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Critiques de Thael Boost (34)
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La mère à côté

Pour son premier livre l'auteur parle de sa mère. Ou plutôt parle de l'accompagnement de sa mère. À celle qui s'estompe tout doucettement, mangée par la maladie d'Alzheimer, elle redonne son histoire. Tout est dit, avec tant de douceur, de pudeur, de tendresse. Pour avoir côtoyé des personnes atteintes de cette maladie j'ai souvent pensé "quand même, elle estompe, elle ne dit pas tout". Mais si, seulement elle le dit comme en passant, avec délicatesse, prenant le parti de protéger celle qui lui a donné la vie et bien plus. Juste avant j'avais lu " Perdu en mère " et il me semble son exact pendant. Ici la personne malade retrouve toute son entièreté, dans son présent, respectée autant dans ce qu'elle est de ce qu'elle fût.
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La mère à côté

« Tu as compris qu’après la mort soudaine de Papa, la solitude, les deux cancers, tu allais te faire manger le cerveau et assister vivante et impuissante au banquet au cours duquel tu seras le plat principal ».



Dans La mère à côté, Thael Boost nous fait une petite place à table, dans ce banquet aux invités multiples mais vécu à deux avec Rosy sa mère. 90 ans pour le monde administratif, mais la soixantaine pour elle depuis que les petits hommes en bleu ont décidé de mettre à mal son cerveau en cessant de l’ordonner correctement.



« Les rôles ne sont plus les bons. La pièce se joue toujours, mais les costumes ont changé ». Alors pour supporter la dérive vers le côté de cette mère fusionnelle, la fille arrivée sur le tard se tourne vers le passé pour bousculer un temps présent dont la fluidité est vacillante.



À l’unisson de ce qui se passe dans la tête de sa Mum, Thael Boost mélange alors souvenirs d’enfance et tranches de vie du présent ; petits instantanés de bonheur partagé, fragiles mais précieux ; aphorismes cinglants qui déclenchent un sourire, sursauts d’un esprit toujours aussi libre et cash qu’il le fut tout au long d’une vie atypique ; réflexions sur la place d’un âge que nous ne voulons pas voir tel qu’il s’impose à nous.



Mais le souci de la relation fusionnelle, c’est qu’elle est souvent difficilement partageable et compréhensible par autrui, en tout cas à même valeur d’intensité. Sans que cela me gêne, je me suis ainsi retrouvé plus souvent spectateur que convive de ce livre où l’émotion et l’humanité affleurent à chaque page.



Et à celles et ceux qui craindraient l’excès de pathos, sachez qu’il n’en est rien. L’auteure évite habilement le piège, zappant rapidement vers de joyeuses fulgurances quand le ton devient trop grave et sachant convoquer Dory de Nemo ou la publicité de Garbit pour l’alléger à point nommé.



Et puisqu’il faut conclure, laissons à Thael le soin de le faire : « On ne quitte jamais l’enfance. On s’en persuade pour se donner une autre contenance. Quand l’âge a décidé de nous rattraper, on y retourne bien vite. Parce qu’au final, que reste-t-il, à part l’amour, la littérature et le vin ? ». Et un peu Rouen aussi, non ?
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La mère à côté

"Je n'ai pas peur que Maman meure, j'ai peur qu'elle vive mal. Je ne veux pas lui offrir une mort retardée mais la plus belle vie possible."



Avec La mère à côté, Thael nous offre un récit dénué de pathos, mais non de lucidité. Sa Maman, Rosy, est atteinte de cette effrayante maladie qui lui grignote la mémoire, Alzheimer. Alors Thael convoque ses souvenirs d'enfant arrivée sur le tard, tellement admirative de cette maman un peu atypique, originale et  aimante. Ce faisant elle dresse avec amour le  portrait d'une femme forte, indépendante, pleine d'humour. Un humour toujours présent quand tant de choses sont passées à la trappe des souvenirs oubliés... Elle alterne avec les anecdotes du présent, un présent qu'il faut vivre dans l'urgence, un univers rétréci où pourtant la gourmandise et la coquetterie subsistent, où  parfois des" fulgurances" la  déstabilisent, des phrases "sorties de nulle part" comme si un court instant sa Maman d'avant était toujours là...



"Tu me manques déjà,  tu es dans une version Schrödinger de la vie, là et pas là tout à la fois."





