup intéressé. Un récit-enquête dans les archives et avec des rencontres de spécialistes ou "experts" du sujet.

L'auteure a décidé de mener une enquête sur les objets désignés sous le nom du "Trésor de Ségou" : des pièces, bijoux, tissus, armes, livres ont été ramenés du Sénégal, en particulier par le Colonel Archinard au début du 20e siècle. Ce natif du Havre, où il a eu sa statue (qui a été fondue pendant la deuxième guerre mondiale) avait légué sa collection à l'état au retour de ses missions au Sénégal.

La narratrice va enquêter au Havre, dans les réserves des musées, du quai Branly, des Armées, de la Porte Dorée, des Colonies à Aix en Provence mais aussi à Dakar où certaines pièces ont été rendues, restituées. Elle va aussi découvrir que qu'il y a eu aussi des "otages" humains, Des fils et filles des chefs rebelles défaits ont été séquestrés et rééduqués au sein d'une école, nommé "école des otages" qui fut créer e, 1853 à Saint Louis par Louis Faidherbe, le "pacificateur du Sénégal". Mais d'autres enfants ont été emmenés en France, en particulier, Abdoulaye, petit fils d'El Hadj, qui a intégré l'école militaire de Saint Cyr avant de mourir précocement de la tuberculose. et Naba Kamara, fille d'un guerrier amenée au Havre et qui est devenue servante dans une famille bourgeoise.

L'auteure est une journaliste franco-finlandaise et a passé une partie de son enfance au Sénégal, où il a appris l'histoire de ce pays. Elle nous raconte sa recherche dans les archives, ses rencontres, ses découvertes, ses colères.. Elle mène quasiment une enquête policière, sur ce trésor, sa destination, sa disparition, la réapparition d'objets, mais sont ils vraiment authentique (en particulier, ce sabre rendu en grandes pompes au Sénégal !! des doutes persistent. Ce trésor qui était dans le muséum du Havre, qui a été détruit en 1944 sauf 6 caisses mises à l'abri par un jeune conservateur au prieuré de Granville : 147 objets ont été sauvés. Elle ne parle pas que des objets mais aussi des hommes et femmes : que ce soit le colonel Archinard, le prince Abdoulaye, le fils de l'ennemi, Naba Kamara, petite fille élevée par la sœur d'Archinard ... Elle se questionne et nous questionne sur le rôle des "pacificateurs", "colons", collectionneurs d'œuvres des colonies et ce que nous pouvons en faire actuellement. Ce sujet est d'actualité car certaines œuvres vont être restituées au pays d'origine. Elle questionne sur l'héritage colonial, sur la façon de raconter l'Histoire avec un grand H avec des "grands hommes", des gens ordinaires (elle parle très bien du rôle des tirailleurs sénégalais dans la conquête française de territoires africains), des objets, des archives (des pages impressionnantes quand elle lit les correspondances entre les militaires et les autorités parisiennes ou la correspondance privée du colonel Archinard avec son "filleul"). "Mon enquête ressemble à un jeu de pistes. Tantôt, je cherche la trace d'un objet dans des documents militaires vieux de plus de 130 ans, tantôt c'est le nom du militaire que je traque dans les inventaires de musée. "

D'ailleurs, ce texte se lit très simplement, facilement et c'est une vraie enquête et certains personnages pourraient faire l'objet de livres, de romans, de films.



#LesOtages #NetGalleyFrance
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Les Otages : Contre-histoire d'un butin col..

On a ici un livre qui fait réfléchir, qui tire vers le haut, une enquête passionnante de l’auteur qui ayant vécu son enfance au Sénégal décide de partir retrouver les trésors disparus de ce pays qu’elle affectionne. L’idée lui vient alors qu’un sabre est restitué au Sénégal, pas n’importe quel sabre il s’agirait (les dates ne concordent pas, ni les lieux) de celui de El Hadj Oumar Tall. En cherchant dans les archives françaises et Sénégalaise elle va déterrer un pan de l’histoire coloniale peu reluisant comme c’est souvent le cas dès que l’on parle de colonie. Elle va suivre la trace de d’objets disparus et réquisitionnés par la France alors qu’ils sont réclamés par leur pays d’origine. Et là elle met le doigt sur la condescendance constante envers l’Afrique où s’est beaucoup servi la France (mais pas qu’elle) pour remplir ses musées. Pourquoi dit-on qu’ils sont mieux ici et que de toute manière il n’y a pas de musée en Afrique alors qu’il y en a plus de 500 ? Pourquoi lorsque ce sont des pays d’Europe on rends facilement les objets qui sont les leurs par exemple l’Allemagne et la Hongrie ou bien les juifs a qui nous avons rendus à eux ou leurs descendants les biens subtilisés, vendus ou donnés ? Qu’est-ce que cela nous dit de notre rapport à ce continent ? C’est autant de questions que se posent l’auteur et qu’elle invite le lecteur à se poser.



C’est un livre que je n’ai pu lire d’un seul trait car il traite d’un sujet sensible et qu’il m’a mise mal à l’aise dans le sens où je ne me sens pas en accord avec les pillages, les vols et le fait que la France face la sourde oreille dès qu’il s’agit d’Afrique. Ce n’est pas l’idée que je me fais d’un pays aux moeurs éclairées et pratiquant l’humanisme. On découvre que les femmes servaient souvent de monnaie d’échange, de cadeau et que la question de la restitution est souvent source de conflit et dérangeante. Je ne regrette pas de l’avoir lu car la cause est juste et il est nécessaire qu’un maximum de gens soient informés de ces méfaits et ce sont des sujets qui m’intéresse depuis longtemps déjà.



La suite sur mon blog...
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