Thich Nhat Hanh

L’esprit ne peut être séparé de son objet.
L’esprit est conscience, sentiment, attachement, aversion…
La conscience doit toujours être conscience de quelque chose.
Ressentir, c’est toujours ressentir quelque chose.
Aimer ou haïr, c’est toujours aimer ou haïr quelque chose.
Ce « quelque chose » est l’objet de l’esprit, qui ne peut pas apparaître s’il n’y a pas d’objet.
L’esprit n’existe pas si l’objet de l’esprit n’existe pas.
L’esprit est, tout à la fois et simultanément, le sujet de a conscience et l’objet de celle-ci.
(page 39)

Notre rendez-vous avec la vie se déroule dans le moment présent.
Le lieu de notre rendez-vous se trouve juste ici, en cet endroit même.
(page 80)

En regardant profondément une rose, nous pouvons voir assez clairement sa nature impertinente.
Simultanément, nous pouvons aussi admirer sa beauté et apprécier sa valeur.
En percevant sa nature impertinente et éphémère, nous la ressentons comme encore plus belle et précieuse.
Plus quelque chose est fragile, plus il est magnifique et a de la valeur - par exemple, un arc-en-ciel, un coucher de soleil, un cactus fleurissant la nuit, une étoile filante.
(page 132)

Chaque fois que nous nous arrêtons vraiment et que nous regardons en profondeur, nous parvenons à une meilleure compréhension de la nature véritable de ce qui est là en nous et autour de nous.
(page 141)

Dans le Mahayana, les dix liens de l’esclavage sont donnés dans l’ordre suivant : le désir, la haine, l’ignorance, la fierté, l’hésitation, la croyance en un soi réel, les vues extrémistes, les vues erronées, les vues corrompues, les vues prônant des pratiques inutiles.
Les cinq premiers liens sont dits « faibles », et les cinq derniers, « intenses ».
(page 156)

La Bonté, la Compassion, la Joie, et l’Équanimité (brahma-vihara) sont quatre états d’esprits précieux et magnifiques, qui ne sont sujets à aucune limitations.
Ils sont souvent nommés les Quatre Méditations Infinies.
(page 158)

La respiration est un moyen d’éveiller et de maintenir la pleine attention afin de regarder soigneusement, longuement et profondément, de voir la nature de toutes choses et d’arriver à la libération.
(page 31)

En voyant que la vie n’a pas de limites, nous abandonnons toutes les divisions qui nous contraignent.
Nous nous voyons partout, et nous voyons notre vie en tout.
C’est pourquoi nous venons en aide à tous les phénomènes existants, à toutes les espèces vivantes, en faisant le vœu de Bodhisattva, celui qui a atteint le Grand Éveil.
(page 78)

Le pratiquant intelligent sait comment réguler et maîtriser sa respiration, son corps et son esprit afin d’accroître son pouvoir de concentration, cela avant de poursuivre son travail d’observation afin de projeter la lumière de la conscience.
La pratique de la méditation est nourrissante pour le corps et l’esprit, et peut aussi élargir notre vision.
Une vue panoramique nous permet d’aller au-delà de notre attachement ou de notre aversion passionnés pour la vie.
Elle nous rend joyeux, calmes, stables, tolérants et compatissants.
(page 79)

La réalité de toute chose existante est sa nature non apparente, car c’est une réalité qui ne peut être appréhendée ni par des concepts ni par des mots.
Parce qu’elle ne peut pas être compris, elle est dite vide.
Vacuité ici ne signifie pas « non existence », dans le sens d’ « opposé à « existant » », « mais non apparente », « libre de tout emprisonnement par des concepts »…
(page 74)

En êtes-vous sûr ?
Les actes des autres personnes sont le résultat de leur douleur, et non le résultat d’une intention quelconque de vous faire du mal.
Une perception erronée peut être la cause de beaucoup de souffrances.
C’est pourquoi, chaque fois que nous avons une perception, nous devons nous demander si elle est juste.
(page 405)

Le Nirvana
Le nirvana est quelque chose qui ne peut pas être décrit.
Vous devez y goûter par vous-même. (…)
Le nirvana est disponible pour vous maintenant même, à chaque pas.
Vous n’avez pas besoin de mourir pour entrer dans le nirvana.
Il n’est ni vague ni lointain.
Si chacun de vos pas vous mène sur la rive de la liberté, alors vous pouvez déjà goûter au nirvana.
(page 293)

Toucher l’impermanence.
Peut-être croyons-nous qu’il est facile de comprendre l’impermanence d’une fleur.
Intellectuellement, nous acceptons son impermanence.
Mais ce n’st pas avec notre intelligence que nous comprenons vraiment l’impermanence.
Nous devons la comprendre en profondeur pour dépasser la notion que nous avons d’elle.
La pleine conscience et la concentration sont les pouvoirs qui vous permettront d’entrer profondément dans la nature des choses et de faire émerger une vision profonde.
(page 41)

Nous nous disons souvent : « Ne reste donc pas assis comme ça, remue-toi ! »
Mais si l’on pratique la pleine conscience, on découvre quelque chose d’inhabituel.
On découvre que c’est peut-être le contraire qui est utile : « Arrête donc de remuer : assieds-toi. »
Nous devons apprendre à nous arrêter de temps en temps pour y voir plus clair.
(page 53)

L’observation consciente est basée sur le principe de la « non-dualité » : notre sentiment n’est pas séparé de nous ou simplement causé par quelque chose à l’extérieur de nous ; notre sentiment est nous, et à ce moment-là nous sommes ce sentiment.
Nous ne sommes ni noyés dans ce sentiment, ni terrorisés par lui - et nous ne le rejetons pas non plus.
Ne pas s’accrocher à ce sentiment, sans non plus le rejeter, s’appelle le lâcher-prise.
C’est un élément primordial de la pratique méditative.
(page 68)

Dès que nous comprenons les causes et la nature de nos sentiments, ceux-ci commencent à se transformer d’eux-mêmes.
(page 73)

La colère et la haine sont les matériaux dont l’enfer est fait.
(page 73)

Les formations internes.
Il existe un terme en psychologie bouddhiste qui peut être traduit par « formations internes », « entraves » ou « nœuds ».
Une stimulation sensorielle est susceptible de former un nœud en nous.
Quand quelqu’un nous parle mal, si l’on en comprend la raison et que l’on ne prend pas ses mots à cœur, nous ne nous sentons pas du tout irrités et aucun nœud ne se forme.
Mais si nous ne comprenons pas pourquoi l’on nous a parlé ainsi et en concevons de l’irritation, un nœud va se former e nous.
L’absence de compréhension claire est à la base de chaque nœud.
(page 81)

Un grain de blé contient tout l’univers
Quand nous regardons un grain de blé, une seconde de pleine conscience et de concentration nous permet de voir que ce grain contient l’univers tout entier ; la pluie, les nuages, la Terre, le temps, l’espace, les agriculteurs… tout.
La pleine conscience et la concentration mènent à la vision profonde, et soudain nous pouvons voir tant de choses dans un seul grain de blé. C’est très rapide !
(page 34)

Ne vous dispersez pas, ni en vous-même ni dans votre environnement.
Pratiquez la respiration consciente pour revenir à ce qui a lieu au moment présent.
Soyez en contact avec ce qui est merveilleux, régénérateur et capable de guérir, en vous et autour de vous.
Plantez les graines de la joie, de la paix et de la compréhension en vous de façon à faciliter le travail de transformation dans les profondeurs de votre conscience.
(page 148)