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3.6/5 (sur 169 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Clermont-Ferrand , 1959
Biographie :

Thierry Laget est né à Clermont-Ferrand, en 1959. Il a vécu en Auvergne, en Touraine, en Île-de-France, en Toscane.

Romancier, il a publié sept volumes : Florence, via Ricasoli 47 (1987), Comme Tosca au théâtre (1989), Iris (Gallimard, 1991), qui a obtenu le prix Fénéon 1992, Rois d'Avanie (Julliard, 1995), Roman écrit à la main (Gallimard, 2000), Supplément aux mensonges d'Hilda (Gallimard, 2003) et Madame Deloblat (Gallimard, 2006).

Essayiste, il a donné à la collection L'un et l'autre, dirigée, chez Gallimard, par Jean-Bertrand Pontalis, Florentiana (sur la ville de Florence), La Fiancée italienne (biographie d'Alaïde Banti, liée au mouvement des Macchiaioli, peintres pré-impressionnistes toscans), À des dieux inconnus (sur les livres, la lecture et l'apprentissage de la réalité) et Portraits de Stendhal. Il est également l'auteur d'une suite de méditations en prose, accompagnées d'eaux-fortes de Christiane Vielle, Bergers d'Arcadie (Fata Morgana, 1995), et d'un poème en prose, Les Quais minéraliers, avec des aquatintes de Christiane Vielle (Al Manar, 2004).

Critique, il a collaboré à l'édition de À la recherche du temps perdu dans la bibliothèque de la Pléiade, sous la direction de Jean-Yves Tadié, procuré des éditions de textes de Jacques Rivière (Quelques progrès dans l'étude du cœur humain), de Marcel Proust (Le Côté de Guermantes et Les Plaisirs et les Jours) et de Gustave Flaubert (Madame Bovary), publié plusieurs essais sur Proust, prononcé des conférences sur la poésie et la peinture, collaboré à divers journaux et revues (La Nouvelle Revue française, Le Figaro littéraire, Le Magazine littéraire, etc.).

Enfin, il a traduit de l'italien une quinzaine d'ouvrages, dont trois romans d'Enzo Siciliano (La Nuit marâtre, La Princesse et l'Antiquaire et Les Beaux Moments), le chef-d'œuvre posthume de Mariateresa Di Lascia, Passage dans l'ombre, prix Strega 1995 (Albin Michel, 1996), et les romans d'Alessandro Barbero, La belle vie, ou les aventures de Mr Pyle, gentilhomme (Gallimard, 1998), Roman russe (Gallimard, 2002) et Poète à la barre (Rocher, 2007).
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Source : Wikipédia
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Lecture par Thibault de Montalembert Avec Thierry Laget "Des nouvelles de Proust" Rencontre animée par Nathalie Crom On n'avait pas tout lu. On ne savait pas tout. D'une part : neuf nouvelles que Bernard de Fallois a découvertes en rassemblant des manuscrits dispersés, de brefs récits initialement destinés à figurer dans Les Plaisirs et les Jours mais que Proust a écarté, sans doute en raison de leur audace qui aurait pu heurter son milieu. D'autre part : un récit passionnant et haletant que nous livre Thierry Laget sur la base de nombreux documents inédits eux aussi. 10 décembre 1919 : le prix Goncourt est attribué à Marcel Proust pour À l'ombre des jeunes filles en fleurs. Aussitôt éclate un tonnerre de protestations. Pendant des semaines, Proust est vilipendé dans la presse, brocardé, injurié, menacé. Son tort ? Ne plus être jeune, être riche, ne pas avoir fait la guerre, ne pas raconter la vie dans les tranchées. Pour cette soirée consacrée à l'immense Marcel, Thibault de Montalembert nous lira quelques nouvelles et Thierry Laget nous contera cette « émeute littéraire ». À lire – Marcel Proust, le Mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites, éditions de Fallois, 2019 – Thierry Laget, Proust, prix Goncourt, une émeute littéraire, Gallimard, 2019. Le lundi 9 décembre 2019 - 21H00

