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Citations de Tchinguiz Aïtmatov (84)


- L'agriculteur risque constamment, mais il espère toujours, voilà ce que dit Tynaliev.
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Le véhicule fonçait sur une route à peine visible, perdue dans une steppe verdoyante et vallonnée, et légèrement voilée dans le lointain d’une brume bleutée. Il émanait de la terre un parfum de neige fondue, et déjà l’on discernait dans l’air humide l’odeur nouvelle et âcre de l’absinthe d’Anarkhaï, d’un gris cendré, dont les jeunes pousses pointaient parmi les rhizomes, au pied des tiges sèches et brisées de l’année précédente. Le vent nous apportait les échos et les sonorités de ce printemps si pur, à travers les steppes infinies.
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D'autres, toutefois, affirmaient qu'ils s'étaient mariés par amour. Mais ainsi ou autrement, ils n'avaient vécu ensemble que qu
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Ils étaient des êtres nouveaux, merveilleusement heureux. Est-ce que ce n'était pas là le bonheur? Car tout cet énorme amour de la terre natale qui avait en lui engendré cette musique inspirée, Danïiar lui en avait entièrement fait hommage, c'était pour elle qu'il chantait, il la chantait.
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Il se cachait quelque chose d'inaccessible dans sa rêverie silencieuse et morose, et cela nous retenait, nous qui étions prêts à nous moquer de n'importe qui.
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Chaque petite étoile est en vue. En voilà une, comme engivrée sur ses bords, qui n'est que scintillation de petits rayons glacés, du ciel sombre elle regarde notre terre avec un naïf étonnement. Nous roulions dans le défilé, et moi je la regardais là-haut longuement.
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Elle voulait douloureusement et en même temps douloureusement ne voulait pas s'avouer à elle-même qu'elle était éprise, tout comme moi je désirais et ne désirais pas qu'elle aimât Danïiar.
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La pluie coulait, et moi j'étais couché, enfoui dans la paille, et je sentais comme le cœur me battait sous la main. J'étais heureux. J'avais une sensation comme de sortir au soleil pour la première fois après une maladie.
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Ce qui me surprenait le plus, c’était la passion, l’ardeur dont était saturée la mélodie même. Je ne savais comment appeler cela, et même aujourd’hui je ne le sais pas encore, ou plus exactement je ne puis distinguer, si c’était seulement la voix ou quelque chose d’autrement important qui sortait du cœur même de l’homme, quelque chose de tel que ce fût capable de tirer d’autrui une semblable émotion, capable d’animer les plus secrètes pensées.
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Et je voyais de la joie et du dépit dans son sourire. Peut-être pensait-elle alors : "Hé, toi, petit sot! Si je voulais me laissez, qui me retiendrait? Que toute la famille me surveille, on ne me retiendrait pas!" Moi, dans de telles occasions, je me taisais avec un sentiment de culpabilité. Oui, j'étais jaloux de Djamilia, je l'idolâtrais, j'étais fier qu'elle fût ma djéné, fier de sa beauté et de son caractère indépendant, libre. Nous, deux, nous étions les amis les plus intimes et nous ne nous cachions rien l'un à l'autre.
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J'étais un petit garçon très curieux et souvent j'importunais les gens de mes questions ; et interroger les soldats du front tournait chez moi à la passion.
Quand Danïiar avait surgi chez nous, pendant la fenaison, je me mis de mon mieux à chercher l'occasion propice pour tirer quelque chose de ce nouveau soldat du front.
Or, ce soir-là, nous étions assis après le travail, auprès d'un brasier. Nous avions mangé et nous reposions tranquillement.
- Daniké, raconte un peu la guerre avant qu'on aille se coucher ? - demandais-je.
Danïiar tout d'abord continua de se taire et eut même l'air de le prendre mal. Il regarda longuement le feu, puis leva la tête et jeta un œil sur nous.
- La guerre, tu dis ? - interrogea-t-il, et, comme répondant à sa propre pensée, il ajouta sourdement : - non ! Vaut mieux pour vous ne rien savoir de la guerre !
Puis il se détourna, saisit une brassée de mauvaises herbes séchées et, la jetant dans le brasier, se mit à souffler sur le feu sans regarder personne d'entre nous.
Danïiar n'en dit pas plus. Mais rien que de cette courte phrase prononcée il était devenu clair qu'on ne pouvait pas, tout simplement, comme ça, parler de la guerre, qu'on n'en tirerait pas un conte de fées pour s'endormir. La guerre s'était coagulée comme du sang dans le fond de ce cœur d'homme et en faire des récits n'est pas facile. J'avais honte devant moi-même. Et plus jamais je ne questionnais Danïiar sur la guerre.
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La mer d'Aral existe depuis que la terre est terre et si elle-même vient à tarir, que dire de la vie humaine.
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Nous partons pour l'inconnu, poussés par la soif de savoir et par le rêve que l'homme a toujours caressé de découvrir dans d'autres mondes des êtres doués comme lui de raison, afin que la raison s'unisse à la raison.
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L'âme d'Édigueï avait tressailli et pris son envol en gémissant, tandis que s'ouvraient brusquement devant lui toutes les portes de l'univers, celles de la joie et de la peine, celles de l'hésitation et des désirs secrets, celle du doute...
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Érlepess jouait merveilleusement, faisant revivre sur les cordes les chagrins des gens du temps jadis ; et comme le feu qui court dans le bois sec, jaillissait et crépitait sous ses doigts la flamme des émotions et des sentiments.
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Dans ces contrées, les trains circulaient d'est en ouest et d'ouest en est... Dans ces contrées, de part et d'autre de la voie ferrée couraient d'immenses étendues désertiques : les steppes du Sara-Ozek et les terres jaunes du Pays Continental. Dans ces contrées, on évaluait les distances exclusivement à partir de la voie ferrée, comme à partir du méridien de Greenwich. Les trains, eux, circulaient d'est en ouest et d'ouest en est...
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Encore un mot. Nous vous disons adieu. Par nos hublots, nous voyons la Terre briller dans la mer noire de I'espace telle un diamant radieux. Elle est belle, d'un bleu azur fabuleux, merveilleux et semble fragile comme la tête d'un nouveau-né. D'ici nous avons l'impression que tous les humains sont nos frères et nous n'osons imaginer notre vie sans eux; nous savons pourtant que sur Terre il est loin d'en être ainsi...
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D'autres, toutefois, affirmaient qu'ils s'étaient mariés par amour. Mais, ainsi ou autrement, ils n'avaient vécu ensemble que quatre mois en tout. Là-dessus, la guerre avait commencé et on avait appelé Sadyk à l'armée.
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Une vieille haridelle, la belle affaire! Vestige du passé! Aujourd'hui, vieux frère, c'est l'équipement qui compte par-dessus tout. L'équipement partout. À la guerre comme ailleurs. Ces vieux-là et leurs chevaux, ils ont fait leur temps.
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Quand Djamilia riait, ses yeux d'un noir tirant sur le bleu, en forme d'amande, s'allumaient d'une jeune ardeur, et quand elle se mettait soudain à chanter les couplets salés de l'aïl, dans ses beaux yeux apparaissait un éclair non virginal.
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