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Citations de Tatiana de Rosnay (1549)


Je me demande souvent combien d'enfants comme elle ont traversé cet enfer et survécu, et doivent maintenant continuer à vivre, sans les êtres qu'ils aimaient. Tant de souffrance et tant de peine. Sarah a dû abandonner : sa famille, son nom, à quel point le vide est profond, combien tout cela est cruel. Sarah parle souvent de quitter ce pays, de tout recommencer ailleurs, loin de ce qu'elle connu et subi. Elle est trop petite, trop fragile pour quitter encore la ferme, mais un jour viendra...Jules et moi devrons savoir la laisser partir…
La paix a un goût amer. Et le futur est inquiétant. Les évènements qui ont eu lieu ont changé la face du monde. Celle de la France aussi. Notre pays n'est pas encore remis de ces sombres années. Cela arrivera-t-il un jour. Ce n'est plus la France que j'ai connue lorsque j'étais enfant. C'est une autre France que je ne reconnais pas. Je suis vieille désormais et je sais que les jours me sont comptés. Mais Sarah, Gaspard et Nicolas sont encore jeunes, Ils vont vivre dans cette nouvelle France. J'ai de la peine pour eux car j'ai peur de ce qui adviendra.
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Elle n’avait jamais eu envie de transgresser sa passivité, sensation inédite qu’elle savoure comme un bonbon au goût étrange.
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Les émotions roulaient en eux comme des vagues.
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Je me demande souvent combien d'enfants comme elle ont traversé cet enfer et survécu, et doivent maintenant continuer à vivre, sans les êtres qu'ils aimaient. Tant de souffrance et tant de peine.
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Mais l’appétit retrouvé après ce long jeûne semblait avoir changé. Les plats envers lesquels j’avais toujours nourri une certaine répugnance affûtaient à présent ma fringale. Jusqu’ici, le mot « vagin » évoquait à mes yeux l’abîme qu’était un sexe de femme : son insondable mystère, sa mise en marche capricieuse. Mes notions rudimentaires de l’anatomie féminine, le goût saumâtre de ces plis cachés firent que j’avais peu apprécié de m’y attarder de mes lèvres ; et si une partenaire entêtée (ou plus lourde que moi) parvenait à m’imposer un cunnilingus, je bâclais la besogne. Je m’aventurais alors dans ce territoire inconnu à la façon d’un explorateur pleutre le long d’une grotte obscure, pour m’y jeter à contrecœur comme on se force à plonger dans une mer glaciale. J’effectuais à la hâte quelques manœuvres maladroites en ignorant les directives qu’on avait parfois l’outrecuidance de me lancer : « Plus haut ! Non, plus bas… A gauche, oui, non, à droite ! », pour enfin jaillir le souffle court, un poil coincé entre les dents.
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Une heure. Elle restera encore une heure, et puis elle s'en irait comme une petite Cendrillon triste sans prince.
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J'ai toujours été attirée par les maisons, les appartements, leurs secrets,.leurs mystères. Comment, lorsqu'on entre dans un endroit, on peut s'y sentir merveilleusement bien ou, au contraire, horriblement mal. Je ne parle pas de fantômes, d'apparitions, simplement de la sensation puissante qu'une demeure peut exercer sur vous, malgré vous.
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La femme heureuse est aimante n'était plus. La mère qui la berçait entre ses bras en lui murmurant des mots d'amour, de doux surnoms yiddish, avait disparu. Cette femme aux cheveux brillants couleur de miel et au visage voluptueux , que tous les voisins, tous les commerçants saluaient par son prénom. Celle qui avait ce parfum chaud et réconfortant de maman, qui sentait la bonne cuisine, le savon et les draps propres. Elle dont le rire était irrésistible et qui disait que malgré la guerre, ils s'en sortiraient parce qu'ils étaient une famille forte et bonne, une famille plein d'amour.

Petit à petit, cette femme avait cédé la place à une choses désolée, pâle et maigre, qui ne riait ni ne souriait jamais, sentait le rance et l'aigre, dont les cheveux étaient devenus secs et cassants, leur miel ayant cédé la place au gris.