Cela fait exactement deux mois que j'ai lu ce livre et que je tourne autour sans arriver à exprimer mon ressenti à la fois par pudeur et par peur de ne pas savoir vous dire combien un témoignage comme celui-ci est important.

Il pourrait n'être qu'un témoignage intime et personnel, or il touche à l'universel avec une simplicité, une justesse foudroyante.  Il interroge notamment sur la place de la femme dans la société quand elle vieillit. On fait fi sans vergogne de sa pudeur, de sa féminité.  Que de renoncements, que de deuils à faire avec l'âge,  la maladie...

Je suis confrontée au grand âge et à la maladie de Parkinson avec Nanie, ma belle-mère un peu plus âgée que Rosy Boost. Je sais les moments difficiles lorsque le corps lâche et les gestes à (ré)inventer pour dépasser la gêne et la pudeur. Alors forcément ce témoignage a résonné très fort en moi et m'a profondément émue. C'est aussi une invitation implicite à réfléchir à sa propre vieillesse.

Merci Thael.
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La mère à côté

La mère à côté de Thael Boost

Anne Carrière Editions





J’entretiens un rapport d’attraction-répulsion avec cette sournoise : la maladie d’Alzheimer.

Celle qui vous grignote la mémoire pour n’en laisser que quelques bribes éparses.

Est-ce-que tout lire, tout analyse me permettrait d’en déceler quelques symptômes quand elle se présentera... ?

Sénilité des cellules vieillissantes, Alzheimer vous arrache la dignité et tout ce qui vous lie au reste du monde. C’est une plongée prématurée vers la nuit.



Je me demande parfois, de façon simpliste, je l’accorde, ce qu’ont voulu oublier les personnes atteintes, quelle brisure, quelle fêlure a fissuré leur mémoire au point d’engloutir les bons comme les mauvais moments.



Rosy a oublié son âge, et plein d’autres choses et toujours elle s’en tire d’une pirouette, l’humour bien sûr. Ce vieux réflexe qui l’anime encore du haut de ses 90 ans ainsi qu’il en a été sa vie durant quand Rosy était jeune, belle et fantasque.

Mais aujourd’hui, est venu le temps des chaises musicales, tandis que Rosy s’enfonce dans le brouillard, sa fille prend soin d’elle et elle devient mère de sa propre mère.

Elles se parlent, se racontent, la fille s’accorde avec les petits arrangements de la mère qui bien qu « ’à côté » garde une sacrée répartie. Elle maintient sa dignité, ce qu’il en reste et entretient sa coquetterie...



Entre les lignes de Thael Boost, c’est la mémoire de la mère qui se reconstitue, c’est un témoignage sans filtres mais tellement tendre avec de franches trouées de lumières et de drôlerie, parce que oui Alzheimer c’est ça aussi, un petit brin de folie qui frôle l’absurde et le cocasse.



Il y aurait bien d’autres choses à dire. Le poids de l’origine lorsqu’on est Allemande dans l’immédiate après-guerre, se faire témoin et juge de ses parents, de sa famille, pour comprendre, aimer mieux et cela ne va pas sans convoquer sa propre enfance.



Un récit émouvant et un magnifique portrait de femme qui méritait amplement de figurer dans un livre !



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La mère à côté

"La mère à côté" est un portrait de Femme, avec ce F majuscule qui englobe les mères, les filles, les sœurs confrontées un jour où l'autre au grand âge, ce nombre de printemps qui annonce la fin du chemin sur lequel déambule cahin-caha la mère de la narratrice, Rosy, nonagénaire confrontée à une maladie qui lui grignote la mémoire et l'autonomie.



Je l'ai déjà dit, je ne suis pas un grand amateur des (auto)biographies, mais le texte de Thael Boost n'est pas seulement l'hommage d'une fille pour sa mère, c'est aussi un miroir tendu à notre société si encline à ne voir dans ses Vieilles que des corps à soigner, surveiller, entretenir, occultant sans trop de vergogne la femme derrière la patiente. Et ce miroir, il fait réfléchir.

"La mère d'à côté" fait valser les souvenirs, bribes teintées de l'humour et de la douce excentricité maternels, avec les moments présents qui voient mère et fille échanger leur rôle.

