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Citations de Thierry Noiret (137)


Achille pleurant la mort de Patrocle

Parce que...
Tu as beau écrire son nom, tu le barres, sinon tu l'effaces, sinon le blanc l'absorbe...
Parce que...
Une tache de sang, ou est-ce la tête d'un héros, un crachat d'or, ou est-ce une main qui se tend vers l'irréparable.
Parce que.

Inspiré par : Cy Twombly, Achilles mourning the death of Patroclus, Paris, Musée National d’Art Moderne, exposition, janvier 2017
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Le conteur maquille, transfigure, détaille comme nous mourons, nous aimons, nous peinons, comme nous sommes nés...  le conteur maquille mais tous les contes se ressemblent. Seul passe le temps…  Et les hommes et les femmes avec lui.  Aussi quand, pour quelques secondes seulement, il fait silence et que, tout étonnés, nous osons regarder en arrière, immanquablement le paysage a-t-il changé.
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Ce matin-là
Assignés à résidence
Rimes sévères à l’horizon
Dormance latence silence absence
Travail famille Amis
Garder ses distances
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Les moineaux sur le balcon
parfois quatre ou cinq
des êtres vivants
des invités à ma table confinée
depuis tant de semaines
les moineaux sautillent

Les écureuils grimpent
le ciel leur reste ouvert
Pas de porte pas de fenêtre
Les écureuils sur mon balcon
la terre entière leur appartient
désormais
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Écrire, s’agit-il de cela, sinon que la page est noire et qu’il a fallu la remplir noire : et les ailes, et les lettres, les êtres, tache de sang, leur masse d’âme, tout y est, tout est même, la plume à écrire et son pigment et le geste de qui écrit
– je peins en blanc les mots rapides, les phrases en rêve –
alors l’œuvre était déjà faite,
couverte de noir,
j’écris en blanc les morts rapides,
toutes de blanc.

Inspiré par : Simon Hantai, Peinture
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Un phoque, oui… pourquoi pas ? Un phoque littéraire alors. Ou un quelconque bestiau aquatique peuplant le Saint-Laurent. Il me fallait un symbole. Bien sûr, il y a la baleine: le rorqual commun, la baleine à bosse, plus rare sans doute, la baleine bleue et toute cette troupe de monstres qui chantent dans les fonds marins. Mais la baleine est déjà bien épuisée de servir Jonas, Pinocchio ou Greenpeace. Il ne faut pas tarir les mythes, pas plus que l'on n’assèche les lacs ou que l'on n’égorge les rêves des enfants. Un phoque ça tombait bien, il y en avait un qui suivait notre zodiac, le sourire aux lèvres et la moustache au vent. Donc je choisis un phoque pour conter mon histoire. Un phoque poétique, mais ça, ça allait de soi.

Comme dans toutes les fables, mon phoque parlerait. À propos, pourquoi aucun lecteur jamais ne s'étonne de lire une histoire où parlent les bêtes. C'est étrange, non ? On ne s'étonne pas assez des miracles de la Nature. C’est que la vie y trouve son compte. Imaginez que vos enfants vous envoient promener à chaque histoire où le lièvre fait un pari avec la tortue ou que le lapin d'Alice est en retard. La honte ! Non, non ! on n’égorge pas les songes; d'ailleurs ça m'évitera d'expliquer pourquoi mon phoque parle. D’autant plus qu’il me sourit.

En fait, il ne m'a encore rien dit, le bougre, mais là je vais avoir besoin de lui.
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La politique n'est-elle pas finalement cet art-là, celui des rédempteurs, celui des magiciens et des grands prêtres, cet art plus que tout autre soumis aux modes et à la critique, le plus romanesque des arts bien plus que la littérature où excellait mon ami, simplement, modestement photographe d'une certaine réalité que nous préférons ne pas voir ?
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J'aime les paysages de lumière
Ceux que bâtissent comme de grands jardins
Le ciel, le soleil et le temps qui s'en mêle.

Une basilique transparente, c'est ma vie
Que je vois à chaque fois ainsi
À chaque fois que je nais
Que le matin est clair et
Le jour balisé d'air soyeux
Comme des lanternes magiques

