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Citations de Thierry Berlanda (150)


Chez moi, on dit : « Celui qui n’a jamais lutté, il lui est aisé de dire qu’il est fort à la lutte ! » Toi, je vois dans ton cœur que tu as beaucoup lutté.
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En la voyant entrer, la gradée imprime un demi-tour à son tabouret, entre la guirlande anémique et le sapin en toc.
– Ça y est, c’est la quille ?
Agathe hoche la tête en pinçant les lèvres. Conséquence immédiate, les cheveux en brosse de l’autre femme se hérissent.
– Tu ne l’as pas volée, ta soirée. Faut pas en avoir honte !
– J’ai quand même un peu l’impression de déserter.
– Ne t’en fais pas, ma belle ! La Terre tournait avant toi et elle tournera après.
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Je ne suis pas certain que beaucoup d’humains aient la chance de mourir comme des chiens, entourés de l’affection des leurs, avec des petites caresses sur les flancs ou sur le museau.
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On maudit le sort, on est prêt à mordre ou à se jeter dans la Loire, et la seconde d’après, tout nous semble merveilleux.
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Les hommes ont développé des techniques dans le seul but de limiter la toute-puissance de la nature. Ce n’est pas le pape des greffes de foie que tu es qui va prétendre le contraire, non ?
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Le français n’est pas sa langue maternelle, il le parle avec la gourmandise appliquée des convertis. En revanche, elle refuse d’entendre même l’hypothèse qu’on pourrait la priver de sa soirée avec Lola, et de l’ouverture des cadeaux, le lendemain matin, au pied de la cheminée.
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Dans le monde d'aujourd'hui, vous avez perdu vos références. Trop tordu, trop insensé...Vous, sous vos airs de brute, vous êtes un flic à l'ancienne, comme on les aimait, idéaliste et franc du collier
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- L’événement rare est ce qui n’arrive jamais…Sauf quand il arrive. Qu’est-ce à dire ? Un, que plus les systèmes de prévention des catastrophes sont sophistiqués, moins il arrive de catastrophes ; mais deux, que lorsqu’il en arrive une, alors les dommages qu’elle entraîne sont très supérieurs à ceux qui auraient résulté de catastrophes, j’allais dire ordinaires. Vous comprenez ?
-Bien sûr. Simplement, votre événement rare, il faut tout de même qu’il soit possible. Or tout n’est pas possible. S’évader de cette unité de soins, par exemple, est rigoureusement inconcevable.
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Lundi, 20 h 30.

Le Prince soulève péniblement sa carcasse. Dans un instant, le svelte guerrier sacré qui se tapit dans son corps d’emprunt en sortira. Il prend soin de tirer les rideaux de l’appartement afin qu’aucun suppôt de l’ennemi ne puisse apercevoir son secret, puis il se dirige vers sa chambre et produit son arme sous le néon. « Voilà, dit le Prince en élevant l’instrument de sa justice au-dessus de lui, par ce coup divin, J’abolis le siècle qui M’a déshonoré. » Il abat l’arme qui siffle dans l’air. « Montre-toi, Satan ! Je te convoque à ta propre ruine. Souffle ton feu contre Ma poitrine et jette ta bave infecte au moment de mourir ! »…Mais comme souvent lorsqu’il est dans la joie de l’anticipation de Son triomphe, un souvenir ancien remonte alors en lui, qui le submerge d’amertume. Il est enfant. Sa mère hurle.

— Tant que tu parleras ce sabir ridicule, je ne t’emmènerai pas dans le monde, Francis.

— Je suis le prince de…

— Mais tu veux me rendre folle ? J’aurais dû te laisser mourir chez les Barbares, je crois. Ça te plaît tant que ça, ce que ton père m’a fait ? Hein ? Tu veux lui ressembler, c’est ça ? Mais je ne te laisserai pas lui ressembler, moi. Plutôt t’étouffer ou te noyer que te laisser devenir comme lui ! Allez ! Va-t’en ! Monte au grenier et ne reparaît devant moi que lorsque tu seras correctement habillé et que tu te seras décidé à parler français… Monstre ! Méchant enfant engendré pour mon malheur !