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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Le 15 février 1897 commence chez Drouot la dispersion de la collection des frères Goncourt. Trente-trois vacations suffisent à peine pour écouler le trésor accumulé en cinquante ans, et, jusqu'à l'été, la corne d'abondance du Grenier d'Auteuil se déverse dans les salons de l'hôtel des ventes : meubles de Boulle, terres cuites de Clodion, sanguines de Fragonard, pastels de Watteau, estampes de mœurs d'après Greuze ou Boucher - La Bouquetière galante, La Charmante Catin, Les Hasards heureux de l'escarpolette - porcelaines de Saxe, tapisseries des Gobelins, de Beauvais, d'Aubusson, albums japonais, coquilles d'œufs, ivoires, éventails, et des reliures de maroquin rouge, de veau fauve, des exemplaires des chefs-d'œuvre de la littérature romantique et naturaliste
Balzac, Hugo, Flaubert, Zola enrichis d'envois autographes, et tout le fonds d'une bibliothèque de curieux - La Manière simple d'accommoder les pommes de terre, Le Ventriloque, L'Art de soigner les pieds - Le feu des enchères dévore tout, et la vente produit « plus de treize cent mille francs », de ces francs convertibles en or, qui, comme ce métal, paraissent inaltérables et qui, dit-on, vont gager l'immortalité des Goncourt.
[…] Car la vraie mort, c'est l'oubli du nom et l'effacement du goût. Or, pour perpétuer les deux, Jules et Edmond ont formé le projet d'instituer une société d'hommes de lettres qui, avec les intérêts du capital produit par la vente future, auront pour mission de décerner chaque année une récompense à un écrivain méritant.
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[...] "Je ne puis prendre pour un simple hasard le fait que Proust a vu se coaliser principalement contre lui tous les tenants de "l'art révolutionnaire", tous ceux-là qui, confondant vaguement politique et littérature, s'imaginent que la hardiesse est toujours de même sens dans les deux domaines, que dans le second comme dans le premier il n'y a d'initiatives qu'en avant, que l'inventeur est toujours celui qui va plus loin que les autres - tous ceux là qui se représentent l'innovation littéraire comme une émancipation et qui saluent comme un pas de plus vers la Beauté chaque abandon d'une règle jusque là respectée, chaque nouvelle entrave qui tombe, chaque précision de moins qu'on apporte. L'un d'eux, non sans candeur, a traité Proust d'écrivain "réactionnaire". Et comment eût-il compris qu'en littérature il peut y avoir des révolutions en arrière, des révolutions qui consistent à faire moins gros, moins grand, moins lisible, moins sublime, moins pathétique, moins sommaire, moins "génial" qu'on a fait jusque là ? Comment eût-il compris que c'est d'une révolution de ce genre que nous avons besoin aujourd'hui avant tout besoin, et que cette révolution, "le réactionnaire" Proust vient justement en donner le signal ?" (p. 175)

Jacques Rivière, "Marcel Proust et la tradition classique", la Nouvelle Revue française, février 1920, p. 193 - 194
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Les êtres nous sont d'habitude si indifférents que, quand nous avons mis dans l'un d'eux de telles possibilités de souffrance et de joie pour nous, il nous semble appartenir à un autre univers, il entoure de poésie, il fait de notre vie comme une étendue émouvante où il sera plus où moins rapproché de nous.
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Le mot d'immortalité est trompeur : pour y accéder un écrivain doit commencer par mourir. C'est ce que Proust voit se réaliser en cet instant. Plus que l'exultation du triomphe, plus que la joie, il doit éprouver un frisson de mélancolie. L'esprit se perpétuera dans les phrases qui ont été imprimées, mais le corps disparaîtra. Le but est atteint. Mais qui en jouira ? Et que reste-t-il à vivre après cela ? (p. 93)