Si j'ai pu regretter le côté décousu des courts chapitres et des anecdotes évoquées ici et reprises là, je reconnais qu'il épouse intelligemment le rythme anarchique des réminiscences et des oublis, qu'il reflète l'urgence de donner à cette relation fusionnelle, en la couchant sur le papier, un petit goût d'éternité.

Sans jamais verser dans le pathos mais sans non plus voiler la gravité de la maladie d'Alzheimer, Thael Boost raconte avec justesse sa mère d'hier et d'aujourd'hui, ses réflexions sur le sort réservé à la condition féminine version sénior. L'écriture est riche d'images, de formules où pointe une certaine poésie, et d'une émotion en partie due au choix judicieux de ce "tu" qui vous donne l'impression d'être le spectateur privilégié d'un intime et touchant dialogue mère-fille.
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La mère à côté

Thael partage sur son compte @tetedemum, avec décalage et bienveillance, des instantanées de vie de sa mère, Rosy 90 ans en EHPAD. Dans ce récit, on retrouve toute la pertinence et l’intérêt de ce compte et surtout beaucoup plus !



Ce texte alterne souvenirs d’enfance, déclin progressif de Rosy et le présent où elle est devenue résidente d’une maison de retraite.Trois temporalités traitées de manière différente et complémentaire :



L’enfance présente la narratrice décrivant une relation privilégiée avec sa mère, une Allemande à l’enfance trouble, élevant sa petite dernière avec singularité. Cette partie regorge de nostalgie comme un paradis perdu. Le temps du déclin est narré avec humour, bienveillance et montre combien les rôles s’inversent. La fille devient la mère. Le présent ajoute l’urgence face à l’échéance, cela est saupoudré d’un constat clinique. L’auteur explicite la manière dont on déshumanise une femme âgée ainsi que la réalité de la maladie dans toute sa trivialité.



“La mère à côté” est un magnifique texte abordant l’amour filial, le temps qui passe et la décrépitude de l’âge avec tendresse, profondeur et surtout justesse.



Je ne peux que vivement conseiller cet hommage touchant d’une fille à sa mère ainsi que de suivre @thael et faire plus ample connaissance avec Rosy sur @tetedemum !

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La mère à côté

Rosy a 90 ans. Une vie derrière elle mais il reste une partie de la route à faire. Avec quelle arme emprunter ce chemin lorsque la perfide maladie d'Alzheimer s'est immiscée dans son cerveau ?



Dans ce livre, Thael Boost raconte la vie de sa maman et y mêle ses souvenirs d'enfance.

Ce texte est un chassé-croisé nécessaire pour rappeler que Rosy a aussi, enfin surtout, été une jeune femme puis une épouse et mère. Elle ne saurait être réduite aux maladies qui l'ont gagnée. Rosy fut la mère chargée de la protection de ses enfants. Est arrivé le moment où les rôles s'inversent.



L'auteure décrit des vérités douloureuses inhérentes à la maladie avec un halo d'humour et de délicatesse.



Pour aller au bout du chemin, une seule arme : l'amour.Thael Boost manifeste tout ce qu'il peut engendrer de patience, humour, connivence, protection. Et puis s'abandonner. S'abandonner à ce qui arrive et que l'on ne peut maîtriser, certes, mais accompagner avec vigilance. Toujours. Jusqu'au bout, veiller.



Une superbe lecture qui m'a beaucoup émue.

À lire, à faire lire.

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La mère à côté

La narratrice à travers ce premier roman autobiographique, évoque les mémoires : celle de sa mère Rosy âgée de 90 ans, dont la mémoire s’efface peu à peu, atteinte de la maladie d’Alzheimer, mais également la sienne en tant que fille de Rosy, de sa jeunesse auprès de celle-ci, mais également de sa relation actuelle face à une femme qui navigue dans un entre-deux où les mots se mélangent comme les souvenirs, les personnes, les noms, les époques.



Dans ce premier ouvrage, l’autrice aborde avec sensibilité et l’humour nécessaire pour éviter le pathétique, la relation difficile entre une mère qui devient une enfant celle-ci devenant l’ancre qui maintient le navire familial à flot, détentrice du passé oublié, des questions restées à jamais sans réponses, du fil ténu qui relie encore l’une à l’autre.



