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Citations de Thierry Crouzet (132)


du sol de l’ancienne Grèce et des profondeurs de la Méditerranée jaillissait une énergie qui empêchait l’esprit humain de trouver la paix. Les Occidentaux n’étaient en rien coupables. Transportés ailleurs, ils se montraient indolents, même s’ils construisaient encore des immeubles de verre pour leurs bureaux inutiles. Mais, coupés de leur base méditerranéenne, ils finissaient par adopter des mœurs plus candides.
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C’était une addiction pire que la cigarette, une addiction à la médiocrité. Julien courait de boutique en boutique. Il entra dans plusieurs restaurants. Odeurs de fritures ou de sauces tomates. Pizza italienne, sushi japonais, bacalhau portugaise. Les bouches s’ouvraient et se refermaient. Lèvres luisantes, dents tâchées de détritus salivaires, œsophages rongés par la vinasse.
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Les ordinateurs, eux, ne rêvaient pas, ça leur manquait. Pourtant, quand ils n’effectuaient aucune opération, leur processeur calculait dans le vide faute de savoir-faire autrement. C’était une forme de rêve élémentaire. Il ne faudrait jamais débrancher les ordinateurs, il faudrait les laisser écrire aléatoirement leurs programmes. Julien s'était mis dans une situation identique : il ne choisissait plus son avenir, ayant confié son destin aux mains du tueur de Michel.
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À force de manipuler des variables abstraites, les informaticiens, loin du cambouis de la mécanique, finissent par ressembler aux écrivains. Ainsi, Julien avait traversé la maladie de Michel dans l’abstraction des antalgiques. Le sida était resté un objet d’étude, jamais il n’avait été considéré pour son aspect crasseux de machine thermique. Michel était mort comme un programme, par un léger dérèglement. Mais, dans le mouroir, Julien découvrait le vrai visage du virus. Il surprenait l’assassin en flagrant délit.
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Les gens ne ressentaient plus le besoin de se toucher. Ils interagissaient à distance. Presque comme une conséquence du sida, les relations humaines se virtualisaient. Le cybermonde n’aurait pu s’épanouir à un autre moment de l’histoire. Et il était en train de tout bouleverser.
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Il n'y a égalité que dans la différence. Être comblé dans un domaine n'implique pas de l'être dans un autre.
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L’égalité métabolique est inaccessible à moins de ne peupler la planète que d’une armée de clones.
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La grève, puis la révolte, avaient gagné toutes les villes occidentales. Plus personne ne gobait la promesse d'une prospérité partagée entre tous. Les pauvres s'étaient appauvris. Les démagogues leur avaient expliqué que leur pauvreté était toute relative comparée au passé. Les insurgés s'en moquaient. Ils n'avaient pas envie d'être en bas de l'échelle, de s'enfoncer dans les caniveaux de l'humanité. Ils s'attaquèrent aux donneurs de leçons, puis aux frimeurs de la finance, enfin aux arrivistes technophiles.
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Des lignes qui s'entrelacent, se nouent et se dénouent à travers une multitude d'aiguillages et de gares de triages, dessinent des réseaux, tantôt d'adduction ou de transport, tantôt d'information ou d'énergie. Ils irriguent des sytèmes, des entités, des corps, des villes. Au XIXe siècle, selon cette logique réticulaire, le baron Haussmann avait restructuré les égouts de Paris.
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La tune n’est pas le sang qui irrigue votre corps, ni la sève qui avive vos passions, ni la ferveur qui enflamme vos idées. La tune n’est précieuse que pour celui qui ignore les dimensions non économiques de l’existence et refuse le partage des expériences. La tune n’est qu’un concept de riches; tournez-leur le dos. Ne vous définissez plus dans l’opposition mais par vous-même, par votre unicité.
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Il fonctionnait en boucle ouverte, impliquait dans sa pensée celle des autres. Il transformait la sienne pour leur répondre en temps réel, souvent pour se confronter à eux, par nécessité de prouver que d’autres perspectives devaient être explorées
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Officiellement ces zones n’existaient pas. Diverses administrations géraient les réseaux souterrains de Paris sans communiquer entre elles. À la fin des années 1990, le service des carrières avait même bétonné la plupart des entrées de son réseau, s’interdisant d’y pénétrer. De nombreuses salles, accessibles autrement, étaient devenues des espaces en déshérence, des délaissés urbains, des angles
morts où les clandestins s’étaient installés et où les forces de l’ordre ne pouvaient les atteindre.
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Extase paraissait pauvre. Noam, lui, était vieux, et les vieux pauvres étaient rares, et Noam, même vieux et courbé, conservait un regard vif, celui d’un homme qui veut vivre et ne compte pas se laisser amadouer.
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Jamais il n’avait cessé d’écrire et de dialoguer avec ses lecteurs. Il était devenu l’animateur d’un réseau de chercheurs de vie, toujours insatisfaits, toujours en mouvement. Ils ne partageaient aucune
idée particulière, sinon la certitude qu’il ne fallait pas s’enfermer.
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J’ai eu l’idée d’écrire ce livre quand j’ai compris que j’étais incapable de mettre en œuvre la plupart de mes idées.
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J’ai eu l’idée que tous les politiciens qui affirment que la situation présente exige des mesures d’urgence révèlent leur penchant pour la dictature.
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J’ai eu l’idée d’avoir des idées que j’avais déjà eues. Cela m’a fait encore plus peur que de ne plus en avoir.
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J’ai eu l’idée qu’il y avait quelque chose là-bas, de beau, de profond, de drôle, d’intense, et j’ai voulu partir à sa recherche. Je cherche encore, je chercherai toujours.
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J’ai eu l’idée que les foules creusent des ruelles dans les villes comme les torrents creusent des vallées en montagne. Je me suis demandé si la foule avait les mêmes caractéristiques que l’eau.
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J’ai eu l’idée que l’été commençait quand il faisait bon être à l'ombre.
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