Je suis né un matin d'avant printemps
Encore depuis, je guette la lumière
Les chemins qu'elle trace
Et ces minces parois de ciel
Comme un parchemin que le soleil échauffe
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Épais paquet de tissu tout froissé que tes souvenirs, n'est-ce pas ? … Si belles ces jumelles, surtout celle aux cheveux courts que tu n'en tombas même point amoureux... Te souviendras-tu du brouillard sur la plage ? que tu désiras t'y perdre mais jamais la mer ne rejoignis ?
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Désormais, l'écriture de Robbe-Grillet intensifiera ces jeux de la perception soumise au fonctionnement de l'imaginaire, au point de faire de la structure sérielle le principe de tous ses romans suivants, tout en préservant son ascèse du regard. Par sa structure, Dans le Labyrinthe, édite’ en 1959, introduit le lecteur dans un monde de métamorphoses. Différentes scènes s’enchaînent et se répètent par glissements d'un espace à un autre. Ainsi le narrateur entreprend la description de sa chambre qu'il mêle au récit des errements d'un soldat dans une ville inconnue pour lui. De l'intérieur de la pièce a l'extérieur, les analogies et les passages s'accomplissent, par exemple, grâce à la ressemblance entre la poussière et la neige, par la description des tentures qui s'ouvrent vers la rue, ou encore par l'animation du tableau qui pend au mur de la chambre et qui représente une scène de café où sont attablés des soldats
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Il est près des côtes françaises, un espace vide de verdure, d'habitations, de sentiments humains, bien connu des exilés, des fraudeurs et contrebandiers, des passagers clandestins, un véritable désert où ne cohabitent bien péniblement que vents et sables.
C'était au plus haut, au plus profond, au plus ignoré des âges, après bien des invasions, que l'esprit de Dieu avait trouvé suffisamment de prêcheurs pour s'étendre en toute l'Europe, jusque dans ses déserts. Il était venu des moines pour convaincre la Gaule paillarde, les bords belliqueux du Rhin et jusqu'à la très celtique Irlande. Il en était venu même pour évangéliser les sables et les vents, les dunes nomades, les marées, les rivages mouvants.
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nous sommes plusieurs
je suis plusieurs
mais le silence nous entoure
(p69)
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que l'on close les portes de la ville
que l'on étête les lilas
qui parle d'encore me dépouiller
je n'ai même plus un kopek
pour m'offrir un doigt
de porto ni
une main courante aux objets perdus
(p14)
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En ces nuits-là, je passais plus de temps dans les Pubs irlandais de Montréal qu'au bord du Saint-Laurent. Moi qui aime les fleuves... pathétique ! Bruns y sont les affluents de bière, épais comme des torrents de fracas. L'on y boit la terre, les cendres et lescorps de nos ancêtres. L'on y boit tout un passé que l'on voudrait oublier. Le sol ancien, la patrie celte et des noms bretons semés comme un au revoir d'avant l'exil.
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Les chutes d'eau sont d'amples
chevelures
mouillées que le gel

emprisonne

Veille bien le matin cet hiver,
à te sécher la crinière

Sinon tes cheveux d'ébène
tes yeux de cuivre

comme tombent inanimées
les chutes en décembre

au vent raidiront,
se pareront

de givre
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-​Le monde, ses souffrances.  Le monde agonisant écrit, parlé, raconté, récité, fugué, épelé...  ses blessures photographiées, la mort, l'angoisse et, pire que tout, la survie débitée en articles, colonnes dans les journaux, récits, apologétiques…  Épuisante et impudique survie.  Vous survivez et je survis, notre rencontre est le présage du pire.  Que n’ai-je fui plus tôt ? Quel sursaut de courage m’a tenu encore en vie, prisonnier ici ?
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La guerre, la torpeur du combat, l'effroi des
combattants anéantis, telles étaient ces dépouilles de chats que
le ciel pleuvait de-ci de-là, en guise de larmes, ces dépouilles
de matins, de fièvres épuisées, de sang coulé, ces dépouilles
d'humanité. Peut-être était-ce là l'entrée des enfers. L'éternité.
(P.39)
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Les larmes du ciel, les soupirs de la brume, la cascade joueuse, le tourbillon grognon, toutes ces humeurs de l'eau dit-on sont silencieuses, c'est la terre qui rit, qui geint, murmure, ronfle, chante à son contact et bat la mesure.
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Des pas encore. Il suffirait tout simplement de marcher. Avancer. Un pas encore. Feu ! La foule s'éparpille tandis qu'un homme s'affale. Place déserte, un corps à terre, puis plus loin une masse sombre de linges, immobile. En attente. C'est un colis du destin, une femme agenouillée, immobile, enserrant son enfant. Que l'on ne tire plus. Que la vie reprenne... Se relèvera-t-elle ? De sa cachette si visible. Tellement évidente. L'on s'empresse. L'on relève le blessé. L'on vient prendre de ses nouvelles. Ne bouge toujours pas. Ne tremble pas. Quand elle se relèvera, quand, son enfant à la main, elle repartira, ce ne sera qu'une ombre, qu'un sentiment de torpeur, une paralysie, un gouffre. Sur le sol, son corps tout courbé, dit-on, une silhouette reste ainsi figée sous le duvet enneigé, saison après saison, une ombre visible sur le pavé ensoleillé.
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S'il permet de connaître quelques anecdotes de la vie de l'auteur et de reconnaître certains décors de romans dans sa vie personnelle, il instruit surtout sur la volonté de Robbe-Grillet de s'affirmer libre de toute conception de la littérature ou de toute idéologie.
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