En de courts chapitres, au fur et à mesure des visites à l’Ehpad, elle mêle présent et passé afin de dresser le portrait d’une mère qui n’existe plus en tant que telle, qu’elle ne reconnaît plus, qui ne la reconnait de moins en moins, d’une mère qui s’efface peu à peu du monde pour s’enfoncer dans un autre monde où le passé est plus souvent le présent et où le futur ne sera qu’absence.



C’est un très bel hommage, un joli portrait de femme et de mère que Thael Boost rend à celle qui, bravant les avis, lui a donné vie sur le tard, mais également affronté l’hostilité d’après guerre vis-à-vis de ses origines germaniques, une femme au caractère déterminé qui lui révèle ses ultimes pensées lucides, parfois confuses, incomplètes ou déformées, sur son existence.



Ce n’est jamais totalement triste car Thael Boost a su trouver le dosage précis pour éviter tout ce qui pourrait sombrer dans ce que la maladie a de plus sordide sans pour autant le masquer mais en faire un témoignage lucide et touchant, rendant visage et corps à une femme, une mère, qui n’est plus que l’ombre de ce qu’elle a été.



Lecture dans le cadre de la Masse Critique Babelio que je remercie ainsi que les Editions Anne Carrière




Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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La mère à côté

Rosy a 90 ans mais depuis peu, elle dit qu’elle en a 62. Non par coquetterie, mais parce qu’elle ne s’en souvient pas. Sa fille, la narratrice, décide de la raconter, Rosy, sa maman, cette femme pétillante, bourrée d’humour et attendrissante. La raconter pour figer ses souvenirs, avant que le brouillard ne les recouvre.



Je tourne la dernière page de ce roman, un brin nostalgique. Nostalgique de quitter Rosy mais aussi émue de quitter la narratrice, Thael Boost.



Avec un style doux, piquant et léger, elle aborde différents thèmes : la vieillesse, la maladie mais aussi être une femme qui vieillit.



A travers la mère à côté, elle rend un magnifique hommage à sa maman, qu’elle aime à la folie. Elle partage des souvenirs cocasses sur sa jeunesse, ses questionnements d’adulte mais surtout, ce qui transpire de ce roman, c’est son irrémédiable envie de tout donner à Rosy. Elle l’aime sa maman, aussi fort que sa maman l’a désirée, sa petite Thael.



Si Rosy est la mère à côté, Thael est la mère d’à côté.



Attention, roman qui chamboule et secoue nos petits cœurs 🧡
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La mère à côté

Une jeune fille raconte son quotidien à aider sa mère à vivre avec Alzeihmer et son passé avec cette femme Un roman beau et juste sur la vieillesse et cette terrible maladie. On ne sait jamais si on veut rire ou pleurer mais on veut tourner les pages, c'est une certitude. Beaucoup de poésie, beaucoup d'amour.

La mère à côté, c'est l'histoire d'une maman qui n'est plus tout à fait là, qui est déjà à côté de la plaque, de la vie. L'auteur, elle, n'est pas passé à côté du sujet. Bravo
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La mère à côté

L’autrice, Thael Boost, nous narre ici un récit de vie rempli de tendresse en s’appuyant sur des souvenirs d’enfance pour dresser le portrait de sa mère, Rosy, avec amour. Par de très courts chapitres où elle nous partage ses visites en EHPAD, elle tente de redonner vie à la mémoire de cette femme et décrit comment la maladie d’Alzheimer construit son quotidien fait d’humour, d’oublis et de liens qui se confondent… Un bel hommage à sa maman, on partage une relation mère-fille fusionnelle mais qui manque un peu d’émotion pour ma part.

Vous pouvez suivre la page Instagram de Thael, @tetedemum où elle partage des moments de Rosy.


Lien : https://instagram.com/plante..
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La mère à côté

« Tu as atteint un point de non-retour, je ne peux plus avancer avec toi. Je te regarde t’éloigner lentement, mesurant la chance de t’avoir connue, eue pour maman, complice, modèle qui ouvre la route, petite anonyme au grand cœur. »

Merveilleux hommage rendu à une maman qui s’efface doucement mais irrémédiablement, ce récit d’une grande sincérité, plein de tendresse et de drôlerie, sans pour autant taire la douleur, apporte un témoignage plein d’émotion.

Quoi de mieux que ce bel ouvrage à la couleur lumineuse et à l’écriture vive pour garder Rosy dans la vie, même à côté.

