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Citations de Tatiana de Rosnay (1549)


- " Exceptionnel " est un terme qu'on utilise rarement lorsqu'il s'agit d'un premier roman. Un premier roman est souvent maladroit, narcissique et habituellement autobiographique. Le vôtre est si surprenant que j'ai voulu en savoir plus. Qu'est-ce qui vous a poussé à l'écrire ?
- J'ai voulu intriguer et divertir. C'est tout.
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Une colombe doit s'échapper de sa cage. Pour mieux y revenir. Pensez-y. Je devine la solitude de votre vie. Devant votre ordinateur aussi, vous êtes seule. Mais moi je vous comprends. Je suis là.
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(...) trouver un prénom, à cette beauté brune (...)
Un prénom puissant et envoûtant, un prénom qu'un homme pourrait hurler ou gémir.Elle en griffonne plusieurs sur le haut de la page vierge. " Jane" . Non. " Olga". Non plus." Lola"... Peut- être . " May "... Tout à coup, son stylo trace Rebecca.Oui, c'est ça, Rebecca ! Elle s' appellera Rebecca. Cela sonne bien, c'est fort , le "r" qui frémit, le "b" qui force les deux lèvres à se réunir comme lors d'un baiser, les deux "c" accolés, durs comme un " k". Le "a " final, une complainte, un gémissement.
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J'avais tout de suite remarqué des coupes dans la version française, elles étaient trop importantes pour qu'on ne les voie pas, surtout si on connaît bien le texte d'origine. En tout, une quarantaine de pages ont sauté.
[...]
J'avais découvert que la traductrice* avait escamoté çà et là les réminiscences de l'héroïne, l'obsession de Rebecca, et ses pensées essaimées de rêveries, tout l'héritage de Kiki. Le rythme du livre s'en trouvait modifié, en partie amputé de l'atmosphère que Daphné avait ciselée avec tant de soin. Ce qui m'avait le plus navrée, c'était ces deux scènes fondamentales réduite à des peaux de chagrin, l'une avec Mme Danvers dans la grande chambre de l'aile ouest, dépouillée de sa tension dramatique, et l'autre de Maxim, le clou du livre, l'instant où jaillit la vérité, ce qui s'est passé dans le cottage de la plage où Rebecca recevait ses amants, et dont il manquait une page entière de dialogues.

*Rebecca - Traduction par Denise Van Moppès, 1940
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J'ai fini par constater une chose bizarre. Au bureau, je me sentais bien. Ni frissons, ni nausée. Le vertige me prenait dès que j'arrivais chez moi. Je refusais de croire que c'était lié à mon appartement. Cet appartement, c'était mon nouveau départ. Ma nouvelle chance. Rien ne pouvait les gâcher. Alors je faisais avec.
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Quand j'ai découvert Paris pour la première fois, ce sont ses contrastes qui m'ont ensorcelée. Les quartiers rudes et populaires me parlaient autant que les quartiers haussmanniens. Je voulais tout savoir de ses paradoxes, de ses secrets, de ses surprises. J'ai mis vingt-cinq ans à me fondre dans cet univers, mais j'y suis parvenue. J'ai appris à me faire à la mauvaise humeur des serveurs, et à la grossièreté des taxis. Appris comment conduire place de l'Étoile, en restant imperméable aux insultes des conducteurs de bus énervés et à celles — plus surprenantes au début — d'élégantes blondes méchées en mini noire. J'ai appris à répondre aux concierges arrogantes, aux vendeuses pimbêches, aux standardistes blasées et aux médecins pompeux. J'ai appris comment les Parisiens se considèrent supérieurs au reste du monde, et tout particulièrement à tout autre citoyen français, de Nice à Nancy, avec un dédain supplémentaire pour les habitant des banlieues de la Ville Lumière. J'ai appris que le reste de la France surnommait les Parisiens « Parigots têtes de veau » et ne les portait pas dans son coeur. Personne ne pouvait aimer Paris plus qu'un vrai Parisien. Personne n'était plus fier de sa ville qu'un vrai Parisien. Personne n'égalait cette arrogance presque méprisante, si puante et si irrésistible. pourquoi aimais-je tant Paris, me demandais-je ? Peut-être parce que je savais que je n'en ferais jamais vraiment partie. Cette ville me restait fermée, me renvoyant à ce que j'étais. L'Américaine. Ce que je resterais toujours.
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"Colombe : Je ne suis pas sortie avec ma sœur répond-elle. J'ai pris du retard dans mon travail. Voilà tout.
