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Citations de Tatiana de Rosnay (1549)


Quand vint son tour, la fillette ne se débattit pas. Elle courba la tête. Puis, elle sentit le poids de la tondeuse et ferma les yeux. Elle ne pouvait supporter la vision de ses longues mèches blondes lui tombant sur les pieds. Ses cheveux, ses beaux cheveux que tout le monde admirait. Elle sentit des sanglots se coincer dans sa gorge, mais elle se retint de pleurer. Ne jamais pleurer devant ces hommes. Jamais ! Jamais ! Ce ne sont que des cheveux. Ça repousse, les cheveux. Penser à cela, et rien qu'à cela. Et ne pas pleurer.
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Personne ne dit jamais rien dans cette famille, décidément. On préfère le silence. La torpeur et le chloroforme du silence. Le silence de plomb coulant sur tout comme une étouffante et fatale avalanche.
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Tatiana de Rosnay
C'était étrange. Mon père, là, tout près, et je n'avais ni envie ni besoin de sa présence, de son amour qu'il me montrait si peu. Il était à jamais fermé pour moi, cadenassé, fortifié, comme une statue du Commandeur rouillée, usée, fatiguée par les années.

Moka.
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"Oui, la guerre est finie, enfin finie, mais pour ton père et moi, rien n'est plus pareil. Et plus rien ne sera jamais pareil. La paix a un goût amer. Et le futur est inquiétant. Les évènements qui ont eu lieu ont changé la face du monde. Celle de la France aussi. Notre pays n'est pas encore remis de ces sombres années. Cela arrivera-t-il un jour ? Ce n'est plus la France que j'ai connue lorsque j'étais enfant. C'est une autre France que je ne reconnais pas. Je suis vieille désormais et je sais que les jours me sont comptés. Mais Sarah, Gaspard et Nicolas sont encore jeunes. Ils vont vivre dans cette nouvelle France. J'ai de la peine pour eux car j'ai peur de ce qu'il adviendra.
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Le rêveur est tout-puissant, son regard est un kaléidoscope coloré qui fait fi du présent, de ce pauvre corps exténué, du brouillard tenace qui l’étouffe depuis dix ans. Le long ruban noir se détache, libère ses mains entravées. Les images défilent, sa hutte, sa machine à écrire, ses propres doigts tapant à toute vitesse, la page blanche truffée de mots. Impossible d’emprisonner un rêveur, il sait franchir les murs, déverrouiller les portes, chasser le poids des années. Le rêveur a tous les droits, le rêveur est libre, Kiki le lui avait soufflé.
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Après cette fausse joie, je m'étais mis à guetter malgré moi, avec morbidité, les grands départs, les jours fériés, les "ponts", sachant que les routes seraient surchargées et les accidents plus fréquents.
De toutes ces personnes qui allaient perdre la vie sur la route des vacances, n'y en avait-il pas une dont le cœur, les tissus, le groupe sanguin étaient compatibles avec les miens ?
Avais-je le droit d'attendre la mort d'un autre pour pouvoir survivre , Avais-je le droit d'espérer ?
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Sa vie entière, Colombe l’a distribuée aux autres comme une galette des Rois à l’Épiphanie. À présent, elle se garde une part, celle qui contient la fève. Est-ce de l’égoïsme que de se réserver un jardin secret ?
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(...) oui, les écrivains sont des menteurs, des emberlificoteurs, qui réinventent sans cesse la vie des autres, qui jettent de la poudre aux yeux de leurs lecteurs, se cachent sous des apparences lisses, gentilles et généreuses pour mieux se nourrir du mensonge dont ils sont les artisans suprêmes, car leur univers, comme celui des acteurs, c'est la mystification, l'illusion, le paraître, c'est ainsi, et seulement ainsi, que naissent les romans.