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La mère à côté

Dans "La mère à côté", Thael Boost raconte sa relation fusionnelle avec sa mère et l'évolution que leur impose la maladie d'Alzheimer.



Sa maman, c'est Rosy, une femme allemande tombée amoureuse de Paris et d'un Français, devenu son époux. Rosy est coquette, originale, indépendante et super forte en grimaces. Elle a 90 ans – ou 62, qu'importe – et après avoir perdu sa moitié et affronté deux cancers, Alzheimer a décidé d'en faire sa proie.



Thael est la fille que ses parents ont eue sur le tard, dix ans après son aînée. Elle adore les crêpes maternelles, les verres en terrasse et la connivence qui la lie à Rosy. L'amour et l'humour sont ses alliés.



Mais avec Alzheimer, la fille devient parfois la mère ou la sœur. Elle devient la mémoire de Rosy, son assistante de vie, sa rassurante béquille.



En s'adressant à sa mère, Thael confie au lecteur la difficulté de vieillir en restant femme, les arrangements à mettre en œuvre pour communiquer avec le malade sans le considérer uniquement comme tel, les particularités de la vie déréglée par Alzheimer. Un récit intime et universel à la fois.

~

À la lecture de ce livre de Thael Boost, j'ai profondément ressenti ses moments d'angoisse, de tristesse, de colère, de douleur, mais aussi ses instants de fierté et de bonheur, le tout plongé dans un amour intense.



Dans de très courts chapitres passant de souvenirs d'enfance à des scènes entre une femme âgée et malade et sa fille, l'autrice nous éclaire sur ses incompréhensions, ses doutes et ses adaptations pour que sa mère vive le mieux possible. Une introspection qui permet aux profanes en la matière de découvrir les différentes manifestations de la maladie.



Les anecdotes arrivent dans un ordre qui m'a semblé dissolu, comme dans l'esprit de sa maman, mais ce que je retiens de cette lecture, c'est l'amour inconditionnel qui unit ces deux femmes et l'incroyable complicité qui les lie envers et contre tout.



Je souhaite encore de bien beaux moments à l'autrice et son aïeule, toutes deux touchantes et drôles.
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La mère à côté

J'ai refermé le livre de Thael il y a quelques jours et depuis quelques jours, j'y repense, je me demande comment en parler, comment être à la hauteur de l'émotion ressentie tout au long de ces pages, comment transmettre mes sourires face à la malice de Rosy, mes larmes face au désarroi et à la peine d'une fille qui voit s'effacer sa mère.



La mère à côté m'a forcément renvoyée à ma propre mère, dont j'aurai bientôt l'âge éternel, et que je n'ai pas vue vieillir mais que j'ai vue diminuée par la maladie. Elle m'a renvoyée à ma grand-mère, spectatrice de son propre vieillissement, prisonnière avertie d'un corps qui se dérobe.



Mais La mère à côté, c'est aussi et surtout une magnifique déclaration d'amour d'une fille à sa mère, le splendide portrait d'une femme pas banale (qui a la vraie recette de la salade de riz, je tiens à le préciser), qui se moque du regard des autres, aime son mari, aime ses enfants, sa chienne, a "le fluide" avec les animaux, un accent allemand et une répartie sans pareille, les ongles joliment vernis et du rouge à lèvres. Rosy, je ne la connais pas mais elle est entrée dans mon cœur.
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La mère à côté

C'est très rare que je lise autre chose que des romans mais le thème de ce témoignage, la relation mère-fille qui se voit inversée lorsque la maladie d'Alzheimer fait son entrée, et puis le fait qu'il soit écrit par une bookstagrameuse que j'aime suivre, m'ont donné envie de sortir de mes habitudes.





La mémoire qui flanche, les gestes du quotidien qu'on oublie, les souvenirs récents qui s'envolent, les générations qui s'inversent, l'autonomie qui disparaît petit à petit mais l'humour qui reste, toujours, comme une manière de vivre.

Dans ce témoignage, Thael Boost nous offre un bel hommage à sa maman, cette femme qui la voulue coûte que coûte, elle qui est arrivée par surprise et sur le tard. Toute leur vie, elles vont faire corps, devenir un inséparable duo, vivre de manière fusionnelle.