Stéphane dissimule un sourire. Le "travail" de Colombe. Un bien grand mot pour un mi-temps qui ramène un modeste salaire. A-t-elle seulement une idée d'une vraie journée de travail, de ses journées à lui, par exemple? (...) Écrire, ce n'est pas un vrai métier." (P. 69)
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Daphné fait partie de ces écrivains qui préfèrent regarder en arrière, pas de l'avant, qui sont capables de noircir des pages entières sur ce qui fut, un lieu, une trace, mettre des mots sur la fugacité de l'instant, la fragilité du souvenir qu'il faut embouteiller comme un parfum.
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J'ai besoin de vous comme les fleurs ont besoin de la pluie.
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Elle avait visité vingt appartements avant de trouver.
Personne ne pouvait imaginer l'épreuve que cela représentait, surtout pour une romancière obsédée par les maisons, par la mémoire des murs.
Ce qui était rassurant avec la résidence qu'elle habitait à présent, c'était le neuf. Tout était neuf. L'immeuble avait été achevé l'année précédente. Il se situait non loin de la Tour, de ce qui en restait. Après l'attentat, le quarter avait souffert. Pendant des années, cela avait été un no man's land dévasté et poussiéreux, ignoré de tous. Petit à petit, il était parvenu à renaître de ses cendres.
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C'est un ouragan. Il n'y a pas d'autre mot. Un ouragan qui s'appelle Rebecca. En un mois, le livre se vend à 40 000 exemplaires. L'éditeur réimprime. Ce n'est que le début.
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Quelques enfants, en effet, se sont échappés de Beaune-la-Rolande et ont été recueillis par des fermiers des alentours. D'autres, beaucoup plus jeunes que Sarah, ont été déportés sans qu'on puisse vraiment enregistrer leurs identités.
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Depuis qu'ils avaient signé le nouveau contrat avec panache, il se reposait sur ses lauriers, s'abandonnait sans limites à l'adulation des fans, se vautrait dans le luxe des premières classes, du champagne qui coulait à flots, des cadeaux somptueux, déployant son sourire pour des photos sur papier glacé ou lors des séances de dédicaces.
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Le mal en nous remonte toujours à la surface. Si nous ne le reconnaissons pas à temps, si nous ne l'acceptons pas, si nous ne le comprenons pas, nous serons tous annihilés, comme mes personnages dans "Les Oiseaux".
[Daphné Du Maurier]
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Daphné comprend pourquoi son père aime tant devenir quelqu'un d'autre, c'est vrai, c'est enivrant de revêtir un costume et de changer d'apparence. Elle ne se sent plus timide du tout quand elle joue devant les amis de ses parents. [...] Les invités applaudissent à tout rompre. Et si, finalement, la vie, c'était de faire semblant ?
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Une lettre peut révéler tant d'intimité ! Une écriture familière a la même force qu'une voix.
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Personne ne dit jamais rien dans cette famille, décidément. On préfère le silence. La torpeur et le chloroforme du silence.Le silence de plomb coulant sur tout comme une étouffante et fatale avalanche .
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"Oscar Wilde disait qu'il fallait savoir résister à tout, sauf à la tentation."
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Un viol auditif. L'ennemi la pénètre à coups de décibels. Débarqué en pleine nuit comme les Alliés sur Omaha Beach, il a investi son sommeil, son lit, ses oreilles.
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Plusieurs années après les attentats, se souvint Clarissa, durant une période d’accalmie à la fois inespérée et inquiétante, qui avait coïncidé avec la dislocation de l’Europe et la lente agonie des abeilles, de terribles images s’étaient propagées avec la force d’une épidémie: des citoyens ordinaires incapables de supporter la cruauté du monde mettaient fin à leurs jours en direct sur les réseaux sociaux. Des individus de tous âges, de tous milieux, de toutes nationalités postaient la vidéo de leur suicide. C’était un défilé frénétique, une téléréalité atroce, qui dépassait l’entendement. La littérature n’avait plus sa place dans ce déferlement du direct, l’image régnait toute-puissante et obscène, sans jamais rassasier. Lorsque les écrivains avaient voulu se pencher sur les attentats, leurs livres n’avaient pas été lus, ou si peu. On se déplaçait éventuellement pour les écouter, lorsqu’ils présentaient leur texte, mais de là à l’acheter… Lire ne réconfortait plus. Lire ne guérissait plus.
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