Un homme qui dort
Mercredi 10 décembre 1919
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Proust est bien renseigné : Octave Mirbeau n’épargne en effet aucun effort pour tenter d’assurer la victoire de son ami et ancien secrétaire Léon Werth, auteur d’un roman — La Maison blanche — qu’il a préfacé et qui, prenant pour point de départ une otite suppurée, se prolonge dans une clinique, sorte de Montagne magique avant l’heure. Werth a tout juste trente-cinq ans, « il est très pauvre et il a beaucoup de talent ». Mirbeau, malade depuis 1910, n’a pas lu Proust : on peut d’ailleurs douter que l’auteur du Journal d’une femme de chambre eût apprécié Du côté de chez Swann.
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Quand elle est sortie, vers neuf heures, Azélie m'a confié la garde du château. Alors j'ai de nouveau entendu en moi la voix qui s'était tue - voix sombre, altière -, mais je n'ai pas compris ce qu'elle disait, car au même instant le démarreur de la 4 L s'étranglait, le moteur vocalisait, les pneus broyaient le gravier, traçant de leur compas un cercle dont je figurais le centre et dont le rayon, englobant la bâtisse, contournant les tilleuls, s'étira jusqu'à la grille au bout de l'allée avant de s'estomper dans le néant.
La nuit est retombée autour de moi avec un grincement de herse. Je n'ai pas voulu allumer les lampes, pour ne pas effaroucher les ombres. Je suis passé de pièce en pièce, tel un fantôme qui secoue ses voiles, mais c'était la lune, à travers les fenêtres, qui déroulait sous mes pas un tapis de soie, de silence et d'argent.
J'ai remonté la galerie des ancêtres, et la voix ronchonnait en moi, comme au vieux temps, aussi maussade que ces personnages - le connétable, la sainte, le philosophe, la bilieuse, le débauché. Les murailles exhalaient un souffle glacial, mais eux, stoïques dans leurs armures, sous leurs perruques et leurs chapeaux à cornes, ils frissonnaient à peine - une rousse aux joues de rose, et dont les tresses étaient enroulées en corbeille sous une chapka d'hermine, désignait de l'index la devise «Le temps viendra» calligraphiée dans un cartouche. C'était la nuit qui, en tremblant, ajustait son masque sur leurs visages, le clair-obscur qui les douait de relief et de vie. Ils me suivirent du coin de l'oeil tandis que j'avançais entre leur double haie. Je crus en voir un qui bronchait; je tournai la tête; la plume de son cimier frémissait encore.
J'ai traversé des salles fermées aux touristes, le bureau de la comtesse, où flottait son parfum, l'antichambre, la cuisine, la chaufferie. A la lingerie stagnait une odeur de savon et de sève : le plancher, les lambris, des monceaux de draps entortillés. La voix, désormais, pouvait bien tenir des discours sensés, je ne l'écoutais plus, captivé par l'exploration d'un nouveau monde - qui allait devenir mon domaine. J'ai refait à mon rythme le parcours de la visite guidée à laquelle je m'étais joint l'après-midi, mais, cette fois, j'ai pu enjamber les cordons de velours, m'asseoir sur les boudeuses, aux tables de jeu, couper les paquets de tarots, tâter les matelas, caresser des chevelures de plâtre, approcher des peintures de l'Âge d'or, poser la joue sur les fesses des bergères, découvrir leurs fossettes, monter des gammes sur un clavecin où, disait-on, Rameau avait interprété ses rondeaux. Pour que le décor s'anime, il aurait fallu la lueur des chandelles ; il recevait pourtant de la pénombre la stricte poésie des choses que n'éclaire pas l'électricité et qui somnolent dans des limbes où j'étais leur contemporain, moi que la solitude, ce soir-là, avait fait châtelain.
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Proust, à qui rien n’échappe, commente les revirements de Dorgelès : « Je trouve mon attitude silencieuse plus noble que la sienne puisqu’il a refusé la Vie Heureuse en disant qu’il ne voulait que du Prix Goncourt, s’est précipité sur les Dames Heureuses dès qu’il a eu manqué le prix Goncourt, et aussitôt qu’il a obtenu le prix de la Vie Heureuse, il s’est fait interviewer par le Petit Parisien (je crois) et a déclaré qu’il était heureux de ne pas avoir eu le Prix Goncourt ».
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Réjane - la grande comédienne qui lui a inspiré les pages sur la Berma - lui demande quel cadeau elle pourrait lui offrir en manière de félicitations. Proust répond que rien ne lui ferait plus plaisir qu'une photographie d'elle costumée en prince de Sagan, dans une revue du marquis Massa. Elle la lui envoie avec une dédicace datée du 10 décembre : "Hommage d'un Prince - admiration d'une artiste - amitié d'une amie - Réjane l'interprète de Goncourt."
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Ce regard était fascinant comme la flamme d’une bougie qu’on observe sans se lasser, la lumière ayant le don de concentrer nos pensées, de les aider à s’extraire des limbes. Comme devant la bougie, nous retenions notre respiration, par crainte de souffler l’éclat qui irradiait, nous comblait de tendresse et de lucidité, et en même temps nous nous approchions insensiblement l’un de l’autre, selon la loi de l’attraction universelle, pour approfondir l’instant et nous brûler au feu couvant dans le regard de l’autre, si bien que nous aurions fini par l’éteindre et par nous embrasser si la voix du chauffeur n’avait pas brisé l’enchantement.
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Et elle, aurait-elle su que je l’aimais si elle était venue au premier rendez-vous?
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