Il est seul. Quand Sa mère est partie, il redescend l’escalier sombre avec Son arme dans les mains, si lourde, et il sort dans la maison, prêt à affronter le danger, à le vaincre et à s’envoler vers Sa destinée royale.
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Je vous laisse avec un petit extrait: Falier fulmine en raccrochant son téléphone.
— Merde, à la fin. Ces journalistes à la con ont réussi à avoir mon numéro de poste. Vous avez vu ce barnum, en bas ? Priorité à l’information, je t’en foutrais ! Le goût du sang, oui !
Jeanne se tient sur le seuil du bureau. Bareuil la remarque le premier.
— Ma chère Jeanne ! Il ne faut pas rester dehors, voyons. — Je ne peux pas entrer dans une pièce avant d’en avoir observé chaque recoin. Ma névrose, sans doute. Bareuil roule jusqu’à elle et la guide vers une chaise, la seule qui soit rembourrée dans cet endroit où ce qu’on peut trouver de plus moelleux est l’épaisse fumée stagnante des Boyard de Falier.
— Il faudra employer un langage un peu plus châtié, commandant. Mais ce que veut Jeanne, ce ne sont pas des politesses, c’est pouvoir au plus vite envoyer au diable le foutu duo de l’infirme grand siècle et du flic mal dégrossi. Falier s’assoit sur son siège, qui grince sous lui.
— J’en avais contre la presse. Ils venaient à peine de se calmer depuis le coup d’Étampes, et là, rebelote. Je ne sais pas qui est le tordu qui les a prévenus, mais le fait est que je me coltine tous les journalistes de France depuis ce matin 8 heures. Il écrase sa cigarette au milieu des cadavres d’une dizaine d’autres. Contemplant le cendrier avec horreur, Bareuil proteste à sa façon. — La fumée ne vous dérange pas, Jeanne ? Ni non plus qu’un éminent représentant de la loi se moque bien de se l’appliquer à lui-même ?
Falier ne relève pas.
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Jugeant que peu se montrer formait le meilleur appui de l'autorité, il préférait n'être vu qu'en de graves occasions, où l'on devait soit le redouter soit l'espérer, mais toujours en silence.
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-- Les chimères et les dragons ne vivent que dans les rêves des enfants et les cauchemars des bourgeois.
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Pendant qu’il la dévisage avec une minutie qui l’épouvante, elle cherche à apercevoir quelqu’un qui la débarrasserait de ce maboul, mais à portée de vue dans la purée de pois, la rue est vide maintenant.
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« – Tu prends un petit déjeuner ?
– Non merci, je suis sur les nerfs. Complètement excitée, à vrai dire.
Il sourit en replaçant sa vague tignasse.
« Deux sourires en moins d’une heure : c’est plus qu’en dix ans, on dirait ! »
– On s’assoit ?
– D’accord. On saura comment qu’un vol nous attend ?
– Tu verras.
– Je n’en reviens pas, comme les gens se plient à tes ordres sans rien vérifier, sans protester, sans…
- La plupart des humains adorent obéir. Il suffit de leur en fournir l’occasion. »
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– Tiago s’est comporté comment, cette nuit ? Vous le savez ?
– Marie-Louise m’a dit qu’il avait braillé sans arrêt.
– Marie Louise ? Qui c’est, celle-là ?
– C’est « celui-là », capitaine. Jean-Baptiste Marie-Louise. Un contractuel… Martiniquais… On vient de le réceptionner.
– L’affecter à la garde de nuit d’un dingue, c’est du pur bizutage !
– Il vaut mieux qu’un nouveau sache tout de suite à quoi s’en tenir, non ?
– Des fois qu’il se soit cru chez les petites sœurs des pauvres…
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Holly est morte avec sa main dans la tienne, Pete. Dans les dernières minutes de sa vie, cette fille t’a aimé comme elle n’avait jamais aimé personne. Pourquoi ? Qu’est-ce que tu lui avais donné ? Qu’est-ce qui s’est passé, cette nuit-là ? Qu’est-ce que le démon qui vous a tué a absolument voulu faire cesser ? Est-ce que c’était trop beau ? Il n’a pas pu le supporter, c’est ça ? Mais qu’est-ce qui a été si beau entre cette fille et toi ?
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11h00.
Le panneau « Comparution en cours » à dissuadé Magloire de frapper à la porte de Deshayes. Elle s’assoit sur une chaise du couloir, et commence à faire ce qu’elle pratique avec art depuis l’enfance : attendre. Vingt minutes plus tard, Myriam Lombard apparaît sur le seuil. Pour la surprendre, il aurait fallu que l’avocate ait troqué son tailleur duveteux contre une combinaison d’homme grenouille :
– Bonjour maître.
– Puis-je voir Madame le juge entre deux, s’il vous plaît ?
– J’espère que ce sera possible. Je lui demande.
La greffière s’efface pour laisser sortir une panthère aux griffes bleues et son avocat, et elle se penche dans l’entrebâillure de la porte :
– Maître Magloire souhaiterait vous voir quelques instants.
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Mercredi, 2h00 du matin.
La deuxième nuit de Tiago dans sa cellule est aussi la millième sans sommeil pour Dodeman. Les poignets croisés sous la nuque, son regard glisse sur les zébrures projetées au plafond par des phares à travers des volets gangrenés. Il y devine Manon, penchée sur ses camions de chantier, qui lève de temps en temps le nez pour lui sourire. Mais plus comme avant. Depuis quelques semaines, l’ingénuité s’est muée en une sorte d’indulgence cruelle.
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Aussitôt, Gillian envoie le feu vert. « L’empereur a décidé de faire entrer les fauves », murmure-t-elle dans son téléphone. Mais elle peut bien faire de l’ironie ! Elle sait qu’à la minute où Pete entrera sur scène, qu’il n’aura plus sa mère pour le border et plus personne que lui-même qui puisse l’aider, il trouvera encore le moyen de la bluffer. Parce que c’est le meilleur, ce sale con ! Et c’est pour ça que le cadre supérieur de chez Microsoft devra encore attendre quelques années avant de la mettre dans son pieu.
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La Jaguar glisse en ligne sur le Périphérique. Trajectoire parfaite, température optimale, deuxième concerto pour violon de Mendelssohn exhalé par les enceintes Focal Utopia : tout a l’air sur les rails. Il n’empêche que Gillian tapote nerveusement son paquet de Black Devil en sirotant sa mélancolie.
– J’en ai marre de ce disque ! Pas toi ?
– Le boss a besoin de ça pour se mettre en condition…
– Si ses adoratrices savaient qu’il ne peut plus piffer le rock et qu’il n’écoute aucune musique d’après 1870, elles feraient une sale tête !
– Il supporte encore Bowie.
– Normal, c’était son meilleur pote.
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