Alors quand Rosy va traverser de dures épreuves là, Thael va être là, toujours. Et quand c'est sa mémoire qui va s'en aller petit à petit, Thael va s'occuper de sa maman, ne jamais la lâcher et lui rendre visite très souvent quand il n'y aura plus d'autre choix que de la placer en EHPAD.



Ce récit m'a beaucoup touchée. Peut-être parce qu'il m'a tellement fait penser à ma grand-mère qui à 89 ans a aussi la mémoire qui flanche, ne se souvient plus très bien. Peut-être pour cette relation mère-fille si intense et si précieuse. Peut-être juste pour cette femme, Rosy, qui a l'air d'être un sacré personnage. Sûrement parce que Thael nous entraîne avec simplicité et honnêteté dans leur relation.



J'ai aimé la construction du récit, débutant par des souvenirs d'enfance mis ensuite en relation avec le présent. Seul petit bémol, un certain nombre de redondances mais qui ne gênent pas le récit.



Merci Babelio pour cette masse critique !
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La mère à côté

Il y a quelques mois...

Elle : je crois que c’est bon, mon manuscrit est fini, je l’envoie aux maisons d’éditions ?

Moi : mais évidemment ! go go go !

Et un matin de mai, je découvrais dans une enveloppe blanche le manuscrit devenu livre, des émotions reliées. Un poids plume, 263 grammes ça peut paraitre léger pour un amour si dense.

Nous étions nombreux lors de la soirée de lancement à nous reconnaître sans nous connaître, nos yeux et nos mots débordants de tendresse et de bienveillance. Il me semble que seules de belles âmes peuvent créer ces instants suspendus. Rosy était bien là, dans le regard et le sourire de Thael, magie de l’hérédité.

La mère à côté est une déclaration d’amour émouvante et drôle, un hommage à nos mamans et à toutes les femmes, un pied de nez aux années qui passent et nous bousculent, à cette foutue mémoire qui fout le camp.

Le lire, être ému, le faire découvrir, manger des crêpes, tout ça c’est la vie !
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La mère à côté

Je referme ce livre. Je suis quelque part ailleurs, ému.



Thael Boost raconte sa maman et se raconte à travers elle. Au fil des pages, elles ne font qu’une, et à la fois, chacune reste unique, chacune reste femme.



C’est l’histoire d’une maladie qui fait perdre le fil à Rosy. C’est l’histoire de Thael qui, jour après jour, tente d’empêcher l’écheveau de la mémoire de se défiler. C’est un combat perdu d’avance, une victoire de tous les instants. C’est une histoire bête à en pleurer, racontée avec une pudeur immense, une vérité éclatante.



Délicat, tendre et lucide mais véritablement tonitruant, ce roman n’emprunte pas les routes toutes tracées de la facilité que pourrait invoquer son sujet, mais bel et bien celui des chemins de traverse de nos existences, entre sourire et larmes. Cri d’amour immense où chaque chapitre raconte un présent qui fait écho au passé, à cette mère imparfaite et oh combien aimée.



Ici, chaque mot est pesé, posé avec fracas et avec une infime délicatesse. On lit, on rit, on vit cette relation mère-fille. C’est un roman sur l’inconscience folle de ces années qui creusent des rides dans nos cœurs abimés et qui transforment les petites filles en mère. C’est un roman comme une confidence, à la fois universel et terriblement intime. Et finalement, c’est peut-être plus qu’un roman pour moi, puisqu’il s’est passé quelque chose de fort à sa lecture. Comme une rencontre.



Ce roman, ce sont des mots qui existent, pour toujours, afin de faire la nique à ce putain de temps qui passe.



Certainement plus qu’un hommage, un cri murmuré à plein poumons. Quelque chose qui vient du ventre et qui soulage un peu face à cette injustice que peut parfois être la vieillesse.



Lisez-le. Oui, lisez-le fort.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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La mère à côté

Elle a la mémoire qui flanche, Rosy. Elle ne se souvient plus très bien. Mais elle est là, quelque part. Parfois, le voile se soulève et, dans ses yeux, Thael voit tout l’amour qu’il y a entre elles. La fille, la mère et ce lien indéfectible entre elles.



Au fil des pages, Thael nous dévoile tout ce bonheur passé, cette enfance rythmée par cette mère qui aime la vie autant qu’elle aime sa petite dernière. Elle nous raconte comment, face à Alzheimer, les rôles se sont inversés. Sans jamais que l’amour fasse défaut.