La fillette fut parcourue d'une horrible sensation. Sa mère était comme déjà morte.
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Je n'ai pas encore décidé si j'allais avoir le courage de vous poster cette lettre. En tous cas il me faut vous l'écrire pour me libérer du poids qui pèse sur mon coeur.
Devoir vous côtoyer jour apres jour est un enfer. Mais je ne vis que pour ces moments là. Travailler sans relâche n'est pas difficile. Ce qui l'est, c'est cette proximité: vous frôler alors que nous penchons sur une toile, sentir votre souffle sur moi, masquer mes sentiments, feindre l'indifférence.
Je vous hais parfois pour l'emprise que vous avez sur moi. Depuis notre rencontre, je vis dans la tourmente. Je ne vois que vous. Je ne pense qu'à vous. C'est une obsession. Je vous donne mon énergie, ma foi, mon enthousiasme, et je suis comme visée de l'intérieur. Et je me déteste, je me méprise, car vous l'êtes interdit. Je n'ai pas le droit de vous aimer. Cependant, je j'aimerai toujours que vous. Vous êtes celui qui me fait avancer, qui me fait donner le meilleur de moi-même.
Tout cela vous l'ignorez. Vous n'en avez pas la moindre idée. Vous avez votre vie, votre femme, vos enfants, votre métier, vos passions, votre talent. Vous avez la maturité, l'expérience, la lucidité, tout ce qui me manque. Ma jeunesse, ma naïveté, mes faux pas ne vont pas vous toucher.
C'est pour cela que je dois rester dans l'ombre, ne jamais m'aventurer dans la lumière.
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Cette maison est mon corps, ma peau, mon sang, mes os. Elle me porte en elle comme j'ai porté nos enfants.
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Parfois, la lecture d'un livre m'entraîne vers un autre. Avez-vous connu pareille expérience ?
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Sans doute notre bonheur me paraissait-il parfait parce que nous n'en étions encore qu'au début de notre histoire ? D'ici quelques années, peut-être allions-nous devenir un de ces couples banals rongés par l'habitude, par l'usure.
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Tout le pouvoir des écrivains résidait dans cette force et ce mystère : donner à leurs lecteurs la sensation de partager un moment clef avec eux, de les faire pénétrer dans une intimité, dans un ailleurs.
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Longtemps, il la regarde dormir, ressassant les mêmes questions, celles qu'il rêve de lui poser: qui est-elle ? Pourquoi a-t-elle abouti là? A-t-elle eu des enfants, un mari, un homme qui l'aimait, et pourquoi est-elle seule maintenant ? Pourquoi a-t-elle choisi de vivre rue du Bac ? Et l'hiver, comment fait-elle pour dormir, pour manger ? Elle doit, comme tous ceux qui vivent dans la rue, redouter l'approche du froid, des nuits qui tombent tôt, des jours qui se lèvent tard.
Martin ne peut plus regarder les SDF comme avant, ou plutôt il ne peut plus ne pas les regarder. (...)
On ne peut leur donner d'âge, car ils sont sans âge, sans identité, sans domicile. Martin se dit qu'il y en a tant, à Paris, des Gaspard de Verneuil, des Celestine du Bac, qu'on finit par ne plus les voir, par devenir détaché à leur égard. (p. 64)
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"L'enfant dont le destin est d'être écrivain est ouvert à tous les vents"
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Quand elle s’était lancée dans la recherche d’un nouvel appartement, elle ne s’était pas rendu compte à quel point elle allait s’introduire dans l’intimité d’inconnus. Par la disposition des meubles, des objets, par les odeurs, les parfums, les couleurs, chaque pièce visitée racontait une histoire. Il lui suffisait de pénétrer dans un salon pour se représenter la vie de la personne qui vivait là. En un flash affolant et addictif, elle voyait tout, comme si elle était munie de capteurs internes spéciaux.
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Inévitablement, il se reconnectait, comme un alcoolique se sert un autre verre tout en se haïssant. Il fallait qu'il se débarrasse de cette addiction. Il existait des programmes pour aider les gens comme lui à s'en sortir. Ces temps-ci, tout le monde scrutait ses textos, ses courriels, sa page Facebook, son flux Twitter. Les couples dînaient au restaurant en silence, rivés à leurs téléphones. Même pendant un mariage ou des obsèques, au beau milieu d'un film au cinéma, Nicolas avait surpris des gens sur leurs portables. Ceux qui se refusaient à en avoir restaient pour lui un mystère. Vivaient-ils donc au Moyen Age ? Mais aujourd'hui, alors que son inertie intellectuelle le plongeait dans une angoisse chaque jour plus abyssale, il se demandait si ce n'étaient pas eux qui avaient raison.
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Ta voix. Rien à voir avec la voix d'une vieille dame. Une tonalité grave et sensuelle, inoubliable. (...)
Non, vraiment, tu n'avais rien d'une arrière-grand-mère.

Elles (arrières-petites-filles) prennent ta défense lorsque je leur parle d'égocentrisme, de vanité. Tu n'avais pas le choix, selon elles. Tu étais arrivée à Paris avec presque rien. Tu as construit toute seule. Tu devais survivre, par toi-même. J'entends la fierté dans leur voix. Tu as été la première de ta génération à devenir une "self-made-woman", une femme indépendante, à imposer ton propre marketing, à contrôler ton image.
Cristina m'apprend que tes tableaux se vendent aujourd'hui à dix millions de dollars. Un joli rire résonne dans mon téléphone. Tu aurais tant aimé cette consécration. (p. 212)
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Le professeur me sourit comme à un enfant buté.
- Vous avez été transformé par la maladie, par la longue et difficile attente d'un organe. Vous avez changé de vie, ne l'oubliez pas. Je vous l'avais prédit. Il est normal que tout vous paraisse différent. Pour la première fois, vous avez pris le temps de vous ouvrir au monde. Qu'y a-t-il de surprenant à ce qu'il vous semble plus beau, ç ce que vous ressentiez des sensations inconnues ? Vous avez envie de porter du rouge, de manger autre chose, de parler, de jouir de votre nouvelle liberté. Bravo !
Mais ces sensations n'ont rien à voir avec la personnalité de votre donneur, croyez-moi. Vous avez reçu son cœur. Cet organe est à présent le vôtre. Un cœur n'a pas de mémoire.
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La musique tisse le lien entre ma vie quotidienne et ma profession, mais elle n'est pourtant pas l'essentiel. Ce qui fait battre mon cœur, ce n'est pas seulement la musique. C'est aimer. Et aujourd'hui, Max, à part mon fils, je n'ai personne à aimer.
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