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« Des enfants avaient déjà quitté le camp, escortés par les policiers. Elle les avait suivis du regard, frêles créatures en haillons au crâne lisse. Où les emmenait-on ? Etait-ce loin ? Allaient-ils rejoindre les mères et les mères ? Elle en doutait. Rachel aussi en doutait. Si tout le monde devait aller au même endroit, pourquoi la police avait-elle séparés les parents des enfants ? Pourquoi tant de souffrance, tant de douleur ? C’est parce qu’ils nous haïssent lui avait dit Rachel de sa drôle de voix éraillée. Ils détestent les Juifs. Pourquoi cette haine ? elle n’avait jamais haï personne dans sa vie, à l’exception d’un institutrice »
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Elle se débattit de toutes ses forces, bec et ongles, griffant, donnant des coups de pied, et réussit à revenir devant la porte ouverte. Au fond de la cachette, elle aperçut un petit corps immobile et recroquevillé, puis le visage chéri, bleui, méconnaissable. Elle s’effondra en criant. Elle appela dans un hurlement de désespoir, sa mère, son père, Michel. (p.235)
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" Rose, Rose enchanteresse, à la tige sans épines, ornée de bourgeons de l'amour et de la tendresse."
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J'aime ce que nous avons été, mais plus ce que nous sommes devenus.
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"Non. Vous verrez. Rien a changé. Personne ne se souvient. Et pourquoi serait-ce le cas ? Ce sont les jours les plus sombre de notre histoire."
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La magie des livres est une drogue, un sortilège, une échappatoire, aussi puissante, aussi envoûtante que le Pays Imaginaire de Peter Pan.
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- Comprendre ? J'ai tout pigé. Tu n'aurais jamais réagi comme ça, avant.
- Avant quoi ?
.....
- Avant que cette sorcière change la couleur de tes idées, comme aurait dit ton Zola...
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Les robots étaient incapables de percer la magie aléatoire et si délicate de l'inspiration, de saisir comment une idée venait à un artiste, comment elle prenait naissance dans son cerveau, telle une perle façonnée par le hasard et les revers de la vie intime, peaufinée par l'émotion et la sensibilité, tout ce qui rendait les humains infiniment humains, et infiniment vulnérables. L'originalité, l'ambiguïté, la beauté procédaient de ces imperfections, de ces failles, de ces doutes.
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Avec la maturité se forge un nouveau pouvoir. La conviction que l'on ne cédera plus, qu'on ne se laissera plus faire.
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Cela fait cinq ans. Je peux a présent en parler. En parler sans frissonner. Je peux même écrire son nom : Victoria. Victoria. Victoria. Ecrire son nom sans avoir mal au ventre. Sans avoir envie de me cacher. Envie de la tuer. Envie de pleurer. Envie de mourir. C'est long, cinq ans. Long sur le papier. Cinq agendas. Cinq étés. Cinq hivers. Un quinquennat. Mais dans la vie, dans la vraie vie, celle qui coule, fluide, celle qu'on ne voit pas passer, cinq ans, c'est court. C'est comme hier. Je me souviens de tout. Je me souviens de chaque instant. De chaque détail. Je me souviendrai ma vie entière de Victoria.
Je ne la connaissais pas. Nous avions un homme en commun. Un homme dont j'avais été très amoureuse, comme lui de moi. Une histoire longue, qui m'avait profondément marquée.
Diego. Le genre d'homme qui traverse une existence comme une comète brûlant tout sur son passage. Et qu'une femme n'oublie jamais.
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C’est dans mon adolescence que j’ai senti les premiers appels de la France, une fascination insidieuse qui grandissait à mesure que le temps passait. pourquoi la France ? Pourquoi Paris ? La langue française m’avait toujours attirée. Je la trouvais plus douce, plus sensuelle que l’allemand, l’espagnol ou l’italien..
Quand j’ai découvert Paris pour la 1ère fois, ce sont ses contrastes qui m’ont ensorcelée. Les quartiers rudes et populaires me parlaient autant que les quartiers haussmanniens. Je voulais tout savoir de ses paradoxes, de ses secrets, de ses surprises. J’ai mis vingt ans à me fondre dans cet univers, mais j’y suis parvenue.
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Le besoin de lire s' emparait de moi et exerçait sa délicieuse et grisante emprise. Plus je lisais, plus j'avais faim. Chaque ouvrage était riche de promesses, chaque page que je tournais était une équipée, l'attrait d'un autre monde.
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