Entre ces pages, il y a toute la complicité qui unit ces deux âmes, toutes les années à s’aimer et à se construire des souvenirs… et toutes les journées passées à se souvenir pour deux.



"La mère à côté", c’est le récit d’une relation intime entre une mère et sa fille lorsque la mémoire s’envole. Pourtant, il pourrait être universel tant ce que Thael raconte résonne avec ce dont je suis la témoin au quotidien.



Rosy et Thael nous emmènent faire un voyage aux confins de la mémoire trouée. Celle qui s’évapore, qui s’échappe tout doucement malgré nos doigts placés sur le couvercle pour l’empêcher de s’en aller. C’est l’histoire d’une maladie qui progresse mais d’un amour qui résiste et est plus fort que tout. C’est l’histoire de l’urgence de vivre, malgré le temps qui passe. À cause du temps qui passe. Parce que le temps passe, inexorablement.
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La mère à côté

Voici un très beau récit de Thael et un bel hommage à sa mère.

Rosy, 90 ans, est atteinte d’Alzheimer. Elle ne peut plus rester chez elle. Il faut qu’elle se résolve à vivre dans un établissement. On lui découvre aussi un cancer des seins. A son âge, les médecins ne font pas dans la dentelle, c’est l’ablation. On ne la voit plus comme une femme mais comme une personne âgée qui n’a plus beaucoup de temps à vivre.

Thael évoque ce moment où les rôles s’inversent. Désormais elle est la mère de sa mère. Elle s’occupe d’elle. Sa mère a toujours été un peu farfelue mais la maladie accentue certains traits de son caractère. Les souvenirs s’effacent, alors elle tente de les consigner. Elle se réjouit que sa mère la reconnaisse encore, même si parfois elle la confond avec sa tante ou une autre femme de la famille, d’une autre époque.

Elle raconte le quotidien en maison de retraite, la vieillesse, les petits plaisirs gourmands, les bons et les mauvais côtés de la maladie. Avec générosité, elle partage des souvenirs et des anecdotes sur sa famille. Certaines sont très drôles, j’ai bien aimé la façon de compter les jours en nombre de culottes !

Ce récit se lit comme un roman, à la fois drôle et touchant, nostalgique sans être larmoyant. A la fin du livre, on a juste envie de rencontrer Rosy et de manger une crêpe avec elle. Une sacrée femme !

Vous pouvez prolonger cette lecture et retrouver le quotidien de Rosy sur le compte Instagram Tête de Mum !

Bravo Thael pour ce premier livre dont j’ai apprécié la plume sensible.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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La mère à côté

Voyage où la conscience n’est plus ou si peu, entre deux eaux, deux portes, deux mondes, « La mère à côté » côtoie la vie de celle qui s’absente tenue d’un fil par celle qui reste. Thael maintient les pièces qui une à une s’échappent, colle et colmate, face à la plaie d’un mal gourmand. Il prend ce traître, ce mal irrévocable, et vide la substance. La mémoire s’efface laissant les mots se briser sans suite, sans entendement, la carcasse se plier. Elle ignore où se poser, comment, pourquoi. L’esprit tricote.

Bouleversant témoignage de l’amour que l’on porte à sa mère, du temps qui grignote, des souvenirs que l’on contient pour que rien ne s’échappe alors que tout se délite, ce texte tisse le quotidien de la vieillesse et de celle qui l’entoure et l’accepte au-delà de son propre chagrin.

J’ai été profondément émue par le livre de Thael Boost qui, sans fard, écrit la vie comme on l’occulte : ces « vieux » à la tête perdue, ces corps déloyaux avec lesquels il faut composer. A travers les souvenirs, elle trace l’histoire universelle de l’âge, de la maladie et des sentiments. Une histoire d’amour incommensurable collée à la béance d’une cicatrice. Les mots font mal, le chagrin se dessine.

Thael Boost tient un compte instagram où chaque aventure de Rosy, âgée de plus de 90 ans et nommée #têtedemum, est croquée. La vraie vie s’y écoule entre la course aux chaussures et les mots qui se mixent. Véritables instantanés, les posts rendent hommage à celle qui reste une femme de caractère malgré la douloureuse progression de celui qu’on appelle Alzheimer. A lire !

Une lecture « coup de cœur »






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